Editorial Syndicollectif : « une démarche qui porte loin »

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EDITORIAL DE SYNDICOLLECTIF

 

COLLECTIF « PLUS JAMAIS CA ! UN MONDE A RECONSTRUIRE »

UNE DEMARCHE QUI PORTE LOIN

 

La construction par 18 organisations syndicales et associatives, d’une démarche et d’initiatives communes sur « la nécessité de changer de système », relève de l’inédit dans le paysage social et politique du pays. Et les 18 ont généré une dynamique en étant désormais rejointes par beaucoup d’autres.

Au-delà de l’appel et de la pétition, c’est à un travail en coopération d’élaboration et de chiffrage de propositions concrètes que ce sont livrées les organisations participantes pour nourrir les débats publics, les mobilisations et luttes, et les perspectives politiques pour promouvoir un monde de progrès social et de respect de l’environnement.

Prenant acte de l’inopérabilité d’en rester aux seuls appels répétés à « la convergence des luttes », malgré les fortes mobilisations (gilets jaunes, retraites, climat, égalité femmes-hommes, etc…) de ces derniers mois, le projet engagé vise à faire passer dans le concret, le slogan « fin du mois, fin du monde, même combat ».

La double besogne

La présence de 3 organisations syndicales (CGT, FSU et Solidaires) dans cette démarche n’a rien d’un « coup de com » mais participe au contraire d’une conception qui est au fondement même du syndicalisme français : « la double besogne ».

La déclaration liminaire au « plan de sortie » de la crise Covid 19 est en effet sans ambiguïté quand elle annonce poursuivre 2 objectifs :

  • « Démontrer à travers l’articulation de mesures de court et de long terme, pragmatiques et ancrées dans le réel, » la nécessité de répondre aux besoins sociaux et environnementaux immédiats que la crise sanitaire a créé ou/et mis en évidence.
  • « Faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néo-libéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que la politique et les moyens financiers soient enfin mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement au lieu de les soumettre aux pressions et desideratas des lobbies »

Et le contenu des 34 mesures proposées montre que ce ne sont pas des paroles en l’air.

Un syndicalisme qui propose pour agir et émanciper

L’engagement de syndicats dans cette initiative traduit leur perception de la nécessité, pour parvenir à un rapport des forces qui permette le progrès social, de reconstruire un syndicalisme qui soit une force d’émancipation populaire, un contre-pouvoir représentatif de toute la diversité et la réalité du monde du travail d’aujourd’hui, en capacité de faire entendre sa voix dans l’entreprise comme dans toute la société.

Son rapport de travail commun avec les associations œuvrant dans le domaine environnemental, démocratique, féministe, lui permet d’investir des champs, des secteurs, des populations qui enrichissent en retour ses capacités de mobilisation et d’action.

Un rapport nouveau au politique

Enfin, ce projet propose un rapport nouveau entre le mouvement social et le politique. La volonté du collectif de ne pas y intégrer les partis politiques, tout en étant ouvert et favorable au débat sur des propositions, mobilisations et luttes communes avec ceux d’entre eux qui partagent ses objectifs, montre une rupture avec les expériences précédentes.

L’instrumentalisation du syndicalisme et des mouvements sociaux, le politique considéré comme le « le relais ultime » de la mobilisation sociale ou au contraire, la digue entre le mouvement social et les formations politiques, ne sont plus de mise dans cette initiative.

La réunion vidéo du 20 mai entre les 18 et les partis politiques de gauche, a été de ce point de vue encourageante par le niveau de participation, par l’accord sur la nécessité de travailler ensemble à partir des différents terrains d’intervention et en respectant l’indépendance de chacun, et par la volonté partagée de construire avec les populations, les salarié.e.s, des luttes et des perspectives politiques porteuses de progrès social, démocratique et écologique.

Une démarche à encourager partout

C’est pour bien marquer leur accord avec cette démarche que le collectif souhaite une déclaration commune des partis politiques.

Ce n’est qu’un début, mais porteur d’espoir et de possibilités de dynamiques nouvelles pour un autre futur que celui que nous propose les vieilles recettes, qui ont conduit à la crise sociale et environnementale que nous vivons aujourd’hui.

Le collectif des 18 prévoit une suite à sa démarche, par des initiatives locales et nationales associant les militant.e.s des organisations concernées mais, plus largement, les jeunes, les travailleurs.euses, les retraité.e.s pour construire des mobilisations afin de défendre et développer nos services publics, relocaliser les productions essentielles, produire mieux et durablement, travailler moins pour travailler toutes et tous.
Souhaitons que les syndicalistes, avec leur savoir-faire et leur détermination, y engagent toutes leurs forces

 

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