Hong Kong : le syndicalisme contraint à la dissolution

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La CGT communique sur les conditions antidémocratiques régnant à Hong Kong et contraignant la centrale syndicale HKCTU et d’autres organisations à se dissoudre pour échapper à la répression. Elle appelle le gouvernement de Hong Kong à abroger la loi dite de « sécurité nationale« .

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HKCTU prononce sa dissolution mais la solidarité avec les travailleuses et travailleurs de Hong Kong doit être renforcée !

 

Le mouvement syndical à Hong Kong a été la cible constante d’attaques, de menaces et d’intimidations de la part du gouvernement Hongkongais depuis l’adoption de la loi sur la sécurité nationale en 2020. Aux côtés d’autres militant·e·s[1], Lee Cheuk-Yan, Secrétaire général de la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU), a été arrêté et emprisonné pour avoir organisé et participé à des manifestations pacifiques, un droit garanti par les conventions internationales de l’OIT ainsi que par la loi fondamentale de Hong Kong.

Au cours des derniers mois, l’application sans précédent de la loi sur la sécurité nationale pour criminaliser des droits auparavant garantis s’est intensifiée, mettant en danger la sécurité des syndicalistes et des militant·e·s. Après de nombreuses années au service des intérêts de classe des travailleur·euse·s et de la justice pour les citoyen·nes de Hong Kong, HKCTU a été décrite comme la « force occulte se tenant derrière le mouvement de 2019 contre le projet de loi sur l’extradition » et un « agent étranger ayant sponsorisé des actes de subversion ». La CGT ne peut accepter de telles qualifications pour un mouvement syndical de lutte qui a largement prouvé son efficacité dans la protection des droits des travailleur·euse·s.

Cela a conduit à la décision de HKCTU de lancer le processus de dissolution. D’autres organisations qui ont été la cible d’attaques similaires, telles que le Hong Kong Professional Teachers’ Union, la General Union of Hong Kong Speech Therapists et l’ONG de défense des droits du travail basée à Hong Kong, Asia Monitor Resource Center (AMRC) qui fournit pourtant chaque année un rapport complet sur les droits du travail et les morts au travail en Asie, n’ont eu d’autre choix que de se dissoudre.

En juin de cette année, la Commission d’application des normes de la Conférence de l’OIT a appelé les autorités hongkongaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit des organisations de travailleurs d’organiser leurs activités conformément à la Convention 87 de l’OIT. Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT, en juin 2021, a demandé au gouvernement de veiller à ce que les syndicalistes puissent exercer leurs activités sans violence ni intimidation et dans le cadre d’un système garantissant le respect effectif des libertés civiles.

La CGT appelle les autorités chinoises et hongkongaises à cesser les poursuites et les intimidations contre les syndicalistes et les défenseurs des libertés fondamentales et à libérer celles et ceux qui ont été emprisonnés.

Toute législation qui supprime les droits à la liberté de réunion et d’expression, protégés légalement au plan international au titre des droits humains, doit être abrogée. La CGT appelle le gouvernement de Hong Kong à abroger la loi de sécurité nationale imposée depuis le mois de juin 2020.

Poussant à la dissolution les organisations syndicales hongkongaises, les autorités gouvernementales hongkongaises privent ainsi les travailleur·euse·s hongkongais de toute défense et les laissent démunis sous les griffes acérées d’un capitalisme sans limites.

La CGT apporte tout son soutien aux organisations syndicales attaquées et réaffirme son soutien aux travailleur·euse·s de Hong Kong.

 

[1] Carol Ng, qui fut Secrétaire générale de la British Airways Hong Kong International Cabin Crew Association et Présidente de HKCTU jusqu’à son arrestation, Winnie Yu Wai-ming, Présidente du syndicat des personnels hospitaliers, notamment.

 

Montreuil, le 27 septembre 2021

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