L’Ephéméride des luttes COVID-19 dans le monde

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Voici la nouvelle Ephéméride des luttes sociales et syndicales dans le monde (8 juin-14 juin 2020), suite à la pandémie COVID-19. Par Patrick Le Tréhondat. 

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8 juin

Inde. Le syndicat TS Medical Contract Employees Workers Union a annoncé dimanche qu’il organiserait un dharna [sit-in] d’une heure pendant trois jours, à partir de lundi, au sein des hôpitaux pour exiger qu’on permette aux personnels de nettoyage de bénéficier comme les personnels soignants de sept jours de quarantaine après sept jours de travail. «Comme le nombre de travailleurs de nettoyage est insuffisant, les hôpitaux n’offrent pas de quarantaine de travail à ces travailleurs », a dénoncé le président du syndicat M Narsimha.

Italie. Les syndicats représentant les travailleurs de l’usine sidérurgique d’Ilva, dans le sud de l’Italie, ont appelé à la grève mardi pour protester contre les plans d’ArcelorMittal concernant des milliers de suppressions d’emplois dans ses usines en difficulté. Le ministre de l’Industrie Stefano Patuanelli a déclaré samedi que le plan industriel présenté par le groupe ArcelorMittal semblait utiliser le Covid-19 comme excuse pour ne pas s’en tenir à l’accord qui prévoyait suspendre les plans de retrait de différents sites dans le sud du pays, qu’ ArcelorMittal a acquis en 2018, en échange d’une injection importante de fonds publics.

Kenya. Les agents de santé de Kisumu ont annoncé qu’ils poursuivraient leur grève mardi après l’échec des négociations menées par l’assemblée du comté. Maurice Opetu, secrétaire de la branche de Kisumu de l’Union nationale des infirmières du Kenya, a déclaré aux journalistes qu’il ne faisait pas confiance à l’exécutif, qu’il accuse de ne pas respecter l’accord issu de la négociation. « Notre grève est en cours jusqu’à ce que toutes nos demandes soient exécutées, comme l’a décidé le tribunal. Les infirmières, les employés de laboratoire et les autres personnels de santé demandent des promotions, la fin du paiement chronique tardif des salaires et des indemnités Covid-19 ».

Grande-Bretagne. Sanctuary Students, une agence immobilière de logements étudiants au Royaume-Uni a engagé des agents de recouvrement pour poursuivre les locataires qui ne paient pas leur loyer après que la crise des coronavirus ait forcé les universités à fermer. Des centaines de locataires de Sanctuaire qui ont perdu leur emploi en raison de la crise sanitaire participent à une grève des loyers. Jusqu’à présent, seule une poignée d’entre eux a été contactée par les agents de recouvrement, mais les organisateurs de grève s’attendent à ce que tous les participants reçoivent un avis en temps voulu.

France. Une trentaine de salariés de l’usine Neuhauser, leader français dans le secteur de la boulangerie et de la pâtisserie, est en grève, depuis minuit sur le site de Reims. Ils accusent la direction de leur avoir caché deux cas de Covid-19, dans l’usine, pendant le confinement : « On a pris beaucoup de risques en venant ici dans l’usine mais aussi en revenant dans nos familles, on pouvait contaminer des gens autour de nous. » s’alarme Cédric Bois, élu CGT. Selon les syndicats, la direction aurait voulu s’éviter une désinfection coûteuse.

Afrique du Sud. L’unité d’urgence de l’hôpital Livingstone à Port Elizabeth est aux prises avec une grave pénurie de personnel. 52 membres du personnel ont été testés positifs et une infirmière est décédée. Le Syndicat national des travailleurs paramédicaux de l’éducation (NEHAWU) a critiqué le département de la santé d’Eastern Cape au sujet des conditions de travail dans cette unité d’urgence. Sweetness Stokwe, secrétaire régional du NEHAWU dans la région de Thabo Moshoeshoe, a déclaré: « Depuis 2018, l’hôpital est confronté à une pénurie de personnel. De plus, de nombreux cadres supérieurs ont été suspendus pour fraude et corruption. Certains postes restent vacants en raison de départ à la retraite, des décès ou promotions. Nous voulons que la direction provinciale trouve des solutions … Les hôpitaux manquent d’EPI [équipement de protection individuelle] approprié. Des tabliers inutiles sont imposés à nos membres et cela les expose à Covid-19 » a ajouté Stokwe.

