Des syndicalistes invités à la NUIT DEBOUT le 40 mars (9 avril 2016)

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Samedi 9 avril (40 mars dans le calendrier des Nuit Debout commençant le 31 mars) après la manifestation à Paris, le mouvement NUIT DEBOUT a invité pendant deux heures des animateurs et animatrices des luttes, des mouvements sociaux, des syndicalistes, à s’exprimer devant une place noire de monde et très attentive. Une très bonne idée de ce mouvement ascendant et créatif, qui se répand maintenant dans une soixantaine de villes.

Nous reproduisons ci-dessous les interventions de Karl Ghazi, de la CGT Paris, et d’Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. François Ruffin du journal  Fakir avait introduit le débat en expliquant « qu’il ne fallait pas que Nuit Debout et les syndicats se tournent le dos » ni que « les syndicats snobent ce qui se passe ici« . De très nombreuses autres interventions se sont succédées : celles des sans-papiers et réfugiés d’Afghanistan, de Mauritanie, de Raphael cheminot de la gare Saint-Lazare, d’Almamy Kanouté  du mouvement Emergences venant des « quartiers populaires » (comme on dit) et appelant le mouvement à se rendre dans ces quartiers, de la sociologue Monique Pinçon-Charlot dénonçant ceux qui mènent « la guerre de classe« , de Jean-Baptiste Eyraud de Droit au logement (DAL) qui s’y connait en « occupations de places » (!) et en lutte de précaires, d’Hector de l’Etat espagnol venu apporté le salut des indignados et annoncer que le mouvement recommençait à Madrid et Barcelone (mais aussi ailleurs en Europe à Liège, Bruxelles), de Gael Quirante postier des Hauts de Seine appelant à la grève générale, d’une syndicaliste CGT de Sanofi sur les agissements scandaleux de cette multinationale à propos des médicaments, etc. Mais on a entendu aussi les commissions de travail du mouvement NUIT DEBOUT, ceux et celles qui s’occupent de la cantine, des hébergements, de la Radio Debout et la Télé Debout, de tout ce qui fait vivre 24h sur 24 cette société d’amitié, de poésie et de lutte qui occupe la place.

  • Karl Ghazi, CGT Paris, et membre du CLIC-P:

Karl Ghazi, leader de l'intersyndicale Clic P

 

« Bonsoir à toutes et à tous !

François Ruffin exprimait, tout à l’heure, son souhait de voir les syndicats présents à la Nuit Debout. Eh, bien, nous sommes là !

Là, pour exiger le retrait de la loi El Khomri, même si les exigences de ceux qui se rassemblent sur cette place depuis le 31 mars vont bien au-delà.

Nous sommes tous conscients que le retrait de cette loi, le renversement du rapport de forces, sont une étape essentielle, si nous voulons espérer aller plus loin.

La question principale qui se pose à nous est donc celle des moyens d’y arriver, tous ensemble, syndicats, mouvements associatifs, non organisés etc.

Bien sûr, le syndicalisme est critiqué et caricaturé, notamment par les medias libéraux, à l’exemple de Plantu dans « Le Monde ».

Bien sûr, le syndicalisme se caricature parfois lui-même, comme ce « leader » syndical qui se couche avant même que la brise ne commence à souffler et qui prétend, après avoir mobilisé un millier de personnes sur toute la France le 12 mars, avoir fait reculer le gouvernement, au point de trouver aujourd’hui la Loi Travail tout à fait acceptable !

Nous ne sommes pas ce syndicalisme là, vous l’aurez deviné. Tous les jours de l’année, nous nous battons dans les entreprises contre l’arbitraire patronal, pour combattre les licenciements un par un, dans les magasins, les ateliers et les chantiers. Tous les jours, nous travaillons à entretenir la flamme des résistances, entre les grandes flambées comme celle nous connaissons en ce moment.

Cela ne va veut pas, dire que le syndicalisme ne doit pas se régénérer, en accueillant une nouvelle génération, vous tous ! Comme nous devons être avec vous, parce que vous c’est nous ! Le syndicalisme n’est pas un corps étranger et fermé, comme aiment à le décrire les patrons.

Nous voulons être debout, nous sommes debout et nous resterons debout : c’est comme cela que nous gagnerons, ensemble, cette bataille centrale et d’autres à venir ».

 

  • Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires :

 

https://youtu.be/kUOu_iZCyDw

 

  • Frédéric Lordon, économiste, membre d’Attac : Il appelle d’abord, contrairement à certaines intonations qui existaient sur la place de la République le 31 mars, à se définir des objectifs, car « un mouvement sans objectif s’éteindra rapidement« . Et il insiste clairement sur la nécessité de retirer la loi El Khomri. Pour cela, poursuit-il, « je ne vois qu’un moyen, la grève générale. Je ne lance pas un appel à la grèce générale. Je n’en ai ni le pouvoir ni la légitimité. J’énonce une condition au renversement de ce monde et de la loi El Khomri« .

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