Informations du Réseau syndical international de solidarité et de luttes

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Share on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Voici des informations de luttes parues sur le site du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, dans lequel participe l’Union syndicale Solidaires. Des luttes au Soudan, en Birmanie, et ci-après des nouvelles d’une rencontre intersyndicale à Rome en septembre 2022.

kyeH4kY0_400x400

Réunion syndicale européenne

Europe

Etaient représentées les organisations suivantes : ADL COBAS Varese, COBAS Scuola Sardegna, CUB, SGB, SI COBAS, UNICOBAS, USI-CIT (Italie), CGT, Intersindical (Etat espagnol), Union syndicale Solidaires (France), FAU (Allemagne), SYNDIBASE (Ssuisse).

Les organisations réunies à Rome les 10 et 11 septembre 2022 affirment leur soutien aux luttes syndicales et sociales menées actuellement en Europe, contre les politiques d’austérité et de misère qu’imposent les capitalistes. Notamment :

  • Nous soutenons la journée d’action interprofessionnelle qui aura lieu en France le 29 septembre, contre l’austérité, appelée par les syndicats qui soutiennent la résistance syndicale et sociale ukrainienne non gouvernementale. Nous organiserons dans les différents pays des initiatives de soutien à cette action, par exemple la veille le 28 septembre.
  • Nous soutenons l’initiative « Rights ! No Deaths ! » des 30 septembre et 1er octobre à Bruxelles, contre les discriminations envers les personnes migrantes.
  • Nous soutenons la manifestation unitaire des personnes retraitées de l’Etat espagnol, le 15 octobre à Madrid, pour que les pensions et les salaires soient augmentés en fonction du coût de la vie,  et assurerons une présence internationale à cette occasion.
  • Nous soutenons la grève générale que préparent les syndicats de base italiens pour fin novembre ou début décembre, contre la guerre et l’économie de guerre. Dès maintenant, nous préparons des délégations, de nos différentes organisations aux manifestations, en Italie.

Le soutien aux actions syndicales dans chaque pays est indispensable. Il n’est pas suffisant. Nous devons organiser une ou des actions internationales. La perspective de l’action italienne peut être l’objectif, nous vérifions dans chacune de nos organisations, chacun de nos pays si ceci est le plus pertinent ou si une date ultérieure est nécessaire. Il y a urgence à ce que notre syndicalisme reprenne l’initiative de manière internationaliste : en organisant la lutte pour la défense des salaires, des conditions de travail et des revenus populaires, contre l’inflation, pour la prise en compte des urgences écologiques et l’indispensable désarmement nucléaire.

L’actuel contexte de guerre qui nous entraine dans une « économie de guerre » impose la nécessité d’une réflexion sur les politiques syndicales internationales et nous engage à approfondir le travail sur les enjeux.

  • Birmanie :

    La junte birmane réprime les syndicats et viole les droits des travailleurs

    La junte birmane réprime les syndicats et viole les droits des travailleurs

    Myanmar

    Les organisations de défense des droits des travailleurs au Myanmar ont déclaré que le régime militaire a violé à plusieurs reprises les droits des travailleurs, notamment la liberté d’association syndicale, depuis le coup d’État de l’année dernière. Daw Moe Sandar Myint, présidente de la Federation of General Workers Myanmar (FGWM), qui travaille désormais dans une région du pays qui n’est pas sous le contrôle de la junte, a déclaré que la liberté d’association des travailleurs syndiqués a cessé depuis la prise de pouvoir par les militaires.

    «Les véritables syndicats, qu’ils soient régionaux ou nationaux, ne sont plus en mesure de s’organiser», a-t-elle déclaré.

    Les syndicats dans les usines ne sont pas en mesure de remplir les fonctions syndicales de base telles que la protection des droits des travailleurs, car les propriétaires des usines collaborent avec le ministère du Travail contrôlé par le régime et menacent les responsables syndicaux et les travailleurs pour les empêcher de participer aux activités syndicales ou de revendiquer leurs droits.

    «À certaines occasions, ils [les propriétaires d’usines et les responsables du régime] ont même donné des informations personnelles sur les dirigeants syndicaux aux forces de sécurité, afin qu’ils puissent être interrogés ou détenus», a noté Daw Moe Sandar Myint.

    Fin août, l’Organisation internationale du travail (OIT) a publié un bref rapport sur le Myanmar soulignant que la junte a déclaré que 16 syndicats et organisations de la société civile (OSC) non enregistrés opéraient en tant qu’«organisations illégales» et qu’ils ne pouvaient désormais plus fonctionner sans craindre d’être arrêtés.

    Les forces du régime ont perquisitionné les bureaux des syndicats, harcelé et menacé les syndicalistes et leurs familles, et placé les dirigeants syndicaux en détention ou sur une liste de personnes recherchées en représailles de leur participation à des grèves et à des manifestations pacifiques exigeant le rétablissement de la démocratie et du régime civil, a déclaré l’OIT.

    Les OSC et les syndicats qui ne figurent pas officiellement sur la liste noire de la junte sont également soumis au même traitement. L’un des principaux outils utilisés pour réprimer les syndicats a été l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants d’OSC et de syndicats non enregistrés, en vertu de la section 505(a) du Code pénal.

    Le 2 septembre, le ministère du Travail de la junte a publié une courte réfutation du rapport de l’OIT, déclarant qu’il «s’oppose fermement aux fausses déclarations de l’OIT».

    Daw Myo Myo Aye, responsable du Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM), a confirmé qu’ils avaient entendu dire que le STUM était l’une des 16 organisations que le régime considère désormais comme des associations illégales. «Ils ont également averti verbalement les travailleurs qu’ils auront des problèmes s’ils nous contactent», a-t-elle ajouté.

