19 juin : journée nationale du Front social à Paris

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Plus de 300 personnes se sont rencontrées à la Bourse du travail de Paris, pour faire le point sur le réseau national Front social, préparer la mobilisation du lundi 19 juin prochain (18h à Paris), et envisager l’avenir.

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  • L’appel pour le 19 juin :

    LE 19 JUIN, PARTOUT EN FRANCE, MOBILISONS-NOUS

    Il y a urgence. Macron président est pressé de finir le travail de Macron ministre 49.3 de la loi Travail. Il veut des député·e·s au service d’une loi d’habilitation dès juillet, qui l’autorise à légiférer par ordonnance. Elle permet d’éviter tout débat, avec les député·e·s en particulier.

    Pour lui, la démocratie est une perte de temps, la preuve. Son urgence ce n’est pas le chômage, c’est durcir la loi Travail et préparer d’autres destructions sociales. Le #FrontSocial appelle le 19 juin toutes celles et tous ceux qui sont déterminé·e·s à lui résister.

    Après le succès de la 1ère manifestation du quinquennat Macron à Paris le 8 mai, organisons des rassemblements partout en France pour envoyer un message clair au nouveau pouvoir en place : mouvement social contre la régression sociale !

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    LISTE DES RASSEMBLEMENTS
    • Paris : 18h devant l’Assemblée nationale
    • Bordeaux : 18h place de la Victoire
    • St Nazaire : 18h30 place de l’Amérique latine
    • Lille : 18h place de la République
    • Grenoble : 18h – lieu à venir
    • Marseille : 18h sur La Canebière
    • Lisieux : 18h place Mitterrand
    • Avignon : 18h Cours Jean Jaurès

 

  • La journée du 10 juin, reportage :

Ambiance de lutte et de débats fraternels à la rencontre nationale des syndicats et associations qui forment le réseau Front social, apparu le 22 avril 2017 (veille du premier tour des présidentielles) et surtout le 8 mai au lendemain de l’élection de E. Macron (manifestation de plusieurs milliers personnes à Paris).

La journée s’est divisée en trois parties : bilan d’étape et buts de Front social, débat et adoption d’un Manifeste d’action, et questions d’organisation.

Disons-le d’emblée : la journée est une réussite, dans une ambiance unitaire, ouverte, différente de certaines expressions précédentes pas très portées sur le rassemblement le plus large, voire même centrées sur la critique des « appareils » (et pas seulement la direction CFDT !), toujours quelque peu facile. De même les appels à la grève générale, ici et maintenant, n’ont certes pas disparus, loin de là,  dans les paroles des participant-es, mais sont atténuées par la prise en compte des réalités de la mobilisation sociale. Ces correctifs de bon augure pourraient faciliter l’entrée de nouvelles structures et fédérations syndicales CGT, FSU, Solidaires, CNT Solidarité ouvrière, voire UNEF et FO. Le congrès de l’Union syndicale Solidaires, qui s’ouvre le 12 juin, devrait en débattre.

Outre les organisations syndicales fondatrices (notamment CGT Goodyear, Info Com CGT, SUD PTT 92, SUD Commerce, CGT énergie Paris), plusieurs autres sont venues en observatrices : CGT finances publiques du Rhône, CGT inspection du travail (qui appelle à une grève nationale le 22 juin), la CGT marine fluviale, Solidaires industries, SUD Santé-Social, SUD PTT.

Il convient également de noter la présence d’associations de luttes importantes, dans les quartiers populaires (l’association La révolution est en marche, du 93), sur le logement, les ZAD, notamment des militant-es de Notre Dame des Landes, ou de la lutte contre l’enfouissement des déchets à Bure (Meuse), ou encore le collectif Touche pas à ma ZEP (qui avait organisé des luttes importantes à l’automne 2016, notamment à Marseille), l’Assemblée de luttes de Lyon, etc.

Les porte-paroles des organisations fondatrices ont tenu à préciser les objectifs et les intentions :

  • Mickael Wamen (CGT Goodyear) : « […] Nous voulons l’unité et il est dommage que nous fassions peur à certaines organisations…Il faut arrêter de croire qu’on peut changer les choses par le bulletin de vote…Le Front social est à vous. Nous en appelons aux confédérations syndicales, nous ne sommes pas en opposition, mais ensemble. Nous ne sommes pas là pour diviser. Mais la lutte des classes n’est pas un gros mot[…]».
  • Laurent Degousée : (SUD Commerce) : «Pour Macron, le Code du travail est la mère des batailles ». Il donne ensuite une analyse du projet, sur le plafonnement des indemnités prudhommales, la fusion des Institutions représentatives du personnel (IRP), la primauté des accords d’entreprises.
  • Gael Quirante (SUD PTT 92) : « […] Nous ne cherchons pas à remplacer les partis ou les syndicats. Le 8 mai a été une mobilisation surtout parisienne. Pour le 19 juin, déjà 11 rassemblements sont annoncés sur le territoire. Il y a également les initiatives des confédérations, comme en Ile de France le 27 juin, où nous appelons aussi. Nous souhaitons que d’ici septembre, il y ait plusieurs centaines de « fronts sociaux » partout. Le 20 septembre est la date où seraient adoptées les ordonnances, il faut en faire une date nationale […] ». «Le Front social, c’est un peu le bordel : des syndicats, des associations, des individus, des collectifs…Mais c’est joyeux ».
  • Cédric (CGT énergie Paris) : « Beaucoup de syndicats CGT gravitent autour de Front social, même si la confédération se méfie». Il reprend des critiques internes à la CGT souvent entendues dans les congrès : « contre le syndicalisme rassemblé », pour un syndicalisme « de classe et de masse », « c’est la grève générale qui permettra de gagner ».

