53ème congrès CGT (N°6) : l’arbre Martinez et la forêt des problèmes

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Voici notre article sur l’interprétation du 53ème congrès de la CGT. Nous mettons à la disposition des lecteurs et lectrices un fichier téléchargeable sur des extraits de « paroles de délégué-es » dans les débats et sur les résultats des principaux votes du congrès.

Derrière l’arbre (déraciné) de Martinez, une forêt de questions non résolues.

Jean-Claude Mamet

C’est peu dire que le 53ème congrès de la CGT ouvre probablement une nouvelle donne pour la CGT, et pour une CGT du 21ème siècle. L’élection de Sophie Binet dans les dernières minutes d’une nuit orageuse (du 30 au 31 mars 2023) permet un compromis collectif et positif entre les positions en présence. Il faudra sans doute le compléter, comme cela semble prévu, par des représentant-es de l’interprofessionnel (UD) pour rééquilibrer le poids des fédérations. Mais les problèmes politiques d’orientation demeurent plus que jamais à l’ordre du jour. Ce congrès anti-Martinez ne saurait les masquer.

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Dès les premières minutes du congrès, le ton était donné, dans le bruit et la fureur. Le rapport de force physique était bel et bien prévu par certains des « délégué-es opposant-es », avec une pression organisée entre services d’ordre concurrents pour remettre en cause l’entrée de la délégation du commerce de Paris. Avant même que le top départ du congrès soit officiellement donné. Cette délégation de Paris était élue en bonne et due forme, contre celle voulue par une direction de fédération commerce caricaturalement « pro-FSM », laquelle a perdu selon les règles en vigueur mais aussi en justice. Ces quelques voix ne pouvaient être négligées par personne dans un congrès qui s’est parfois joué avec très peu d’écarts de mains levées.  Néanmoins, elles ne suffiront pas pour rattraper une offensive bien organisée pour faire chuter le soldat Philippe Martinez, lequel restera incroyablement muet malgré des attaques et même des injures (soupçonné d’avoir un « pacte » avec Macron ou avec Merckel en Europe).

Pourtant une argumentation offensive contre les caricatures était possible : le rapport introductif de Marie Buisson, proposée par Martinez pour lui succéder, avait été apprécié et applaudi juste avant l’ouverture des interventions de bilan. Personne ne l’a critiquée frontalement sur ce texte. Le congrès était encore ouvert.

« Qui t’a mandaté ? »

Il fallait s’y attendre : c’est avant tout contre le secrétaire général sortant qu’une sorte de coalition des oppositions s’est manifestée, et a voulu empêcher la proposition Buisson d’aller à son terme.

Les deux premiers jours du congrès, consacrés au bilan de l’activité depuis 4 ans (congrès de Dijon du printemps 2019), ont vu se succéder à la tribune une avalanche de paroles de rejet. Il faut dire que P. Martinez en avait rajouté dans les motivations contre lui en reprenant sans distinction, les petites phrases de Laurent Berger (CFDT) demandant au gouvernement « une pause » et une « médiation » sur la loi retraite, interprétée comme une pause de la lutte.  Il était facile de corriger ou de préciser, mais le secrétaire général CGT s’est emmuré dans le silence ou la certitude arrogante qui le caractérise.

  • Exemples de paroles de délégué-es :

Murielle-chimie-Marseille : l’unité syndicale se fait contre notre identité. Qui t’a donné mandat pour parler de médiation ? Nous sommes un syndicat révolutionnaire, pas à la remorque de la CFDT. Je suis contre un Référendum, il faut organiser la riposte. La Grande Bretagne est au bord de la grève générale. Il faut la construire.

Nadine-FERC- UD 13: Nous devons être fiers que la CGT soit restée aux côtés des salariés pendant le COVID pour dire : Plus jamais ça. Il faut défendre l’écologie et le féminisme, contre la domination patriarcale. Aujourd’hui la preuve est faire que le syndicalisme n’est pas mort. Grâce à la démarche unitaire dans les luttes.