    La dirigeante de la STUM a été détenue pendant six mois après le coup d’État, avec de nombreux autres militants syndicaux. Elle a déclaré qu’il existe désormais des «syndicats jaunes», ou faux syndicats, qui ont été organisés par les propriétaires et la direction des usines afin de pouvoir convaincre les entreprises et les acheteurs de produits que les droits du travail de leurs employés sont respectés.

    La STUM et d’autres organisations telles que Action Labour Rights, le comité de coordination des syndicats, la All Burma Federation of Trade Unions et le Future Light Center continuent de fonctionner, mais ne peuvent mener qu’une petite partie de leurs activités normales. Les onze autres organisations désignées par la junte comme des «organisations illégales» ont fui vers des régions du pays échappant au contrôle du régime. Les travailleurs avec lesquels The Irrawaddy s’est entretenu ont déclaré que lorsque leurs droits sont violés dans les usines, ils sont impuissants car ils risquent d’être arrêtés pour avoir contacté des syndicats. Le mécanisme de règlement des litiges a également cessé depuis la prise de pouvoir par les militaires. Pour l’instant, tout ce que les syndicats et les OSC peuvent faire, c’est donner des conseils informels aux travailleurs.

    La présidente de la FGWM, Daw Moe Sandar Myint, a déclaré qu’étant donné que les syndicats ne peuvent désormais travailler qu’à distance, ils écoutent les cas soulevés par les travailleurs et leur donnent ensuite des conseils sur la manière de discuter et de négocier leurs droits avec la direction et les propriétaires des usines. Mais, selon elle, il s’agit d’une situation insatisfaisante qui ne permet pas aux syndicats d’aider les travailleurs de manière efficace.

    «Tant que la dictature militaire reste au pouvoir, il n’est pas possible pour les syndicats de survivre», a-t-elle déclaré.

    L’OIT, dans son rapport sur le Myanmar, a appelé à un soutien international pour contrer cette menace existentielle pour l’espace civique et la liberté d’association dans le pays. L’OIT ajoute qu’il est temps que la communauté internationale manifeste sa solidarité avec les organisations qui poursuivent la lutte pour faire respecter les droits des travailleurs au Myanmar.

    9 septembre 2022

    Hein Htoo Zan

    Publié par The Irrawaddy

    Traduction Patrick Le Tréhondat

  • Soudan : Les travailleurs de l’électricité de Khartoum occupent la salle de contrôle

 

Les travailleurs de l'électricité de Khartoum occupent la salle de contrôle

Soudan

 

Les travailleurs soudanais de l’électricité en grève ont intensifié leur grève en cours concernant les salaires en occupant la salle de contrôle de la centrale thermique de Bahri et en réduisant la charge électrique de 20 %. Selon la TAM [comité de base], cette action s’inscrit dans le cadre d’une protestation graduelle et résulte du fait que la direction a ignoré les demandes des travailleurs concernant la mise en œuvre de la structure salariale pour 2022, comme convenu précédemment, et le paiement de l’argent qui leur appartient depuis le début de l’année.

L’occupation fait suite à plusieurs jours de protestations des travailleurs devant les bâtiments du ministère de l’Énergie. Le 5 septembre, le Comité des travailleurs de l’électricité a déclaré dans un communiqué que les travailleurs avaient été attaqués par la police anti-émeute.

« Nous avertissons que la situation délabrée du réseau électrique laisse présager des dommages conduisant à la panne totale et nous tenons le ministre responsable de tout ce qui se passe comme nous l’avons assuré lors de la réunion d’aujourd’hui. Nous présentons également nos excuses aux citoyens pour tout dommage causé !

Pas de recul, pas de compromis. Notre force dans notre unité »

La grève des travailleurs de l’électricité s’inscrit dans le cadre d’une vague plus large de grèves et de protestations des travailleurs de différents secteurs à travers le Soudan, les travailleurs du secteur du nettoyage s’étant mobilisés ces derniers jours. Les travailleurs du nettoyage à Khartoum se battent pour obtenir des contrats permanents et la fin de l’insécurité de l’emploi, ainsi qu’une augmentation des salaires, en plus d’autres revendications liées aux congés, à la sécurité au travail, à la santé et à l’assurance sociale. Dans une déclaration publiée par l’Alliance des travailleurs soudanais pour la restauration des syndicats, ils ont déclaré :

« Nous demandons que le statut des travailleurs et des conducteurs de l’autorité de nettoyage de l’État de Khartoum soit transformé en statut permanent et qu’ils soient indemnisés pour l’injustice qui leur a été infligée au cours des dernières années, et nous soulignons que ce traitement devrait inclure tous les travailleurs et les conducteurs des organismes de nettoyage locaux dans tout le Soudan. Parce que c’est une honte et un manquement moral de les laisser avec leurs maigres salaires à faire face au coût de la vie en vendant des boîtes de conserve et des bouteilles vides, des matériaux métalliques et autres pour survivre.

En conclusion : Nous pensons qu’il n’y a pas d’autre alternative que de permettre aux assemblées générales de construire leurs organisations syndicales, car le cercle des atteintes aux droits des travailleurs et du reste des catégories de travailleurs s’élargit chaque jour, et selon nous, une organisation syndicale démocratique, libre et indépendante, basée sur la légitimité de son assemblée générale, est suffisante pour protéger les droits de ses membres, défendre leurs intérêts communs et assurer la réalisation de la mission et des objectifs du travail et des travailleurs envers la société dans son ensemble. »

Les médecins prévoient également d’intensifier leur action au cours des prochains jours après que le ministère de la santé a refusé de leur verser des avantages financiers au cours des huit derniers mois. Une grève est prévue à partir du 11 septembre.

11 septembre 2022

Publié par MENA

Traduction Patrick Le Tréhondat

Print Friendly

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *