« Plus jamais ça » occupe Bercy!

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Ce mercredi 28 avril, les organisations du Collectif Plus Jamais ça ont occupé le parvis du Ministère des finances à Bercy. Pour exiger une réponse au sauvetage de la papeterie la Chapelle-Darblay (Seine-Maritime), et lier ensemble politique industrielle et ambition écologique. Reporterre fait un article et donne accès à une pétition de soutien. La CGT, l’Union syndicale Solidaires, communiquent. 

Article de Reporterre le 27 avril 2021 actualisé le 28 avril.

Il faut sauver la Chapelle-Darblay, dernière usine française de papier 100 % recyclé

Seule usine française à produire du papier journal 100 % recyclé, la papeterie de la Chapelle-Darblay fermera ses portes le 15 juin prochain si elle ne trouve pas de repreneur. Dans cette tribune, le collectif Plus jamais ça ! demande à l’État d’empêcher le démantèlement de ce site pionnier dans l’économie circulaire.

Le collectif Plus jamais ça ! (Attac France, la CGT, la Confédération paysanne, Droit au logement, la FSU, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires) se mobilise pour « reconstruire un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral ».


Dans les semaines qui viennent se joue l’avenir de la papeterie Chapelle-Darblay, un site historique implanté au sud-ouest de Rouen. Faute de repreneur, il est prévu qu’elle soit démantelée le 15 juin par son propriétaire finlandais, le groupe UPM, qui l’a rachetée en 2019.

Seule usine en France à produire du papier journal 100 % recyclé, la Chapelle-Darblay est pourtant pionnière dans l’économie circulaire. Bien arrimée sur le savoir-faire unique en France de ses salariés, avec son raccordement au rail, son accès direct à la Seine, l’usine récupérait annuellement 350 000 tonnes de déchets en papier, soit l’équivalent du geste de tri de 24 millions de personnes. À partir de ce papier usagé, un nouveau était produit ; les résidus de la production permettaient de fabriquer de l’électricité décarbonée, puis les eaux usées étaient nettoyées dans la station d’épuration du site.

La Chapelle-Darblay était donc jusqu’à présent un fleuron de l’industrie de demain. Et elle dégageait encore 16 millions d’euros de bénéfices en 2019. Malgré cela, l’usine est à l’arrêt depuis un an, car son propriétaire cherche à délocaliser la production en Amérique latine pour réaliser plus de profits. UPM préfère en effet investir dans des usines à l’autre bout du monde pour abaisser ses coûts de main-d’œuvre et produire du papier à base d’eucalyptus. C’est un choix qui aggrave la déforestation — du fait des plantations intensives en monoculture — et augmente les émissions de gaz à effet de serre.

Un salarié devant la Chapelle-Darblay, le 25 juin 2020.

Évidemment, le fait que cette décision engendre la suppression de 215 emplois directs et 567 emplois indirects en France, et mette en péril la filière du recyclage, n’a pas pesé lourd dans la décision de cet industriel. Cette filière représente pourtant un enjeu stratégique pour le développement de l’économie circulaire, propice à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et constitue une perspective de relocalisation de l’industrie et de maintien de l’emploi.

Pour autant, face à la mobilisation des salariés et de l’alliance Plus jamais ça !, le groupe UPM a accepté qu’un repreneur puisse se manifester.

Hypocrisie ou indifférence du gouvernement ?

Si la « Chapelle » est aujourd’hui menacée, ce n’est pas faute de constat partagé : depuis un an, les déclarations et appels à sauver le site se sont multipliés. Un rapport d’information de l’Assemblée nationale (no 3 817), soutenu par des député.es de la majorité gouvernementale, l’affirme : « La réindustrialisation possible du site de Chapelle-Darblay doit constituer un exemple et un moteur pour la réhabilitation de l’ensemble de la filière. Plus largement, l’abandon d’un site vertueux sur le plan environnemental s’inscrirait à rebours de l’enjeu majeur de la réindustrialisation de la France. »

La préfecture de Seine-Maritime, la mairie, la région et trente-sept élu.es ont adressé le 10 mars dernier une lettre à Emmanuel Macron pour lui demander de sauver l’usine. Parmi les signataires, Anne Hidalgo et Édouard Philippe. Hélas, si le gouvernement répète à l’envi vouloir sauver le site et ses emplois, l’action de l’État peine à se concrétiser.