France. La CGT, la CFDT et Force Ouvrière de la ville de Tours appellent les agents à se mettre en grève à partir du mardi 9 juin. Ils demandent une prime Covid-19 pour tous les agents qui ont travaillé, et la possibilité du télétravail en juin pour ceux qui ont des enfants.

9 juin

France. En raison du retard de fabrication de onze rames, conséquence de la crise du Covid-19, la direction de Bombardier à Crespin (Hauts-de-France) demande à ses 1 500 salariés de travailler pendant la première semaine de congé annuel. « Toucher aux congés a mis le feu aux poudres », estiment les représentants du personnel. La grève lancée ce lundi est appelée à se poursuivre, après une assemblée générale du personnel chaque matin. Lundi après-midi, ils étaient une centaine à manifester devant l’entrée de l’usine.

États-Unis. Les travailleurs de l’assainissement municipal de Philadelphie, qui sont à prédominance noire, se sont rassemblés ce mardi matin à Love Park pour un meilleur équipement de protection individuelle, une prime de risque et des tests de coronavirus. Leur rassemblement survient après le onzième jour consécutif de manifestations à Philadelphie déclenchées par les meurtres de George Floyd et Breonna Taylor par la police. Environ 150 personnes s’étaient rassemblées à Love Park en milieu de matinée, à l’appel du syndicat AFSCME District Council Local 427. «Lorsque les travailleurs de la ville sont attaqués, que faisons-nous? Levez-vous et battez-vous! » scandaient les manifestants alors qu’une douzaine de policiers les observaient.

Belgique. Des travailleurs du centre de distribution de l’enseigne Decathlon à Willebroek poursuivent leur mouvement de grève entamé ce lundi, annonce le syndicat chrétien flamand ACV Puls qui reproche à la direction de rejeter toute concertation sociale. Un mouvement de grogne avait déjà éclaté mardi dernier ; les travailleurs dénonçaient des mesures insuffisantes de protection contre le coronavirus. « Le personnel est très mobilisé » a indiqué la responsable syndicale, Erika Lambert.

France. Les infirmières et les aides-soignantes de la clinique Saint-Yves de Rennes sont en colère. Elles étaient une cinquantaine à manifester devant leur établissement ce mardi pour protester contre la suppression de quatre jours de repos compensatoires.

États-Unis. Alors que Covid-19 se répand dans les usines de conditionnement de viande à travers le pays, un certain nombre de groupes représentant les éleveurs et les agriculteurs se sont joints à un syndicat ouvrier pour demander des protections plus strictes pour les travailleurs du conditionnement de la viande. On estime que 25 000 d’entre eux ont été contaminés, alors même que les entreprises restreignent les informations sur les épidémies dans leurs installations. La coalition comprend des agriculteurs et des éleveurs de Dakota Rural Action, du Northern Plains Resource Council, de la Western Colorado Alliance et de la Western Organization of Resource Councils, et représente plus de 15 000 membres en alliance avec le syndicat United Food and Commercial Workers (UFCW), qui représente une grande partie des travailleurs de l’emballage de viande du pays. Fin mai, ils ont publié une déclaration commune appelant à une augmentation des tests et à un meilleur accès à l’équipement de protection pour les travailleurs des emballages de viande, ainsi qu’à une distanciation obligatoire au sein des usines d’emballage de viande, entre autres dispositions de sécurité.

