Le 8 mars et les syndicats

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Voici les commentaires syndicaux suite à la grande réussite de la mobilisation pour les droits des femmes du 8 mars 2020, préparé depuis presque un an par les associations féministes et les syndicats.

 

siteon0-dc90fUN 8 MARS HISTORIQUE !

Ce week-end du 8 mars, ce sont plus de 150 000 personnes qui ont défilé dans toute la France dans des « marches des grandes gagnantes », à l’appel de la CGT et d’un collectif de 30 associations et syndicats féministes. 175 initiatives se sont tenues, rassemblant notamment 60 000 personnes à Paris, 20 000 à Toulouse, 10 000 à Lyon, 3 000 à Rennes, 4 000 à Montpellier, 2 500 à Grenoble, 3 000 à Bordeaux, 2 000 à Marseille, 1 000 à Nice, 1 000 à Lille, 1 200 à Nantes, 750 à Strasbourg… Les 6 et 7 mars, des actions d’interpellation dans les lieux de travail ont été organisées avec des débrayages à 15h40. Les chorégraphies des Rosies, « À cause de Macron », ont été massivement relayées par la CGT.

C’est la première fois que la mobilisation du 8 mars atteint ce niveau. C’est la première fois aussi que convergent aussi fortement mobilisation sociale et mobilisation féministe. Les manitestant.e.s étaient rassemblé.e.s par une même colère contre le 49.3 et le César de la honte, unie.e.s par une même détermination à gagner la fin des violences sexistes et sexuelles et l’égalité, au travail comme dans la vie.

La mobilisation était très forte dans le monde et, notamment, au Chili, en Argentine, au Brésil, en Espagne, en Allemagne, au Soudan, au Liban…

Le message est clair. Il va falloir compter avec les femmes. Fini l’inaction des pouvoirs publics et les remises en cause des droits, à l’image de la réforme des retraites ou des attaques contre l’IVG !

La CGT tient à dénoncer avec gravité les violences policières qui ont eu lieu notamment à Paris et à Lille le 7 mars et à Nantes le 8 contre des femmes mobilisées contre les violences sexistes et sexuelles. La CGT appelle le gouvernement à condamner fermement ces violences et à changer de doctrine de maintien de l’ordre.

La CGT appelle le gouvernement et le patronat à tirer les leçons qui s’imposent de la mobilisation. Fini les doubles discours et l’instrumentalisation des femmes. Il faut retirer cette réforme des retraites sexiste, mettre à l’ordre du jour des mesures pour assurer l’égalité professionnelle et mettre fin aux violences.

La CGT mettra toute son énergie pour être à la hauteur de la mobilisation des femmes et faire vivre l’orientation féministe décidée lors de son dernier congrès, au plus près des syndiqué.e.s et des salarié.e.s.

La CGT appelle toutes et tous à se mobiliser le 31 mars prochain contre la réforme des retraites et donne, d’ores et déjà, rendez-vous le 8 mars 2021 pour une grande journée de grève féministe !

Montreuil, le 9 mars 2020

 

arton369jpg-97d5-3dd27Marche des grandes gagnantes

Ce week end du 8 mars, nous étions plus de 150 000 dans toute la France à défiler dans les marches des grandes gagnantes à l’appel d’un collectif de 30 associations et syndicats féministes. 175 initiatives se sont tenues sur tout le territoire, rassemblant notamment 60 000 personnes à Paris, 20 000 à Toulouse, 10 000 à Lyon, 3000 à Rennes, 4000 à Montpellier, 2500 à Grenoble, 3000 à Bordeaux, 2000 à Marseille, 1200 à Nantes, 1000 à Nice et à Lille… Une même colère contre le 49-3 et le César de la honte, une même détermination à gagner la fin des violences sexistes et sexuelles et l’égalité, au travail comme dans la vie. C’est la première fois qu’un 8 mars en France atteint un tel niveau !
Nous tenons à dénoncer avec gravité les violences policières de la manifestation parisienne du 7 mars ou lors de celle à Nantes le 8 mars. Comment oser répondre par la violence à des femmes mobilisées contre les violences sexistes et sexuelles ?!
Partout dans le monde, les femmes se sont mobilisées et notamment au Chili, en Argentine, au Brésil, en Espagne, en Allemagne, au Soudan, au Liban…
Le message est clair : fini l’instrumentalisation des femmes, l’inaction des pouvoirs publics et la remise en cause de nos droits, à l’image de la réforme des retraites.
Prochain rendez-vous féministe et social le 31 mars. Nous serons aussi aux rendez-vous de la Marche Mondiale des Femmes, mobilisées et déterminées contre les violences faites aux femmes en novembre 2020, avant la grande grève féministe du 8 mars 2021 !

 

logo200Un 8 mars historique !

