17 novembre : une manifestation instrumentalisée

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La CGT et l’Union syndicale Solidaires appellent à la viligance contre une manifestation le 17 novembre 2018, contre le prix des carburants, instrumentalisée par l’extrême-droite. Rappelons que ce même 17 novembre, l’association VISA organise une rencontre intersyndicale contre l’extrême-droite (voir appel ci-dessous).

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17 NOVEMBRE

Entre exaspération et instrumentalisation

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux comme les grands médias se font l’écho d’un appel à « bloquer » le pays pour condamner la hausse du prix des carburants.

Si la colère peut s’entendre car le prix des produits pétroliers devient exorbitant et intenable, il est nécessaire de regarder de près les contours de cette initiative.

Il faut examiner, aussi, avec attention les enjeux réels liés au pouvoir d’achat des Français, en lien avec les dispositifs et autres prélèvements assurant notre modèle social et la solidarité nationale.

L’appel lancé un samedi, sans réelle ambition de bloquer l’économie, s’appuie sur une colère légitime mais dont les ressorts sont obscurs et les solutions préconisées pour sortir de cet engrenage sur le long terme demeurent floues, voire dangereuses pour le monde du travail.

Plusieurs partis d’extrême droite semblent être  à la manœuvre. Ils se font le relais d’une action qui, au final, encouragera à mettre taxes, impôts et peut-être demain cotisations sociales dans une même logique, alors que chaque dispositif joue un rôle différent et déterminant dans le cadre de notre modèle social et républicain.

Nous sommes clairement dans une instrumentalisation de l’exaspération !

Effectivement, depuis un an, les prix à la pompe ont grimpé de 23 % pour le diesel et de 14 % pour l’essence, dépassant dans les deux cas 1,50 euro le litre ; des taxes qui, à l’image de la  TVA, sont les impôts les plus injustes, frappant, sans discernement, nos concitoyens comme les travailleurs de ce pays. Le patronat des sociétés de transport, pourtant exonéré de certaines taxes, joue un rôle sournois, espérant à terme de nouvelles concessions profitant aux lobbies routiers.

Il est évident que le gouvernement veut trouver une manne financière importante après plusieurs mois de cadeaux fiscaux aux plus fortunés, faisant suite à de nombreux allégements et autres aides au patronat qui ne donnent, par ailleurs, aucun résultat économique. Le gouvernement cherche donc plus à boucler son budget qu’à répondre à l’urgence de transition énergétique face aux enjeux environnementaux.

Le gouvernement met en difficulté des millions de Français qui, pendant des années, ont été encouragés à investir dans des véhicules diesel. Il semble plus guidé par la volonté de ponctionner que de préparer la transition écologique, il va empocher d’ailleurs plus de 23 milliards d’euros de taxes sur les énergies fossiles, alors qu’il va consacrer seulement 3 milliards d’investissement aux énergies renouvelables.

Nous le savons, les salariés, les retraités, les privés d’emploi aux revenus les plus faibles sont les premières victimes aujourd’hui des stratégies géopolitiques des pays riches, des spéculations sur les produits pétroliers. Et, il nous faut apporter des réponses précises – avec des financements adéquats – aux questions énergétiques et de transport mettant à contribution les entreprises, en créant un pôle public de l’énergie, notamment pour piloter les ressources et les matières premières en vue de répondre aux besoins humains et au respect de l’environnement.

Dans le même temps, il faut impérativement ouvrir partout des négociations salariales, gagner l’augmentation des pensions, des minimas sociaux, en se mobilisant massivement dans les entreprises et établissements et relever le smic à 1800 euros.

Des ambitions peut-être moins tapageuses mais plus à même de répondre durablement aux besoins des travailleurs !

 

Montreuil, le 29 octobre 2018

siteon0Hausse des prix de l’essence, blocage du pays le 17 novembre et manipulation de l’extrême droite

Depuis quelques jours un appel à bloquer le pays contre la hausse du prix de l’essence le 17 novembre circule sur internet et sur les réseaux sociaux. La vidéo virale vue plus de 2 millions de fois a été réalisée par « Frank Buhler » de la « Patriosphère » qui relaie des positions politiques les plus réactionnaires. Derrière cette vidéo, il y a une extrême droite opportuniste dont le souci n’est ni la défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs, ni la politique d’aménagement du territoire, ni l’écologie. Nous refusons de relayer ses messages et vidéos et nous informons ceux et celles qui relaient ces appels de bonne foi de leur origine et de la manipulation qu’ils constituent.