Royaume-Uni. McDonald’s rouvre ses 924 restaurants. De leur côté les travailleurs et les syndicats s’inquiètent de la sureté sanitaire des restaurants. Ces questions de sécurité sont particulièrement pertinentes pour les nombreux travailleurs à bas salaire de la chaîne de restauration rapide, qui sont souvent sous contrat au salaire minimum ou à heure zéro, et qui n’ont pas travaillé depuis fin mars. De plus, le risque de retour au travail est quelque chose qui, selon le Bakers Food and Allied Workers Union (BFAWU), est particulièrement vrai pour les travailleurs noirs, asiatiques et appartenant à des minorités ethniques (BAME), un groupe qui est représenté de manière disproportionnée chez McDonald’s, en particulier à Londres. Un rapport officiel du Public Health England révèle que les taux de mortalité par Covid-19 étaient «les plus élevés parmi les personnes des groupes ethniques noirs et asiatiques».

 

10 juin

Inde. Conformément aux nouvelles dispositions pour les industries et les établissements commerciaux, publiées par l’administration du district de Gurugram le 20 mai, toutes les usines, en dehors des zones de confinement, ont été autorisées à fonctionner avec tout leur personnel. Par conséquent, la société de composants automobile Bellsonica a rappelé son personnel (450 travailleurs) qui était retourné dans sa province d’origine après le début du confinement. Les travailleurs qui ne sont pas en mesure de se présenter au travail ont vu une forte réduction de leur salaire mensuel. Le syndicat de Bellsonica a protesté que certains travailleurs souffrant de températures élevées étaient «contraints» de se rendre dans des usines, ce qui exposait d’autres travailleurs au risque de contracter le Covid-19. «Chaque jour, environ deux à trois travailleurs signalent des températures élevées avant d’entrer dans les locaux de l’entreprise» a déclaré Jasbir Singh, secrétaire général du syndicat Bellsonica, les travailleurs ne révèlent pas leur état de santé, craignant une baisse des salaires s’ils sont invités à rester à la maison » a-t-il ajouté. La situation est similaire dans de nombreux autres établissements industriels.

Canada. Des membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont manifesté mardi après-midi devant le Centre local de services communautaires de Rouyn-Noranda pour faire entendre leurs demandes au gouvernement. L’APTS dénonce entre autres le fait que la prime de risque accordée durant la crise de la Covid-19 ne soit pas octroyée de façon équitable parmi les employés du réseau. Les manifestants exigent que le gouvernement revoit l’octroi des primes de risque, car des travailleurs en contact ou possiblement en contact avec le virus de la Covid-19 ne touchent pas la prime, comme l’explique la représentante nationale de l’APTS pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue, Claudie Beaudoin.

France. Devant l’hôpital psychiatrique Édouard-Toulouse à Marseille, les syndicats SUD, FO et CGT avaient appelé hier les personnels à se mobiliser. À l’ordre du jour, un nouveau comité médical d’entreprise qui réunit les médecins et dans lequel il est prévu de réorganiser les dispositifs de soins en fonction de la pénurie médicale avant l’été : soit une nécessaire baisse transitoire de l’offre de soins durant l’été (unité d’hospitalisation, urgence et CAP 72). Les trois organisations syndicales réclament au contraire « le maintien de tous les lits, notamment des 8 lits d’urgence (CAP 72) et refusent la fermeture d’une Unité patients séjour prolongé ». Armés de casseroles et de sirènes, près de 150 soignants ont investi la salle de commission et interrompu le comité du jour pour exiger des médecins qu’ils se battent à leur côté, le 16 juin, pour défendre le maintien des lits et des personnels.

Inde. Cinq syndicats de mineurs, qui représentent environ les 450 000 travailleurs des sociétés minières contrôlées par l’État Coal India (CIL), Singareni et Neyveli Lignite organiseront une manifestation pendant deux jours à partir de demain contre la décision du gouvernement fédéral de vendre aux enchères des mines de charbon à des entreprises du secteur privé. Les manifestations auront lieu pendant les heures de travail et pourraient affecter la production de charbon. Les syndicats ont conseillé aux travailleurs d’organiser des manifestations devant les mines de charbon, tout en respectant les mesures de sécurité contre le Covid-19. Le ministère fédéral du charbon prévoit de lancer un appel d’offres pour la vente aux enchères d’au moins 36 mines de charbon le 11 juin. Le gouvernement fédéral espère qu’en dépit de la crise financière causée par l’épidémie de Covid-19, des entreprises nationales et internationales participeront à l’appel d’offres étant donné le potentiel de croissance du secteur du charbon.

