CGT ville de Paris : une crise sans précédent

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Nous appelons à lire cet article de Médiapart retraçant l’historique de la crise dans la CGT ville de Paris (voir l’alerte déjà publiée ici : https://wp.me/p6Uf5o-34p). Rappel : près de 500 militant-es syndicaux sont démis de leurs mandatements syndicaux par la Fédération des services publics, première fédération de la CGT. Du jamais vu dans la CGT depuis des années. Le tout sur fond de divergences sur le fonctionnement (certes), mais surtout sur le refus de prendre sérieusement en compte des accusations de violences sexistes et sexuelles.

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« La CGT de la Ville de Paris implose après une affaire de violences sexistes« 

PAR MATHILDE GOANEC

ARTICLE PUBLIÉ LE DIMANCHE 9 FÉVRIER 2020

 

Près de 500 militants ont été privés de leurs droits syndicaux par la puissante fédération CGT des services publics, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Ils dénoncent une « chasse aux sorcières ».

La nouvelle a sonné comme un coup de tonnerre dans le paysage syndical parisien. 498 militants CGT, agents de la Ville de Paris, se sont vu priver de leurs

« libertés syndicales », ces heures de délégation prises sur le temps de travail qui permettent d’informer, d’assister leurs collègues ou de faire vivre les sections.

Cette décision brutale, en plein conflit social sur les retraites, n’émane pas de leur employeur, à savoir    la Mairie de Paris, mais de leur propre organisation syndicale, la CGT. Elle apparaît, à nombre d’adhérents et de responsables, comme l’énième soubresaut d’une affaire de violences sexistes et sexuelles non liquidée, que nous avons racontée longuement ici.

Les syndiqués sont, selon leur place dans l’organisation, concernés à des degrés divers, dépossédés de quelques heures à plusieurs jours par mois. Les permanents, déchargés à 100 %, vont eux aussi devoir réintégrer leur poste, même si la Ville de Paris ne sera vraisemblablement pas en mesure de retrouver une place à chacun dans un délai si court. Sur le plan syndical, « concrètement, cela veut dire qu’il y a des secteurs entiers à la ville de Paris où il n’y aura plus personne sur le terrain ! », s’alarme Julien

Zambelli, secrétaire général du syndicat CGT des personnels administratifs, de la culture et de service, concerné par la mesure de rétorsion.

La CGT est la première organisation syndicale parmi les 51 000 agents publics parisiens. Elle compte environ 5 000 adhérents, sous l’autorité de la puissante fédération des services publics, première fédération de la CGT avec 80 000 adhérents revendiqués au niveau national.

Quelle mouche a donc piqué la fédération pour se mettre dans une telle situation ?

Pour comprendre, il faut imaginer le bateau CGT à Paris. Quatorze syndicats à bord, représentants des professionnels aussi divers que les puéricultrices, les éboueurs, les bibliothécaires ou les égoutiers… Pour parler d’une même voix, une union syndicale les rassemblait, jusqu’en 2017. Cette année-là, à la suite d’un congrès houleux, durant lequel la proposition de créer un syndicat unifié a fait flop, une partie des syndicats quitte le navire pour créer une coordination. Face à l’employeur, ce sont donc deux CGT qui s’expriment désormais, parfois en désaccord entre elles.

« Nous pensions que cela s’apaiserait, ça ne s’est pas apaisé, constate Michel Causseville  en  charge du dossier à la fédération des services publics. Nous avons donc mis en place un comité de suivi et un pilotage, qui a abouti à la décision de provoquer en juin dernier une conférence, afin d’acter la création d’un nouveau comité, pour rassembler tout le monde. Les syndicats restés dans l’union syndicale n’ont pas voulu y participer. »

Ces  derniers  avaient  alors,  dans  un  courrier,  jugé « scandaleuses » les conditions d’organisation de cette conférence. Fin janvier 2020, la réponse est arrivée, par un courrier adressé aux 498 militants de ces syndicats, annonçant que leurs droits seraient donc suspendus jusqu’à nouvel ordre.

[…]

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