Des déchets de papier reçus à l’usine UPM, le 25 juin 2020.

Pourtant, ce ne sont pas les moyens financiers qui posent problème. À titre d’exemple, il aurait été possible et de bon aloi d’inscrire ce projet dans le volet « soutien à l’investissement et à la modernisation de l’industrie » du plan de relance gouvernemental, afin de débloquer des fonds pour assurer une reprise immédiate, plutôt que d’attendre qu’un repreneur veuille bien se manifester.

Ni les moyens juridiques. L’usine est désormais à vendre et l’arsenal juridique nécessaire pour préempter le site dans son intégralité (les machines, les bâtiments, le terrain, etc.) existe — la préemption permet à une collectivité locale d’acquérir prioritairement un bien lors d’une vente, en usant, selon la nature des biens, du droit de préemption urbain ou du droit de préemption commercial.

Juste avant la date limite du 31 mars pour le dépôt de candidature à la reprise de la « Chapelle », cinq repreneurs potentiels se sont manifestés selon UPM, en grande partie grâce au travail de démarchage des représentants des salariés de l’usine. Pour autant, la prudence reste de mise puisque certaines offres ne portent que sur une petite partie de l’activité de l’usine, et seraient donc dommageables à la cohérence industrielle, écologique et sociale du site, quand d’autres n’auraient pas encore présenté un plan de finances crédible. C’est donc à l’État d’empêcher le démantèlement de Chapelle-Darblay, en demandant que l’intégralité des activités soit maintenue sur le site.

Devant la Chapelle-Darblay, le 25 juin 2020.

Aux côtés des « Pap Chap »

Les organisations syndicales et les associations membres du collectif Plus jamais ça ! soutiennent les salariés de la « Chapelle » — les « Pap Chap », comme ils se surnomment — dans leur lutte pour sauver leurs emplois, l’activité industrielle et ce modèle d’économie circulaire. La Chapelle-Darblay est l’exemple parfait d’une industrie qui peut rimer avec écologie, et nous soutenons les salariés parce que la question sociale et l’urgence écologique vont de pair, opposer emplois et écologie revenant à faire perdurer le statu quo.

Nous dénonçons l’hypocrisie d’un gouvernement qui pratique sans arrêt le double langage, ces « champions du climat » qui s’empressent de vider de toute sa substance la loi Climat, se montrent sourds à l’appel de centaines de salariés, tout en se vantant d’un « quoi qu’il en coûte ».

Parce qu’il n’est pas trop tard, nous appelons à largement soutenir la mobilisation des salariés, des organisations syndicales et des associations écologistes, en signant la pétition pour sauver la Chapelle-Darblay !

Pour signer la pétition, cliquer ici.

 

1200px-Logo-cgt.svgMobilisation pour la Chapelle-Darblay

Sur le parvis du ministère de l’économie (Figaro), ce matin, la CGT, avec le collectif d’associations et de syndicats « Plus jamais ça », ont appelé à sauver le site industriel de Chapelle-Darblay.

La CGT, avec les organisations du collectif « Plus jamais ça » et des représentants des salarié.e.s de la papeterie, a occupé le parvis de Figaro, à Paris, pour demander de garantir la sauvegarde intégrale de la papeterie Chapelle-Darblay.

L’usine, située à Grand-Couronne, au sud-ouest de Rouen (76), est à l’arrêt depuis le 6 mai 2020 et sur le point d’être définitivement fermée le 15 juin. La mobilisation s’est déroulée dans le respect des gestes barrière, avec port du masque et distances de sécurité. 120 militant·e.s, syndicalistes et représentants des salarié·e.s ont investi le parvis du Figaro et déployé deux banderoles de 15 mètres de long pour interpeller Bruno Le Maire avec le message « Pour qu’industrie rime avec écologie, Sauvons Chapelle-Darblay ». En contrebas du quai, une vingtaine de mannequins représentant des salarié·e.s ont été jeté à l’eau, dans la Seine.