France. Les salariés de l’usine  agroalimentaire Tipiakde Fouesnant (Finistère) ont débrayé ce mardi 9 juin. « Nous ne sommes pas entendus par notre direction, dénonce Patrick Anciaux, délégué syndical CGT site Cornouaille et délégué central de Tipiak. Malgré notre investissement pendant le confinement et nos conditions de travail qui se dégradent de plus en plus, nous n’avons eu aucune reconnaissance de la part de la direction, alors que cela est préconisé par le gouvernement. » Le syndicat CGT Tipiak Cornouaille avait appelé l’ensemble du personnel, de l’agroalimentaire, tous services confondus, à une journée de débrayage à Fouesnant pour protester contre la politique sociale menée par le groupe.

Inde. L’absence de 2 300 bus Best dans la région métropolitaine de Mumbai (MMR) au deuxième jour de l’assouplissement du confinement inquiète le Syndicat des travailleurs de BEST qui a annoncé mardi des manifestations pendant un mois du 11 juin au 13 juillet contre «l’échec» de la direction à protéger les travailleurs face au surpeuplement des transports en commun. « Le syndicat a décidé de ne pas entraver les opérations de bus. Notre protestation sera pacifique, avec des pancartes. Les chauffeurs et les conducteurs en service ce jour-là n’y participeront pas », a déclaré Shashank Rao, responsable du syndicat. Les manifestations auront lieu dans des dépôts aux heures de pointe du matin, a déclaré un militant syndical. Le syndicat souhaite que la direction de BEST soit «transparente» et rende public les détails de «54 décès d’employés» pendant la pandémie de Covid-19.

Canada. Un nouveau centre de dépistage du Covid-19 pour tester des travailleurs agricoles migrants a ouvert ses portes mardi à Leamington, alors que le Sud-Ouest de l’Ontario vient de déplorer deux décès liés au virus au sein de sa main-d’œuvre agricole temporaire. Le centre doit prendre en charge le dépistage de quelque 8 000 travailleurs migrants de la région. Santiago Escobar, représentant national du syndicat des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce Canada (TUAC), a affirmé que les travailleurs avaient été trompés par une agence de recrutement qui leur a fait croire qu’ils recevraient un salaire équitable, de bonnes conditions de logement et un accès correct à la nourriture et au transport, mais « qu’ils n’ont pas reçu ce qui leur avait été promis », ajoutant que les ouvriers agricoles ne recevaient pas les soins médicaux appropriés.

Turquie. Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport appelant les autorités turques à suspendre les enquêtes sur les médecins des associations médicales des provinces de Mardin, Urfa et Van dans l’est et le sud-est de la Turquie. Selon HRW, les autorités turques ont ciblé des médecins occupant des postes de responsabilité dans des organismes professionnels pour avoir prétendument «menacé de créer la peur et la panique parmi le public» dans des entretiens avec les médias et des publications sur les médias sociaux concernant le Covid-19. Début mai, un tribunal de Şanlıurfa a imposé une interdiction de voyager au secrétaire général de la chambre médicale de Şanlıurfa, Osman Yüksekyayla, et à son coprésident, Ömer Melik, et les a obligés à se rendre à leurs commissariats de police locaux, en attendant l’achèvement d’une enquête criminelle menée par le procureur. Les premières semaines après la confirmation du premier cas Covid-19, l’Association médicale turque et le Syndicat des services sociaux et des travailleurs de la santé (SES), se sont plaints d’un manque d’équipements de protection et de mesures de protection des agents de santé.

