Réactions syndicales après l’entrevue avec le Premier ministre le 7 mai

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Ci-dessous les premières réactions syndicales SNCF (FO, CGT, SUD Rail, CFDT, UNSA) après la journée d’entrevues avec le 1er Ministre. La mobilisation continue. 

  • FO :
Communiqué de Force Ouvrière du 7 mai 2018
 
 

Réforme du ferroviaire : le gouvernement déraille et laisse la négociation à quai

La Confédération et la Fédération FO des Cheminots ont rappelé ce jour au Premier ministre leur opposition à l’ouverture à la concurrence du ferroviaire imposée par l’Union européenne et ont dénoncé l’utilisation de cette contre-réforme par le gouvernement comme prétexte pour détruire le statut et les protections inhérentes des cheminots de la SNCF.

Comme sur de nombreux sujets, le gouvernement décide unilatéralement, sans prendre en compte la réalité du terrain portée par les organisations syndicales et va aujourd’hui jusqu’à refuser de laisser le temps à la négociation. Force Ouvrière condamne la méthode du gouvernement qui casse sans proposer d’alternatives concrètes et se déresponsabilise en renvoyant soit aux régions, soit à une hypothétique discussion avec les interlocuteurs sociaux.

Force Ouvrière revendique l’arrêt de la réforme et a demandé d’urgence au Premier ministre un moratoire permettant une véritable négociation de branche sur l’avenir du secteur et de ses travailleurs. Face à une vision idéologique et dogmatique visant à annihiler toutes les conquêtes sociales de « l’ancien monde », et face à la destruction pure et simple du statut, extrêmement anxiogène pour les cheminots, FO prend la responsabilité de faire des propositions comme l’extension du statut à l’ensemble de la branche ferroviaire, à l’instar des Industries Electriques et Gazières (IEG) et continuera de se battre pour une SNCF « une et indivisible ». Nous ne pouvons que regretter que le Premier ministre n’ait pas été en mesure de répondre favorablement à nos propositions tout en étant dans l’incapacité, tant sur un plan économique que social, de justifier sa position fermée de détruire le statut.

Par ailleurs, Force Ouvrière considère que l’État ne peut se désengager de sa responsabilité, sur la question de la dette comme sur le maintien de l’intégralité des « petites lignes ». Défendre l’unité d’un statut élargi c’est défendre aussi l’unicité d’un réseau, patrimoine républicain de libre-circulation de tous sur l’ensemble du territoire national en égalité de droits.

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Les chiffres du jour:

  • 55,44 % des salariés d’Air France ont répondu NON ;
  • 44 % des Français trouvent la grève des cheminots justifiée selon un récent sondage IFOP ;
  • 76 % des Français estiment que la politique menée profite avant  tout  « aux  plus aisés ».

 La mobilisation des cheminots dans la durée a permis une nouvelle phase de discussion entre les organisations syndicales et le Gouvernement concernant son projet de réforme du système ferroviaire.

Le Premier ministre a été contraint de reprendre le dossier et il confirme que c’est bien lui qui fera les arbitrages et les annonces.

Il a évoqué ce matin une nouvelle réunion avec les organisations syndicales le 24 ou le 25 mai, avant l’examen du projet de loi au Sénat.

S’il a maintenu une posture de fermeté concernant les points structurants de la réforme (ouverture à la concurrence, transformation de la SNCF en société par actions et fin du Statut des cheminots), il a néanmoins insisté sur des possibilités de discussion plus en profondeur concernant :

 