On a donc entendu des cris de colère : « Qui t’a donné le mandat pour parler de médiation ? » pointe Marielle de la chimie (Rhône). « Non au 49-3 dans la CGT » s’exclament d’autres depuis les travées. Cet incident stupide sur un accord stratégique entre Berger et Martinez, non débattu en amont dans la CGT, tombait à pic pour redonner encore plus de poids à toutes les récriminations accumulées depuis 2020.

2020 est l’année de la mise en place du Collectif Plus jamais ça (PJC) en pleine crise COVID, laquelle aurait justifié l’absence d’un débat en bonne et due forme dans les instances confédérales, au sein du Comité confédéral national (CCN) notamment.  En juin 2020 au CCN, un bon tiers des structures (surtout des fédérations) s’exprimaient contre PJC (notamment sur la question des investissements refusés par les propositions de PJC dans le nucléaire). Elles critiquaient l’absence de démarche démocratique avant la signature par la CGT. Un autre tiers ne disait mot à ce sujet.

Incontestablement, la méthode Martinez est ainsi faite de coups politiques, d’intuitions improvisées, répondant certes aux exigences de l’époque, mais sans l’appui d’une délibération construite. Comme nous l’avions écrit en posant les enjeux du 53ème congrès (« Avance ou marche arrière » : lire ici : https://wp.me/p6Uf5o-5fb) : « On n’a jamais raison contre la démocratie ». Ainsi Philippe Martinez a également défendu le projet d’une « recomposition » syndicale avec la FSU et Solidaires, en prenant la parole au congrès de la FSU de février 2022, lequel en a été enthousiasmé. Là aussi : bonne idée mais avec quel mandat en amont ? « Recomposer », cela veut dire faire bouger les frontières des organisations.  On touche à un tabou. Nous allons y revenir.

Autre question, cette fois bien plus positive, grâce à un travail collectif : le féminisme de la CGT. La Commission exécutive confédérale (CEC) sortante a pris ses responsabilités en février 2022 en suspendant (sur proposition de P. Martinez) le mandat de participation de Benjamin Amar (issu de la FERC CGT et de l’UD 94) accusé de violences sexuelles, puis le réintroduisant une fois que la justice eut prononcé un « non-lieu », comme cela arrive souvent. Mais une vraie discussion s’engage alors dans l’organisation pour aboutir à un document de règles collectives, baptisé « Cadre commun », adopté sur ces questions au CCN en février 2023. Mais il l’a été notamment sous l’impulsion des militantes femmes de la « cellule de veille » et d’autres, en vue de déterminer comment le syndicat réagit lorsqu’il est confronté à une plaignante.  Les deux « présomptions », celle de vérité de la plainte et celle d’innocence selon la justice, se confrontent, mais la CGT doit prendre une décision, comme elle l’exige d’ailleurs sur les lieux de travail. Or le militantisme est aussi un lieu de travail, qui se doit d’être plus intransigeant encore. Sur ce point, le bureau confédéral et la CEC sortantes n’ont pas transigé. La CEC, interpellée ensuite par les témoignages et par l’AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail, qui travaille avec la CGT) a finalement démis B. Amar de ses mandats nationaux avant le congrès. Il n’a pu y assister. Mais personne n’a vraiment osé critiquer Martinez sur ce plan dans le congrès.

Ce qui prouve deux choses : d’une part l’ampleur de ces questions dans la CGT (comme partout ailleurs), mais aussi qu’un rapport de force a su être construit collectivement par les féministes et leurs soutiens. Les congressistes ne l’ont pas remis en cause, bien que des hésitations soient perceptibles (tendant à minorer le féminisme comme une question « sociétale », située en-dessous de la lutte des classes). Ce qui prouve qu’un travail de conviction est possible dans la CGT s’il est mené avec ténacité. Or celle-ci en aura besoin sur l’écologie, sur l’unité stratégique du syndicalisme, sur le syndicalisme international, sur les enjeux du travail, sur les structures d’une CGT adaptée au salariat d’aujourd’hui.

Le congrès a donc été « cadré » dès le deuxième jour par un vote contre le rapport d’activité de la direction sortante : 49,68% en pour, 50, 32% en contre. 3354 voix d’écart sur 560 206 voix disponibles (soit 0, 64%).  Du jamais vu dans l’histoire CGT au moins depuis les années de la scission de 1948.  Ce partage autour de 50/50 restera la marque de ce congrès dans les moments décisifs.  C’est dire l’importance du travail à accomplir pour redonner une confiance collective. Car si le congrès s’est terminé par un compromis positif (nous y reviendrons), l’avenir CGT reste à construire.

