La rentrée de l’Union syndicale Solidaires

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Share on LinkedInEmail this to someonePrint this page

L’Union syndicale Solidaires a organisé une conférence de presse le lundi 16 septembre pour exposer son programme d’actions en cette rentrée 2019. Les deux co-porte-parole : Eric Beynel et Cécile Gondard-Lalanne, ainsi que Didier Aubé, Murielle Guilbert, Gaelle Martinez, membres du secrétariat national, ont introduit la conférence et répondu aux questions.  Nous en rendons compte ci-dessous selon les thèmes abordés.

siteon0

Prise de notes : Jean-Claude Mamet

  • Les mobilisations en cours ou annoncées :
  • Grèves : très grosse lutte RATP au lendemain des annonces du 1er Ministre sur le calendrier de la réforme des retraites : c’est « un marqueur important ». Grève aux Finances publiques le 16 septembre : grève bien suivie. A noter aussi le mouvement de longue haleine des urgences hospitalières, après les luttes dans la psychiatrie en 2018.

climat : appels intersyndicaux (Solidaires, CGT, FSU, UNEF, UNL) à participer à la grève du vendredi 20 et aux manifestations du samedi 21. Solidaires a déposé des préavis de grève pour les deux jours. Une jonction est aussi possible avec les appels des Gilets jaunes pour le 21. Ces convergences illustrent le mot d’ordre : « Fin du monde, fin du mois, même combat ».

De plus en plus de salarié-es sont sensibilisé-es aux questions climatiques et écologiques. Elles sont dans le débat public. Les salarié-es sont déjà accoutumé-es aux problèmes de « sobriété ». A la SNCF, la question du fret ferroviaire est forte.

  • La question des retraites :

Solidaires n’a pas été invitée aux réunions de concertation mises en place par le 1er Ministre récemment. La CGT non plus d’ailleurs. Par contre, Solidaires avait participé aux réunions avec Jean-Paul Delevoye avant l’été, chaque fois qu’elle a été sollicitée.

Solidaires est opposé au système par points.

Solidaires appelle à la mobilisation annoncée par la CGT le 24 septembre. Mais il y a une vraie « difficulté sur cette question à construire un front syndical uni ». Certains syndicats vont tenter de négocier le projet, mais ce sera « à la marge ». Par exemple la question de l’âge pivot. Les résultats vont évidemment dépendre du rapport de forces, en fonction des secteurs concernés. L’étalement dans le temps des délais peut aussi jouer un rôle pour des possibilités de mobilisations. Mais dès lors que la part du PIB consacrée aux retraites est bloquée à 14%, cela ne peut que réduire les pensions dans le temps. Les marges d’évolution sont dès lors très limitées.

Concernant la propagande du gouvernement sur les 42 régimes de retraite et la volonté de tout ramener à un seul système simplifié : « Ce n’est pas parce que c’est plus simple que c’est plus juste ». En fait, il faudrait « tout reprendre à zéro ». Notamment sur la pénibilité, où les propositions « ne sont pas à la hauteur ». Les TMS (troubles musculo squelettiques) ne sont pas reconnus.  L’impact du travail sur la santé n’est pas intégré. A propos de la santé au travail, les rapports les plus intéressants, comme celui du député Dharréville ou du Dr Frimat, n’ont pas été retenus. Alors que le procès de France Télécom a bien montré l’ampleur des problèmes. De même qu’un récent reportage sur France 2 à propos de La Poste. Les premiers résultats de l’enquête « Summer » de la DARES (ministère du travail) montrent que l’espérance de vie en bonne santé diminue.

A cela s’ajoutent les inégalités femmes/hommes, non résolues, malgré les nombreuses lois non appliquées. Que des régimes soient à revoir, pourquoi pas ? Mais qu’est-ce qui a été fait depuis 30 ans ? Les gouvernements ont abaissé les droits, par l’instauration d’une décote, par le calcul des pensions à partir des 25 meilleures années (au lieu de 10). Etc. D’ailleurs, les mobilisations actuelles des retraités expriment bien tous ces reculs. Les arrêts de maladie augmentent davantage en fin de carrière, parce qu’on oblige à travailler plus longtemps. « La question n’est donc pas le nombre des régimes », 42 ou pas, mais de « construire un système réellement solidaire ». Et pour cela, il faut « revoir la place du travail » dans la vie, dans la société. En fait le prétendu discours sur la « simplicité » se heurte à la vraie répartition inégale des richesses, à l’inégalité femmes/hommes, etc.

 

  • Sur l’unité syndicale et les difficultés du syndicalisme interprofessionnel :

Solidaires a souvent invité tous les syndicats à se réunir pour agir. Mais il faut faire un constat de divergences sur des points importants. Même pour de simples échanges, c’est devenu difficile. Lors de la dernière tentative de réunion commune début septembre, tout le monde n’est pas venu. Les syndicats présents ont abouti l’appel commun CGT, Solidaires, FSU, UNEF et UNL pour les dates d’action du 20 et 21 septembre. La dernière fois où tout le monde s’est réuni, y compris avec la CFDT, cela a abouti à une mauvaise déclaration à propos des gilets jaunes en décembre 2018, que Solidaires n’a pas signée. Solidaires travaille avec ceux qui le veulent. Sur la question climatique, Solidaires fait partie du collectif d’appel aux mobilisations.

Concernant la question de rapprochements plus approfondis entre certains syndicats (CGT, FSU…), Solidaires aura son prochain congrès fin 2020 et la FSU a le sien en décembre 2019. Pour Solidaires, le syndicalisme fait partie intégrante du mouvement social.

 

  • Les effets des ordonnances Macron et les droits syndicaux :

La mise en place des CSE dans les entreprises conduit à des difficultés très importantes, pouvant aboutir à une division par 10 des moyens syndicaux. Cela a rendu aussi plus difficile récemment la construction des mobilisations, vu le temps passé à la mise en place des nouvelles mesures. Dans la fonction publique, les décrets d’application de la nouvelle loi votée seront connus début 2020, pour aboutir à une fusion des CHSCT et CT en 2022.

A propos de la santé au travail, les rapports les plus intéressants, comme celui du député Dharréville ou du Dr Frimat, n’ont pas été retenus. Alors que le procès de France Télécom a bien montré l’ampleur des problèmes. De même qu’un récent reportage sur France 2 à propos de La Poste. Les premiers résultats de l’enquête « Summer » de la DARES (ministère du travail) montrent que l’espérance de vie en bonne santé diminue.

 

  • Syndicalisation :

Solidaires va atteindre 110 000 syndiqué-es prochainement. Le recrutement est ascendant, de l’ordre de 2 à 3000 par an. Il y a un vrai développement dans le privé ou chez les « ex-publics ». Notamment dans les transports urbains, l’industrie, le bâtiment, commerce et services, chimie, les associations. Il y a une demande chez les jeunes, qui prennent contact. Et aussi chez des gilets jaunes.

 

 

 

Print Friendly

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *