Suspension du Code du travail en Inde : protestation CGT et du NTUI d’Inde

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En prétextant la crise économique résultant de l’épidémie, plusieurs Etats de l’Inde suspendent le Code du travail. La CGT proteste et va saisir l’Organisation internationale du travail (OIT). La CGT exprime aussi sa solidarité avec le syndicat NTUI (Nouvelle initiative syndicale) de l’Etat indien. Nous indiquons plus bas ce qu’est ce syndicat né en 2001. 

 

siteon0-dc90fEn Inde, le jour d’après ressemble aux siècles d’antan

 

La suspension pour 1200 jours, par ordonnance, du Code du travail dans cinq États indiens (l’Inde est constituée de plus de trente États fédérés et territoires), prive de tous droits les travailleur.euse.s de ce pays.

L’Uttar Pradesh, plus grand État indien avec 200 millions d’habitants, dont le Premier ministre est un moine hindouiste fanatique et raciste, a été le premier à se lancer, mercredi 6 mai. Constatant que l’activité économique était « sévèrement affectée » par l’isolement imposé à la population depuis le 25 mars, le gouvernement de cet État a décidé d’ « exempter toutes les entreprises, usines et fonds de commerce de l’application du droit du travail », considérant via quatre textes sensibles quelques exceptions portant, notamment, sur le travail des enfants.

Quatre autres États ont immédiatement suivi, supprimant toutes les dispositions du Code du travail. Dans ces États où habitent 354 millions d’habitant.e.s, les règles protectrices des travailleur.euse.s ont totalement disparu.

En autorisant ces pratiques qui violent toutes les conventions internationales de l’OIT, le gouvernement indien montre son mépris des droits humains. Depuis ces mesures d’exception, la journée de travail est passée de 8 à 12 heures, la notion d’accident du travail a disparu, la règle des congés payés n’existe plus, le montant du salaire minimum est abrogé, l’âge minimum pour faire travailler des enfants est aboli …

Ce tournant ultra-libéral est justifié par l’arrêt de l’économie causé par la pandémie de Covid-19 qui a provoqué une crise économique profonde, la crise servant de détonateur et d’amplificateur pour des modifications du Code du travail que le gouvernement central voulait faire passer depuis plusieurs mois.

D’après NTUI, la confédération syndicale partenaire de la CGT, « Pour le BJP, parti nationaliste hindou et ses gouvernements régionaux, la pandémie et ses retombées sont juste le prétexte pour retirer tous les droits à la classe ouvrière et priver les travailleurs du moindre droit démocratique ou économique. … pour le BJP, le seul moteur de la croissance et de l’expansion de l’économie est le capital. Par conséquent, chaque facteur de production doit être mis, sans contrainte, à la disposition du capital. Le gouvernement du BJP ne comprend même pas que ce n’est pas seulement la sueur et le travail des travailleur.euse.s qui maintiennent l’économie. Les travailleur.euse.s sont également moteurs de la croissance et de l’expansion de l’économie par la consommation. Des salaires plus élevés et de meilleurs droits permettront plus surement d’assurer la reprise de l’économie. »

La CGT exige que le Code du travail indien soit rétabli et que des négociations s’ouvrent immédiatement pour améliorer le Code du travail et relancer l’économie au profit des travailleur.euse.s.

La CGT demande à l’OIT de prendre toutes les mesures pour pousser l’Union indienne à revenir dans le concert des nations.

La CGT réclame la suspension de toute activité commerciale, économique et politique entre l’Union européenne et l’Union indienne, tant que ces ordonnances ne seront pas annulées.

 Montreuil, le 14 mai 2020

ntui-logo

Auto-présentation tirée du site Web de NTUI le 24 février 2012. (tiré du site Europe solidaire sans frontière)


Nouvelle initiative syndicale

Plusieurs syndicats indépendants du secteur organisé et non organisé se sont regroupés sous la bannière de la Nouvelle initiative syndicale (NTUI) en 2001.

Après de longues délibérations, NTUI a décidé de se constituer formellement en fédération et de demander le statut de fédération syndicale nationale. Ce fut le contexte de la conférence fondatrice de la NTUI, qui s’est tenue les 5 et 6 mars 2006 à New Delhi.

La Conférence a été l’occasion de débattre et d’adopter la Constitution de NTUI. C’était également un forum pour les principales fédérations syndicales de gauche et démocratiques d’Inde et du monde entier pour débattre de questions vitales pour le mouvement syndical et pour la politique de la classe ouvrière.

Depuis, NTUI n’a cessé de développer sa base et a fait des progrès significatifs vers la réalisation de ses objectifs de construction d’une fédération syndicale plus efficace pour relever les défis de l’offensive contre la classe ouvrière, sous la mondialisation capitaliste; et former une organisation qui laisse la place à la coexistence de multiples tendances politiques progressistes.

Ce que nous faisons

Les affiliés de la NTUI des secteurs informel et formel dialoguent avec les employeurs et l’État sur différentes questions de négociation collective et de réglementation de l’emploi. L’engagement comprend l’organisation des travailleurs, les luttes basées sur les problèmes, les campagnes pour une législation sur les droits du travail, l’éducation pour le lieu de travail et la démocratie organisationnelle et bien d’autres.

Les engagements importants des affiliés comprennent les luttes autour de la législation sur le salaire minimum et la mise en œuvre de la législation; organisation dans le secteur formel et du travail en sous-traitance; organiser les travailleurs ruraux et la NREGA; difficultés de négociation collective dans le secteur formel et informel. La syndicalisation des travailleuses et les questions d’organisation syndicale des femmes sont une préoccupation importante.

Les principales campagnes aux niveaux local et national comprennent la campagne pour la sécurité sociale universelle; Questions relatives au droit d’association; Santé et sécurité au travail et salaire minimum.

Les syndicats mènent également des recherches sur des sujets de préoccupation et documentent les difficultés et les campagnes. La recherche et la documentation alimentent la formation des militants et des cadres.

Alliances

NTUI s’est engagé à renforcer la solidarité entre les travailleurs sur la base des intérêts communs et de la tolérance pour toutes les croyances et confessions et à lutter pour les idéaux de laïcité. NTUI croit également à la promotion de l’organisation du travail non organisé sur la base de l’unité d’intérêt au niveau industriel ou sectoriel. Il s’oppose également à l’agression, favorise la coexistence pacifique entre les pays et appelle à l’élimination des armes nucléaires et autres armes de destruction massive. Il s’efforce de garantir la législation, les politiques et les pratiques pour actualiser les droits de l’homme et du travail internationalement acceptés, éliminer les institutions, pratiques et valeurs autoritaires et féodales et promouvoir les droits du travail, les valeurs démocratiques, la dignité du travail et l’égalité sur le lieu de travail et dans la société. Ce faisant, NTUI estime qu’il est essentiel de s’associer avec des organisations non syndicales qui partagent les buts et objectifs généraux de NTUI et contribuent efficacement à la syndicalisation, à la négociation collective et aux campagnes. Compte tenu de cette compréhension, NTUI, depuis sa création, s’est engagée à faire progresser non seulement ses alliances syndicales, mais également à forger des alliances sociales avec les mouvements sociaux et les organisations populaires.

NOUVELLE INITIATIVE SYNDICALE
B-137, premier étage, colonie Dayanand
Lajpat Nagar – IV
New Delhi – 110024

TÉLÉPHONE + 91-11-2621 4538
TELEFAX + 91-11-2648 6931
Secrétariat EMAIL @ ntui.org.in

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