Deux congrès syndicaux : fédération des services publics CGT et FILPAC (industries du livre, papier et communication) CGT

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Pendant la semaine du 23 novembre au 27 novembre 2015, deux congrès syndicaux CGT se sont tenus. Nous publions le rapport introductif au congrès de la Fédération des services publics CGT, prononcé par son secrétaire général Baptiste Talbot. Puis le rapport introductif du congrès de la FILPAC CGT, fait par Marc Peyrade, secrétaire général.  Merci à tous les deux.

  • 11ème congrès de la Fédération CGT des Services publics
    Poitiers, 23 novembre 2015
    Rapport introductif au débat général
    Baptiste Talbot

Cliquez pour lire l’intégralité : Rapport introductif

 

fete humanite 2014 - vendredi 21 septembre - Forum social, les enjeux de la metropole, du grand Paris et dela reforme territoriale.Baptiste Talbot - Julien Jaulin

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Extraits :
« La lutte des classes, ça s’apprend ».
Mes cher-e-s camarades,
Cette belle formule a été choisie par Henri Krasucki pour intituler un article paru dans la Vie ouvrière en 1969.
Elle me semble constituer une bonne entame pour ce rapport introductif à nos travaux.
« La lutte des classes, ça s’apprend », donc.
Beaucoup de choses sont ainsi dites en quelques mots, des mots qui nous parlent encore près d’un demi-siècle plus tard.
Une belle formule qui vient utilement résumer ce pour quoi nous sommes la CGT.
Si le sentiment d’être exploité, celui d’appartenance au camp des opprimés peuvent se manifester de manière assez immédiate, il en va tout autrement quand il s’agit d’agir efficacement et pour cela de s’organiser.
C’est le rôle fondamental de notre organisation : à partir d’une analyse de classe de la société capitaliste, permettre aux travailleurs de s’organiser pour combattre l’exploitation, défendre leurs intérêts immédiats et agir pour transformer la société.
Notre syndicalisme CGT aurait tout à gagner à ce que ces éléments soient remis au centre de nos réflexions et pratiques syndicales.
Ces fondamentaux étant rappelés, je peux vous souhaiter de bons travaux et saluer chaleureusement, en notre nom à tous, celles et ceux qui ont contribué à l’organisation de ce congrès : nos camarades du syndicat des Territoriaux de Poitiers, de la CSD et de l’UD de la Vienne, de la CFR Poitou-Charentes, l’équipe technique de la Fédération et les camarades de la direction fédérale. Ils méritent nos applaudissements.

[…]

« Il est de coutume de souligner qu’un congrès d’une organisation de la CGT s’ouvre dans un contexte lourd d’enjeux complexes et contradictoires. C’est effectivement toujours le cas mais je crois pouvoir dire que c’est davantage le cas aujourd’hui. Ecrivant ces mots avant la tragédie du 13 novembre, je n’imaginais pas à quel point ils feraient écho à la douloureuse actualité que nous vivons.
La situation internationale s’est fortement dégradée depuis notre dernier congrès. Fruits du grand désordre capitaliste, les tensions s’aiguisent et les conflits se développent. Les principales victimes en sont les populations, frappées dans leur chair, soumises à l’oppression, poussées à l’exode. Comme elle l’a fait tout au long de son histoire, la CGT est aux côtés de ceux qui souffrent, de ceux qui luttent.
Nous sommes aux côtés des Palestiniens et des Kurdes qui combattent pour leur indépendance. Nous sommes aux côtés des militants syndicaux qui partout dans le monde luttent pour la justice sociale, et qui pour certains mènent le combat syndical au prix de leur liberté voire de leur vie. Nous sommes aux côtés des travailleurs et des peuples d’Europe qui se battent contre les politiques d’austérité, pour la démocratie et les droits sociaux, notamment en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne, en Belgique. Nous sommes aux côtés des réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression, la misère. Pour la CGT, la seule frontière qui compte, c’est la frontière de classe, celle qui nous sépare de nos exploiteurs.  »

[…]

« Alors que le FN semble en situation de l’emporter dans plusieurs conseils régionaux, nous devons faire connaître à nos collègues territoriaux appelés aux urnes les déclarations de Marine Le Pen selon laquelle « il faut limiter la fonction publique territoriale parce qu’il ne m’apparaît pas qu’elle serve à la population ». Nous devons leur dire qu’en 2013 la même Marine Le Pen s’est opposée à la suppression du jour de carence dans la Fonction publique, que Marion Maréchal Le Pen reprend le principe sarkozyste du non remplacement de fonctionnaires partant en retraite dans son programme pour les régionales. Nous devons mener le débat pour démontrer l’imposture sociale frontiste.
Il nous faut aussi assumer sans complexe la part de l’étranger dans la construction de notre pays et de son modèle social, l’apport quotidien des travailleurs immigrés pour l’économie et la protection sociale. Beaucoup d’entre nous portent des noms venus d’ailleurs, c’est une richesse. Nous en sommes fiers et nous le revendiquons face aux partisans de la division des travailleurs, du repli nationaliste, d’une France renfermée et moisie ! »

 

[…]

