Appel à reporter le référendum en Kanaky

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Plusieurs prises de position (associatives, syndicales, politiques) sont parues en France pour soutenir la prise de position des forces kanakes indépendantistes en faveur du report du 3ème référendum prévu en décembre 2021. Ci-dessous un appel collectif, la mobilisation du Mouvement des jeunes kanaks de France, et plus bas la position de la CGT ainsi que l’Union syndicale Solidaires.

2021 - 11 - 7 - Rassemblement MJKF Samedi 13 novembre Paris

 

 

Appel à reporter le référendum en Kanaky – Nouvelle-Calédonie

 

La Kanaky – Nouvelle-Calédonie est actuellement durement frappée par l’épidémie de    Covid 19. Les Kanak ainsi que les membres des communautés wallisienne et futunienne en sont les principales victimes. Pour ces populations, après les tensions liées à la gestion de la crise sanitaire, ce temps est celui du deuil. Au sortir du confinement s’ouvre en effet une indispensable et longue période de coutumes de deuil.

Ces conditions ne permettent pas une campagne équitable pour la consultation référendaire dont la fonction est de décider démocratiquement de l’avenir du pays.

Le FLNKS et l’ensemble des organisations indépendantistes considèrent que cette consultation référendaire ne peut donc se tenir à la date décidée unilatéralement par le gouvernement français en mai dernier, à savoir le 12 décembre 2021.

Le maintien de cette date, sous la seule raison de conclure le processus avant la présidentielle, ne peut que compromettre les efforts entrepris de longue date pour assurer un processus de décolonisation qui doit être démocratiquement exemplaire et pacifique.
Aller contre la volonté de reporter la consultation exprimée par les indépendantistes, lesquels refusent d’y participer si elle est maintenue à cette date, ne pourrait conduire qu’à une grave, injustice à l’égard du peuple kanak et à des risques sérieux pour la Kanaky- Nouvelle-Calédonie.
Nous affirmons notre entière solidarité avec le peuple kanak et les communautés océaniennes.

Nous demandons au gouvernement français de répondre positivement à la légitime exigence du report de la consultation.

Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak (AISDPK); Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA); Association des communistes unitaires (ACU); CEDETIM; CNT, secrétariat international; Collectif ni guerre ni état de guerre; Collectif Solidarité Kanaky; CUT – Galice; ENSEMBLE !; FSU; Génération.s; Gauche démocratique et sociale (GDS); LAB – Pays Basque; Nouvelle Donne; NPA; Parti communiste des ouvriers de France (PCOF); Place publique; Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS); Régions et Peuples Solidaires ; SURVIE; Syndicat des travailleurs corses (STC); Union pacifiste; Union syndicale Solidaires

 

 

  • Prise de position CGT :

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Laisser la Kanaky choisir librement et démocratiquement son avenir !

En Kanaky (Nouvelle-Calédonie), un processus de décolonisation a été entamé depuis 1988 avec les accords Matignon-Oudinot, processus qui s’est poursuivi 10 ans plus tard avec les accords de Nouméa.

Le premier texte des accords de Matignon-Oudinot portait comme titre « La condition d’une paix durable, l’État impartial au service de tous » et dans le texte des accords de Nouméa, la France reconnaissait « les ombres de la période coloniale ». On connaît le poids tragique de ces « ombres coloniales » : la dépossession des terres, les déplacements de population, la destruction de l’organisation sociale kanak, la négation autant que le pillage du patrimoine artistique kanak, les limitations des libertés publiques, s et l’atteinte à la dignité du peuple kanak.

Pour aller au bout du cycle prévu par les accords, la France s’est engagée à organiser 3 référendums d’autodétermination, le troisième devant se dérouler au plus tard avant octobre 2022. Le dernier de ces référendums a finalement été programmé beaucoup plus tôt, pour le 12 décembre 2021, avant que la Kanaky ne soit touchée depuis le mois de septembre 2021 par la pandémie de COVID-19 avec une rare intensité. Comme partout la pandémie touche plus particulièrement les plus fragiles, les plus précaires, ceux qui vivent souvent dans des logements sans confort et dans des lieux où la France n’a pas jugé nécessaire et utile d’installer des équipements de santé en quantité suffisante.

