7 avril 2020 : mobilisation du Réseau européen contre la privatisation de la santé

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Ce Réseau santé à l’échelle européenne organise chaque année une action coordonnée en Europe (le 7 avril) « contre la commercialisation et la privatisation » de la santé. Des syndicats ont contribué à le construire en Europe. Il appelle à agir le 7 avril prochain. 

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  • Historique du réseau : En mai 2011, une première conférence européenne en défense du service public de la santé a eu lieu à Amsterdam, en présence de militants venant d’Allemagne, de France, de Grande Bretagne, d’Irlande, de Pologne et de Suède. Il s’agissait d’échanger les expériences des luttes et de collectiviser les informations sur les attaques contre les services publics de santé et les rapports de force dans les différents pays.

Depuis lors, le mouvement a été élargi et plusieurs conférences européennes se sont tenues, en Pologne, en France, en Belgique appelant notamment à des semaines d’action et de sensibilisation « pour le droit à la santé des peuples et contre le démantèlement des services publics de santé et leur marchandisation ».

Ce mouvement constitue un grand pas en avant. Regrouper des militants politiques, associatifs et des organisations syndicales pour agir à l’échelle européenne n’avait rien d’évident. C’est la tâche que se donne le Réseau.

  • Appel pour le 7 avril 2020: vidéo et texte.

 

https://youtu.be/VKy3D2yXEnM

 

 

 

Regardez et partagez la vidéo capsule pour mobiliser à travers les réseaux sociaux ! Va dans paramètres pour changer la langue pour les sous-titrages.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est urgent d’agir. L’épidémie de COVID-19 nous montre l’importance d’une action coordonnée, non seulement dans nos propres systèmes de santé locaux, mais aussi au niveau national et international. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un système de santé solide et solidaire pour tou.te.s et d’une coordination qui dépasse les frontières nationales, avec une action efficace à l’échelle européenne et mondiale.

Garantir la santé publique signifie que nous devons veiller à ce que les plus vulnérables d’entre nous puissent également avoir accès à toutes les mesures sanitaires à prendre. La répartition inégale des ressources compromet notre capacité à contrôler le virus et nous conduit à des souffrances et des décès inutiles aujourd’hui et demain.

Cette crise n’est que la pointe de l’iceberg. Depuis plusieurs années, les systèmes de santé des États membres européens subissent de fortes attaques par le biais de la privatisation, de la commercialisation, du sous-financement et de la régionalisation, imposé par l’Union européenne à travers des mesures d’austérité en matière de dépenses de santé. Cela a affecté la capacité des systèmes de santé à coordonner des campagnes préventives à grande échelle et a limité leur capacité à développer les services curatifs dans les situations de crise tout en érodant la confiance du grand public dans le système de santé dans son ensemble.

Pour ces raisons, le Réseau européen*, le People’s Health Movement, EPSU*, Alter Summit et Medact demandent instamment à nos décideurs politiques locaux, nationaux, européens et mondiaux d’entreprendre une action immédiate pour protéger notre santé publique.

La crise à laquelle nous assistons aujourd’hui illustre ce pour quoi nous nous battons chaque 7 avril, Journée européenne d’action contre la commercialisation de la santé et de la protection sociale et Journée de la Santé des Peuples : un système de santé fort, solidaire et accessible à tou.te.s.

Ce 7 avril et après, que ce soit par des actions dans la rue, dans nos hôpitaux et autres établissements de soins, à travers les réseaux sociaux ou dans la presse, nous demandons instamment à nos décideurs de prendre les mesures nécessaires pour que notre système de santé et nos travailleurs de la santé soient capables de répondre aux besoins de la population à travers un système de santé universel fort qui soit protégé des logiques lucratives et des appétits des sociétés commerciales.

Aussi avant cette crise sanitaire, les services publics et non marchand ne pouvaient plus répondre aux besoins de la population par manque de ressources… et les acteurs commerciaux sont entrés sur le « marché » pour combler le vide créé par cette politique. Ces services commerciaux offrent, aux clients les plus solvables, des services plus coûteux. Les citoyens les plus aisés peuvent donc se permettre de bénéficier de soins rapides, réguliers et de qualité. Les autres doivent se contenter des soins que les services publics et non marchand, sous-financés, peuvent encore offrir.

Ce dont nous avons besoin, c’est de soins médicaux rapides, gratuits et de qualité, accessibles à tou.te.s. En son absence, le taux de mortalité dû à ce virus, COVID-19, continuera d’augmenter de façon spectaculaire.

À moyen et à long terme, l’augmentation des dépenses publiques de santé et l’accroissement des investissements dans la santé publique et non commerciale sont essentiels, non seulement pour remédier à des années de sous-financement dans de nombreux pays, mais aussi pour garantir que le personnel et les établissements de santé puissent faire face aux demandes futures. Même avant l’épidémie de COVID-19, l’Europe manquait d’environ un million de travailleurs de la santé.