Le nombre de personnes qui relaient cet appel montre bien l’importance que prennent aujourd’hui ces augmentations du prix de l’essence dans beaucoup de budgets. Il révèle la volonté croissante du salariat de dénoncer les politiques antisociales et d’agir. Nous partageons cette préoccupation et sommes opposé-es à ce que les personnes aux revenus les plus faibles soient celles qui paient, que ce soit les politiques énergétiques ou à cause des conflits internationaux qui font monter les cours du pétrole.

Nous voulons des augmentations de salaires !

Ce qu’il faut obtenir dans l’immédiat, ce sont des augmentations de salaire : +400 euros pour toutes et tous et le SMIC à 1 700 euros net ! Et nous ne l’obtiendrons qu’en nous mobilisant massivement, avec nos organisations syndicales, comme le font par exemple les salarié-es d’Air France.

Au-delà, nous savons bien qu’il faut apporter des réponses de fond à la question des énergies, en particulier dans le domaine du transport. Le modèle actuel n’est pas écologiquement soutenable. Il faut travailler sur les alternatives énergétiques mais aussi sur l’accroissement des réseaux de transport en commun. Ce qui implique notamment de défendre les petites lignes de trains menacées par le gouvernement actuel, d’arrêter la concentration des entreprises, des services et des administrations principalement autour des grandes agglomérations qui oblige les salarié-es à travailler de plus en plus loin de chez eux-elles.

C’est en agissant et en nous organisant collectivement que nous changerons les choses, à la fois contre ce gouvernement antisocial mais aussi sur le long terme, en particulier pour imposer une transition écologique nécessaire.

 

images17 novembre : rencontre intersyndicale contre l’extrême droite

organisée pas VISA, invitation

Cher.es camarades,
En France comme en Europe, l’extrême droite est de plus en plus menaçante et violente. Et même quand elle n’est pas directement au pouvoir, ses idées nauséabondes sont reprises par d’autres, gagnent du terrain et gangrènent la société.
Pour lutter ensemble contre ce fléau, VISA, association intersyndicale de vigilance et de lutte contre l’extrême droite, propose à toutes les organisations syndicales qui le souhaitent une journée de rencontre unitaire samedi 17 novembre de 9h30 à 18h au 80-82 rue de Montreuil à Paris 11ème.
L’idée est de relancer une dynamique syndicale unitaire, d’échanger les expériences et les pratiques, de travailler aux outils nécessaires, le tout afin de remettre la lutte contre l’extrême droite au cœur des préoccupations syndicales.
Les thèmes de débats :

1/ Comment réagir face aux violences de l’extrême droite (agressions de militant.es, de migrant.es, de grévistes, attaques contre des locaux syndicaux…) et à son imposture sociale ?

2/ Comment mener les luttes syndicales quand les fascistes sont au pouvoir ou quand leurs idées sont reprises ?

3/ Quels outils unitaires pour faire barrage à l’extrême droite et/ou aux unions des droites lors des prochaines élections ?

4/ Quelles campagnes mener sur les sujets « migrant.es/sans papiers » et « imposture sociale » ?

Des militant.es d’Allemagne, d’Italie et de la Horde apporteront un éclairage sur l’actualité et les liens de l’extrême droite en Europe.
En complément et soutien de la campagne « Uni-es contre ED, ses idées ses pratiques » ré initiée le 31 mai dernier par l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, cette invitation est lancée aux confédérations / unions syndicales et à leurs fédérations et syndicats, à toutes les structures membres de VISA, aux syndicats signataires de l’appel de VISA de décembre 2016, à tous les abonnés de notre lettre d’informations, à tous les syndicats qui ont organisé des formations VISA, à nos « ami.es » sur les réseaux sociaux, aux UD…
Faites le savoir dans vos organisations et dans vos intersyndicales !
Cette journée de rencontre intersyndicale a pour ambition de s’adresser aux militant.es déjà investi.es mais aussi à un public militant plus large.
Les syndicalistes convaincu.es de la nécessité de dénoncer et de contrer les pseudos solutions, les mensonges et les violences de l’extrême droite, sont donc toutes et tous bienvenu.es.

Pour l’organisation, merci de nous informer de votre présence par mel à assovisabis@gmail.com.

En espérant vous voir nombreu.ses le 17 novembre,
Fraternellement,


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