Coordination nationale du 23 février

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Comme signalé (ici : https://wp.me/p6Uf5o-369) une Coordination nationale des assemblées interprofessionnelles de grévistes, soutenue par plusieurs syndicats, s’est tenue dimanche 23 février à Paris et a débouché sur l’appel ci-dessous. Plus bas : quelques réflexions pour le débat 

 

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APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DES GRÉVISTES 
23 fevrier 2020
( À Faire Circuler)
Les deux mois de grève reconductible à la RATP et la SNCF et de bien d’autres secteurs ont ouvert une brèche vers un mouvement très large qui a affaibli le gouvernement et qui a montré qu’il était possible d’infliger une défaite à Macron sur la question des retraites et bien au-delà.
   Même si Macron n’a pas retiré la loi sur les retraites, le mouvement social historique qui a commencé le 5 décembre n’a pas dit son dernier mot.
   Il est temps de se doter d’un PLAN de BATAILLE dont l’objectif soit la VICTOIRE contre la loi et contre toute la politique néo-libérale de Macron : en ligne de mire de ce plan de bataille, PRÉPARER les conditions d’une GRÈVE GÉNÉRALE indispensable pour faire plier Macron et la classe dirigeante !
     ✊Le 31 MARS Nous serons présent.e.s pour l’appel à la GRÈVE INTERPROFESSIONNELLE de l’intersyndicale.
   Néanmoins, des grèves ponctuelles et de plus en plus espacées dans le temps ne permettront pas de gagner. Ne laissons pas refroidir les braises. En effet, des foyers de résistance et de grève sont toujours vivaces, la colère et la détermination sont persistantes chez des millions de jeunes et de salariés, ils constituent des points d’appui pour maintenir le fil rouge.
    ✊Le 5 MARS sera d’ores et déjà le début d’un mouvement de GRÈVE chez les personnels de l’Education Supérieure Recherche et les ÉTUDIANT.e.s, mais également chez les personnels de L’ÉDUCATION et du côté des LYCÉENNES et des LYCÉENS.
    Proposons dans toutes nos AG, secteurs, syndicats et autres organisations de faire du 5 MARS une journée de GRÈVE INTERPROFESSIONNELLE.
   Les 5 et 6 mars, nous manifesterons et nous nous rassemblerons en soutien à nos collègues de la RATP et en soutien à toutes et tous les manifestant.e.s, grévistes, lycéen.nes, Gilets Jaunes réprimés.
    ✊Le 8 MARS la JOURNÉE INTERNATIONALE des DROITS des Les femmes du sport doit constituer une échéance de l’ensemble du mouvement.
    ✊14 MARS : la MANIFESTATION à l’initiative des Gilets Jaunes, des mouvements écologistes et anti-repression doit devenir une manifestation de TOUT LE MOUVEMENT SOCIAL. Nous proposons la mise en place d’un CORTÈGE INTERPRO dans cette manifestation pour faire passer un message clair : pour cesser de subir, faisons grève et descendons toutes et tous ensemble dans la rue au même moment !
✊du 16 au 22 MARS la « SEMAINE NOIRE » de grève et d’action qui est dans bien des têtes et dans bien des appels d’AG, elle commencera au lendemain du week-end du 14 MARS.
     SI jamais le gouvernement utilise L’ARTICLE 49-3 pour passer en force sur la loi, nous appelons à MANIFESTER le JOUR MÊME PARTOUT DANS le PAYS.
   》Nous mettons également en débat la PERSPECTIVE de la MANIF NATIONALE CENTRALE à PARIS, une arme qui n’a pas encore été utilisée depuis le début de ce mouvement et qui pourrait avoir un fort impact si elle s’insère dans un plan de bataille vers la victoire.
    》 Nous soulignons l’importance déterminante de la CONSTRUCTION de CAISSES de GRÈVES y compris EN AMONT de la grève reconductible, à l’instar de la caisse de grève interpro Info Com CGT/SUD Poste 92/CGT Goodyear.
  》 Nous appelons toutes les AG interpro, de secteurs, comités de lutte et de grève, à POURSUIVRE le TRAVAIL de COORDINATION à l’échelon local, départemental et régionale.
☸PROCHAINE COORDINATION NATIONALE des grévistes/rencontre nationale des secteurs LE 7 MARS à PARIS, 190 bis avenue de Clichy Paris.
AG, comités, syndicats ayant participé :
Coordination nationale Éducation
AG Education Ile de France
Education Est francilien
AG Education centre Var
Education 72
Éducation Melle (Poitiers)
AG de lutte Rouen
Fac Le Mans
Fac Nanterre
Fac Paris 7
Coordination nationale des Facs et labos en lutte
Opéra de Paris
Comité interpro Villejuif
AG 77 nord
AG interpro 92
AG interpro 91
AG Romainville/Le Pré Saint Gervais/Les Lilas
AG interpro 57
AG interpro Grenoble
AG Aubervilliers
AG Travail social Île de France
Coordination des collectifs interprofessionnels de Gironde (19 collectifs)
Coordination RATP/SNCF
Coordination Action Centre
Sud Poste 92
Bibliothèques en lutte
Stylos rouges
Solidaires 91
AG Ville de Paris
IGN
CGT RATP Bus
AG interpro Saint-Denis
Comité de grèves et luttes Fontenay sous Bois
CGT Énergie Paris
CGT Raffinerie Grandpuits 77
Union interpro Justice Santé
AG Argenteuil-Bezons
Sud Poste 13
Éducation nationale Melle (79)
Gilets jaunes 77
Intersyndicale de lutte 33
Arguments pour la lutte sociale
Vote sur l’appel :
77 pour
0 contre
0 Abst
1 NPPV

