Industries graphiques : la vie dans les entreprises par temps de COVID

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Le bulletin de la fédération FILPAC-CGT (industries graphiques, papier, communication) décrit au jour le jour des compte rendu détaillés de la vie des entreprises au travail par temps de COVID19, des conflits rencontrés sur le plan sanitaire, des luttes et des grèves, des victoires et des difficultés. Ci-dessous une chronologie qui débute le 1er avril 2020. 

Fil d’actualité sur la situation au sein des entreprises de nos secteurs d’activité.

Informations envoyées par nos syndicats…

Mise à jour le 13 avril à 10h30

 

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Covid-19 : Mesures des entreprises en période de pandémie

7 avril 2020

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17 avril 2020

Le syndicat Filpac-Cgt Allard Emballage Varennes a arrêté, après quatre jours et demi, le mouvement de grève entamé le 10 avril dernier en obtenant :

  1. Les excuses du directeur pour son comportement et ses propos irrespectueux :
    – Allocution en ce sens au personnel accompagnée d’une note officielle du directeur avec le cachet de l’entreprise et signature.
  1. Mise en place de plusieurs mesures contre la propagation du COVID-19 :
    – Nettoyage et désinfection des WC, douches, vestiaires…
    – Mise à disposition de spray désinfectant.
    – Mise à disposition de gel hydroalcoolique.
    – Règles de circulation dans l’usine pour éviter la manipulation des poignées de portes.
  1. Deux jours de congés payés pour compenser les pertes du mouvement social.
  2. Prime COVID-19 de 150 euros par mois à payer sur les mois de mars, avril, mai et juin.
  3. Pas de sanction, ni de représaille pour le personnel gréviste.

Les salariés ont repris une activité normale dans de bonnes conditions d’hygiènes et sont fiers d’avoir pu obtenir enfin cette reconnaissance et ce respect auxquels ils avaient droit.
De ce mouvement social est née une équipe syndicale soudée et les représentants de la CGT Allard Varennes sont unanimes : une réelle énergie de solidarité est née au sein de la société ainsi que dans le groupe Allard (Varennes, de Compiègne et St Vulbas).

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Depuis quelques jours chez Oberthur Fiduciaire à Chantepie (35), les salariés ont la possibilité de porter des masques de protection sur leur poste de travail lorsqu’il est impossible de respecter une distance de sécurité d’un mètre. Ce sont essentiellement les ouvriers qui sont concernés par cette mesure.

La procédure veut que ce soit le salarié concerné qui demande ce masque aux contremaîtres qui doivent, eux, les distribuer en respectant des précautions d’usage. Ce mode opératoire pose problème en cas d’absence de contremaître car il est alors impossible de récupérer un masque… Pour les équipes qui prennent leur service à 5h par exemple, les masques ne sont disponibles qu’à partir de 6h30 !

La CGT demande à ce que les masques soient distribuer dès la prise de poste mais la hiérarchie refuse sous prétexte que « les masques seraient distribués n’importe comment »…


16 avril 2020

L’entreprise HAUBTMANN Andrezieux (42) du groupe Autajon, fabrique actuellement gracieusement des visières en polypropylène pour les hôpitaux et les gendarmeries de la région.

La cause est noble mais il n’y a aucune reconnaissance du travail effectué au jour le jour par les salariés. La direction refuse même d’octroyer la prime Macron demandée par la CGT.

Heureusement, le cas de Covid qui avait été enregistré l’hôpital a été diagnostiqué négatif.

Les salariés qui travaillent en modulation perdront de l’argent par rapport à ceux qui restent chez eux. Le personnel en activité a travaillé deux ou trois semaines de modulation basse à 32 heures ces derniers temps…

La direction a également « réglé » les NAO d’une façon unilatérale en décidant de s’aligner, pour l’instant, sur l’inflation soit aux alentours de 1.1%…
Une réunion est prévue pour se tenir lundi prochain.


13 avril 2020

Suite des actions contre le Covid 19 à SICAL.

Département Plastique : l’activité est en baisse principalement à cause du ralentissement de la pêche au port de Boulogne. Cette baisse a un impact direct sur le temps de travail.
Les deux dernières semaines ont vu des rythmes de travail différents : la première avec le seul poste du matin, la semaine suivante en 3 postes (activité habituelle).

Département Papier : Pour pallier à la baisse de commande, des fabrications en 100 grammes en cannelure ont été lancées.