Ainsi c’est en plein confinement strict, alors que toute campagne électorale réellement démocratique est impossible, que l’on s’approche de ce scrutin déterminant pour l’avenir de la Kanaky. Les conditions sanitaires et sécuritaires entravent indubitablement le caractère démocratique de la campagne et du vote.

Le gouvernement avec le soutien des partis loyalistes, surtout implantés dans la population originaire de Métropole entendent maintenir coûte que coûte la date de ce référendum pourtant dénoncé unanimement par l’ensemble des forces Kanaks, politiques ou syndicales.

La CGT fait sienne la revendication des forces kanaks et indépendantistes demandant le report du référendum au second semestre 2022 en dehors des échéances électorales françaises. Maintenir le scrutin est une décision irresponsable et risquée car elle est de nature à déchainer une colère qui pourrait de nouveau plonger l’archipel dans une spirale de violences.

 

Montreuil, le 9 novembre 2021

  • Prise de position de l’Union syndicale Solidaires :

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KANAKY – Pour le droit à l’autodétermination et le respect du peuple Kanak, il faut repousser le referendum !

Dans un mois, le 12 décembre 2021, est prévu le troisième referendum concernant l’avenir de la Kanaky/Nouvelle Calédonie. Il s’agit du processus de décolonisation défini par les Accords de Nouméa de 1998, faisant suite aux Accords de Matignon de 1988. C’est le gouvernement français qui a fixé cette date, en accord avec les partisans de la Kanaky française. Il l’a fait sans prendre en compte l’avis des mouvements indépendantistes Kanak – coutumiers, associatifs, syndicaux et politiques – qui, tous, proposaient que ce soit au second semestre 2022, après les élections présidentielles et législatives françaises.
Bien que la date ait été imposée par l’État français et les mouvements colonialistes, tous les mouvements indépendantistes avaient décidé de participer au referendum et de mener unitairement la campagne pour le Oui à l’indépendance.

La situation sanitaire ne permet plus d’organiser ce referendum en décembre 2021

Depuis le 9 septembre, on compte 267 morts du COVD-19 en Kanaky. En rapport à la population locale, c’est l’équivalent de plusieurs dizaines de milliers de morts en France. Marque de la situation coloniale et de ses conséquences dramatiques, 75% des décès touchent les communautés kanak et océanienne, c’est-à-dire bien plus que ce que représentent ces communautés dans cette colonie de peuplement. Les cérémonies et rituels liés au deuil n’ont pu se tenir, compte tenu de la situation sanitaire. Au mieux, elles vont se tenir dans les prochaines semaines. Par ailleurs, la pandémie demeure, avec son cortège d’hospitalisations et de mort-es. Dans ces conditions, comment organiser une campagne électorale, des débats, des meetings, etc. ?

Quelle urgence ?

Le gouvernement français et les partisans de la Kanaky française poussent à faire au plus vite. Venant de forces initialement opposées à tout débat sur la décolonisation, l’auto-détermination et l’indépendance, c’est totalement démagogique. Lors de la dernière réunion du Comité des signataires (de l’accord de Nouméa), c’est le Premier ministre français de l’époque, Édouard Philippe, qui avait proposé que ce troisième referendum se tienne en septembre 2022. L’avenir de la Kanaky ne doit pas être pris en otage par les échéances électorales françaises. C’est ce qui avait été fait en 1988 : en pleine campagne présidentielle cela s’était terminé par le massacre de la grotte d’Ouvéa.
Cela fait 160 ans que le peuple Kanak attend ce moment, qui n’existera que grâce aux grandes luttes qu’il a menées et qui ont été férocement réprimées ; Les mouvements colonialistes peuvent attendre, on n’en est pas à quelques mois de plus !

Le referendum doit être reporté !

Toutes les organisations membres du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), les autres partis politiques indépendantistes, l’Union syndicale des travailleurs Kanak et des exploités (USTKE), des associations, et des dizaines de communes appellent à ne pas organiser ce referendum en décembre 2021, à le reporter au second semestre 2022 et à ne pas y participer s’il est maintenu à la date choisie par l’État français et les mouvements colonialistes .

L’Union syndicale Solidaires, membre du Collectif Solidarité Kanaky, est depuis toujours aux côtés de celles et ceux qui revendiquent le droit à l’autodétermination des peuples et luttent contre le colonialisme. Nous soutenons les demandes des organisations du peuple Kanak.

 

 

 

 

 

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