500 personnes aux Etats généraux de la santé des travailleuses et des travailleurs

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Le dernier numéro de Et voilà (le travail) réalisé par l’Union syndicale Solidaires rend compte des états généraux de la santé des travailleuses et des travailleurs tenus les 16 et 17 mars derniers à Paris. Nous avons extrait cet article.

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Les 16 et 17 mars derniers, environ 500 personnes se sont rassemblées, répondant à l’appel du collectif pour la santé des travailleuses et des travailleurs, à la bourse du travail pour les états généraux de la santé des travailleuses et des travailleurs. Cette initiative regroupait principalement des syndicalistes de la CGT et de l’Union syndicale Solidaires (cette dernière regroupait plus de 100 militants venant du privé et du public), mais également de médecins du travail, d’avocats, de magistrats, de cabinets d’expertise agréée, de scientifiques et de chercheurs…
Les travailleurs-ses sont confronté-e-s à des organisations du travail de plus en plus délétères et à des employeurs qui nient ou banalisent les dégâts humains engendrés, quand elles ne les mettent pas dans la balance du chantage à l’emploi.
Il est donc temps de mieux organiser notre résistance et de reprendre l’offensive sur nos revendications. Cet objectif constituait l’un des enjeux des États généraux de la santé des travailleuses et travailleurs.
Le collectif avait élaboré le programme de ces deux journées en prenant en compte les propositions, suggestions et contributions afin de permettre à toutes et tous d’y trouver sa place. C’était un exercice difficile tant les inscrit-es étaient nombreuses et nombreux à faire des propositions. Mais ces journées ne pouvaient avoir de sens que si celles et ceux qui y participent s’en emparaient. Chacun des ateliers devait permettre de confronter des analyses, des contributions, d’avoir des échanges, d’élaborer et de construire ensemble des pistes d’actions, de revendications, de construire des outils de terrain pour agir ensemble.
Par ailleurs, et c’était une nouveauté, l’ensemble de ces deux journées furent diffusées en direct sur la web radio https:// libre-a-toi.org/. Les Podcast des émissions seront mises en ligne sur le site du collectif http://neplusperdresaviealagagner.org/.

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Ateliers
Toutes ces personnes se sont réparties dans plusieurs ateliers :
• CHSCT, IRP et équipes syndicales
• Organisation du travail et management
• Accidents du travail et maladies professionnelles
• Discriminations et santé
• Précarité et chômage
Chacun de ces cinq ateliers s’est étalé sur les deux journées.
Plusieurs questions/réflexions ont pu être approfondies :
• qu’est ce qui empêche et qu’est ce qui favorise l’action du CHSCT,
• quelles résistances face au lean management,
• comment rendre visibles les risques physiques,
• leur lien avec l’organisation du travail et leurs conséquences,
• qu’en est-il aujourd’hui de la santé au travail des travailleur-se-s en situation de handicap, la question de la santé des travailleur-se-s précaires (intérimaires, saisonniers, CDD, temps partiel, etc.),
• quelles actions collectives face aux risques dits « psychosociaux»,
• quelles résistances face aux organisations du travail mises en place dans le secteur public,
• comment rendre visibles les risques chimiques,
• leur lien avec l’organisation du travail et leurs conséquences,
• a-t-on progressé ou reculé dans la lutte contre les discriminations de genre au travail,
• la santé des travailleur-se-s sous-traitant-e-s est-elle protégée,
• qu’est ce qui empêche et qu’est ce qui favorise l’action en justice du CHSCT,
• quelles résistances face aux organisations du travail mises en place dans les activités de service (médico-social, commerce, banque, etc.),
• comment rendre visible le lien entre organisation du travail et atteintes à la santé psychique,
• comment garder sa santé dans l’engagement syndical,
• qu’en est-il de la santé des chômeur-se-s,
• comment rendre efficace l’action du CHSCT,
• comment passer d’une souffrance ou d’une résistance individuelle à l’action collective,
• comment mieux faire reconnaître les accidents du travail et les maladies professionnelles,
• comment lutter efficacement contre les discriminations,
• et enfin comment agir collectivement pour la protection de la santé des travailleur-se-s précaires et des chômeur-se-s.
Respirations

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Thomas Coutrot (économiste, Attac)

Pour ponctuer ces espaces de discussions collectives, des intervenants ont pu s’exprimer sur différents sujets :
• Thomas Coutrot a introduit les deux journées en introduction de ces deux journées a développé huit thèses sur le travail et sa qualité
• Le syndicat des avocats de France (SAF) est intervenu sur l’offensive sur le code du travail et les autres contre-pouvoirs
• Selma Reggui a présenté une conférence gesticulée, particulièrement appréciée, sur « L236-9 Coulisses de l’entreprise »
• Danièle Linhart est intervenue sur le thème « Management et nouvelles organisations du travail »
• Le Giscop (https://giscop93.univ-paris13.fr/2-uncategorised/1-le-giscop-93.html), avec une intervention à cinq voix, a soulevé la question difficile de la mise en visibilité des maladies d’origine professionnelle.

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Danièle Linhart (sociologue du travail)

Perspectives
Dans cet article, il ne s’agit ni de faire un compte-rendu exhaustif de ce qui s’est dit, ni de s’approprier le contenu de la réflexion engagée. En effet, les états généraux ont permis de prendre date, de tisser des liens au-delà de la sphère militante des organisations syndicales, et de programmer de se retrouver dès le mois de juin avec la publication officielle des actes de ces deux journées, qui en appelle d’autres et qui sera suivie d’actions et de mise en pratique !
Dans le contexte de régressions avec la loi Travail, cette initiative s’inscrit donc dans la nécessité impérative de continuer à travailler et à agir ensemble, et invite à dépasser les clivages des représentants des travailleuses et des travailleurs pour agir avec toutes les personnes décidées à transformer la société en général, le monde du travail en particulier ! Partager nos connaissances, nos pratiques et nos savoir-faire de luttes, échanger et trouver les ressources qui nous manquent dans nos batailles quotidiennes, renforcer nos réseaux, trouver plus d’alliés, partager nos victoires, parce qu’il y en a, et sortir de cet isolement qui empêche qu’elles soient plus nombreuses et plus fortes, élaborer des revendications communes, bâtir des campagnes en faveur de la santé des travailleur-se-s, construire dans la durée des mobilisations, la richesse des échanges et les liens qui ont été entamés pendant ces deux jours laisse poindre sinon le grand soir, au moins le début d’une aventure collective dans la « guerre de classe » qui apparaît plus que jamais inévitable.

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