Département Carton : l’activité est quasi normale (1250 T/semaine) grâce à une activité forte des Labos et chez certains clients de l’alimentaire.
Il y a 2 semaines un accident est intervenue lors du nettoyage de machines. Même si la blessure du salarié est sans gravité, il y a beaucoup d’inquiétude chez les salariés.

À SICAL, il y a 20 % d’absents, en majorité des salariées avec une affection longue durée ou en garde d’enfants.
L’entreprise a mise à disposition du désinfectant sur machines, des masques sur demande, des gants latex, du gel hydroalcoolique et rappelle l’importance du lavage régulier des mains. Le port du masque est obligatoire lors de co-activité avec du personnel extérieur.
Les pauses casse-croûte sont décalées et la direction a mis en place 3 services le midi à la cantine afin de respecter les distances de sécurité. Dans le même esprit, les zones fumeurs sont limitées à 2 personnes en même temps.

Une première réunion de NAO a eu lieu le 26 février. Malgré les relances de la CGT, la direction est restée muette à ce jour. De même, la prime de risques qui a été demandée lors des différentes réunions n’a toujours pas reçu de réponse.


8 avril 2020

À Express-Packaging, toutes les règles sanitaires ont été mises en place : masques, gants, gel Hydroalcoolique, savons, tenue de travail avec blouses, distance entre machines et réfectoires mis en place.
38 salariés en arrêt, nous repartons aujourd’hui sur une activité plus globale dans nos emballages. Réunion NAO remise !

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Les NAO à CGW ont été très difficiles car les patrons profitent de la  crise sanitaire pour ne pas donner grand choses.
Nous avons obtenu :

  • + 1,4% avec un talon de 16 centimes d’euros (ce qui profite au bas salaire) du 16 mars au 30 avril 2020 ;
  • + 15€ par journée travaillé ;
  • + 8€ par journée chômage partiel.

A l’usine, le climat est très tendu. Les salariés sont mécontents mais les patrons profitent du peu de rapport de force dû au confinement.

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Chez Norpaper, la direction a mis en place le télétravail dès l’annonce du confinement et problème aucun ne nous a été rapporté.
Au niveau des mesures d’hygiène, du gel Hydroalcoolique est mis à disposition déjà depuis plusieurs années. Pour les autres mesures, distance de sécurité, nombre de personnes limitées au maximum dans vestiaires et locaux de pauses avec fermeture des appareils de café et de sandwichs, elles ont étés discutées avec les IRP.

La direction informe régulièrement les salariés des évolutions via un système de SMS. Comme partout, un absentéisme record nous touche (un quart de l’effectif de production).
Organisation de travail :

  • Pour la maintenance, nous sommes tombés d’accord sur une modification du temps de travail.
  • Suppression des astreintes mais passage en 6×2 (2 le matin, 2 l’après-midi, 2 la nuit, 2 de repos).
  • Maintien de la prime d’astreinte et doublement des heures de dérangements. (6 au lieu de 3).
  • Une prime de 75€ brute pour tous les présents à compter du 16 mars et jusque la fin du confinement.

L’usine tourne malgré l’inquiétude des salariés. Les clients sont en forte demande dû à la flambée de la consommation dû à la pandémie. L’approvisionnement en vieux papiers semble devenir un peu plus compliqué même si, pour le moment, cela tient.

Niveau IRP, toutes les réunions sont annulées, on fonctionne en conférence téléphonique avec notre direction au jour le jour.
Enfin, nous avons décidé de ne pas inciter les gens sur l’attitude à tenir. Pour la CGT, chacun est libre de se faire son opinion et donc de continuer à travailler ou pas. La prime de participation a été versée mais nous avons décidé de remettre les NAO à plus tard.

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Chez Sical, la baisse d’activité se ressent principalement dans le secteur polystyrène qui ne tourne que le matin. Les autres secteurs de la cartonnerie tournent correctement au vu de la situation actuelle. La prochaine réunion CSE aura lieu la semaine prochaine. Aucune réunion NAO n’a démarré.

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L’usine RDM tourne malgré le taux d’absentéisme élevé. Pour l’instant nous sommes encore en rythme de travail habituel mais si le taux d’absence augmente encore, nous devrons trouver des solutions.
Comme les gens se sont rués dans les magasins pour faire du stock alimentaire, notre carnet de commandes a explosé !
De part notre statut, je pense que nous sommes TOUS concernés par le même dilemme actuellement, devons-nous accepter de travailler ou pas ?
Chez nous, c’est compliqué, sachant que nous sommes un maillon de la chaîne alimentaire avec notre carton d’emballage.

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Concernant Ondulys Saint-Quentin, mise à part un toilette bouché, l’hygiène est au top. Une belle victoire de la CGT !

