Des syndicats étatsuniens appellent à destituer Trump

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Ci-dessous les prises de position de syndicats des USA après ce qui s’est passé le 6 janvier 2021 au Capitole envahi par des fascistes et suprémacistes: la confédération AFL-CIO (formée en 1955), le syndicat de la communication (CWA) et l’association des personnels navigant de l’aviation (AFA). Ils appellent à la « démission » ou la « destitution« de Donald Trump, ou l’interdiction de voyager en avion de certains manifestants. D’autres prises de position sont rassemblées plus bas. Nous remercions Patrick Le Tréhondat pour les traductions.

 

Afl-cioDéclaration de l’AFL-CIO

 

L’assaut meurtrier du Capitole américain par une foule cherchant à annuler les résultats d’une élection libre et juste, et qui a été encouragée et inspirée par le président Donald Trump, a été l’une des plus grandes attaques contre notre démocratie de l’histoire américaine. Et le fait que les intrus aient été autorisés à parcourir les couloirs du Congrès sans conséquence est l’un des derniers exemples de la raison pour laquelle nous devons en finir avec les courants et les adeptes de la suprématie blanche. Trump est un affront à tous les membres de nos syndicats et un danger clair et toujours présent pour notre nation et notre république. Il devrait démissionner ou être démis de ses fonctions immédiatement, que ce soit par une mise en accusation ou par le 25e  amendement à la Constitution américaine. Ceci n’est pas une déclaration du mouvement syndical américain faite à la légère. Elle n’est pas motivée par la politique ou l’idéologie, mais plutôt par la conviction fondamentale que la préservation de notre démocratie est essentielle – bien qu’elle ne soit jamais complètement garantie. La haine et l’insurrection n’ont pas leur place en Amérique.

8 janvier 2021

 

 

cwa-logo-featured-imageDéclaration du président du syndicat CWA (Communications Workers of America)  Chris Shelton

Hier, le monde a vu des insurgés armés, encouragés par le président des États-Unis, lancer une attaque contre le Capitole pour tenter de saper notre démocratie et empêcher le Congrès de certifier les résultats de l’élection présidentielle.

Deux images de leur tentative infructueuse d’invalider violemment les votes de millions d’Américains montrent clairement leurs motivations: le drapeau confédéré dans les couloirs du Sénat et un message griffonné sur une porte, «Assassinez les médias».

La suprématie blanche est un poison qui nous accompagne depuis la naissance de notre pays, et le drapeau confédéré en est le symbole, destiné à subjuguer et à terroriser les peuples noirs, bruns, asiatiques et insulaires du Pacifique et autochtones. C’était le but de cette foule et du président qui leur a demandé de se rassembler en son nom.

La liberté de la presse est la première cible des fascistes partout dans le monde, car ils cherchent à faire taire l’opposition et à supprimer toute information qui contredit la « réalité » alternative que leur chef narcissique crée pour soutenir son monde imaginaire raciste. La liberté de la presse est inscrite dans notre Constitution car une démocratie saine n’est pas possible sans une presse libre.

Il ne fait aucun doute que chaque jour Donald Trump, qui détient  les pouvoirs de la présidence présente une grave menace pour la sécurité de millions d’Américains et pour la stabilité de notre pays. Il a organisé une insurrection tout en ignorant une pandémie. Les législateurs et les membres du Cabinet ont prêté serment de défendre notre Constitution et ils doivent agir pour le démettre de ses fonctions immédiatement avant qu’il ne nuise davantage à notre pays et à la démocratie.

Mais il ne faut pas se leurrer. La fin de la présidence de Trump ne signifie pas la fin de la suprématie blanche dans notre gouvernement. Après avoir forcé le Congrès à fuir et vandalisé le Capitole pendant des heures, les insurgés étaient libres de sortir et de rentrer chez eux. Après leur retour au Capitole, la moitié des membres républicains de la Chambre des représentants, coupables d’avoir aidé et encouragé cette insurrection, ont voté pour renverser la volonté du peuple américain.

