La CGT, l’industrie et la transition écologique

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Ce communiqué CGT peut être lu comme une tentative de lier la tradition CGT sur la place centrale de l’industrie et l’élaboration d’une réflexion sur la vision écologique des productions.

 

siteon0-dc90fRECONQUÊTE INDUSTRIELLE ET FINANCEMENT DES RETRAITES : MÊME COMBAT !

 

L’actualité met en évidence notre fragilité due, en particulier, à notre trop grande dépendance industrielle à des pays dans lesquels les grandes entreprises ont massivement délocalisé leur production dans le seul but d’améliorer les profits. Simultanément, les salariés du secteur industriel sont confrontés à des plans de licenciement et des fermetures de site. Ce sont des pans entiers de notre système productif qui disparaissent.

Il est grand temps de prendre la question à bras le corps et de relocaliser des productions afin de créer les conditions de la réindustrialisation dont notre pays a besoin, redresser l’économie et garantir notre indépendance, en particulier dans les secteurs stratégiques.

Ce n’est pas le chemin suivi par le gouvernement.

Sans remonter très loin, l’actualité de Renault avec son annonce le 14 février de possibles suppressions d’usines, Airbus qui annonce 2300 suppressions de postes dont 400 en France, Cargill dans le Nord, la fermeture de Fessenheim qui va toucher toute une région et des milliers d’emplois, ne vont pas dans le sens d’un redressement industriel.

Pourtant, le gouvernement annonce, depuis plusieurs mois, avoir enfin enrayé le déclin industriel de la France.

Cette apparente contradiction entre ce que vivent les travailleurs et ce que nous diraient les chiffres ne résiste pas à l’analyse plus précise.

Le nombre d’entreprises créées n’est pas un indicateur pertinent de la santé économique. En effet, près de la moitié de ces créations sont des micro-entreprises (chiffre en augmentation) et un gros quart concerne des entreprises individuelles.

La hausse de l’emploi, dans le secteur privé, profite essentiellement aux services marchands plus qu’à la production de biens. Or, cette dichotomie entre production et services, en délocalisant la production proprement dite pour accroitre la rentabilité financière, a conduit notre industrie dans une situation dramatique pour l’emploi, l’économie et l’environnement.

Pourtant, les enjeux sociaux et environnementaux, étroitement imbriqués, nous imposent de produire et de consommer autrement. Il faut viser un changement de civilisation. Cela implique de développer une véritable économie circulaire, avec des filières industrielles qui prennent en compte le cycle de vie complet des produits, de l’écoconception au démantèlement et recyclage, afin de valoriser la matière, de relocaliser des productions pour rapprocher les lieux de production des lieux de consommation, de fabriquer des produits durables, réparables et qui répondent aux besoins des citoyens.

Cela implique aussi de mobiliser des financements pour la modernisation de l’appareil industriel, la formation et qualification ainsi que la recherche qui joue un rôle central dans la réponse aux défis posés. Ces financements doivent, toutefois, être soumis à des engagements, un contrôle et un suivi.

C’est un nouveau modèle industriel qui se développe, totalement imbriqué avec les services avec l’apport des technologies du numérique. L’humain doit y occuper une place centrale, sur les choix d’orientations stratégiques et en permettant une élévation des qualifications pour toutes et tous, grâce à la prise en compte des compétences et savoir-faire ainsi qu’une priorité donnée à la formation initiale et continue. La proposition de la CGT de mise en place de pôles publics doit permettre un renouveau démocratique et d’impulser une vision basée sur la réponse à l’intérêt général.

Cette transformation doit se faire en anticipant les évolutions à venir. Mais, l’industrie de notre futur ne se fera pas en tirant un trait sur l’existant qui appartiendrait soi-disant au passé.

Conforter nos filières industrielles dans la sidérurgie, l’automobile, le nucléaire, les biens d’équipement, l’électronique, l’agroalimentaire, le textile, la chimie, etc. et en développer de nouvelles permettrait de créer des emplois stables, décents, bien rémunérés.

Repartir du travail, redonner de la liberté, viser l’émancipation, retrouver un sens commun, grâce à un projet collectif partagé, permettrait de sortir le pays de l’ornière et participerait, de fait, à l’amélioration du financement du système actuel de retraites solidaire, intergénérationnel, prenant en compte les aspirations des citoyens et l’évolution de la vie et du travail.

 

Montreuil, le 28 février 2020

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