Solidaires et la CGT boycottent la « réunion » sociale de Matignon

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Tous les syndicats, associations et des personnalités sont convoquées lundi 6 mai par le Premier ministre pour mettre en musique les annonces de Macron. Solidaires et la CGT décident de ne pas s’y rendre.

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Solidaires ne se rend pas à Matignon

Monsieur Philippe,

L’Union syndicale Solidaires décline votre invitation pour ce lundi 6 mai où vous conviez les organisations syndicales pour l’annonce officielle des décisions que vous avez prises suite à votre « grand débat »

Quelques mesurettes et du saupoudrage ne répondent en rien à la mobilisation sociale des Gilets Jaunes, des salarié-es en lutte dans de nombreux secteurs, et plus largement aux attentes de la population.

Les baisses d’impôts sont des leurres et reposent sur la destruction des services publics et de la fonction publique. Pendant ce temps, les milliardaires peuvent sourire. Ils auraient tort de ne pas le faire.

Nous ne vous servirons donc pas de caution pour votre entreprise de communication, d’autant que votre gouvernement maintient l’ordre social à coup de matraques, LBD, grenades, gaz lacrymogène et de fakes news, ce que nous avons encore dû subir dans nos corps et cerveaux mercredi dernier, le 1er mai. Nous ne serons pas sur la photo avec ceux/celles qui permettent que des « forces de l’ordre » insultent, humilient, blessent, mutilent celles et ceux qui se battent pour un monde plus juste,

Mais comme on est sympa,

on vous offre un pense bête

(à découper et poser sur le coin du bureau)

Quelques mesures d’urgences, simples et de bon sens

à prendre rapidement pour améliorer les choses :

– Pour les salaires : le SMIC à 1700 €, une augmentation de 400 € pour tous.tes (salarié.es, pensions, minimas sociaux), aucun revenu au-dessous du seuil de pauvreté, la hausse du point d’indice et l’octroi d’un nombre de points d’indice supplémentaires identique pour tous les fonctionnaires

– Pour l’emploi : baisse et partage du temps de travail, création d’emplois climatiques (voir plus bas),

Pour la justice fiscale : baisse des taxes sur les carburants, abandon de la flat taxe, rétablissement de l’ISF, abandon des mesures sur le CICE,

– Pour l’égalité : de vraies mesures contre les discriminations, aucun.e travailleur et travailleuse n’est illégal.e, égalité des droits… Abandon des réformes/lois Blanquer et de la hausse des frais d’inscription pour les étudiant.es étranger.es, du service national universel, de la réforme de l’assurance chômage, et de celle des retraites

– Pour des services publics : accessibles sur tout le territoire et à bas coûts, exercés par une fonction publique dotée des moyens humains et organisationnels nécessaires,

– Pour la transition écologique : taxer les plus gros pollueurs : entreprises, transport aérien, maritime et routier, soutien à la rénovation des logements et à des alternatives écologiques d’ampleur, développement des lignes de chemins de fer et des transports publics.

 

PS : pas besoin de travailler plus ou plus longtemps, il suffit de répartir différemment les nombreuses richesses déjà produites et accaparées par une petite minorité 😉

siteon0-dc90fUNE RÉUNION : POUR QUOI FAIRE ?

À l’issue du Grand débat, le président de la République s’est adressé aux Français pour affirmer qu’il maintenait le cap de sa politique. Il a chargé le Premier Ministre de mettre en œuvre ses décisions dans un délai rapide. C’est dans ce contexte que se tient, ce jour, une réunion à Matignon avec des élus, des syndicats et des associations (dont on ne connaît pas précisément le détail) et avec comme seul ordre du jour : le cadre de la mobilisation nationale et territoriale pour l’emploi et les transitions.

Le président de la République souhaite « associer » les syndicats, pour ce qui nous concerne, à la mise en œuvre de ces décisions. De manière épisodique il se souvient qu’il existe des syndicats dans ce pays et qu’il serait bon de les réunir. C’est ce qu’il avait déjà fait le 10 décembre dernier en pleine mobilisation des « gilets jaunes » avec le résultat que tout le monde connaît.

Les propositions de la CGT ne manquent pas sur les questions essentielles que sont l’urgence sociale, fiscale, démocratique et environnementale.

Qui peut croire que par la voix du Premier Ministre, l’exécutif va enfin prendre en compte les revendications qui s’expriment depuis des mois dans le pays, dans les mobilisations comme par exemple:

  • la revalorisation du Smic, des pensions et des minima sociaux ;
  • changer le travail pour travailler moins, mieux et tous ;
  • une politique de l’emploi s’appuyant sur la reconnaissance des qualifications et des savoir-faire ;
  • une retraite par répartition par annuité avec un âge de départ à 60 ans à 75% du dernier salaire (avec un minimum vieillesse de 1200 euros) ;
  • le rétablissement de l’ISF et la suppression de la TVA pour les produits de première nécessité ;
  • le maintien et le développement des services publics de proximité dotés de personnels à statut.

Alors qu’il y a urgence climatique, réduire cette question aux seuls gestes du quotidien consiste une nouvelle fois à culpabiliser uniquement les citoyens en ménageant, par exemple, les industriels.

À quand le rétablissement de l’écotaxe sur les transports routiers et la relance du fret pour les marchandises comme le maintien des petites lignes et des gares de proximité pour les voyageurs ?

À quand une politique de réindustrialisation locale favorisant les circuits-courts et la création d’emplois ?

La CGT a transmis au gouvernement ses 19 propositions urgentes pour répondre aux besoins de la population et du pays. Elle ne participera donc pas à cette nouvelle réunion, ce matin, dont les objectifs sont loin de correspondre au mécontentement et à la colère du monde du travail et de ceux qui en sont exclus.

Elle appelle à poursuivre et à amplifier les mobilisations dès le 9 mai prochain.

 

Montreuil, le 6 mai 2019

 

 

 

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