Cinq défis pour le syndicalisme : suite

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Nous reproduisons ci-dessous la chronique du livre : Syndicalisme, cinq défis à relever (voir sur ce blog notre propre commentaire, ainsi que sur le blog: entreleslignesetentrelesmots) parue dans l’Humanité du 16 janvier 2015. Par Paule Masson.

 

 

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Le mouvement syndical face aux défis du 21ème siècle

Une invitation à penser le renouveau du syndicalisme
Syndicalisme : cinq défis à relever, Jean-Claude Branchereau, Patrick Brody (coord.), Syllepse, 140 pages, 10€..

A l’heure où les syndicats semblent, comme rarement, divisés et en manque de résultats, voici un livre qui engage la réflexion sur son renouveau. Ecrit par des militants syndicaux, issus de la CGT pour beaucoup, mais aussi de la FSU, de l’Unsa, de la CFDT ou encore de la CFTC, l’ouvrage démontre en quoi la crise rebat les cartes stratégiques de tout le syndicalisme. « Aujourd’hui, le spectacle qu’offre le mouvement syndical est celui d’un éclatement illisible, qui donne le sentiment d’un spectaculaire retour en arrière », déplore Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la FSU, dans une des neuf contributions qui occupent la seconde partie du livre.
Partant de ce constat, les auteurs assurent pourtant, dans le texte commun qui ouvre la réflexion, que « la désespérance ne saurait être notre chemin ». Pour eux, le syndicalisme n’est pas statique. Mais sans réflexion urgente sur le champ revendicatif, du « quotidien à la transformation sociale », sur la nature de l’unité voire de l’unification syndicale, sur le fonctionnement démocratique qui réclame un « nouvel imaginaire », sur le rapport avec la politique qui doit se réinventer et sur l’échelle européenne devenue incontournable, « l’assèchement » menace. Outre, les analyses proposées sur les mutations à l’œuvre, dans le salariat notamment, le livre formule des propositions, allant de la création d’un « conseil syndical permanent du syndicalisme », au façonnage d’un mode d’organisation qui considère la « consultation des salariés comme un mode de vie permanente ».
La deuxième partie met en avant un certain nombre de contributions plus personnelles. Elles posent en général des questions aiguës, insuffisamment discutée, souvent non résolues pour penser un syndicalisme plus en phase avec les évolutions de la société. Ainsi, la tribune de Christophe Delecourt et Jean Dunois (CGT), qui appelle à dépasser la charte d’Amiens. Ce texte fondateur, datant de 1906, a théorisé (sacralisé?) la tâche « d’émancipation intégrale » que le syndicalisme doit mener en toute indépendance des partis politiques. Les auteurs pensent venus le temps d’engager un travail commun avec eux pour «prendre le pouvoir capitaliste en tenailles ». Ainsi encore, le texte de Patrick Brody et Gérard Billon (CGT), déplorant un syndicalisme qui se meurtrit dans l’institutionnalisation de sa fonction au détriment de la proximité avec les salariés. Ainsi enfin, les nouveaux défis qui frappent à la porte, comme celui qui relève de la lutte contre l’extrême-droite (Hervé Le Flibec, SNES-FSU) ou encore de la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux (Joël Le Coq, CFDT). Sans jamais asséner de conclusions hâtives et dans une réflexion qui reste ouverte, les auteurs n’essaient pas de tout réinventer mais ils invitent assurément le mouvement syndical à se pencher urgemment sur la question.
Paule Masson

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