Alors que les forces de l’ordre commençaient à intervenir, les représentant·e.s des organisations se sont enchaîné·e.s au quai. C’est ainsi que Jean-François Julliard (Greenpeace), Philippe Martinez (CGT), Simon Duteil (Solidaires), Aurélie Trouvé (Attac), Nicolas Girod (Confédération paysanne) et Khaled Gaiji (Les amis de la terre) ont montré la détermination du collectif, sous les fenêtres de Bruno Le Maire.

Pour la CGT, Greenpeace France et Attac, « Il est temps que l’État remplisse son rôle protecteur et ne laisse plus les intérêts privés lui dicter sa politique économique, d’aménagement du territoire et de développement de l’économie circulaire.

Chapelle-Darblay est un symbole de notre souveraineté industrielle, particulièrement nécessaire en ces temps de crise sanitaire sans précédent. Nous sommes là, avec les salarié.e.s, pour avoir la garantie que Chapelle-Darblay sera sauvée.

Il y a trois semaines, les organisations avaient déjà lancé une pétition pour interpeller Bruno Le Maire sur la situation : https://agir.greenvoice.fr/petitions/sauvons-chapelledarblay

Montreuil, le 28 avril 2021

 

arton5017Ce matin, les organisations du collectif Plus jamais ça et des représentants des salariés de la papeterie ont occupé le parvis du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance à Paris pour demander à Bruno Le Maire de garantir la sauvegarde intégrale de la papeterie Chapelle-Darblay.

L’usine, située à Grand-Couronnes, au sud-ouest de Rouen (76), est à l’arrêt depuis le 6 mai 2020 et sur le point d’être définitivement fermée le 15 juin. La mobilisation s’est déroulée dans le respect des gestes barrière, avec port du masque et distances de sécurité.

Une centaine de militant·es, syndicalistes et représentants des salarié·es ont investi le parvis du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance et ont déployé deux banderoles de 15 mètres de long pour interpeller Bruno Le Maire avec le message « Pour qu’industrie rime avec écologie, Sauvons Chapelle-Darblay ».

En contrebas du quai, une vingtaine de mannequins représentant des salarié·es ont été jetées à l’eau, dans la Seine. Alors que les forces de l’ordre commençaient à intervenir, les représentant·es des organisations se sont enchaîné·es au quai. C’est ainsi que Jean-François Julliard, Philippe Martinez, Aurélie Trouvé, Nicolas Girod, Khaled Gaiji et Simon Duteil ont montré la détermination du collectif, sous les fenêtres de Bruno Le Maire.

Selon la CGT, Greenpeace France et Attac, « Il est temps que l’Etat remplisse son rôle protecteur, et ne laisse plus les intérêts privés lui dicter sa politique économique, d’aménagement du territoire et de développement de l’économie circulaire. Chapelle-Darblay est un symbole de notre souveraineté industrielle, particulièrement nécessaire en ces temps de crise sanitaire sans précédent. Nous sommes là, avec les salariés, pour avoir la garantie que Chapelle-Darblay sera sauvée. »
En octobre dernier déjà, le collectif s’était rendu sur place pour rencontrer les salarié·es et réaffirmer l’impératif de conjuguer industrie avec progrès social et environnemental. La revendication est centrale et hautement symbolique pour le collectif, qui acte aujourd’hui une étape de plus dans sa lutte aux côtés des salariés de Chapelle-Darblay.

Unique en son genre, la papeterie est la seule usine en France capable de fabriquer du papier journal 100% recyclé. Chapelle-Darblay est un modèle d’industrie écologique avec sa chaudière biomasse, sa station d’épuration et la possibilité d’acheminer le papier recyclé par la Seine. L’usine est aussi pourvoyeuse de 750 emplois directs ou indirects dans le bassin rouennais. Face à cette situation et malgré un discours en apparence volontaire, le gouvernement reste attentiste et s’accommode d’offres de reprises qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. La perspective d’une délocalisation des machines afin d’accroître les profits alors même que les activités de la papeterie étaient rentables (16 millions d’euros de bénéfices en 2019) est inenvisageable.

Il y a trois semaines, les organisations avaient déjà lancé une pétition pour interpeller Bruno Le Maire sur la situation.
Contacts sur place : Murielle Guilbert – 06 63 44 20 07 / Simon Duteil – 06 71 61 77 15
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