L’Union syndicale Solidaires se félicite du succès historique de ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
Notre Union a fait partie des 150.000 manifestantes mobilisées activement sur tout le territoire autour de ce 8 mars.
Solidaires se félicite de l’inventivité de l’expression de nos luttes et grèves féministes. Nous réaffirmons que l’égalité de façade doit cesser, et sommes aux côtés de toutes les femmes qui brisent le silence face aux violences sexistes et sexuelles.
En ce sens, nous condamnons les violences policières exercées à l’encontre des manifestantes à Paris et à Nantes. Nous condamnons cette société qui trouve des excuses aux auteurs, et ne reconnaît pas les victimes : c’est pourtant elles qui devraient, par leur courage, avoir les Césars ! Partout, ici comme ailleurs, les mobilisations des femmes montrent qu’elles sont déjà, de grandes gagnantes !
L’Union syndicale Solidaires appelle à continuer à lutter dans la rue comme au travail pour obtenir l’égalité, en particulier contre cette réforme des retraites par points qui pénalisera particulièrement les femmes. Ce ne sont pas quelques vagues modifications du projet de loi qui changeront la donne. Cette journée a constitué une belle étape et un encouragement pour nos prochaines mobilisations contre le projet gouvernemental.
Les manifestations massives dans de très nombreux pays, les grèves qui se déroulent ce jour montrent l’ampleur de mouvements qui entrent en résonance les uns avec les autres : violences, retraites, salaires, avortement, migrations… la solidarité des femmes est internationale.
Nous resterons fortes, fières, féministes, radicales et en colère, et mobilisées tant qu’il le faudra.

9 mars 2020.

 

8, 9, 10, 11 mars… pour les droits des femmes et l’égalité

Nous sommes le 11 mars. Le combat pour les droits des femmes, bien sûr contre toute forme de violence et de harcèlement et pour l’égalité est nécessaire, comme il le sera demain et l’était hier.

Ce combat, comme tous les combats sociaux, ne peut se résumer et encore moins se réduire à un ou des slogans. Ils sont toujours réducteurs. Il faut commencer par établir les faits, identifier précisément leurs origines, leurs causes, pour y remédier effectivement.

Sur le terrain social, il est difficile à ce sujet de ne pas évoquer en ce moment le sujet des retraites.

Ainsi, le gouvernement, par la voie de plusieurs tweets du secrétaire d’État chargé des retraites, postés le 8 mars, commet une série d’affirmations et assertions jamais démontrées ou encore tronquées, tendant à laisser penser que le projet de système universel de retraite par points corrigerait les inégalités subies par les femmes à la retraite.

Il affirme ainsi que : Aujourd’hui les pensions des femmes sont inférieures de 42 % à celles des hommes, deux fois plus que les salaires, laissant à penser que c’est le système actuel de retraite qui pénaliserait ainsi les femmes.

En rien un système unique par points […] n’améliorera
la situation des femmes

Or ces données sont des données statistiques, d’ensemble, qui révèlent d’une part que les femmes subissent des inégalités de salaires et de carrières, notamment parce qu’elles sont plus souvent confinées à des métiers mal rémunérés, à temps partiel, et qu’elles se heurtent plus souvent que les hommes au plafond de verre dans le déroulement de leurs carrières.

Mais à cela s’ajoute le fait que celles qui accèdent aujourd’hui à la retraite sont encore d’une génération où les femmes ont eu plus de mal à travailler à temps plein tout au long de la vie active et étaient encore celles qui s’arrêtaient ou passaient à temps partiel quand les enfants arrivaient.

Or cette situation change. Sans doute pas assez vite, et c’est sur cela qu’il faut agir plutôt que de défaire le système actuel de retraite.

Ainsi la Drees, dans un rapport récent, met en évidence que parmi les retraités, les hommes ont validé en moyenne plus de trimestres pour leur retraite que les femmes, mais que cet écart se réduit fortement au fil des générations. Elle constate aussi que si, globalement, la durée de carrière augmente, cette augmentation est portée essentiellement par les femmes, alors que parmi les hommes, la proportion de retraités ayant effectué une carrière complète décroît au contraire légèrement au sein des générations les plus récentes.

C’est cela qui explique que l’on passe de 22 % d’écart de salaire à 42 % d’écart de pension.

À aucun endroit du système de retraite actuel, quel que soit le régime, n’existe de paramètre qui pénaliserait les femmes. Mais en rien un système unique par points, obligeant à se constituer son droit à la retraite non plus en privilégiant les meilleures années mais sur l’ensemble de la carrière, n’améliorera la situation des femmes. Ce sur quoi il faut agir sans relâche, pas seulement le 8 mars, est la résorption de l’ensemble des inégalités.

Publié le 11 mars 2020.

 

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