Annonces d’E. Philippe: premières réactions syndicales

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Voici les premières réactions syndicales au discours d’Edouard Philippe au CESE. La CFDT appelle à la mobilisation le 17 décembre. Laurent Berger estime qu’« une ligne rouge a été franchie« .

 

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Retraites : première réaction à l’allocution du Premier ministre

Le bureau confédéral de FO constate que le Premier ministre a confirmé essentiellement la volonté du gouvernement de mettre en place un régime unique par points supprimant l’ensemble du système existant et ses régimes. Il accélère même le calendrier législatif avec l’annonce d’un projet de loi en conseil des ministres le 22 janvier et sa présentation au parlement fin février.

FO constate aussi que sur chacun des aspects des conséquences de ce régime, le Premier ministre a confirmé la justesse des analyses qu’elle a exprimées publiquement sans relâche : le régime unique par points n’améliorera pas les droits mais les dégradera, du fait du passage au calcul sur les meilleures périodes de la vie active à l’obligation d’acheter des points tout au long de la vie active, y compris dans les périodes de bas salaire, de temps partiel, d’interruption de carrière.

Les mesures annoncées sont en fait des compensations aux difficultés rencontrées par les salariés et souvent les salariées dans l’emploi mais qui existent aujourd’hui dans le système actuel avec le Fonds de solidarité vieillesse, financées par la CSG sur les revenus du patrimoine et non comme demain sur le recul de l’âge de la retraite.

A ce sujet, FO constate que le premier ministre confirme la mise en place d’un âge d’équilibre à 64 ans, qui pénalisera par une décote (malus) celles et ceux qui voudront faire valoir leur droit à pension à 62 ans. Cela va à l’encontre au demeurant de l’affichage de la plus grande liberté ! Cela va aussi à l’encontre de ce que l’on nous rappelle comme étant un engagement de campagne puisque la réforme ne devait ni conduire à de nouvelles économies sur les retraites ni reculer l’âge de départ !

FO ne peut que déplorer et dénoncer que le projet soit de fait la marque d’une démission devant l’inéluctabilité des petits jobs (caissières à temps partiel, livreurs à vélo …), dans la mesure où plutôt que de combattre résolument le chômage et la précarité, le premier ministre explique qu’il faut adapter notre système de retraite au nouveau visage de la précarité.

Incontestablement la mobilisation exceptionnelle et la grève engagée le 5 décembre conduisent le gouvernement à retarder l’application effective à la génération 1975 plutôt qu’à la génération 1963 comme initialement prévu.

Pour FO cela ne peut que confirmer la nécessité de renforcer cette mobilisation.

FO appelle l’ensemble des salariés du privé et du public à s’y associer.

FO le réaffirme, nous devons préserver notre système de retraite et ses régimes. Nous sommes prêts à négocier pour son amélioration.

 

 

siteon0-dc90fTOUTES ET TOUS PERDANTS ET LA JEUNESSE SACRIFIÉE !

 

L’allocution du Premier Ministre confirme et aggrave les propositions contenues dans le rapport Delevoye.

La CGT constate que le gouvernement reste sourd aux exigences exprimées par les millions de salariés, jeunes, retraités, privés d’emploi, mobilisés massivement depuis des semaines et soutenus majoritairement par l’opinion publique.

C’est le choix du sacrifice de la jeunesse de notre pays qui est assumé par le gouvernement.

Le gouvernement non content de faire une réforme systémique annonce une modification des paramètres de départ en retraite dès l’année prochaine entrainant le recul de celui-ci.

Ainsi, toutes les classes d’âge et toutes les professions du public et du privé sont concernées par les mesures annoncées par le Premier ministre. Le gouvernement tente la division des salariés, y compris dans la même entreprise et la même profession.

Le gouvernement ne remet pas en cause le blocage des 3 leviers de financement que sont : les 14% du PIB consacré au financement, le plafonnement à 120 000 euros annuel des salaires soumis à cotisation et l’augmentation des recettes indispensables à l’amélioration du système actuel.

Cela dans un contexte où 6 millions de retraitables sont attendus d’ici 2042. Il apparait donc clairement que la variable d’ajustement serait la valeur du point et donc la baisse du niveau des pensions.

Par ailleurs, le gouvernement décide d’une réforme et confie aux « partenaires sociaux » le soin de sa mise en œuvre et d’en gérer les conséquences pour l’ensemble de la population, sous le contrôle des orientations budgétaires du gouvernement. Dès lors, ressurgissent les méthodes anti-démocratiques avec la volonté de vouloir passer par ordonnances et décrets des arbitrages essentiels pour l’avenir de nos retraites.

Le gouvernement maintient le cap sur la suppression des 42 régimes spéciaux et particuliers tout en précisant que certains secteurs bénéficieraient d’un traitement particulier. Cette mesure est aussi une négation de la reconnaissance de la  pénibilité au travail. La CGT revendique la prise en compte de la pénibilité du travail par des départs anticipés avant 60 ans pour les salariés du privé comme du public.

Avec ces mesures, les femmes restent les grandes perdantes de cette réforme quoi qu’en dise le Premier ministre. La CGT exige la mise en place immédiate de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes telle que la loi le prévoit déjà.

Ajoutons à cela, la tentative de recycler des mesures déjà existantes (minimum de pension à 85% du Smic (soit 1000 euros), pension de réversion, allocation vieillesse des parents au foyer,…) comme des avancées sociales.

Le Premier ministre avait prévenu qu’il n’y aurait pas d’annonces magiques, le contenu de sa prise de parole le confirme.

Il y a donc nécessité à amplifier et élargir le rapport de force et ce, dès demain, jeudi 12 décembre et mardi 17 décembre 2019.

 

Montreuil, le 11 décembre 2019

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