Services publics et autogestion

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Cet article fait partie du tome 11 des publications des éditions Syllepse sur la perspective de l’autogestion comme condition de l’émancipation : « Encyclopédie de l’autogestion« . Il est signé par les syndicats du Réseau syndical international de solidarité et de luttes dont l’Union syndicale Solidaires (qui se revendique de l’autogestion) fait partie.

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« Pour un service public construit sur la base de la démocratisation, de la socialisation et de l’autogestion« 

Réseau syndical international de solidarité et de luttes

 

Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes appelle à lutter pour un service public  et des biens communs qui garantissent,  à l’échelle mondiale, une égalité de prestations et de droits pour l’ensemble de la population. Le service public  constitue un salaire social, un élément décisif du revenu et des conditions de vie des classes populaires. Il détermine et définit une répartition de la richesse socialement produite. C’est pourquoi il doit être égalitaire pour toutes les popu- lations concernées, reprendre les prestations et les structures les plus avancées des services publics nationaux et régionaux, s’aligner sur le  mieux-disant pour toutes les prestations et les activités qu’il devrait assurer, se construire à partir d’une stratégie de convergence rapide, fonctionner selon des critères d’utilité sociale. Les conditions de travail, de statut et de salaire, les droits fondamentaux des travailleur·euses, leur possibilité d’action, d’expression, d’organisation et de négociation, doivent également être unifiés sur la base des situations les plus favorables aux salarié·es.

Les ressources nécessaires au financement d’un tel service public doivent être prélevées sur les bénéfices du capital. Sa mise en place se situe dans un objectif de rupture avec le capitalisme et ne pourra se  faire sans prendre en compte les situations coloniales et postcoloniales et leurs conséquences sur les situations politiques, sociales,  économiques  et écologiques de nombreux pays dans le monde.

Le service public, tel que nous l’avons connu  dans plusieurs parties  du monde (à des degrés de développement différents), est aujourd’hui systématiquement attaqué. Il a un caractère éminemment contradictoire. Il s’agit certes d’une structure conçue pour soutenir le développement général du capital et sa valorisation. Mais il est aussi le fruit de luttes populaires qui ont imposé dans son organisation, dans son fonctionnement et dans ses objectifs, des dimensions de bien public, de bien commun et de propriété sociale. Tous ces éléments sont naturellement inaboutis, limités et de surcroît gravement dégradés.

Du point de vue des conditions de travail, de salaire et de statut, le service public a eu traditionnellement des critères de gestion bureaucratique, verticaliste, autoritaire, à forte  prééminence  hiérarchique. Mais en même temps, c’est dans le secteur public que les salarié·es ont obtenu les plus fortes avancées, ont été le plus solidement organisé·es, ont consolidé un contre-pouvoir important. Les collectifs des travailleurs et travailleuses du service public  jouent  un  rôle  déterminant dans les résistances contre l’attaque néolibérale. Même si les institutions européennes s’efforcent d’imposer partout des critères de gestion d’entreprise capitaliste classique, des mouvements de privatisation, de transformation et de réduction des prestations, le service public continue d’assurer un ensemble de prestations indispensables aux majorités sociales. Il demeure l’enjeu d’un combat décisif. Le pouvoir n’a pas réussi totalement à le dégrader et à le restructurer.

La défense du service public constitue un creuset exemplaire d’alliances sociopolitiques pour la résistance populaire et la lutte syndicale. De surcroît, le service public, par la force même du mouvement qui en assure la défense, nous permet de poser la lutte d’une manière offensive, d’ouvrir la question de la transformation sociale. Ainsi, la revendication d’un service public européen, défendue par plusieurs organisations membres de notre Réseau, entraîne l’exigence d’une égalité de prestations pour toute la population de l’Europe ; cette question se pose de  la même manière dans toutes les régions du monde, et aussi à l’échelle mondiale. C’est une dynamique d’égalisation des revenus qui pose, du même coup, la question générale de la répartition des richesses et du pouvoir. Ensuite, les travailleur·euses du service public et des biens communs constituent un pôle de résistance à forte valeur de référence pour l’ensemble  du salariat. Leur action pèse de manière décisive sur la structure du marché du travail, sur le niveau des salaires, sur les conditions, les statuts et les droits. La revendication d’une convergence rapide puis d’une unification des conditions pour tout le salariat du secteur public constitue un élément d’exemplarité et un point d’appui pour l’ensemble du mouvement des travailleurs et travailleuses dans son activité de lutte et de revendication unitaires.

La défense du service public et des biens communs avec la revendication d’un service public égalitaire peuvent ouvrir sur la construction d’échéances de transformation sociale extrêmement avancées grâce à la force propre du mouvement des travailleurs et travailleuses du secteur et grâce aussi aux alliances sociopolitiques puissantes et socialement bien implantées qui en assurent la défense générale.

Le mot d’ordre de « démocratisation des services publics » autant pour les secteurs nationaux et régionaux que dans la perspective d’un projet international ouvre sur une revendication plus large, celle de la socialisation des services publics, de la tension vers des formes autogestionnaires, même partielles, avec le passage à des gestions coopératives d’activités plus ou moins étendues du service public. L’objectif d’autogestion et de socialisation du service public doit être vu comme  une tension permanente portée par l’organisation et la lutte. Il s’intègre dans un projet sociopolitique lié à la démocratie et à la transformation sociale radicale.

 

Source

http://www.laboursolidarity.org/

28 juillet 2015

Les organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de lutte

Organisations syndicales nationales interprofessionnelles Central Sindical e Popular Conlutas (CSP-Conlutas) (Brésil). Confederación General del Trabajo (CGT) (État espagnol). Union syndicale Solidaires (Solidaires) (France).

Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) (Burkina). Confederation of Indonesia People’s Movement (KPRI) (Indonésie). Confederación Intersindical (Intersindical) (État espagnol).

Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) (Algérie).

Batay Ouvriye (Haïti).

Unione Sindacale Italiana (USI) (Italie).

Confédération nationale des travailleurs-Solidarité ouvrière (CNT SO) (France).

Sindicato de Comisiones de Base (CO.BAS) (État espagnol).

Organisation générale indépendante des travailleurs et travailleuses de Haïti (OGTHI) (Haïti).

Sindacato Intercategoriale Cobas (SI COBAS) (Italie). Confédération Nationale du Travail (CNT-f) (France). Intersindical Alternativa de Catalunya (IAC) (Catalogne).

Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO) (Sahara occidental). Ezker Sindikalaren Konbergentzia (ESK) (Pays basque).

Confédération Nationale de Travailleurs du Sénégal Forces du Changement (CNTS/FC) (Sénégal).

Independent Trade Unions for Egyptian Federation (EFITU) (Egypte). Sindicato Autorganizzato Lavorator COBAS (SIAL-COBAS) (Italie). General Federation of Independent Unions (GFIU) (Palestine).

Confederación de la Clase Trabajadora (CCT) (Paraguay). Red Solidaria de Trabajadores (Pérou).

Organisations syndicales nationales professionnelles

National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT/TUC) (Grande-Bretagne).

 

Centrale Nationale des Employés-Confédération Syndicale Chrétienne (CNE/CSC) (Belgique).

Sindicato Nacional de Trabajadores del Sistema Agroalimentario (SINALTRAINAL/CUT) (Colombie).

Fédération générale des postes, télécom et centres d’appel-Union générale tunisienne du travail (FGPTT/UGTT) (Tunisie).

Trade-Union dans Ethnodata-Trade Union of Empoyees in the Outsourcing Companies in the Financial Sector (Grèce).

Syndicat national des travailleurs des services de la santé humaine (SYNTRASEH) (Bénin).

Sindicato dos Trabalhadores da Fiocruz (ASFOC-SN) (Brésil). Organizzazione Sindicati Autonomi e di Base Ferrovie (ORSA Ferrovie)

(Italie).

Union nationale des normaliens de Haïti (UNNOH) (Haïti). Confederazione Unitaria di Base Scuola Università Ricerca (CUB SUR)

(Italie).

Confederazione Unitaria di Base Immigrazione (CUB Immigrazione) (Italie).

Coordinamento Autorganizzato Trasporti (CAT) (Italie).

Confederazione Unitaria di Base Credito e Assicurazioni (CUB SALLCA) (Italie).

Syndicat des travailleurs du rail-Union nationale des travailleurs du Mali (SYTRAIL/UNTM) (Mali).

Gıda Sanayii İşçileri Sendikası-Devrimci İşçi Sendikaları Konfederasyonu (GIDA-IŞ/DISK) (Turquie).

Syndicat national des travailleurs du Petit Train Bleu/SA (SNTPTB) (Sénégal).

Asociación Nacional de Funcionarios Administrativos de la Caja de Seguro Social (ANFACSS) (Panama).

Conseil des lycées d’Algérie (CLA) (Algérie).

Confederazione Unitaria di Base Trasporti (CUB Trasporti) (Italie). Syndicat de l’enseignement supérieur Solidaire (SESS) (Algérie).

Palestinian Postal Service Workers Union (PPSWU) (Palestine). Union syndicale étudiante (USE) (Belgique).

Sindicato dos Trabalhadores de Call Center (STCC) (Portugal).

Sindicato Unitario de Trabajadores Petroleros (Sinutapetrolgas) (Venezuela). Alianza de Trabajadores de la Salud y Empleados Publicos (Mexique).

Canadian Union of Postal Workers / Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (CUPW-STTP) (Canada).

Organisations syndicales locales

Trades Union Congress, Liverpool (TUC Liverpool) (Angleterre). Sindacato Territoriale Autorganizzato, Brescia (ORMA Brescia) (Italie). Fédération syndicale SUD-Service public, canton de Vaud (SUD Vaud)

(Suisse).

 

Sindicato Unitario de Catalunya (SU Metro) (Catalogne).

Türkiye DERİ-İŞ Sendikasi, Tuzla et Izmir (DERİ-İŞ Tuzla et Izmir) (Turquie).

L’Autre syndicat, canton de Vaud (L’Autre syndicat) (Suisse).

Centrale générale des services publics FGTB, Bruxelles (CGSP/FGTB Bruxelles) (Belgique).

Arbeitskreis Internationalismus IG Metall, Berlin (IG Metall Berlin) (Allemagne).

Sindicato Unificado de Trabajadores de la Educación de Buenos Aires, Bahia Blanca-SUTEBA/CTA de los trabajadores Bahia Blanca) (Argentine).

Sindicato del Petróleo y Gas Privado del Chubut/CGT (Argentine). UCU University and College Union, University of Liverpool (UCU

Liverpool) (Angleterre).

Organisations syndicales internationales

Industrial Workers of the World-International Solidarity Commission                                        

 

(IWW).

Courants, tendances ou réseaux syndicaux

Transnationals Information Exchange Germany (TIE Germany) (Allemagne). Émancipation tendance intersyndicale (Émancipation) (France).

Globalization Monitor (Gmo) (Hong Kong). Courant syndicaliste révolutionnaire (CSR) (France). No Austerity-Coordinamento delle lotte (Italie).

Solidarité Socialiste avec les Travailleurs en Iran (SSTI) (France). Basis Initiative Solidarität (BASO) (Allemagne).

LabourNet Germany (Allemagne).

Resistenza  Operaia-Operai  Fiat-Irisbus (Italie).

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