France. Une partie des salariés d’Eurotranspharma, entreprise de transport de produits de santé basée à Clermont-Ferrand, était en grève ce mercredi à l’appel d’une intersyndicale. Les sites de Moussy-le-Neuf (Seine-et-Marne), Toulouse, Loudéac (Côtes d’Armor), Nancy, Nice, Lyon et Arras sont touchés par le mouvement de grève. Dans un tract commun tous les syndicats de l’entreprise (CGT, SAT, CFDT, CFTC, CFE-CGC) réclament « une reconnaissance financière forte pour l’ensemble des salariés qui s’est impliqué pendant cette crise sanitaire, par l’attribution d’une prime d’un montant de 1.000 euros ». « La direction nous a proposé une prime Covid de 500 euros, mais nous contestons ce montant. C’est un manque de respect pour le personnel qui est resté mobilisé durant toute la période de confinement », a précisé un responsable syndical, estimant à environ 200 le nombre de salariés en grève, sur les 400 que compte l’entreprise.

 

11 juin

Hongrie. Une nouvelle révision du Code du travail hongrois permettrait aux employeurs de fixer la durée maximale du temps de travail cumulé pour une période de 24 mois. Le gouvernement affirme que le changement est nécessaire pour éviter les licenciements massifs dans certains secteurs touchés par l’épidémie de Covid-19. En d’autres termes, les employeurs peuvent désormais appliquer unilatéralement jusqu’à 24 mois des heures de travail, sans convention collective, ni accord des syndicats. La Confédération hongroise des syndicats (MASZSZ), la Confédération des syndicats intellectuels (ÉSZT), la Ligue démocratique des syndicats indépendants (LIGA), la Fédération nationale des conseils des travailleurs (MOSZ) et le Forum pour la coopération des syndicats (SZEF) ont protesté contre cette proposition dans une lettre ouverte. Ils estiment que cet amendement met les travailleurs dans une position vulnérable et ont demandé à tous les députés de soutenir le projet de loi uniquement si la section controversée est supprimée. Un député de l’opposition qualifie la proposition de de «loi esclave 2.0»

États-Unis. Les infirmières de Pennsylvanie se félicitent de la décision du département de la santé de l’État qui oblige les hôpitaux à mieux protéger les travailleurs de la santé contre le coronavirus. Les infirmières et autres travailleurs de la santé se sont plaints des conditions de travail à l’intérieur des hôpitaux, affirmant qu’il n’y avait pas suffisamment de mesures de sécurité et pas assez d’équipement de protection. Depuis début mars, des milliers de travailleurs de la santé ont contracté le virus. Le syndicat des infirmières, le Pennsylvania Association of Staff Nurses and Allied Professionals affirme que 80 d’entre elles sont à l’hôpital universitaire de Temple, qui a enregistré le plus grand nombre de cas de Covid-19. En vertu de la nouvelle ordonnance, les hôpitaux doivent fournir des masques approuvés au niveau national au personnel participant aux soins directs des patients atteints de Covid-19 et doivent les remplacer sur demande si le masque est sale ou endommagé. Les hôpitaux doivent également proposer des tests de détection du virus aux membres du personnel qui ont été en contact étroit avec une personne atteinte de Covid-19.

200420-newCi-contre : Etats-Unis: New York State Nurses Association

France. Le groupe allemand FlixBus compte demander l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire pour sa filiale d’autocars interurbains Eurolines. « « FlixBus, actionnaire unique d’Eurolines, souhaite qu’elle soit placée en liquidation judiciaire quelques mois après l’avoir rachetée à Transdev, ce qui conduirait à licencier l’ensemble de ses salariés à brève échéance et sans moyens ainsi qu’à laisser sur le carreau ses fournisseurs », dénoncent dans un communiqué les syndicats CFTC, CGT et FO d’Eurolines. « Profitant du Covid-19, FlixBus met le coup de grâce à la société Eurolines pour (…) se débarrasser de dizaines de salariés aux frais de la collectivité » fustigent les trois syndicats. Selon la CGT, un comité social et économique (CSE) extraordinaire est prévu jeudi après-midi.