Le débat a permis aussi de revenir sur le bilan de la lutte de 2016 contre la loi Travail, avec sans doute des interprétations discutables. Par exemple sur la possibilité de généraliser très vite la grève après le blocage des raffineries ou la grande manifestation nationale du 14 juin 2016, sur les atermoiements supposés de Philippe Martinez au moment de l’Eurofoot 2016 (« ne pas bloquer le pays »). La tonalité fondatrice de Front social demeure donc très présente, avec la croyance qu’il suffit d’une volonté au sommet pour que la grève se propage.

Julien est militant de la fédération des services publics CGT et du Val de marne. Il était délégué au 51ème congrès CGT de Marseille et avait joué un rôle dans l’animation du débat de congrès. Son intervention reflète bien les attentes à l’égard de Front social, qui occupe un rôle d’aiguillon et de « centre d’initiatives » (comme le dira Jean Gersin d’Info-Com CGT) dans un contexte de fortes pesanteurs nationales pesant sur les confédérations : « J’interviens en mon nom propre. Sur le Code du travail, pour mobiliser, il ne faut pas opposer la forme (les ordonnances) et le fond du projet. Le fond et la forme sont liés. La forme brutale des ordonnances peut être un levier pour mobiliser. Je me réjouis que Front social existe. Il nous faut une stratégie et ne pas se diviser, quoiqu’on pense des « dirigeants » confédéraux. La question n’est pas de critiquer, mais de réussir. Le 19, il faudra éviter les « casseurs », car la force, c’est la masse. […] Je suis personnellement pour la grève générale, mais en avril 2016, il ne suffisait pas de le dire. Il faut surtout passer à un mouvement général pour la préparer ». Vladimir Nieddu, de SUD Santé-Social Lille, appuiera la même idée : « Ne pas opposer mouvement et grève générale », et appellera aussi à « gagner de nouveaux syndiqués ».

Plusieurs luttes en cours ont été saluées, avec la présence de délégations, comme par exemple la grève à la Tour Eiffel (syndicat CGT des hôtels), ou une grève qui vient de démarrer dans l’Aisne, chez le sous-traitant équipementier automobile Matt, filiale de Trèves, contre de nouvelles menaces de licenciements (130 salariés).  Griselda interviendra sur le soutien apporté par Front social aux salariés de GM&S à la Souterraine (Creuse).

Jean Gersin, InfoCom CGT, introduit le débat sur un projet de Manifeste (voir ci-dessous) : « Ce n’est pas un programme, mais une reddition d’expériences pour hier et pour l’année qui vient. Pas non plus un substitut aux autres luttes et aux organisations ». Plusieurs demandes de modifications ou d’ajouts seront enregistrées dans un débat de bonne tenue.

La dernière partie de la journée a été introduite par Romain Altman, d’infoCom CGT, sur l’état actuel des forces organisées de Front social : « […]. Nous sommes lucides et modestes. C’est embryonnaire. Nous avons 20 collectifs locaux, avec des origines très différentes. Nous ne sommes pas une coordination syndicale, mais pas Nuit Debout non plus, nous sommes en quelque sorte à mi-chemin. Nous ne sommes pads un syndicat-bis non plus, pas une organisation qui aurait des congrès, une direction, etc. Notre fonctionnement est souple. C’est ou outil de rassemblement dans le respect des diversités. Nous ne sommes pas non plus uniquement liés au « travail », puisque des associations sont parmi nous. Nous sommes donc un réseau avec des collectifs locaux : 23, mais c’est insuffisant, ces collectifs ont leur propre autonomie. Il y a en outre une centaine d’organisations. Il n’y a pas d’élections, pas de mandats. Des militants individuels peuvent venir. Il y a un collectif d’animation qui comprend : CGT Goodyear, la CGT Watreloo, SUD PTT 92, CGT énergie Paris, la compagnie Jolie Môme, SUD Commerce, le site « luttes invisibles », et Info-Com CGT. Les partis politiques ne sont pas présents, mais ils peuvent nous soutenir ». En projet : tous les trois mois environ : rencontre entre les collectifs et les organisations affiliées. Et deux rencontres nationales annuelles.

Jean-Claude Mamet

 

 

 

 

 

 

 

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