  • Une nouvelle série d’amendements qui seraient portés par le Gouvernement dans le cadre de la discussion au Sénat qui commence le 23 mai en commission et le 29 mai en séance plénière. Dans l’esprit du Gouvernement, ces amendements ne modifieraient bien sûr qu’à la marge son projet, mais cela démontre que le processus parlementaire n’a absolument pas été clos par le vote à l’Assemblée Nationale ;
  • Des annonces sur le financement du système qui seront faites avant le début des débats au Senat. Le Premier Ministre dit vouloir reprendre une partie significative de la dette, probablement en 2 ou 3 fois, pour qu’en 2022 l’équilibre financier du système soit atteint. Il évoque la possibilité d’accroître les investissements prévus (notamment pour répondre aux besoins liés à la régénération des « petites lignes ») ;
  • La possibilité d’impulser une négociation de branche sur la CCN ferroviaire au travers d’un accord de méthode qui fixe le contenu, le calendrier et les objectifs. Il sous-entend qu’il pourrait ainsi bousculer un peu le

Pour la délégation, ces annonces sont très éloignées de ce que les grévistes attendent.

Sur les éléments d’ouverture proposés, il n’y a pour l’instant rien de concret, même   si le discours se veut plus clair et plus précis.

Le Gouvernement reste ferme sur le contenu de son projet, car il espère encore un « pourrissement » qui lui permette de s’en tirer à moindre frais.

Il faut donc que les cheminots se mettent plus massivement en grève pour le convaincre de revenir sur le cœur de son projet. C’est le sens du déploiement de la CGT depuis plusieurs semaines et dans les prochains jours.

Concernant les revendications unitaires, aucune annonce précise n’est faite sur l’avenir du FRET, la sous-traitance, l’organisation interne de l’entreprise, etc.

La demande de table-ronde tripartite n’a pas été retenue à ce stade. L’arrêt du processus parlementaire a été refusé.

Le changement d’interlocuteur est donc un essai qu’il faut transformer pour imposer l’arrêt du processus parlementaire sur le projet actuel et de  véritables  négociations  basées sur les 8 thèmes revendicatifs unitaires.

 Paris, le 07 mai 2018

  • CFDT :petition_cfdt_cheminots_pour_de_veritable_de_negociations_salariales
    La CFDT Cheminots va poursuivre la grève à la SNCF et déposera « une quarantaine d’amendements » en vue de l’examen au Sénat du projet de loi de réforme ferroviaire, a-t-elle indiqué après son entretien lundi avec le Premier ministre Edouard Philippe. « On a rencontré un Premier ministre très déterminé sur ses axes mais, derrière ça, prêt à ouvrir des discussions sur des sujets qui nous semblent importants comme celui du nouveau cadre social des nouveaux cheminots, comme celui de la dette, de la pérennisation du financement des infrastructures ferroviaires« , a ajouté M. Aubert.Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a souligné de son côté que cette réunion inscrivait le dossier ferroviaire « clairement dans une deuxième phase » où il sera possible de « formuler des propositions avant le passage au Sénat, par le biais d’amendements« . »La CFDT a déjà travaillé sur une quarantaine d’amendements qui seront proposés » et qui concernent « l’ouverture à la concurrence, le statut de l’entreprise, la situation très concrète des cheminots« , a-t-il précisé, soulignant qu’à la CFDT, c’est « mobilisation et proposition, proposition et mobilisation« .Mais « il n’y a pas sur les éléments de calendrier ou de cadre votés à l’Assemblée de retour du Premier ministre » qui « a un langage assez clair et très cash sur le sujet« , a ajouté M. Berger.Sur la reprise de la dette de la SNCF, « il n’y a pas d’annonce chiffrée« , a-t-il confirmé, mais il s’agira d’« une reprise substantielle qui sera précisée d’ici l’ouverture du débat au Sénat » (prévu à partir du 23 mai).

    Pour la convention collective de la branche ferroviaire, « nous avons beaucoup insisté pour dire qu’il fallait que l’Etat s’implique dans la discussion avec le patronat » (l’Union des transports publics et ferroviaires, UTP) « pour construire le nouveau cadre social, de haut niveau pour les cheminots« , a aussi indiqué M. Berger: « Je crois qu’il a compris qu’on ne pouvait pas laisser le patronat sans une forme de pression sur la discussion sur un nouveau cadre social. »

    Lors de la réunion mercredi soir de l’intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT, « on va voir si on maintient » la journée « sans cheminots » le 14 mai, « ou si on décale dans le temps car ça se prépare, une journée zéro cheminot« , a souligné M. Aubert.

