Georges Séguy et Bernard Thibault appellent au 12 avril

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Alors que le débat se poursuit dans le syndicalisme sur l’appel au 12 avril, deux anciens secrétaires généraux de la CGT ont signé l’appel. Il parait opportun dans ce cadre de remettre à la mémoire des extraits du livre témoignage de Georges Séguy (Résister), paru en 2008 après la victoire de Sarkozy. Georges Séguy critique la division des forces de la gauche anti-libérale de 2007, qui conduit à l’échec de 2007. Il revient à cette occasion sur la question des rapports partis/syndicats, sur son vécu et son observation des rapports PCF et CGT,  et il plaide pour une nouvelle forme de « rassemblement populaire« . Nous publions dans la foulée l’appel de l’Union régionale CGT Ile de France au 12 avril.

  •  Extraits du livre de Georges Séguy : Résister (éditions l’Archipel-Paris-2008).

« Par mon expérience syndicale, j’ai beaucoup appris en matière politique, économique et culturelle. J’ai certes contribué à assoir l’autorité du PCF, en participant à l’analyse, à l’élaboration et la direction des initiatives du parti. Par ailleurs, je n’ai jamais été témoin d’une quelconque intervention visant à proposer ou contester telle ou telle candidature aux instances dirigeantes de la confédération ou des fédérations nationales. En revanche, je reconnais que le courant communiste, devenu majoritaire dans les unions départementales après la Libération, s’est longtemps évertué à détenir la fonction de secrétaire général.
Plus largement, nous pouvons rétrospectivement condamner cette propension du politique à influencer le syndicalisme dans un sens ou dans l’autre. […]
Tout cela n’empêche en rien la diversité des orientations syndicales, qui se sont organisées en fonction de l’histoire économique et sociale de chaque pays. De nos jours se pose plutôt la question de savoir comment concevoir les rapports entre partis et syndicats. Les premiers ne s’interdisent pas d’avoir leur opinion sur le rôle des seconds et, de façon réciproque, ces derniers ont leur propre jugement sur les programmes politiques. De ce point de vue, la décision de ne pas élire un dirigeant de la CGT à la direction du PCF a eu le mérite de conforter la responsabilité des uns et des autres, de promouvoir leur liberté de pensée et d’expression, d’entretenir des rapports loyaux.[…]
Peut-on dire qu’à cet égard une page est tournée ? Je le crois, ou plutôt je l’espère.
La division de ces formations [NDLR : syndicats et partis] ne pouvait que conduire à l’échec et au déclin de la gauche. Du coup la perspective d’une alternative démocratique et de progrès social s’est éloignée. Le mouvement social pâtit inévitablement de la défaite du peuple de gauche lors de la dernière élection présidentielle de 2007. En faisant échouer le projet de candidature commune de l’entente anti-libérale, les rivalités n’ont pas seulement fait exploser les perspectives d’un rassemblement qui portait en son sein l’espoir d’une nouvelle gauche et d’une dynamique unitaire. Elles ont de surcroît apporté de l’eau au moulin de ceux qui estiment que, désormais, l’élection présidentielle est le scrutin primordial de la Vème République.[…]
Il n’appartient certes pas aux syndicats d’outrepasser leurs prérogatives en prodiguant des conseils aux partis et en se prononçant pour tel ou tel candidat. Mais une chose est sûre : le rassemblement populaire, déterminant pour créer un rapport de force favorable à la gauche, ne pourra se faire qu’autour d’un projet de société qui puisse bénéficier du soutien du mouvement syndical. »

 

  •  Appel de l’Union régionale CGT Ile de France : cliquez ici pour le document original : tract_12_avril URIF-1

En Île-de-France, les choix patronaux de financiarisation de l’économie au détriment du travail ont des conséquences directes sur les millions de salariés franciliens. Sur les douze derniers mois, l’emploi dans notre région, est de nouveau reparti à la baisse. Des centaines de milliers d’emplois industriels disparaissent et dans le même temps l’embauche des salariés est de plus en plus précaire : 73% des embauches dans les entreprises franciliennes sont des CDD de moins d’un mois. Ce sont ces choix politique qui alimentent la crise !

Nous subissons un pilonnage médiatique sur le « coût du travail » mais le « coût du capital » pèse lourdement sur l’économie. Le crédit impôt recherche de Sarkozy est toujours versé aux entreprises : c’est 10 milliards par an, il s’additionne aux 20 milliards du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi. Maintenant, cerise sur le gâteau, c’est le Pacte de responsabilité, qui offre un cadeau supplémentaire au patronat de 33 milliards de cotisations sociales… Les 22 mois de pouvoir Hollande ont poursuivi les mêmes choix politiques et les mêmes logiques tournant le dos au progrès social. C’est la poursuite de la casse industrielle, le démantèlement du droit du travail, ce sont des services publics étranglés financièrement…Et pour les salariés des grilles salariales à la traine, des minima salariaux en dessous du SMIC dans une majorité de branches, une égalité salariale femme/homme qui reste un slogan… et le 1er avril les retraités n’ont pas eu de revalorisation de leurs pensions.

Dans ce climat, comme le démontrent les résultats des municipales, la droite la plus réactionnaire et l’extrême droite raciste et xénophobe se nourrissent de la désespérance sociale.
C’est pour toutes ces raisons que l’URIF CGT se positionne à l’offensive et a appelé les salariés à se mobiliser le 6 février et le 18 mars, c’est pour toutes ces raisons que l’URIF CGT sera présente à Bruxelles à l’appel de la CES contre les plans d’austérité imposés aux peuples européens. C’est dans une volonté de rassembler les salariés, retraités, jeunes et privés d’emploi pour construire et développer le rapport de force indispensable pour en finir avec l’austérité et exiger un autre partage des richesses et à modifier les logiques capitalistes qui nous ont plongés dans cette crise !

C’est pour toutes ces raisons qu’il y a urgence à construire les convergences entre le syndicalisme et toutes les forces progressistes et à s’engager ensemble dans l’appel à manifester le 12 avril…
Dans le contexte actuel qui voit l’extrême droite et la droite réactionnaire progresser, il y a besoin d’un fort mouvement convergent. Syndicalisme et politique ont chacun leur rôle dans la société, et personne ne songe à entamer l’indépendance de l’un ou de l’autre. Mais ils agissent sur le même « champ de bataille » social ! La situation est préoccupante et demande une réponse adéquate : Tous ensemble manifestons le 12 Avril 2014 – 14h00 République – Nation

Tous ensemble contre l’austérité !
PARIS•12 AVRIL•14H•RÉPUBLIQUE-NATION

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