La nécessité d’un débat

Cette coordination de secteurs en lutte et de syndicats (issus de la CGT, de Solidaires) a réuni environ 200 personnes dimanche 23 février, dont certaines par téléphone (Lyon, Pau…). Cette coordination exprime un besoin de débat sur les suites du mouvement engagé le 5 décembre, débat que l’intersyndicale nationale (et ses structures locales) ne permet pas de mener suffisamment. Il n’y a pas de lieu pour cela. Or cet échange est nécessaire pour la démocratie de la lutte.  Il traverse les syndicats et les assemblées de grévistes : où en est le rapport des forces ? comment gagner ? Des assemblées interprofessionnelles pourraient être encouragées par l’intersyndicale nationale ou les organisations qui la composent. Le syndicalisme dans son ensemble s’en trouverait renforcé en montrant sa disponibilité démocratique.

Un mécontentement s’est exprimé à la réunion du 23 février sur la date lointaine de la prochaine journée de grève proposée par l’intersyndicale nationale : le 31 mars. Beaucoup y voient une volonté d’étirer le mouvement ou même un refus d’organiser une vraie grève générale reconductible. Mais des secteurs très mobilisés en décembre et janvier ont aussi exprimé des difficultés à prolonger la grève, même si tout le monde est d’accord pour décrire un bouillonnement d’actions, et donc des relais possibles. Notamment par exemple à partir du 5 mars prochain dans l’enseignement supérieur, la recherche, voir au-delà dans l’Education nationale.

Il ne suffit donc pas de répéter fortement la nécessité de la grève générale pour que celle-ci se propage. Les difficultés du secteur privé n’ont pas été abordées à cette réunion. Une des caractéristiques du mouvement actuel (et cette remarque peut être faite dès le mouvement « travail » de 2016) est certainement qu’il n’est pas fait d’un seul bloc, avec une seule séquence, comme en décembre 1995. Il combine moments de grève, moments d’affrontements politiques, afin de provoquer une crise du pouvoir. Il y a ce qui se passe à l’Assemblée nationale, mais pas seulement : la mise en avant de contre-projet (« contre conférence de financement ») peut devenir une alternative au pouvoir Macron-Philippe. Cette alternative peut faire apparaitre la nécessité d’un référendum, par exemple (la démocratie contre le verticalisme du pouvoir), et pourquoi pas alors une grande manifestation pour le porter…

Une coordination de secteurs de luttes peut avoir une efficacité si elle renforce l’unité de tout le mouvement dans sa diversité et ses complémentarités.

Jean-Claude Mamet. 24 février.

 

 

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