L’UNEF et l’antiracisme

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Puisque l’UNEF est sans arrêt dénoncée ou même menacée pour ses positions sur l’antiracisme, nous mettons à disposition de nos lecteurs-trices un document UNEF de 2019 résultant d’une enquête militante réalisée en milieu étudiant à ce sujet.

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I. LE RACISME UNE OPPRESSION SYSTÉMIQUE PRÉSENTE À TOUS LES NIVEAUX DE LA SOCIÉTÉ

 

« Avant de revenir en détail sur les résultats de notre enquête, il faut revenir sur le racisme lui- même.

Comme nous le constatons à nouveau par le biais de cette enquête, le racisme renvoie à un système de domination qui matrice tout le fonctionnement de la société dans laquelle nous vivons et impacte l’ensemble des individus que ce soit dans l’espace public ou encore dans nos établissements d’enseignement supérieur.

Cette situation est issue d’une construction sociale et culturelle qui, au fil des siècles, a résulté en l’intériorisation de comportements discriminants et de stéréotypes racistes. Alors même qu’il n’existe aucune « race » biologique ou scientifique, la

société distingue les individus sur des éléments subjectifs (couleur de peau, nom, prénom, etc.). La société crée en dépit du bon sens ce que les sociologues qualifient de « race sociale ». Les individus sont renvoyés tout au long de leur vie à l’existence de ces races sociales supposées. Ces stéréotypes sont omniprésents : dans notre système éducatif, dans l’espace public ou encore dans les relations amoureuses ou sexuelles.

De ce fait, de manière consciente et/ou inconsciente, la société nous pousse à distinguer les individus. Le racisme s’appuie ainsi sur l’opposition de plusieurs groupes sociaux: les individus perçus subjectivement comme non blanc.he.s, et auxquel.le.s sont attachés des caractéristiques stéréotypées, et les personnes subjectivement perçues comme blanches, valorisées socialement et considérées comme la norme.

Il faut également ajouter que les discriminations ne s’opposent pas, bien au contraire, elles se cumulent. Les personnes se trouvant au croisement de plusieurs discriminations, souffrent de plusieurs déclinaisons des discriminations. Etre une femme noire nous fait par exemple subir des comportements discriminants autant sexistes que racistes.

La race est donc une construction sociale, historique contre laquelle nous devons nous mobiliser collectivement. Pour cela, il est nécessaire de comprendre les déclinaisons concrètes du racisme. Cela passe en premier lieu par reconnaître le fait que ces « races sociales » existent en pratique en tant que fait social et que les personnes non-blanches sont victimes d’un processus de racisation: il est associé à leur couleur de peau une race. Ces personnes sont donc racisées par la société. Le terme racisé.e, utilisé par la suite dans cette enquête, dénonce donc ce processus qui enferme les personnes non-blanches dans une race sociale supposée. Les chiffres et témoignages recueillis ici ont donc pour objectif de démontrer l’urgence de faire avancer la condition des étudiant·e·s et jeunes racisé·e·s par des mesures concrètes.

[…]

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