Beaucoup trop de politiciens ont permis à Donald Trump de construire et de maintenir son pouvoir. Les PDG et les membres du conseil d’administration, motivés uniquement par leur fortune, continuent d’extraire la richesse de notre travail et d’exploiter cyniquement le racisme à leur propre profit.

Avec la presse libre, les syndicats libres et démocratiques comme le nôtre sont la cible des fascistes qui craignent le pouvoir des travailleurs unis dans une cause commune. Nous devons rester engagés dans la lutte pour renforcer notre démocratie et résister à la suprématie blanche et au fascisme. Nous devons poursuivre le processus que nous avons entamé au printemps dernier pour approfondir nos efforts pour démanteler le racisme, y compris le racisme au sein de notre syndicat. Ensemble, nous renforcerons le pouvoir de tous les travailleurs.

7 janvier 2021

 

AFA-CWA_logoDéclaration de l’AFA (syndicats des personnels navigants) sur la sécurité aérienne après l’assaut contre le Capitole

 

La présidente internationale de l’Association of Flight Attendants-CWA (AFA), Sara Nelson, représentant près de 50 000 personnels de bord de 17 compagnies aériennes, a publié la déclaration suivante :

Les voyages en avion sont sûrs parce que tout le monde suit un ensemble de règles strictes, basées sur l’idée que« nous sommes tous dans le même bateau ». Le comportement de mentalité de foule qui s’est produit hier sur plusieurs vols vers la région de Washington était inacceptable et menaçait la sécurité de chaque personne à bord. Cela ne se reproduira plus. C’est pourquoi des pénalités et des amendes sévères ont été infligées pour ne pas s’être  conformés aux instructions des membres d’équipage. Le respect des instructions assure la sécurité de tous.

Notre première priorité en matière de sûreté et de sécurité dans l’aviation est d’éviter tous les problèmes à bord. Certaines des personnes qui ont voyagé dans nos avions hier ont participé à l’insurrection au Capitole aujourd’hui. Leurs actions violentes et séditieuses au Capitole aujourd’hui suscitent de nouvelles inquiétudes concernant leur départ de la région de Washington DC. Les actes commis contre notre démocratie, notre gouvernement et la liberté que nous revendiquons en tant qu’Américains doivent conduire à l’interdiction de vol ces individus.

Dans l’aviation, nous avons un rôle important à jouer dans la sécurité nationale. Les compagnies aériennes, en coordination avec la TSA, le DHS, la FAA, le DOT et les forces de l’ordre, doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sûreté et la sécurité des passagers et de l’équipage.

6 janvier 2021

Suites de prises de position

 

  • Lee Saunders, président de l’American Federation of State, County and Municipal Employees (employés municipaux)

 

Hier a été l’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine. Ce que nous avons vu au Capitole américain, c’est l’insurrection, la sédition et la terreur permises par le président des États-Unis. Les 1,4 million de membres de l’AFSCME, qui consacrent leur vie à renforcer leurs communautés au lieu d’essayer de déchirer violemment le tissu national, condamnent fermement ces actes de vandalisme contre notre démocratie. En fin de compte, nos institutions ont fait preuve de résistance, le Congrès ayant terminé ses travaux hier soir. Dans 13 jours, à ce même Capitole américain, nous célébrerons la démocratie avec la prestation de serment de Joe Biden et de Kamala Harris, qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour redonner de la dignité à la présidence et pour unifier la nation.

 

  • John Costa, president de l’Amalgamated Transit Union (transports en commun)

 

Aujourd’hui est un jour sombre et dévastateur dans l’histoire de notre pays. Ce qui était censé être une procédure de routine selon la Constitution et certifier l’élection démocratiquement décidée s’est transformé en un violent siège du Capitole américain et des fondements de notre démocratie. Bien que notre nation ait été fondée sur la liberté d’expression et le droit d’avoir une voix, ce n’était pas un exercice de ces droits. Nous condamnons les actions de ceux qui ont choisis la violence et le règne de la foule. Nous ne tolérerons pas cette attaque odieuse et sans précédent contre nos principes démocratiques.