États-Unis. Les travailleurs de l’entrepôt Kroger (entreprise de grande distribution) à Memphis – et à travers le pays – vont faire grève aujourd’hui, exigeant des conditions plus sûres au milieu de la pandémie de Covid-19. La grève est coordonnée entre les travailleurs de toute la chaîne d’approvisionnement alimentaire, y compris ceux qui travaillent chez PepsiCo et Tyson Foods. Les travailleurs demandent que les lignes de production soient adaptées à la distanciation physique; un plan de test, un accès aux EPI et que la recherche de cas-contacts d’infection préserve la confidentialité pour les travailleurs sans papiers et leurs familles. Plus de 5 000 de ces travailleurs ont été testés positifs pour COVID-19 et plus de 20 sont décédés.

Nigéria. Les médecins et autres agents de santé de l’hôpital de Daltatu Araf (DASH), à Lafia, ont entamé une grève d’avertissement à l’appel de l’Association nationale des infirmières et des sages-femmes du Nigeria (NANNM), de l’Association des médecins résidents (ARD) et de la Pharmaceutical Society of Nigeria (PSN).Alizi Maga, président du NANNM à l’hôpital, qui a parlé au nom des syndicats, a déclaré que la grève était devenue nécessaire après l’expiration d’un ultimatum de sept jours adressé au gouvernement. Maga a déclaré que les demandes comprennent la fourniture d’équipements de protection adéquats, la mise en œuvre d’indemnités de risque Covid-19 ainsi qu’un régime d’assurance pour leurs membres luttant contre la pandémie. Idoko Peter, président de l’ARD au DASH, a déclaré que la négligence présumée du gouvernement avait conduit à la contamination de 21 agents de santé dans l’exercice de leurs fonctions.

Soudan.La répression des autorités soudanaises contre les médias, les syndicats et les journalistes s’est intensifiée pendant la pandémie de Covid-19 L’Union soudanaise des journalistes (SUJ), exhorte les autorités à mettre fin au harcèlement et à garantir les droits pendant cette période critique. 21 journaux ont été suspendus, laissant des centaines de journalistes sans revenus et le pays privé de journaux à un moment critique. Selon le SUJ, le gouvernement contrôle actuellement plusieurs médias par l’intermédiaire de «superviseurs administratifs» nommés, tandis que les médias nationaux sont lourdement pénalisés, avec plus de 500 journalistes susceptibles d’être licenciés prochainement, selon un plan élaboré par le Empowerment Removal Committee (ERC), créé pour démanteler le système de l’ancien président Bashir.

France. Des salariés d’Eurotranspharma, entreprise de transport de produits de santé, étaient en grève ce mercredi à l’appel d’une intersyndicale pour dénoncer le « manque de respect » de leur direction malgré leur mobilisation durant la crise sanitaire. Les sites de Moussy-le-Neuf, Toulouse, Loudéac, Nancy, Nice, Lyon et Arras (Saint-Laurent-Blangy) sont touchés par le mouvement de grève tandis que des débrayages ont été observés sur d’autres sites comme celui de Bordeaux, a indiqué Gokhan Cevenli, représentant de la CFDT. Dans un tract commun, tous les syndicats de l’entreprise (CGT, SAT, CFDT, CFTC, CFE-CGC) réclament « une reconnaissance financière forte pour l’ensemble des salariés qui s’est impliqué pendant cette crise sanitaire, par l’attribution d’une prime d’un montant de 1 000 euros ».