C’est même impressionnant : les frigos, les micro-ondes, les lavabos, les poignées, les interrupteurs… tout est propre matin et après-midi. La direction à fait mettre du rubalise au niveau du fumoir pour éviter que le personnel y rentre à plusieurs.
Ils réapprovisionnent en gel hydroalcoolique mais il n’y a évident toujours pas de masque et quand les collègues travaillent ils ne peuvent pas être à moins d’1 mètre des uns des autres.

Pour l’instant aucun cas recensé et, bien évidemment, on espère que cela va durer ! Le taux d’absentéisme est toujours identique à celui habituel.
Contrairement à d’autres cartonneries, le portefeuille de commandes ne se remplit pas et l’activité est toujours en berne. On remplit les stocks pour les clients fidèles et pour maintenir la production.
L’onduleuse tournait en 3×8 la semaine dernière et tourne en 2×8 cette semaine.
La transfo, du coup, cette semaine tourne en 3×8. Mais la semaine prochaine et probablement les suivantes, la direction prévoit de tourner en 2×8 sur 4 jours…


7 avril 2020

À La Voix du Nord, le télétravail et le recours au chômage partiel sont très utilisés, hormis les services de production de la Pilaterie, et beaucoup de salarié.e.s vont subir une baisse de salaire parfois non négligeable.

La CGT demande le maintien du salaire à 100%, l’abandon de loyer par Rossel pour la période de la pandémie, la liste nominative des salariés touchés par le chômage partiel avec leur pourcentage ainsi que les pourcentages déclarés de chômage partiel par service.

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La CGT et FO d’Autajon avaient demandé le report des NAO compte tenu des circonstances exceptionnelles liées au COVID-19. La direction vient de les annuler purement et simplement et indique qu’elle prendra une décision unilatérale sur les points qui avait été abordés lors des premières réunions.

La CGT et FO n’acceptent pas cette décision qui va à l’encontre des préconisations du ministère du travail et le font savoir dans un tract. Elle demande à la direction de reporter les NAO jusqu’à la fin du confinement et de reprendre les négociations dès que possible.


3 avril 2020

Au journal Le Progrès, face au vent de révolte qui se préparait, la direction a décidé de faire marche arrière. Après l’annonce de passer la rémunération des arrêts maladie (et garde d’enfant) à 84% du salaire net, la direction du groupe EBRA a changé de cap et, conformément aux accords d’entreprises, la direction a décidé de maintenir la rémunération à 100% pour les salariés en arrêt maladie et garde d’enfant, sauf demande de prolongation, ce que la CGT conteste !

L’activité partielle sera payée à 84% du salaire net sauf pour les salariés touchant moins de 2500 euros bruts mensuel pour qui la rémunération sera maintenue à 100%. La CGT maintien sa demande pour que l’activité partielle subie soit rémunérée à 100% pour tout le monde.

Le gouvernement Macron s’autorise depuis plusieurs semaines à “assouplir” à sa convenance le Code du travail. La direction du groupe EBRA semble vouloir s’engager dans la même voie en s’attaquant aux accords d’entreprise. Cela n’est pas acceptable. La CGT s’opposera toujours et encore à toutes les tentatives de détricotage des règles sociales définies par nos accords d’entreprises.

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Les salariés de l’IMPRIMERIE NATIONALE de PARIS sont tous en télétravail mais leurs collègues de DOUAI ont un CSE cette semaine pour faire le point de la situation.

DRIDÉ, CPI GLOBALE, IOC PRINT et GRENIER ont fermé dès le début de la crise sanitaire et l’ensemble des salariés sont en chômage partiel.

DÉJÀLINK, LES BELLE LETTRE ont poursuivi leur activité avec des salariés en télétravail et des volontaires en production mais le manque d’activité pousse au chômage partiel et à l’arrêt de l’activité.

IPBI, l’imprimerie continue de produire en continu et la direction impose aux salariés de travailler sans aucune protection.

AMCOR a rapidement mis en place des dispositions de protections : personnel sensible confiné, du gel hydroalcoolique devant chaque porte, masques et gants, fin des pauses pour éviter les regroupements compensée par une amplitude de production réduite.

FRAZIERS, STIPPA, PARAGON, ROTOFRANCE, LA GALIOTE PRENANT, ELOMAG, EXACOMPTA ont mis en place le télétravail pour le personnel administratif, comptable, RH, commercial, créatif et encadrement et malgré une grande perte de leur charge de travail, ces entreprises maintiennent des équipes en production.
Dans les ateliers, les services de nuit sont supprimés pour certaines de ces entreprises, pour d’autres les salariés ne travaillent plus qu’en une seule équipe, enfin certains salariés sont mis en chômage partiel.