  • Stephenson, président de Electrical Workers (électriciens)

 

L’attaque du Capitole américain par des extrémistes violents représente une attaque directe contre notre système démocratique. La responsabilité de cet horrible événement repose directement sur les épaules du président Trump et de ses complices au Congrès, qui ont délibérément diffusé des informations erronées sur la validité des élections de 2020, menacé notre système constitutionnel en ne tenant pas compte de la volonté des électeurs américains et favorisé un climat de violence qui a conduit à ce qui s’est passé aujourd’hui. Pendant trop longtemps, la rhétorique extrémiste de Trump, les attaques venimeuses et les théories de conspiration ont sapé la foi de l’Amérique dans la démocratie, divisé les Américains les uns contre les autres et empoisonné le débat politique dans ce pays. Il est clair qu’un jour de plus de Trump en fonction représente une menace directe pour la santé de notre république et nous exigeons sa démission immédiate. Si Trump ne démissionne pas, nous demandons au vice-président Mike Pence et aux membres du cabinet d’invoquer le 25e  amendement pour le démettre de ses fonctions. Nous condamnons également les efforts de certains législateurs républicains pour renverser la volonté du peuple américain en refusant de certifier les résultats du Collège électoral. Cela représente une tentative sans précédent de vouloir invalider une élection démocratique. Tout membre du Congrès qui tente de contrecarrer la volonté du peuple américain telle qu’elle s’est exprimée lors d’une élection présidentielle tenue démocratiquement n’a pas sa place dans la maison du peuple.

 

 

  • International Federation of Professional and Technical Engineers (Fédération internationale des ingénieurs professionnels et techniques)

 

L’IFPTE condamne catégoriquement l’acte violent d’insurrection du président Trump et de ses milliers de partisans. La responsabilité incombe clairement au président Trump lui-même, et à ses soutiens au Congrès, qui ont instigué et encouragé les actions séditieuses d’aujourd’hui. Les personnes qui ont pris d’assaut et pris le contrôle de notre Capitole historique ont détruit des biens, ont pris possession de bureaux et se sont emparées des chambres du Congrès lui-même, tandis que le personnel et les membres étaient escortés dans des zones sécurisées pour protéger leur vie.

L’IFPTE comprend en outre qu’une personne a été abattue et a tragiquement succombé à ses blessures. Ne vous y trompez pas, il s’agit d’une claire tentative de renverser une élection présidentielle. C’est l’aboutissement de nombreuses tentatives visant à saper notre démocratie et à empêcher notre président élu démocratiquement d’entrer en fonction le 20 janvier. Ces personnes ne sont pas des « manifestants », ce sont des terroristes nationaux et doivent être traitées comme tels aux yeux de la loi. Les États-Unis ne s’inclinent pas devant le terrorisme intérieur. L’IFPTE appelle le vice-président Pence à faire usage du 25e  amendement et à demander la destitution immédiate du président Trump.

 

  • Bonnie Castillo, représentante du syndicat National Nurses United (infirmières)

 

Les infirmières sont d’accord avec la déclaration du président élu Biden selon laquelle « notre démocratie est soumise à des assauts sans précédent, comme nous n’en avons jamais vu à l’époque moderne » et avec le fait qu’il ait qualifié d’insurrection l’attaque violente contre le Capitole aujourd’hui. En tant qu’infirmières, nous sommes profondément troublées par les scènes de violence et les menaces qui pèsent sur nos dirigeants élus, les personnes dévouées qui travaillent au Capitole et toutes les autres personnes victimes de cette attaque inadmissible contre nos symboles les plus fondamentaux de la démocratie. Il s’agissait d’une tentative violente pour empêcher le Congrès de confirmer le choix du peuple pour la présidence et la vice-présidence. En tant que telle, c’est une attaque contre la démocratie elle-même, instiguée par le président des États-Unis. Les actions que nous avons vu se dérouler aujourd’hui sont le résultat inévitable de ce que le président Trump a inspiré et incité pendant des années, depuis l’encouragement des attaques contre les manifestants lors de ses rassemblements ou contre les fonctionnaires mettant en œuvre des mesures de sécurité en réponse à la pandémie, jusqu’à l’embrasement des suprémacistes blancs armés, en passant par la diabolisation constante, dans les termes les plus brutaux, de ses opposants politiques. Tout cela s’est aggravé dans les semaines précédant l’élection, et surtout après le vote de novembre, lorsque le président a dénoncé la légitimité d’une élection démocratique, a promu des théories de conspiration farfelues et a exhorté ses partisans armés à agir pour « sauver ce pays« . Le président a encouragé la sédition. Personne n’est au-dessus de la loi. Il est responsable des scènes que nous avons vues aujourd’hui au Capitole et il devrait être tenu pour responsable. Nous devons, en tant que nation, nous rassembler pour commencer à guérir, pour nous recentrer avant tout sur la maîtrise de cette terrible pandémie, et sur la capacité à respecter les différences politiques et à reconstruire une démocratie qui a été tant mise en danger.

