Toulouse : l’Observatoire des pratiques policières

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Partout ou presque en France, les méthodes policières sont observées et dénoncées dans leur brutalité, dans les manifestations des Gilets jaunes ou d’autres actions. Après ce qui s’est passé à Nice avec la charge policière qui a renversé Geneviève Legay, militante d’Attac, cégétiste, et active pour l’accueil des migrants, qui se retrouve gravement blessée et hospitalisée le samedi 23 mars, voici les témoignages de Toulouse. L’Observatoire toulousain des pratiques policières est soutenu par la fondation Copernic, la Ligue des droits de l’homme et le Syndicat des avocats de France (SAF).

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OPP – Observatoire toulousain des Pratiques Policières

COMMUNIQUÉ

 

Manifestation du samedi 23 mars attaquée par les policiers et observateur-e-s de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières en danger

 

La manifestation du samedi 23 mars attaquée par les policiers

 

Lors de cette manifestation, les observateur-e-s de l’OPP, comme de nombreux et nombreuses manifestant-e-s ainsi que plusieurs journalistes et reporters ont constaté, photographié et filmé le cortège lorsqu’il a été littéralement attaqué, à 14h50, par les policiers des CSI et des BAC dans la rue de Metz.

 

Cette manifestation, non déclarée mais qui n’était pas interdite, se déroulait jusqu’alors dans une ambiance festive et joyeuse. Alors qu’aucun geste ni action menaçante envers les forces de l’ordre présentes n’étaient constatés, ces dernières ont pénétré au cœur du cortège pour

« confisquer » une banderole… Ils ont à cette occasion bousculé et frappé violemment des manifestant-e-s avec des matraques.

 

Face à cette véritable agression, les manifestant-e-s, pacifiques, d’abord sidéré-e-s, ont protesté verbalement contre cette intrusion extrêmement violente. Les policiers se sont repliés en utilisant des grenades lacrymogènes et des gazeuses à main. Ceci a donné le signal d’une fin d’après-midi et d’une soirée durant lesquelles les différentes unités de police et de gendarmerie ont utilisé la force, en particulier des grenadages massifs, sans discernement dans plusieurs endroits de Toulouse allant même jusqu’à pourchasser les manifestant-e-s dans des petites rues. Des scènes de matraquage violent de manifestant-e-s dans une impasse ont été filmées et seront intégrées dans le rapport que rendra public l’Observatoire des Pratiques Policières le 17 avril lors d’une conférence de presse suivie d’une réunion publique.

 

 

Les observateur-e-s de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières en danger

 

Depuis le début de la séquence « Gilets jaunes », les observateur-es ont été régulièrement la cible de policier-e-s. Au-delà des aspects verbaux récurrents, insultes et remarques douteuses, la liste des faits notables et prouvables commence à être longue :

  • blessure au front de notre ami Jérôme Dupeyrat lors de la manifestation du 2 février 2019 ;
  • grenades lacrymogènes jetées à la main sur les observateur-es alors que ceux et celles-ci étaient isolé-e-s et très clairement identifiables ;

·         observateur-e-s clairement visés par les LBD ;

  • observateur-es pris-e-s, par deux fois, dans le rayon d’action des engins lanceurs d’eau en fonctionnement alors que ceux et celles-ci étaient, clairement identifiables et largement isolé-e-s des manifestant-e-s ;

·         observateur-e-s plusieurs fois bousculé-e-s par derrière, donc avec le sigle

« Observateur-es » de leur chasuble bien visible ;

  • observateur-e-s menaçé-e-s verbalement et physiquement par des policier-e-s avec coups de matraque sur les appareils

 

Il est aujourd’hui incontestable que les observateur-e-s sont, en tant que tel-le-s, pris-e-s pour cible par certains policiers.

 

Sachant que la situation ne semble pas aller vers une baisse de tension dans le déroulement des manifestations, nous demandons fermement que les forces de police et de gendarmerie respectent l’intégrité physique des observateur-e-s et aient un comportement en accord avec le code de déontologie de leurs professions ; comme cela devrait d’ailleurs être le cas en ce qui concerne les manifestant-e-s eux-mêmes…

 

Nous rappelons que les observateur-e-s ne sont pas des manifestant-e-s, que leur présence est systématiquement annoncée à l’avance aux services de la Préfecture et à la DDSP, qu’ils/elles se positionnent toujours, sauf pour des raisons liées au déroulement et à l’organisation, souvent complexes, de leurs observations, en marge du cortège (ou bien de ce qu’il en reste) et des forces de l’ordre. Après deux années de présence sur le terrain et près de 50 manifestations observées, la présence des observateur-e-s, clairement identifiables par leurs chasubles bleues et jaunes siglées, fait partie intégrante, pour les policier-e-s comme pour les manifestant-e-s, du paysage des manifestations toulousaines. Il ne peut donc être avancé le fait que les observateur-e-s soient « simplement pris-e-s dans la tourmente des affrontements entre manifestant-e-s et forces de l’ordre.

 

Enfin, l’observatoire a pu constater, pendant l’acte 19, qu’à plusieurs reprises les street médics ont été visés par des jets de divers projectiles lancés par les policiers et gendarmes dans leur direction alors qu’ils se trouvaient à des endroits ne présentant aucun danger pour les forces de l’ordre.

 

Fait à Toulouse, le 26 mars 2019

Pour tout contact opp.toulouse @gmail.com

Marie Toustou : 06 32 30 09 66

Pascal Gassiot : 06 80 40 42 47

Julien Brel : 06 64 36 66 08

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