En Ile-de-France, les organisations de travail sont très différentes d’une entreprise à l’autre mais tous les salariés qui continuent à travailler se plaignent du manque de matériel de protection (pas de masque, pas assez de gel hydroalcoolique, pas assez de produits désinfectants, pas assez de chiffons papiers jetables, etc.) et surtout qu’il est impossible de maintenir des distances de protections en production.

La CGT rappelle lors des réunions CSE que nos métiers graphiques, hors produits pharmaceutiques, ne sont pas indispensables aux besoins essentiels à notre pays, qu’il manque des moyens de protection et qu’il est pratiquement impossible de respecter les gestes barrières dans les ateliers alors que le virus tue de plus en plus de gens. Malgré ses manquements aux obligations de sécurité par les employeurs et de la situation anxiogène grandissante, trop peu de salariés font valoir le droit de retrait et acceptent de travailler sans réelles protections même s’ils sont de plus en plus nombreux se poser la question de continuer à travailler ou de sauver des vies en restant confinés chez eux. Certains salariés ou membres de leur famille se battent déjà contre cette maladie et beaucoup trop de salariés sont obligés de travailler en s’exposant ainsi aux risques de contaminations.

La CGT déplore que les patrons du labeur n’aient pas daigné répondre à sa sollicitation d’adresser au moins une simple recommandation incitative aux entreprises concernant la santé de leurs salariés.
La mobilisation derrière les élus CGT est compliquée tant les salariés sont dispersés : télétravail, chômage partiel, garde d’enfants de moins 16 ans, arrêt pour les personnes vulnérables, arrêt pour ceux qui ont une pathologie, malade, contaminés et ceux qui travaillent, mais ils ne lâchent rien.


2 avril 2020

La direction du groupe EBRA (DNA, L’Alsace, Le Républicain Lorrain, L’Est Républicain, Le Bien Public, Vosges Matin, Le Journal de Saone et Loire, Le Progrès, le Dauphiné Libéré), sous couvert d’équité, prend une mesure unilatérale qui remet en cause le principe même de l’arrêt maladie.

Les avocats du Pôle presse du Crédit Mutuel ont réussi à trouver une jurisprudence qui date de plus de trente ans qui précise « qu’un salarié en maladie ne peut toucher plus qu’un salarié en activité partielle ».

En s’appuyant sur cette jurisprudence, la Direction du Groupe EBRA a décidé, unilatéralement, que tous les salarié.e.s qui sont en arrêt maladie (suspicion de Covid-19, quatorzaine, garde d’enfants) verraient leur rémunération alignée sur celles et ceux qui sont en chômage partiel ; cette décision s’appliquant rétroactivement à la date du 23 mars dernier, date de la demande officielle de chômage partiel.

Les salarié.e.s en chômage partiel et en arrêt maladie toucheraient donc 84 % de leur salaire !

Pour la CGT, c’est une remise en cause totale des accords d’entreprise et les élu.e.s Filpac sauront rappeler à leurs directions d’entreprises la déloyauté de la direction du groupe EBRA à la fin de la crise sanitaire !

Déclaration de l’ESTMEDIA-CGT et de la CGT TRIBUNE

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Alors que le pays entre dans le dur de l’épidémie, le positionnement des entreprises qui poursuivent leur activité devient de plus en plus irrationnel. Le message schizophrène véhiculé (Protégez-vous mais allez travailler !) n’est bien comme nous le disions depuis le début qu’un faire-valoir.

Lors des quinze premiers jours de confinement, nous tournions à 50% de l’effectif à Cogeprint. Cette semaine, nous remontons à 65 %, comme relaté dans la nouvelle république dans son édition d’hier, la direction en faisant une gloriole… à des fins de se montrer et capter du business. Pure allégation cégétiste bien entendu

Aujourd’hui, c’est le doute mélangé à la crainte qui commence à s’installer parmi les salariés présents. Si les protections individuelles ne manquent toujours pas, de plus en plus espèrent l’arrêt des transporteurs qui nous obligerait alors à la fermeture.

Faute d’avoir recueilli suffisamment d’adresses email, la CGT interroge les salariés présents quant à l’opportunité de leur présence et leur sécurité, et les informe oralement des affichages au panneau syndical.

C’est sans doute peu, mais ça en aide certains à mieux y voir clair et, souhaitons-le, à préparer les luttes qui ne manqueront pas d’ici quelques semaines.

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