Et voilà (le travail) N° 51, bulletin de l’Union syndicale Solidaires

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Voici le bulletin « Et voilà » (numéro 51 de mars 2017)  des conditions de travail et de la santé au travail de la commission de l’Union syndicale Solidaires à destination de l’ensemble des militants et militantes impliqués dans la santé au travail. Ci-dessous le sommaire, le bulletin téléchargeable, et un extrait : la législation adoptée suite à la catastrophe du Rana Plazza an Bangladesh.

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  • Ce mois nous avons au sommaire :

3    Actualités
Solidaires met en place une carte des suicides au travail

4    Jurisprudences
Des jurisprudences autour du CHSCT
Pour avoir un représentant syndical au CHSCT
il faut être représentatif
En l’absence de CHSCT  le délégué du personnel désigné secrétaire du CHSCT doit être un titulaire
Qui peut définir le périmètre des CHSCT ?
Prise en charge des frais de justice en cas de contestation du recours à une expertise
Le CHSCT ne peut pas imposer à l’employeur une dépense supplémentaire
Désignation du CHSCT : il peut y avoir des votes distincts mais un dépouillement unique

5    Vu du terrain
Alors que les suicides dans l’entreprise SNCF continuent, SUD-Rail interpelle la présidence de la République !!
Justice pour les salarié-e-s de SAFT / Arts Energy !
Harcèlement moral au Lycée Uruguay d’Avon
Le dialogue social renouvelé selon Radio France

7    ici et ailleurs
Agir syndicalement dans la Fonction publique contre les atteintes à la santé du fait du travail
Journée d’études « Accidents du travail/maladies professionnelles : Comment faire condamner l’employeur pour faute inexcusable

8    international
Le devoir de vigilance : la loi est passée à nous de transformer l’essai
Mourir en travaillant pour payer ses études

9    Les invitées
Corps et âmes affectés
par Fanny Jedlicki et Emilie Legrand

11    Action syndicale
Exposition aux rayonnements électromagnétiques
l’action du CHSCT Finances 35

12    Parutions
Corporate un film réalisé par Nicolas Silhol
Pratiques N°76 : Travail et santé, passer de la plainte à l’offensive dans Les cahiers de la médecine utopique
Au cœur de la dimension culturelle du management sous la direction de Pierre Dupriez et Blandine Vanderlinden

Comme toujours, vous pouvez toujours adresser toutes propositions d’’articles, informations sur les luttes en cours, annonces de colloques et de parutions, idées et critiques à etvoilaletravail@solidaires.org

Pour s’abonner il suffit de s’inscrire ici:   http://la-petite-boite-a-outils.org/contact-et-mentions-legales/inscription-au-bulletin-et-voila/

Pour consulter les anciens numéros http://la-petite-boite-a-outils.org/bulletins/bulletins-et-voila-pdf/ et effectuer des recherches c’est ici: http://la-petite-boite-a-outils.org/?s=

Pour consulter la carte des suicides au travail c’est là: http://la-petite-boite-a-outils.org/chantiers/carte-suicides/ et pour nous informer d’un suicide lié au travail ici : http://la-petite-boite-a-outils.org/chantiers/informer-dun-suicide-lie-au-travail/

Notre prochain bulletin qui est programmé pour début mai 2017

etvoilaletravail@solidaires.org

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  • EXTRAITS : INTERNATIONAL (après le drame du Rana Plazza)

 

Le devoir de vigilance

La loi est passée, à nous de transformer l’essai


Il aura fallu attendre la dernière séance parlementaire du quinquennat pour que la loi sur le devoir de vigilance des entreprises soit adoptée. Sans l’acharnement d’une petite poignée de parlementaires, à l’assemblée, au Sénat mais aussi à Strasbourg, cette loi à l’initiative des ONG après de nombreuses catastrophes de Bhopal au Rana Plaza n’aurait jamais vu le jour.

 

Le MEDEF n’aura pas lésiné sur les moyens pour s’y opposer, notamment avec ses nombreux appuis du Sénat, qui  a rejeté le projet à chaque session. Validée sur le fond par le conseil constitutionnel (excepté cependant l’amende initialement prévue en cas de non-respect), elle est applicable à minima sans la nécessité du moindre décret ! Cependant telle que formulée, elle n’impose aucune réelle contrainte économiques aux entreprises : elle se limite à saisir le pouvoir privé pour en faire le support de sa propre  régulation.

Le devoir de vigilance s’appliquera aux 150 plus grosses entreprises françaises, allant de Auchan, mise en cause dans le drame du Rana Plaza, à PSA, Airbus, sans oublier Bouygues et tous les donneurs d’ordre de l’économie dont les banques, et même certaines sociétés prestataires de services, et aussi La Poste.

Ces sociétés devront établir des « …mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques, et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement , résultant des activités de la société et de celles des sociétés qu’elles contrôlent [..] directement ou indirectement, ainsi que des activités des sous-traitants ou fournisseurs …» (article 1er).

C’est donc à elles-mêmes qu’incombera la responsabilité du respect de règles d’éthiques sur la conception et fabrication de leurs produits quel que soit le lieu concerné. Des procédures d’évaluations devront être mise en place, incluant « des actions adaptés d’atténuation des risques ». Un mécanisme d’alerte et de recueil des risques devra être « établi en concertation avec les organisations syndicales représentatives ». Et  c’est  là  que  pointent  les  limites  même  de  ce texte.

Aujourd’hui toutes ces sociétés se parent de vertu : pour la plupart sponsors de la COP21. Pourtant EDF, Areva, Renault, Sanofi, Total et les autres n’ont pas à se flatter de leurs  bilans sociétaux ou environnementaux à l’échelle de la planète. Certes le texte « oblige à réparer le préjudice que l’exécution de ces obligations aurait permis d’éviter », encore faudrait-il que soient identifiés les préjudices, car s’il est facile de mettre en évidence l’effondrement d’un château de carte, comment quantifier les conséquences de conditions de travail insalubres, ou les absences de droit syndicaux dans des pays répressifs ?

Un autre travail auprès des institutions international doit se poursuivre, un projet de texte est dans les tuyaux en Europe, soutenu par quelques états, mais ardemment repoussé par la représente du patronat allemand Angela Merkel. Mais dans les entreprises, les parlementaires ou ONG n’auront aucun pouvoir si nous ne nous emparons pas de ce texte pour exiger de nos entreprises de dépasser le simple sociétal-Washing. Et au-delà de l’implication dans les documents des plans de vigilance, c’est aussi sur le terrain en relation avec nos sous-traitants que nous serons à même de vérifier la réelle mise en œuvre de ces plans.

Vu le peu de confiance que nous avons envers nos patrons, le vrai devoir de vigilance s’impose de fait à nous. C’est sur les épaules des syndicats dans chaque entreprise que reposera le succès ou l’échec de cette loi.

Solidaires est membre du collectif éthique-étiquette : http://ethique-sur-etiquette.org/

 

 

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