Le 6 mars, lors du dialogue social des hôpitaux à la Commission européenne à Bruxelles, les syndicats ont souligné leurs préoccupations concernant la santé des travailleurs de la santé et le manque de protocoles et de matériel de sécurité. Les entreprises commerciales privées profitent de la pénurie pendant cette épidémie et vendent le matériel de sécurité médicale de base au plus offrant, tout en introduisant la peur au sein de la population.

L’Organisation mondiale de la santé demande des mesures de contrôle strictes, notamment le suivi et l’isolement des personnes qui ont été en contact avec les patients. Si plusieurs pays n’ont pas suivi cette recommandation assez rapidement, c’est principalement dû à un manque de personnel et de ressources dans le secteur de la santé, mais aussi à des intérêts économiques nationaux à court terme. En conséquence, des personnes originaires d’Europe ont contribué à la propagation du virus dans des pays, comme sur le continent africain, dont les systèmes de santé sont plus faibles en raison de l’insuffisance des capacités de surveillance et de laboratoire, de la rareté des ressources humaines en santé publique et des moyens financiers limités.

Partout, les travailleurs des établissements de santé sont exposés bien plus que le grand public et prennent un risque particulier en restant en première ligne de cette épidémie. En Italie, 5 % des cas diagnostiqués de COVID-19 sont des travailleurs de la santé. En tant que travailleuses et travailleurs de première ligne, leur position est vulnérable au départ, et elle est aggravée par les conséquences de l’assaut des mesures d’austérité et des réductions budgétaires dont ont souffert les systèmes de santé publique en Europe au cours de la dernière décennie.

Dans de nombreux cas, par exemple en Italie, le plafonnement de l’emploi mis en place pour réduire les dépenses a entraîné un déficit de personnel de santé dans le système public. En réponse à ces pénuries, certains pays ont eu recours à l’emploi de travailleurs de la santé qui ont déjà pris leur retraite. Cela démontre non seulement l’impréparation de nos systèmes de santé à répondre aux besoins de la population, mais met également en danger la santé des travailleurs de la santé retraités eux-mêmes. Dans d’autres pays, comme la Belgique, la pénurie d’équipements de protection de base est très préoccupante : si de telles pénuries se produisent dans les pays centraux de l’UE, il devrait être effrayant d’imaginer à quel point elles pourraient se développer dans les pays périphériques où les systèmes de santé publique ont été encore plus affaiblis.

Il est essentiel que nous reconnaissons le rôle extrêmement important que jouent les travailleuses et travailleurs de la santé dans la lutte contre cette épidémie de coronavirus et que nous les soutenions, ainsi que leurs syndicats, dans leurs demandes de ratios d’effectifs sûrs et de fourniture d’équipements de protection adéquats.

  • Parce que des services de qualité et en bonne santé commencent par un financement suffisant …
  • Parce qu’une population ne peut être en bonne santé que si l’on contrecarre les forces du marché …
  • Parce que l’accès à la santé, c’est garantir l’accessibilité financière, géographique, temporelle et culturelle pour tous et toutes …
  • Parce que la démocratie sanitaire est indispensable …
  • Parce que 75 % de notre santé dépend des conditions sociales, environnementales et de genre dans lesquelles nous vivons…
  • Parce que la politique du médicament doit être au service de la population et non au service des multinationales pharmaceutiques …
  • Parce que notre santé, nos soignants, nos hôpitaux sont en danger…

LUTTONS ENSEMBLE POUR UN SYSTÈME DE SANTÉ PUBLIC UNIVERSEL FORT, CAPABLE DE FAIRE FACE AUX CRISES SANITAIRES D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

Le 7 avril, pour la cinquième année consécutive, nous organisons des actions décentralisées dans toute l’Europe à l’occasion de la Journée européenne d’action contre la commercialisation de la santé et de la Journée de la santé des citoyens dans le monde.

Nous avons décidé d’annuler tous les rassemblements et actions avec un contact physique.

Nous appelons par contre tou.te.s citoyen.ne à manifester leurs soutien à notre appel « propager la solidarité, pas le virus » par une action « drap blanc » le 7 avril :

1. Accroche ton message sur un drap blanc dans un endroit visible
2. Prends des photos
3. Partage-les sur les réseaux sociaux avec le hashtag #health4all et/ou #santépourtous

Enfin, nous exprimons notre sincère gratitude aux travailleurs dans les secteurs de la santé qui consacrent leur vies pour aider les personnes touchées et envoyons nos condoléances aux ami.s et aux familles des personnes décédées.

Contact : Sarah Melsens, Coordinateur Réseau européen contre la commercialisation et la privatisation de la santé et de la protection sociale, Tél. +32499 42 44 48 – europeanhealthnetwork@gmail.com

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