 

L’arbre Martinez ne doit pas cacher la forêt des problèmes

Une partie des membres du bureau confédéral nouvellement élu et des voix dites « oppositionnelles » (pro-FSM ou non) avait l’intention bien ancrée de faire payer au secrétaire général sortant sa gestion de la confédération. L’argument répété est que Philippe Martinez « ne rassemble pas la CGT », tout au contraire. Des responsables de la CEC sortante ont fait campagne depuis 2022 (par exemple Baptiste Talbot, ex-secrétaire général de la fédération services publics, qui a d’ailleurs démissionné de la CEC) contre un manque de démocratie (voir notre article sur ce thème ici : https://wp.me/p6Uf5o-4F0). Sur ce thème entre autres, des réunions informelles de directions de fédérations ont eu lieu depuis janvier 2023 (associant à la fois des dirigeant-es « pro-FSM » et d’autres qui ne s’en réclament pas) et ont ciblé le fonctionnement déficient de la prise des décisions, dessinant des propositions alternatives en matière de direction (émergence de la candidature de Céline Verzeletti, membre du Bureau confédéral sortant). Le constat est juste. Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale, en est bien consciente en expliquant dans son interview à France Inter le lundi 3 avril : « Je ne prendrai pas de décision seule ».  Au sortir de ce congrès, le message est clair.

Mais une fois battu le projet de Martinez, il peut être tentant pour certains d’effacer purement et simplement les élaborations qui ont néanmoins eu lieu sur les thèmes évoqués plus haut : travail, écologie, unité, féminisme….

Ainsi par une alchimie pas très explicite de la Commission chargée d’examiner les amendements au document d’orientation, ont été rayées des expressions ou des mots qui étaient certes des chiffons rouges pour l’opposition (le collectif « Plus jamais ça » par exemple), mais qu’il faudra bien aborder d’une façon ou d’une autre à l’avenir.

On peut d’ailleurs s’interroger sur la manière dont certains choix de priorité de la direction sortante ont été effectués depuis des mois, sans doute pour calmer le jeu. Était-ce une bonne idée de ne pas actualiser le projet écologique de la CGT dans le document d’orientation proposé depuis la fin 2022 et de maintenir dans le texte uniquement la référence à Plus jamais ça ? Or cette référence symbolique a fini par être doublement retirée : une première fois parce que la commission des résolutions l’a retirée du texte (en espérant éviter un clash ?) et une deuxième fois parce qu’un délégué cheminot a voulu en avoir le cœur net en faisant voter sa suppression. Ce qu’il a obtenu, à 10 voix près (le fameux rapport de force 50/50 évoqué plus haut…).  Le résultat est assez dramatique : non seulement Plus jamais ça est invalidé, mais la CGT n’a pas approfondi son projet écologique. Autant le document du 52ème congrès avait un contenu à ce sujet, autant le 53ème n’en a plus, hormis dix lignes de généralités, et alors que les interventions de délégué-es étaient bien plus nombreuses et nourries sur ce plan (voir l’article les paroles de délégué-es).

Ouvrir « la porte d’entrée » du travail

La nouvelle direction confédérale ne va donc pas échapper à redéfinir complètement une méthode de travail.  L’effort à fournir est gigantesque : il est certes important de savoir (par exemple) si la CGT approuve ou non la construction de six nouveaux EPR, imposée par Macron. Mais c’est en réalité toute l’approche de la politique industrielle (depuis un siècle ou plus), des types de produits et marchandises, des technologies (productivistes ou non), qui doit être discutée, dans l’automobile, dans l’aéronautique, dans la chimie, l’énergie, l’agriculture, etc. Pour aborder ces questions sensibles, il faut évidemment le savoir-faire des producteurs directs, mais aussi dialoguer avec les autres travailleurs et travailleuses et partager une vision du monde. Nous ne sommes absolument pas dans le « sociétal » au sens péjoratif que ce mot charrie, mais dans la démocratie au travail, dans l’échange entre ceux et celles qui produisent et ceux et celles qui utilisent. Les usagers ne sont pas que dans les services publics ! Producteurs et usagers font tous et toutes ensemble une société qui doit certes contester le capitalisme, mais bâtir un monde commun face à la menace climatique. Cela s’appelle l’interprofessionnel et l’inter-associatif. Voilà le défi pour une CGT et pour un syndicalisme qui se veut « révolutionnaire » (comme beaucoup l’ont dit).