 

  • United Steelworkers (métallos)

 

Le président Donald Trump a passé les quatre dernières années à attiser les flammes de la division, à alimenter un flux constant de désinformation délibérée en direction de sa base et à attaquer ouvertement les principes fondamentaux de la démocratie américaine. Il s’est concentré sur son propre intérêt et non sur la préservation de notre nation ou sur ses devoirs constitutionnels en tant que président. Hier, sa rhétorique incendiaire a finalement atteint son point culminant lorsqu’un groupe de ses partisans malavisés a pris d’assaut le Capitole américain, mettant ainsi en danger la vie des dirigeants et des travailleurs du gouvernement. Tragiquement, quatre personnes sont aujourd’hui mortes à la suite de cette attaque antipatriotique, et l’Amérique est laissée à elle-même pour ramasser les morceaux dans le sillage d’un terrorisme intérieur qu’il a encouragé. L’USW est écœuré par cet épisode et ce président, mais nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre république et assurer la transition pacifique du président élu Joe Biden et de la vice-présidente élue Kamala Harris à la Maison Blanche le 20 janvier. En tant que mouvement syndical libre et indépendant, nous ne pouvons jamais rester les bras croisés et regarder un démagogue démolir nos institutions et nos droits en tant qu’Américains. La nation n’est pas le terrain de jeu privé de Donald Trump. Le peuple s’est exprimé, comme il le fait tous les quatre ans, et il est temps d’aller de l’avant pour reconstruire notre pays sur une base solide d’égalité, de justice et de paix.

 

  • Le président Charlie Flemming et la secrétaire-trésorière Yvonne Brooks (AFSCME), AFL-CIO de l’Etat de Georgie

 

L’AFL-CIO de Géorgie, la plus grande fédération des travailleurs de Géorgie, condamne sans réserve les tentatives d’une inacceptable insurrection contre les bâtiments du Capitole de Géorgie et des États-Unis. Hier était censé être un jour de célébration et d’allégresse alors que les Américains de tout le pays se réveillaient à la nouvelle que le révérend Raphael Warnock et Jon Ossoff étaient pratiquement sûrs de remporter leur historique second tour des élections sénatoriales. À midi, nous avons assisté avec horreur à la réaction du président Donald Trump, qui venait de répandre des mois de mensonges sur l’élection présidentielle, et qui a déclenché et encouragé une insurrection qui a assiégé le centre même de notre démocratie. Et ici, en Géorgie, nous avons assisté à ce que l’un des jours les plus brillants de l’histoire de notre État se transforme en catastrophe lorsqu’une foule armée de milices suprémacistes blanches favorables à Trump a envahi le Capitole de notre État, entraînant l’évacuation de Brad Raffensberger [secrétaire d’État de l’État de Géorgie]  et des membres de son personnel. Ce n’est pas ce que veut le mouvement syndical américain et nous ne le voulons pas. Le président Trump a abusé de sa fonction et représente un danger clair et toujours présent pour les citoyens américains. Nous demandons au Congrès de tenir pour responsables toutes les personnes impliquées dans cette attaque inadmissible, du département de police d’Atlanta à la police du Capitole, en passant par les dirigeants républicains du Congrès.

Traduction de Patrick Le Tréhondat

 

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