Interview de Karl Ghazi à Regards

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Porte-parole de la CGT commerce de Paris, membre du bureau de l’Union départementale (UD) CGT de Paris, Karl Ghazi a donné une interview à l’émission La Midinale, organisée par Regards. Elle porte sur l’ouverture des commerces le 11 mai, les menaces de fermetures de magasins et de chômage, les attaques sur les salaires, et les contradictions des décisions gouvernementales. 

Regards, c’est une revue, un e-mensuel, #LaMidinale et un site Internet. À l’été 2019, le trimestriel Regards devient semestriel : un numéro en janvier et un numéro en juin. Regards est désormais diffusé en librairie et la maison d’éditions Au diable vauvert devient son éditeur.

 

Karl Ghazi,

Porte-parole de la CGT Commerce de Paris,

Il était l’invité de la Midinale de Regards,

Ce vendredi 22 mai 2020

https://youtu.be/4hNH6ELZ5FE

« Les commerces sont devenus des lieux de concentration et de risques très élevés »

Sur l’ouverture des commerces

« L’ouverture des commerces n’a rien de pertinent. »

« Ce qu’on revendique c’est que seuls les métiers indispensables puissent continuer de travailler. »

« Sous couvert de commerces alimentaires, on a des grandes surfaces qui ont vendu bien d’autres choses que du strict alimentaire ou du strict nécessaire, mettant en danger les salariés concernés. »

« Les commerces sont devenus des lieux de concentration et de risques très élevés. »

 

Sur les faillites et les licenciements

« Il y a d’abord le risque de faillites d’entreprises mais aussi d’entreprises qui ne vont pas résister et il y a aussi un risque très élevé de chômage. »

« Il y a un risque d’opportunisme des entreprises de se saisir de la période – y compris celles qui ne sont pas réellement en difficulté – pour mettre en place des réductions d’effectifs importantes. »

« Il y a d’ores et déjà des entreprises qui ont pignon sur rue et qui sont en procédure judiciaire. »

« Il y a des entreprises pour lesquelles le contre coup va arriver plus tard. »

« Il y a un risque de concentration supplémentaire entre quelques opérateurs. Les gros risques de défaillances aujourd’hui se portent sur les très petites entreprises et les PME du commerce. »

« Il y a des attaques très fortes sur l’emploi dans certains entreprises – y compris dans les très grosses. »

 

Sur le droit du travail

« Il y a déjà des entreprises qui proposent des réductions de salaires comme d’autres profitent de la pandémie pour casser le cadre de la situation du temps de travail en imposant du travail de nuit ou en faisant exploser le temps de travail. Je ne pense pas que ces dispositions soient des ballons d’essai qui resteront sans lendemain. »

« Le MEDEF et le patronat européen profitent de la pandémie pour s’en prendre aux règles qui régissent aujourd’hui le travail en France. »

« Il faut ouvrir la vanne des aides pour le maintien de l’emploi. »

 

Sur les primes des grandes enseignes

« Les métiers utiles qu’on a redécouvert pendant le confinement sont des métiers qui restent collés au SMIC. Beaucoup de ces salarié-es sont à temps partiels imposés. »

« Une prime c’est ponctuel et ça ne résout pas dans la durée les problèmes d’argents que rencontrent ces salariés. »

« Les primes ont été assorties de contre-parties mesquines. »

« Il y a eu beaucoup de communication et de mesquinerie autour de ces annonces de primes. »

 

Sur les plateformes de vente en ligne

« Les victimes d’Amazon ne sont pas que les commerces de quartier. La grande distribution est aussi en grande difficulté face à Amazon. C’est un phénomène qui date d’avant la pandémie. »

« Les pouvoirs publics n’ont pas joué leur rôle. »

 

Sur l’ouverture du centre commercial Beaugrenelle et du Puy du fou

« Une fois que les magasins sont ouverts il est un peu hypocrite de s’en prendre à ceux qui les refréquentent. »

« La réouverture du Puy du fou est l’exemple le plus flagrant non seulement d’un double langage mais aussi d’un système de connivence qui contredisent les considérations de santé publique ainsi que le discours martial et guerrier du président de la république. »

 

Sur le secteur du tourisme

« La France vit de son tourisme et je ne suis pas de ceux qui pensent que c’est une bonne chose. »

« Le secteur du tourisme est sinistré dans toute sa chaine : des avions jusqu’aux agences de voyage, les hôtels ou les cafés/restaurants. »

« Si on laisse les choses en l’état, on va encore se retrouver avec une sur-concentration entre les mains de quelques opérateurs, peut-être de deux ou trois. »

 

Sur le plan de 500 milliards de l’UE

« C’est une contradiction bienvenue compte tenu des sacro-saints principes d’équilibres budgétaires. »

« En termes de mesures immédiates, il est absolument indispensable d’aller dans cette direction-là. »

« Personne ne contraint les entreprises à maintenir les emplois pour bénéficier de ces aides. »

« Ces déblocages de crédits doivent être conditionnés à deux choses : 1- la question de l’emploi. 2- la question d’une réflexion approfondie sur le monde d’après qui est loin de prendre en forme même si elle a été évoquée dans de grandes envolées lyriques par le président de la République. »

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