« Pas d’emploi sur une planète morte » : une brochure Plus jamais ça

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Share on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Le Collectif Plus jamais ça prépare des « Etats-généraux » (sur délégations) les 28 et 29 mai 2021. Un gros travail de réflexion a été préparé sous la forme d’une sorte de brochure en ligne dont nous donnons l’accès complet, et un avant-goût avec l’introduction et le sommaire.

 

arton7944-fc47b-d4bad

  • INTRODUCTION (à « Pas d’emploi sur une planète morte »)

 

 

« Pour sauver la planète, il faudrait faire des sacrifices » ; mais aussi « les propositions de la Convention citoyenne pour le climat sont inapplicables, elles détruiraient trop d’emplois » : pour justifier alternativement les politiques d’austérité et l’inaction climatique, le discours dominant ne cesse d’opposer les causes sociale et environnementale.

Pour nos organisations, au contraire, la pandémie confirme le double diagnostic qui fonde notre coalition : on ne pourra préserver l’environnement sans justice sociale, il n’y aura pas d’emplois sur une planète morte. La crise sanitaire mondiale manifeste brutalement les limites d’un système capitaliste et productiviste qui détruit à la fois les équilibres sociaux et environnementaux en prétendant justement refuser toute limite.

Les mesures de lutte contre la pandémie et les confinements ont entraîné une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre et autres polluants, mais au prix d’une flambée de la précarité et des inégalités. La récession, la crise économique ne sont en aucun cas une solution à la crise écologique.

Dans l’urgence, des entreprises ont réorienté leur production, démontrant une capacité d’adaptation. Les gouvernements et les banques centrales ont déployé d’énormes moyens financiers. Mais en l’absence d’une pression sociale suffisante, les plans de relance ne cherchent qu’à reconduire et accélérer les trajectoires antérieures. Les moyens consacrés à la relocalisation et à la reconversion du système productif vont du dérisoire à l’inexistant.

Au lieu de mettre la science et la technologie au service des besoins humains  vitaux, le système les instrumentalise pour entretenir une fuite en avant irresponsable : l’intelligence artificielle, les biotechnologies, la géoingénierie seraient notre seul salut. De nombreux scientifiques nous alertent sur les nouvelles crises sanitaires, sociales, écologiques et démocratiques encore plus graves qui se préparent si nous continuons à ravager la planète : pour les éviter,   nous devons vite réorienter et relocaliser nos systèmes productifs, redistribuer les richesses, approfondir la démocratie politique et économique.

Depuis un an, mise en place des gestes barrières, confinement et couvre-feux  ont conduit à la limitation de l’action collective, à des tentatives de nous empêcher de nous réunir, de manifester, d’agir ensemble pour la justice sociale et environnementale. Comme le dit le philosophe Jacques Rancière, la « politique » a dû laisser la place à la « police », l’inventivité sociale à la gestion sanitaire et sécuritaire.

Mais l’épidémie a renforcé notre volonté de travailler ensemble. Dans ces circonstances adverses, nous avons travaillé et élaboré ensemble ce document destiné à nourrir les débats et les mobilisations sociales à venir. Pour chacun des thèmes évoqués, nous sommes partis de quelques idées reçues qui trottent dans beaucoup de têtes et bloquent la pensée et l’action commune entre les luttes pour les « fins de mois » et contre la « fin du monde ». Puis nous avons cherché à définir des principes et des propositions communes, sans chercher à masquer les débats et controverses qui demeurent. Nous avons souvent été surpris, au cours de ce travail, par l’étendue de nos points d’accord. Mais nous n’avons pas réponse à tout : nous avons laissé certains débats ouverts, pour les approfondir par la confrontation et l’expérimentation sur le terrain, par la délibération démocratique. Notre pari : que les citoyen·nes de notre pays s’emparent de ces propositions et de ces controverses pour leur donner vie et les imposer dans le débat public.

  • SOMMAIRE

 

1.       EMPLOI ET ENVIRONNEMENT, UN MÊME COMBAT

Introduction

Les idées reçues sur l’environnement et l’emploi

Priorité à l’économie, la planète pourrait attendre La transition écologique détruirait l’emploi

Il ne servirait à rien d’agir au niveau local ou national car l’enjeu serait à l’échelle planétaire

Nos propositions

Créer des emplois pour le climat : un choix politique Contraindre les entreprises à réduire leurs émissions

Inscrire la transition dans la durée pour créer des millions d’emplois

 

2.         UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE QUI REDONNE DU SENS AU TRAVAIL

Introduction

Idées reçues sur le travail et la transition écologique

Les dirigeants et les actionnaires savent mieux que nous ce qu’il faut produire et comment Les emplois dans la transition seraient réservés aux jeunes

Nos propositions

Interdire des licenciements dans les entreprises qui font du profit De nouveaux pouvoirs pour les salarié·es et leurs représentant·es Partager le temps de travail et gagner en qualité de vie

Une hausse des rémunérations minimales et du SMIC Sécuriser les reconversions professionnelles

Pour des pôles publics de l’énergie, des transports et de l’eau Soutenir les expériences de gestion démocratique d’entreprises Face à la démesure : fixer un salaire et un revenu maximum

en débat

3.         POUR UNE RELOCALISATION SOLIDAIRE

Introduction Idées reçues

La mondialisation serait bénéfique aux pays pauvres

On ne saurait plus produire à coût compétitif ce qui a été délocalisé

Concevoir au Nord et produire au Sud garantirait une « mondialisation heureuse »

Nos propositions

Stopper la dérégulation du commerce international et les traités de libre-échange Se donner des règles ambitieuses en matière environnementale

Coopération mondiale et partage des connaissances Produire en fonction des besoins réels

Mettre l’argent public au service de la coopération entre territoires Favoriser la prise de conscience des consommateur·trices

En débat

 

  1. TECHNO-SCIENCE SANS CONSCIENCE NE SAUVERA PAS LA PLANÈTE!

Introduction

Les idées reçues sur la technologie et la transition écologique

La technologie seule pourrait sauver la planète et l’emploi

Les nouvelles technologies seraient indispensables pour améliorer notre qualité de vie Il n’y aurait pas d’emploi sans croissance, et pas de croissance sans innovation

Nos propositions

Dans les entreprises : des droits nouveaux sur les choix technologiques

Renforcer la démocratie pour les politiques publiques de recherche et d’innovation

Développer les communs de la connaissance, pour une mutualisation des savoirs et des brevets

En débat

 

  1. FINANCER LA RUPTURE ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE, UN CHOIX POLITIQUE

Introduction Idées reçues

Il y aurait trop de dépenses publiques

Il y aurait trop d’impôts et de charges dans ce pays Nous sommes trop endetté·es ?

Nos propositions pour une fiscalité plus juste

Mettre en place une fiscalité progressive

Taxer les transactions financières : une urgence ! Lutter contre l’évasion fiscale

Supprimer les niches fiscales inutiles

Les recettes sociales : pour un autre partage de la valeur ajoutée

En débat
Print Friendly

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *