Les Utopiques nous parlent de « politique »

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La revue Les Utopiques (N° 19, printemps 2022) de l’Union syndicale Solidaires vient de sortir. Elle est très largement consacrée aux rapports entre le syndicalisme, le mouvement social et les questions politiques (dont les partis). On y démarre comme il se doit par un retour sur la Charte d’Amiens de 1906. Dans cette période électorale, cela tombe à pic. Nous y reviendrons.

 

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  • Présentation Les Utopiques n° 19 : « Pouvoirs, Politique, Mouvement social »

Pouvoirs, politique, mouvement social. L’articulation des trois termes a traversé l’histoire du mouvement ouvrier, et, en cette veille d’élections présidentielle et législatives, continue à interpeller. Dans une telle période, revenir sur cette question est un enjeu nécessaire pour « les jours d’après ». Indépendance et autonomie (les deux n’étant pas identiques) ou, a contrario, « courroie de transmission » du « Parti », recherche d’un débouché politique aux luttes, tout cela continue de polariser les débats parmi celles et ceux qui veulent changer la société.

Nous avons d’abord fait le choix d’y revenir d’un point de vue historique. Des contributions (Thierry Renard d’une part ;   Christian   Mahieux   d’autre   part ;   la   dernière, collective,  de  Florent  Cariou,  Julien  G.,  Bernard Guillerey   et   Francky   Poiriez)   s’intéressent   ainsi   à   la postérité de la Charte d’Amiens,  texte fondateur du syndicalisme hexagonal adopté par le congrès de la  CGT  en  1906  fixant  pour  but  la  « double  besogne, quotidienne et d’avenir ».

Trois autres textes traitent respectivement :

  • de la CGT et du Programme commun d’union de la gauche, de 1972 à 1984 (Jean-Yves Lesage) ;
  • de la CFDT et des Assises du socialisme de 1974

(Théo Roumier) ;

  • du mouvement syndical face à l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 (Gérard Gourguechon).

Un dernier article, rédigé par deux de leurs signataires (Pierre Contesenne et Léon Crémieux), revient sur ce qui était porté par les appels pour l’autonomie du mouvement social de la fin des années 1990.

Croisant      les      problématiques      syndicales      et      féministes,      Murielle       Guilbert   interroge l’institutionnalisation au long cours de l’égalité professionnelle femmes/hommes, et Nara Cladera l’indépendance du féminisme vis-à-vis des institutions et de l’État.

Un entretien, mené par François Marchive, avec le rédacteur en chef du journal local Le Postillon, Vincent Peyret, permet de détailler les rapports du mouvement social grenoblois à sa mairie « alternative ». Des contributions de Verveine Angeli, Pierre Zarka et, collectivement, de Philippe Angré, Anne Debrégeas et Jérôme Schmitt, s’intéressent plus généralement aux liens du mouvement social au « politique ».

Également, nous décentrons le regard sur la question en proposant des articles sur la réalité de ce que   fût   le   syndicalisme   soviétique   (Pierre   Znamensky),   la   place   des   mobilisations populaires dans les élections états-uniennes de 2021 (Alexandra Bradbury), l’attitude que le syndicalisme de lutte et de classe entretient dans l’État espagnol avec les « mairies rebelles » (José Villaverde Garcia) et les rapports de la Centrale unique des travailleurs du Brésil avec le gouvernement Lula de 2003 à 2011 (Étienne David-Bellemare).

En varia, nous proposons dans ce dix-neuvième numéro des contributions sur la grève des agents du nettoyage de la fac de Jussieu (Section SUD Education Sorbonne Université), le « nouveau statut du salariat » (Romain Casta), la critique de l’économie politique (Ivan Jurkovic), la crise sanitaire (Alain Véronèse) ou encore l’actualité de Pierre Bourdieu (Pierre Contesenne).

Enfin, nous rendons hommage à notre camarade Michel Desmars, décédé lors de la préparation de ce numéro.

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