La CFE-CGC durcit son langage

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La CGC n’était pas du tout en faveur de la loi Travail, même si elle n’a finalement pas rejoint la CGT et FO dans la plainte déposée récemment à l’OIT pour contester plusieurs articles de la loi, dont la mise en cause de la hiérarchie des normes. Nous reproduisons ici un article du Figaro, pas forcément bien intentionné, qui commente cette évolution.

 

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Quand le syndicat des cadres vire à gauche toute

François Hommeril, nouveau président de la CFE-CGC

Critique des requins de la finance, du programme Fillon, du CICE, défense du statut des fonctionnaires : le nouveau président de la CFE-CGC tient un discours très politique.

On était habitué à qualifier la CFE-CGC de réformiste. Logique pour ce syndicat des cadres. Mais son nouveau président est en train de sacrément brouiller les pistes. Lors de ses vœux à la presse, François Hommeril, a donné le ton ce mardi: très à gauche. «Vivarte, c’est la victoire des requins de la finance, contre le respect des individus. C’est un scandale!», a assené celui qui a été élu en juin 2016, lors du dernier congrès. Avant d’enchaîner sur une critique implicite du programme de François Fillon: «dans la campagne, certains promettent du sang et des larmes, pour quoi faire?». Ajoutant «des ressources, il y en a, vu le nombre de milliardaires qui apparaissent». Le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) et le pacte de responsabilité, mis en place par le gouvernement socialiste, ne trouvent pas davantage grâce à ses yeux. «Sur les 57 milliards de dividendes distribués (NDLR par les sociétés du CAC40 au titre de 2015), combien viennent du CICE?», s’est-il interrogé, reprenant des arguments mis en avant par … Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon.

Pas question de relever l’âge de départ à la retraite

Pas question non plus d’accepter les réformes de la fonction publique. Pour François Hommeril, il faut défendre le statut actuel. «Dans la rationalisation des process de la fonction publique, on voit les mêmes consultants que ceux qui ont œuvré dans les multinationales il y a 20 ans. Avec des conséquences négatives pour la charge de travail des salariés», a-t-il insisté. Le nouveau président de la CFE-CGC ne veut pas non plus d’un recul de l’âge de départ à la retraite pour redresser les comptes des régimes, alors que la CFDT accepte un allongement des durées de cotisation en fonction de l’espérance de vie. «Quand le salaire prend sa part de la valeur ajoutée – et c’est une LA question aujourd’hui -, ça permet une hausse des recettes de cotisations», a-t-il expliqué, reprenant là encore un argument de la gauche radicale, très souvent mis en avant par la … CGT. La centrale de Philippe Martinez a fait de la répartition entre la rémunération du travail et celle du capital un cheval de bataille.

On est donc à mille lieues du discours de sa prédécesseuse, Carole Couvert. La présidente d’alors avait alors

Changement de cap par rapport à la précédente présidente

surtout axé son combat sur les classes moyennes matraquées fiscalement. Et si elle n’avait pas signé l’accord sur l’assurance-chômage de 2014, c’est parce que certains points lésaient les cadres. Elle avait également refusé de ratifier l’accord conclu entre le patronat, la CFDT et la CFTC sur le pacte de responsabilité, et ses baisses de charges. Mais uniquement au dernier moment et pour mener un bras de fer sur l’assurance-chômage. Au départ, la CFE-CGC s’était engagée à signer l’accord.

Néanmoins, au printemps dernier, la CFE-CGC avait contesté le point principal de la loi Travail, à savoir la prépondérance donnée à l’accord d’entreprise. Mais elle n’en demandait pas le retrait total, contrairement à FO et surtout à la CGT. La centrale reste sur cette position. François Hommeril a justifié ainsi que son syndicat ne se joigne pas à la plainte contre la loi El Khomri lancée mardi par FO et la CGT devant l’OIT (organisation internationale du travail).

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