Inde. Dans une déclaration du 5 juin, les centrales syndicales indiennes ont exprimé leur mécontentement face à l’incapacité du gouvernement Modi à assurer le paiement des salaires d’un grand nombre de travailleurs et à bloquer les licenciements pendant le confinement. On estime qu’environ 240 millions de travailleurs ont perdu leurs moyens de subsistance. Bien que les usines redémarrent leurs activités, beaucoup d’entre elles embauchent moins de travailleurs et réduisent les salaires. Le gouvernement a profité de la pandémie pour introduire des modifications du droit du travail à caractère anti-ouvrier et pour annoncer des mesures politiques favorables au monde des affaires, notamment la privatisation d’entreprises du secteur public. « Après les manifestations massives dans tout le pays le 22 mai, nous intensifierons maintenant nos protestations avec un appel à la non-coopération le 3 juillet, pour que le gouvernement réponde à nos revendications » ont déclaré les centrales syndicales INTUC, AITUC, HMS, CITU, AIUTUC, TUCC, SEWA, AICCTU, LPF et UTUC ainsi qu’un grand nombre de fédérations et d’associations.

12 juin

Chili. Les travailleurs de la Corporación Nacional del Cobre, le plus grand producteur de cuivre au monde détenu à 100 % par l’État chilien, ont déclaré mercredi qu’ils envisageaient d’arrêter le travail sur certains sites afin de se mettre en quarantaine après la mort d’un mineur des suites de Covid-19. La Fédération des travailleurs du cuivre (FTC) a déclaré dans un communiqué qu’il y avait eu un nombre «alarmant» d’infections au coronavirus dans plusieurs mines du pays. Les mesures visant à maîtriser la propagation du virus sont insuffisantes, a indiqué la fédération. « S’il est nécessaire d’arrêter les travaux dans ces zones … jusqu’à ce que les conditions sanitaires soient suffisantes pour protéger les mineurs, nous sommes prêts à le faire » a ajouté la fédération.

République du Congo. Les travailleurs de la mine de cuivre et de cobalt Tenke Fungurume, qui ont été mis en quarantaine pendant deux mois dans le cadre des stratégies de prévention de la Covid-19 ont organisé avec succès une grève le 23 mai en vue d’obtenir le paiement d’une allocation spéciale. La grève a donné lieu à des négociations avec la direction de la mine, qui ont ensuite abouti au versement d’une allocation spéciale de 600 dollars aux 6 000 mineurs confinés sur le site de la mine pendant la quarantaine.

États-Unis. Les infirmières de l’hôpital Mission de HCA à Asheville, en Caroline du Nord, ont appelé aujourd’hui la direction du HCA à mettre fin au blocage d’un vote démocratique des infirmières sur la formation d’un syndicat. Un vote par correspondance était sur le point de permettre aux infirmières et infirmiers de s’affilier au National Nurses United. Cependant, le HCA a exigé que le vote se tienne uniquement en personne, exposant les 1 800 infirmières au danger d’infection au moment où les cas confirmés de coronavirus se multiplient en Caroline du Nord.

France. Depuis le 11 juin, les personnels de l’usine Fibre Excellence, en grande majorité du service maintenance, sont en grève au motif de l’inégalité de la prime attribuée aux salariés en cette période de Covid-19. Pour les grévistes « De décompter des jours de congé qui ont été imposés par la direction dans certains services, alors qu’on était toujours en période de confinement, de retirer de la prime une récupération d’astreinte, ou de se voir refuser la demande d’un panier-repas, c’est difficile à encaisser quand on a continué à travailler au sein de l’usine ». « On conteste ce système d’inégalité, on veut que tout le monde touche pareil. Après trois rencontres, sans qu’il y ait une quelconque avancée, la délégation des salariés en a informé les grévistes qui ont décidé la reconduction du mouvement

Tanzanie. Plus de 2 000 travailleurs ont formé un piquet de grève devant l’usine de vêtements Mazava Productions and Fabrics East Africa à l’annonce de sa fermeture pendant trois mois et de la réduction concomitante des salaires de 50% en raison de la pandémie de la Covid-19. Les femmes représentent plus de 90% des travailleurs de l’usine de maillots de sport. Le syndicat Tanzania Union of Industrial and Commercial Workers,(TUICO), a contesté la décision prise par l’entreprise sans l’avoir consulté. Deux semaines après, il remportait le différend devant la Commission de médiation et d’arbitrage, et l’employeur acceptait de payer les salariées 70% de leur salaire durant la fermeture de l’usine.