La CGT a décidé de mener l’offensive sur la question des 32 heures sans perte de salaire. Alors que le discours dominant remet en cause les 35 heures, qui sont effectivement attaquées dans un nombre croissant de nos collectivités, la campagne de la CGT est plus que bienvenue. Conservons à l’esprit que la réduction du temps de travail, la conquête du droit à un temps libéré pour la vie personnelle, est un combat séculaire du mouvement ouvrier. La durée du temps de travail est un indicateur du degré de progrès d’une société.
L’instauration des 32 heures serait aussi juste socialement que bénéfique économiquement. Elle permettrait plus de justice en donnant du travail aux privés d’emploi et en améliorant le quotidien des nombreux salariés en souffrance. Instaurer les 32 heures serait un bénéfice économique et social en relançant la consommation, en alimentant les régimes de retraite et les caisses de la Sécurité sociale. Les 32 heures, ce serait aussi davantage d’emplois publics et donc de moyens consacrés à la satisfaction des besoins croissants de la population.
Porter le débat sur les 32 heures, c’est aussi remettre en avant la qualité de vie au travail, l’équilibre vie professionnelle/vie privée. C’est une porte d’entrée supplémentaire pour la campagne sur le droit à la déconnexion initiée par l’UGICT et relayée par notre UFICT. Enfin gagner les 32h sans perte de salaire nous permettrait de reprendre une partie de ce qui nous a été volé avec les politiques d’austérité salariale. Nous ne devons pas hésiter à être audacieux sur ce sujet. Pour gagner, nous devons donner envie de gagner. Quel meilleure moyen pour cela que de mettre en avant des propositions ambitieuses et qui correspondent tant aux attentes des privés d’emploi qu’à celles des salariés.

 

  • Congrès de la FILPAC , Montreuil,  23 novembre, rapport introductif Marc Peyrade

Cliquez pour l’intégralité : rapport version fin 2

 

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Extraits :

« Mes camarades, le cours des choses emprunte de telles voies, pratique de telles bifurcations brusques et inopinées que notre congrès, déjà environné d’un lourd climat d’offensive patronale, subit de plein fouet, en ce moment même, les événements de guerre au cœur de nos villes.
1. En effet, les leçons de Charlie n’ont pas été tirées. Nous n’avons pas encore séché nos larmes pour nos frères de Charlie que, déjà, à nos morts et nos blessés de janvier s’ajoutent nos morts et nos blessés de novembre.
Avec quelle violence et à quelle échelle… Les rodomontades guerrières d’aujourd’hui masquent l’incompétence ou la manipulation. Ou bien les deux. Ces deux catastrophes nous rappellent que, dans la guerre, la seule victime c’est la population, c’est le peuple. Ce sont les nôtres, encore et toujours. Ça suffit, notre congrès adresse une immense protestation à tous les va-t-en guerre : nous, le peuple, sommes les seuls à ne jamais avoir aucun intérêt à faire la guerre. Jamais. »

[…]

« Dès lors, la solidarité entre travailleurs devient la première des expressions du refus d’être rabaissés à l’état de marchandise. Il ne s’agit pas pour nous d’une vague notion morale qui justifierait un discours culpabilisateur. A l’inverse, nous devons porter la solidarité comme le premier élément de la résistance à l’entreprise de déshumanisation opérée par le système capitaliste.

L’affaire est de la plus haute importance, car notre conception de la solidarité est mise en danger par une prétendue solidarité nationale, une solidarité de la race. Chaque minute qui passe sans expression concrète et organisée de la solidarité à l’égard des immigrés, quelles que soient les raisons de leur arrivée, renforce la solidarité de barbelés et de camps « hot spot » de rétention et de sélection, ce que pratiquent les membres de l’Union européenne à l’égard de l’étranger. Les fermetures de frontières, l’expulsion manu militari des réfugiés hors de l’espace national et européen, la danse des matraques policières à Calais ou à la frontière du dictateur hongrois Orban, comme le coulage des barques surchargées au large de Lampedusa, de l’île grecque de Lesbos et de Gibraltar avalisent la racisme du FN dans sa guerre contre l’étranger. »

[…]

« Le premier devoir de notre congrès est d’affirmer tant par des orientations pratiques que par un positionnement général notre identité de syndicalisme de transformation sociale.
Nous dénonçons toute menée visant à intégrer le syndicalisme dans une pratique permanente de concertations, de prétendues négociations comme une attaque contre notre propre existence et l’existence même de la Cgt. Nous devons défendre la Cgt attaquée de toute part qu’elle est pour qu’elle renonce à son identité constitutive.
Pour ça, il est de notre devoir à la Filpac Cgt de contribuer à rassembler toutes et tous ceux qui pensent et agissent en terme d’alternative au capitalisme. Telle est la démarche entreprise tant avec d’autres fédérations syndicales de la Cgt, d’autres organisations syndicales hors Cgt, et avec des organismes de réflexion comme l’Observatoire des mouvements de la société, OMOS, avec lequel nous organisons un débat mercredi à 18 h 30.

C’est que nous voulons être prêts à la fois pour transmettre les réflexions communes aux délégués et militants de la Fédération, prêts à participer à l’élaboration aujourd’hui éparse et dispersée, prêts, osons l’affirmer à nous comporter selon notre fonction syndicale dans les mouvements sociaux qui viennent.

Il ne s’agit surtout pas d’exhumer et de réciter un bréviaire ancien des deux siècles passés. En revanche, tirant les expériences de l’histoire, nous pouvons écrire notre propre itinéraire. Non nous n’avons pas tout essayé. Nous n’avons pas épuisé toutes nos capacités d’intervention et d’entrainement pour sortir de l’ornière du capitalisme. »

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