La FSU interpelle les candidat-es à l’élection présidentielle

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Lundi 20 mars 2017, la FSU organisait au Conseil économique, social et environnemental (CESE) une conférence de presse d’interpellation des candidat-es à l’élection présidentielle.

La FSU envoie donc une lettre à tous les candidats, hormis le Front national, lettre accompagnée d’un « livre blanc » en 17 points. Elle est prète à rencontrer les candidat-es qui le souhaiteront.

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Bernadette Groison, secrétaire générale,  a expliqué la démarche d’interpellation de la FSU assez classique en cette période électorale (bien que controversée pour son efficacité, par exemple par le collectif Nos droits contre leurs privilèges, donc nous avons rendu compte sur ce blog). La FSU « centre » surtout son intervention sur la place de la fonction publique et le rôle des agents « malmenés dans le débat public ou subissant le  » fonctionnaires bashing ». Dans sa ligne de mire, il y a bien sûr le coup de massue des 500 000 fonctionnaires supprimés en cinq ans (120 000 chez Emmanuel Macron)  promis par le candidat François Fillon, mesure à laquelle il ajoute la semaine de 39 heures, dont « on n’a pas bien compris » si elle serait payée 35 heures ou… plus.  La FSU refuse les bémols de précaution mis par ces candidats qui prétendraient ne supprimer que des postes « administratifs » ou encore se limiteraient à « ne pas remplacer » les départs à la retraite. « C’est un mensonge », s’élève Bernadette Groison : « Il y aura bien forcément des emplois supprimés » et la notion de postes seulement « administratifs » ne veut rien dire dans un collectif de travail où tout est lié.

Au contraire, la FSU préconise des créations d’emplois, non seulement pour bien accomplir son travail, mais aussi pour faire face à de nouveaux besoins de services publics : « pour la petite enfance, pour la formation professionnelle, pour la prise en charge de l’autonomie des personnes âgées, pour les métiers émergents dans l’accompagnement des handicapés« .

Par ailleurs, pour Bernadette Groison, « les agents de la fonction publique ne trichent pas avec le temps de travail« . 28% sont au-delà de 40heurtes et 17% travaillent la nuit (davantage proportionnellement que dans le secteur privé) parce que bien des métiers exigent une permanence du service rendu. Elle refuse l’introduction du new public management (la gestion de type privé) dans la fonction publique et les services publics, refuse de « jouer l’individu contre le collectif », et bien sûr la proposition de « salaire au mérite » que le ministre E. Macron avait préconisée avant d’être candidat.

La FSU dénonce le million d’agents non titulaires dans la fonction publique, ce qui « n’est pas acceptable« , et la persistance des inégalités femmes/hommes, notamment « les écarts salariaux de 15 à 20%« , malgré le protocole signé par les syndicats en 2013 dont il faut « tirer le bilan« .

Le syndicat FSU de Pôle emploi dénonce le projet de « nationalisation » de l’assurance-chômage de E. Macron, qui veut « récupérer l’argent du paritarisme« , et qui menace les chômeurs de suppression des allocations ou d’en revenir à la « dégressivité« .

Bernadette Groison informe que la plate-forme intersyndicale  « C’est quoi ce travail » (avec CGT, Solidaires, les syndicats étudiants et lycéens), idée proposée par la FSU pour prolonger l’action contre la loi Travail,  sera rendue publique prochainement. L’idée initiale en 2016 était  aussi d’interpeller les élus et candidats. La FSU ouvrira un débat à son Conseil national sur le « revenu universel« .

Enfin, face à l’enquête du Centre d’études de la vie politique française (CEVIPOF) faisant état d’un progrès du vote FN chez les fonctionnaires, la FSU explique sa démarche (« expliquer le danger, mais ne pas culpabiliser« ) vis-à-vis des agents tentés par ce vote et rappelle l’activité du Collectif de vigilance contre le FN, mise en place avec la CGT, Solidaires et la Ligue des droits de l’homme (LDH).

 

  • Ci-dessous la réaction de Bernadette Groison lorsque Marine Le Pen (le 26 février) avait menacé à Nantes les fonctionnaires respectant l’indépendance de leur travail face au pouvoir politique:

Marine Le Pen tombe le masque !

mardi 28 février 2017

« Les fonctionnaires qu’elle dit défendre ne sont visiblement pas en odeur de sainteté lorsqu’ils font la preuve de leur indépendance, de leur intégrité et de leur sérieux professionnel dès lors qu’ils touchent aux affaires du Front National…

En effet, dans son discours à Nantes le 26 février, Madame Le Pen les a ni plus ni moins menacés : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote ».

Non, Mme Le Pen, les « méthodes » définies par la loi ne sont pas « illégales ». Et donc la « responsabilité » des agents ne peut pas être engagée. Sauf à imaginer qu’une fois au pouvoir vous changiez le droit pour des arrangements particuliers en votre faveur…

Voilà une belle leçon de chose sur le statut de la Fonction publique. Car c’est bien le statut des agents de la Fonction publique qui aujourd’hui protège les agents comme les usagers de telles dérives autoritaires. La protection offerte aux fonctionnaires, en contrepartie des obligations de responsabilité, d’objectivité, d’impartialité et de neutralité auxquelles ils sont soumis, est essentielle pour offrir des services de qualité, justes, en dehors de toutes pressions ou de tous lobbyings.

Ce discours de la représentante du Front National signifie-t-il que s’il arrivait au pouvoir, les « règles » de fonctionnement, c’est à dire la loi serait changées ? Que les fonctionnaires seraient soumis à l’arbitraire ? Qu’ils pourraient être sanctionnés s’ils continuaient à faire bien leur travail ?

Cela mérite réflexion….« 

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