Le congrès a aussi effacé la trace des références à la FSU et à Solidaires, dans le thème 3 du document, qui abordait l’unité et l’unification syndicale. Au risque de provoquer une inquiétude dans ces organisations et une tentation de repli symétrique. Certains secteurs du syndicalisme qui espéraient une vraie transformation de la CGT peuvent se dire : décidément la CGT se croit indépassable, elle se dit unitaire, mais autour d’elle. Elle se proclame « révolutionnaire », mais refuse la confrontation avec d’autres. Ainsi derrière la façade de la lutte des classes dont le monopole serait incarné par la seule CGT, c’est un repli conservateur qui pointe, où rien ne doit bouger : il y a huit confédérations, unions nationales interprofessionnelles et fédérations, près de 10% de syndiqué-es, mais tout devrait continuer comme avant et les « frontières » syndicales être gelées à jamais ! Mais est-ce possible ?

Georges-Seguy

Déjà au 40ème congrès de 1978….

Les statuts de la CGT, où figurent la nécessité d’une « unification » du syndicalisme, ne sont pas, ne doivent pas être des reliques.

En pleine préparation du 53ème congrès de la CGT, vient de sortir le livre de mémoire d’Alain Guinot, ancien secrétaire confédéral, au sujet de Georges Séguy et du 40ème congrès de la CGT en 1978 (Georges Séguy, le choix de l’audace, Manifeste éditions, 2022). Séguy proposait déjà un « Comité national d’unité d’action » et des campagnes communes de syndicalisation.  Il ne voulait pas non plus que la CGT dépende des querelles politiques de l’Union de la gauche. Mais à l’époque, Georges Marchais a donné dans le PCF le signal du refus de cette ligne CGT et une véritable « fraction » organisée s’est mise en place entre des structures de la CGT pour faire tomber le projet Séguy. Quel temps perdu 45 ans après ! Cela donne le vertige.

Certes, il n’y a plus aujourd’hui de canal direct entre PCF et CGT. Heureusement. Mais on peut quand même interpréter en partie ce 53ème congrès en y ajoutant une explication plus directement partisane, du même type qu’entre 1978 et 1981. Ainsi Laurent Brun a pu dire dans son interview à la Pravda (janvier 2021) : « ….je pense du point de vue du rôle du PCF qu’il devrait donner un prolongement politique à la lutte syndicale, former les cadres, parce que ce qu’on a aussi beaucoup perdu durant ces dernières années est une formation politique pour l’encadrement des forces sociales, c’est une première nécessité ». Cela tombe bien : une certaine évolution se fait jour dans le PCF en ce sens à sn récent congrès.  Dans cette optique, mieux vaudrait donc un duopole reconstitué CGT-PCF qu’une incertaine « recomposition » de la CGT avec des organisations syndicales (FSU et Solidaires), dont elle est pourtant proche dans les luttes depuis 1995.

Dans le refus d’un axe CGT-FSU-Solidaires, ou le rejet d’un travail permanent avec le champ associatif, s’exprime la nostalgie d’un monde perdu, où l’entre-soi entre cégétistes et communistes redevient l’alpha et l’oméga de l’avenir. Il semble bien y avoir dans cette constante de l’histoire, une crainte du pluralisme qui est pourtant la marque de la réflexion collective contemporaine.

Il faut bien sûr répondre au désir d’un horizon retrouvé à l’action syndicale. Autrement dit de « refaire du politique », selon la logique de la « double besogne » (Charte d’Amiens) remise à jour et adoptée au congrès. Comment ?

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Comment faire vivre une CGT pluraliste ?

Depuis la succession de Bernard Thibault, voire dès le moment où les secrétaires généraux (SG) CGT ont affiché leur distanciation avec un fonctionnement entre responsables communistes (années 1990-2000, post-URSS), la question cruciale posée à la CGT est d’inventer des procédures démocratiques indépendantes pour construire de nouvelles équipes. Cette « tradition » opaque qui veut que depuis 1945 (comme l’a encore rappelé dernièrement Philippe Martinez), c’est le SG sortant qui désigne le suivant (en l’occurrence la suivante), choix approuvé ou non à la Commission exécutive confédérale (CEC) puis au Comité confédéral national (CCN), lequel a le dernier mot, est devenue mortifère. La succession de Thibault a échoué, rejetée au CCN. Celle de Martinez a échoué également, selon un processus comparable. Il y a une maladie du « chef symbolique » qui perturbe certes toutes les organisations, mais dont la CGT ne parvient pas à se protéger ou se débarrasser. Elle est dangereuse, comme l’a montré ce congrès, et devrait être dépassée.

Sans doute vaudrait-il mieux que les procédures démocratiques soient anticipées longuement en amont. Mais cela présuppose une confiance collective. Ce qui revenait dans les conversations depuis l’été 2022, c’est que Marie Buisson, « ce n’est pas notre CGT ». Certains et certaines s’estiment implicitement propriétaires d’une histoire. C’est peut-être surtout vrai dans les fédérations, qui s’auto-reproduisent, bien davantage que les unions départementales interprofessionnelles (et à fortiori les UL).  La composition du Bureau confédéral proposée par Marie Buisson a été approuvé à la CEC (39 pour, 7 contre, 4 abstentions). Puis rejeté au CCN au vote par mandat : 227 pour, 236 contre). Mais rejetée surtout par les directions de fédérations, et moins par les Unions départementales.

Il est possible qu’après deux nuits de conflits interpersonnels et politiques lors de ce congrès, la CGT ait dans la douleur accouché d’une solution collective en la personne d’une autre femme et donc de Sophie Binet qui a l’expérience de la direction de l’UGICT CGT, mais qui, elle aussi, a eu à subir des ostracismes liés à son …histoire. Malgré cela, elle a réuni 64 voix pour au CCN à main levée, 39 contre, 11 abstentions. Aujourd’hui, elle exprime un équilibre qui n’avait pas été anticipé, parce que cela était impossible sans crise grave. Il a fallu aussi passer de 60 à 66 membres pour la CE confédérale et sans doute faudra-t-il élargir significativement le nombre des membres du bureau, lors d’un prochain CCN. En période de crise, il vaut mieux agréger qu’imposer.

Mais la condition nécessaire, pour conforter ce compromis, exige que la CGT accepte de chercher et trouver en son sein les propositions émancipatrices qui expriment le sens politique des luttes, sans forcément avoir été validées au préalable par la « famille » communiste (par ailleurs diversifiée).  L’expérience syndicale est hautement politique au sens fort du terme. La « double besogne » consiste à imaginer l’avenir de la transformation sociale avec les travailleurs et travailleuses, ce qui peut passer par un dialogue entre des traditions politiques au pluriel, sans emprise. Le mode d’emploi est à inventer. Il faudra du temps. La CGT en a-t-elle ?

Le 17 avril 2023.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 comments

  1. – USR CGT – En qualité de retraité, je ne porte pas un jugement sur le mandat et les propos tenus par le secrétaire national CGT sortant. De même ce qui a été exprimé par les délégué(e)s. Par contre, il me semble que les privé(e)s d’emploi, les précaires, les pensionné(e)s, les retraité(e)s, sont mal représenté(e)s et insuffisamment soutenu(e)s par la Confédération. J’espère que la nouvelle direction confédérale sera apte à modifier la trajectoire en ce qui concerne les catégories précitées – Marseille / Bouches du Rhône – 2023/04/17 –

    1. Je suis d’accord que la place des chômeurs pose problème depuis longtemps. Je me souviens des tensions au congrès de Strasbourg en 1999! Ainsi qu’à Montpellier en 2003.
      Le secrétaire national sortant a été vivement critiqué par la délégation de Marseille, mais cela tu dois le savoir. Amicalement.

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