tanzanieCi-contre : Tanzanie

 

13 juin

États-Unis. Alors que de nombreux exploitants de casinos-hôtels de Las Vegas se vantent de leurs protocoles sanitaires, la section locale 226 du Nevada’s Culinary Workers Union qui représente environ 60 000 des travailleurs des jeux, de l’hôtellerie et de la restauration de l’État fait valoir que l’industrie ne fait pas assez pour protéger les employés de la propagation de Covid-19. Le syndicat a mis en ligne un site Web CulinaryClean.org pour contrôler si les casinos respectent plusieurs normes de sécurité prioritaires. « Oui, les gens veulent retourner au travail, mais ils veulent aussi revenir sur un lieu de travail sûr » a déclaré la secrétaire-trésorière du syndicat. L’organisation exige également des tests Covid-19 obligatoires pour tous les employés avant de retourner au travail.

Pakistan. Vendredi, à Mirpurkhas, une grève de deux heures a été observée par le personnel paramédical et des médecins de l’hôpital civil et d’autres hôpitaux publics. Des dizaines d’employés paramédicaux et de médecins se sont rassemblés dans les locaux de l’hôpital civil de Mirpurkhas. Ils ont dénoncé avoir été privés de gants et masques chirurgicaux alors qu’ils travaillaient en première ligne contre le Covid-19. Ils ont exigé la satisfaction de leurs demandes, faute de quoi leur campagne de protestation se poursuivrait jusqu’à l’acceptation de leurs revendications.

Afrique du Sud. Le National Union of Public Service and Allied Workers (NUPSAW) annonce son intention de former un piquet devant l’entrepôt Dishcemà Midrand lundi après-midi. Le syndicat se dit gravement préoccupé par la santé et la sécurité des travailleurs de l’entrepôt après  10 cas confirmés de Covid-19 parmi les salariés de l’entrepôt. Le syndicat affirme dans un communiqué que «presque tous les départements ont été touchés, et DisChem refuse délibérément de se conformer aux normes et mesures de sécurité contre le Covid-19 »

14 juin

Canada. Les ambulanciers paramédicaux du Syndicat canadien de la fonction publique s’interrogent sur la présence de masques non médicaux dans l’approvisionnement des services d’ambulances terrestres de l’Ontario. Le SCFP-Ontario et le Comité des travailleurs ambulanciers SCFP-Ontario (CACO) exigent uncontrôle de la qualité dans l’achat et la distribution d’équipements de protection individuelle pour les travailleurs de première ligne. Le SCFP représente plus de 5 500 ambulanciers paramédicaux ontariens.

Indes. Depuis le 11 juin, des employés municipaux externalisés de l’État de Andhra Pradesh organisent des manifestations de protestation et des rassemblements pour demander la régularisation de leur emploi. Tout en soutenant les protestations des travailleurs municipaux, les syndicats de l’État ont lancé un appel à la grève «Désobéissance civile, non-coopération» le 3 juillet. Pendant la pandémie de Covid-19, les employés municipaux, y compris les travailleurs de l’assainissement ont été à l’avant-garde pour soutenir le gouvernement dans la lutte contre le virus, a déclaré K Uma Maheswara Rao, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et employés municipaux du Pradesh. « Au lieu des applaudissements et des fleurs, nous demandons au gouvernement de régulariser les travailleurs externalisés », a déclaré Rao à NewsClick, ajoutant que les travailleurs intensifieront leurs protestations et en feront un mouvement plus large si leurs demandes ne sont pas acceptées. «Il y a plus de 40 000 travailleurs qui doivent bénéficier de la régularisation de leurs emplois», a déclaré Rao. Il a ajouté que déjà sept employés municipaux du district de Vijayawada ont été testés positifs pour Covid-19 et que le nombre ne peut augmenter qu’en raison de l’assouplissement des mesures déconfinement.

Patrick Le Tréhondat

 

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