    07/05/2018 12:28:16 –          Paris (AFP) –    

  • UNSA Ferroviaire :

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« À l’heure qu’il est, le compte n’y est pas », a commenté Roger Dillenseger, le secrétaire général de l’Unsa ferroviaire, lundi 7 mai sur franceinfo, à la sortie d’un rendez-vous avec le Premier ministre, Édouard Philippe, sur la réforme de la SNCF.

franceinfo : Quel est votre sentiment après votre rendez-vous avec le Premier ministre ?

Roger Dillenseger : Les organisations syndicales ont eu la capacité d’apprécier le pouvoir du Premier ministre à jouer de la montre, à gagner du temps. On nous informe aujourd’hui d’un engagement de poursuite des négociations, ces négociations que l’on mène depuis six semaines, et on voit à quelle vitesse et avec quel contenu. Sur les questions du financement de la dette et plus largement du système ferroviaire, aucun engagement factuel n’a été pris par le Premier ministre sauf à dire qu’on se revoit dans 15 jours. Donc face aux usagers, face à la situation de perte du pouvoir d’achat des cheminots, face à la SNCF elle-même, nous considérons que ce report de 15 jours pour annoncer potentiellement quelque chose de formalisé, de factuel, nous semble de nature à vouloir gagner du temps. Les seuls éléments supplémentaires sont la méthode et une vision à long terme, avec un objectif fixé à 2020-2022, mais en réalité très peu de concret.

Cette réunion n’a-t-elle servi à rien, alors ?

C’est un point d’étape aujourd’hui mais à notre sens un point d’étape qui aurait dû avoir des conséquences plus prononcées et plus fortes. Je pense que depuis le 20 avril, date de notre demande d’être reçus par le premier ministre, des choses auraient pu être actées. Nous, on regrette cette poursuite de mobilisation, cette nécessité de poursuivre la mobilisation, parce que tout simplement on a une pensée pour les usagers, on a une pensée pour les voyageurs, on a une pensée pour les cheminots qui, par cette voie, perdent du pouvoir d’achat, et c’est également un souci qui devrait être celui de l’entreprise et nous on appelle tous les partenaires à prendre chacun ses responsabilités pour réduire le plus possible cette période.

Allez-vous continuer votre mobilisation ?

On rentre maintenant dans un calendrier de première urgence, et dans notre méthode d’organisation syndicale pratiquant la politique contractuelle, on va continuer à proposer des amendements pour ce projet de loi qui devrait passer au Sénat aux alentours de la fin du mois, donc un calendrier d’urgence justement pour faire évoluer ce projet de loi. (…) Je réunis, moi, mes structures pas plus tard que mercredi matin pour justement s’interroger sur la poursuite de la mobilisation, qui à mon sens ne fait que très peu de doute. À l’heure qu’il est, le compte n’y est pas. Et donc mercredi 9 mai, au soir, une intersyndicale se réunira pour décider des suites à donner.

Le financement de la dette est-elle le sujet principal de ces négociations ?

Je pense même qu’au-delà de la question spécifique de la dette, il y a la question du financement pérenne du système ferroviaire. Aujourd’hui, la dette est un sujet important, et effectivement le poids de l’emprunt que porte la SNCF sur des engagements des gouvernements successifs, c’est un sujet important à l’instant T. Pour autant, il faut également réfléchir au financement pérenne du système pour ne pas commencer à reconstruire la dette une fois que celle-ci sera potentiellement reprise. Et sur les négociations en cours, il y a encore bien des sujets à traiter, notamment la question des transferts des personnels, les garanties de la rémunération, les facilités de circulation et j’en oublie. Non, il y a d’autres sujets à traiter et cela dans l’urgence avant la deuxième lecture au Sénat.

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