Présidentielle : réactions syndicales après le 1er tour

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Voici les prises de position des syndicats après le 1er tour de l’élection présidentielle.

 

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La CFDT appelle à battre le Rassemblement national

Publié le 10/04/2022
Par la commission exécutive de la CFDT

La CFDT demande à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et aux valeurs de la République -liberté, égalité, fraternité- de se mobiliser dimanche 24 avril pour battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron. Cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant ni adhésion à son programme.

Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, le Rassemblement national n’a fondamentalement pas changé. Son programme politique centré sur la discrimination entre les citoyens, le repli sur soi et le rejet de l’autre, y compris en modifiant la constitution, ses accointances internationales avec les autocrates, sa détermination à saper l’Europe sont un danger pour la démocratie. La guerre en Ukraine préfigure des turbulences géopolitiques pour les années qui viennent : qui peut croire que le monde ira mieux si Marine Le Pen assume la présidence de l’Union Européenne dans deux semaines ?

 

Les exemples récents de leaders populistes ou extrémistes accédant au pouvoir (Donald Trump aux Etats-Unis, Jair Bolsonaro au Brésil, Viktor Orban en Hongrie…) nous ont enseigné une chose : une fois en poste, chacun d’entre eux a tout mis en œuvre pour installer un régime autoritaire en révisant l’histoire à leur profit, limiter les libertés individuelles, museler la presse et abattre les contrepouvoirs que constituent les médias, les organisations syndicales et les corps intermédiaires dans leur ensemble.

 

L’échec de Marine Le Pen ne sera possible que par la mobilisation de tous les partisans de notre pacte républicain.

Cette mobilisation ne doit pas s’arrêter au lendemain de l’élection présidentielle. Notre société est fracturée, fatiguée. Elle a besoin d’apaisement et non d’une période de tumulte qui s’ouvrirait avec l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Le pays fait face à des périls inédits, il a besoin de se ressouder, de faire appel à l’intelligence collective, de mobiliser toute la société civile, associations et partenaires sociaux autour de politiques publiques qui permettent de construire une société plus juste, respectueuse de l’environnement et ouverte au dialogue.

 

La CFDT continuera avec détermination de faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs, de défendre leurs intérêts.

Mais pour cela, il faut d’abord battre l’extrême droite et donc Marine Le Pen. L’heure n’est plus au choix d’un programme mais à la défense de la démocratie.

 

 

oitPas une voix du monde du travail pour l’extrême droite ! Le progrès social comme seul objectif

 

Les réalités de la vie des travailleuses et travailleurs de ce pays, des jeunes, des privé.e.s d’emploi, des retraité.e.s, ont émergé difficilement dans un débat politique qui a tourné en boucle autour des thèmes imposés par l’extrême droite. La vie chère, les luttes et les mobilisations ont permis de parler salaires, pensions, emplois, conditions de travail. La première préoccupation de la population est de savoir comment remplir le réfrigérateur, faire le plein de la voiture, trouver ou garder un emploi, se projeter vers l’avenir, malgré la précarité et les conditions de travail difficiles.

Le taux d’abstention de 26 % du premier tour des élections présidentielles est inquiétant et révélateur de la difficulté pour une part importante de la population de penser que la vie quotidienne pourrait s’améliorer grâce à cette élection.

La situation est grave, en France ; l’extrême droite est aux portes de l’Élysée.

Le gouvernement et le président sortant portent une lourde responsabilité sur la perte de sens du débat politique et la banalisation des idées d’extrême droite. Le mépris du président, des ministres et des élus de l’actuelle majorité, pour la population de ce pays, s’est manifesté tout au long du quinquennat, dans les paroles comme dans les actes.

Il est de notre responsabilité de dire que la politique de régression sociale, en soutien permanent du patronat, menée durant ce quinquennat comme ceux qui l’ont précédé, porte en conscience la responsabilité de la montée de l’extrême droite. Malgré les applaudissements et les discours pompeux, le gouvernement a poursuivi la destruction des services publics alors que ceux-ci sont indispensables pour assurer l’égalité d’accès de toutes et tous à la santé, à l’éducation, à la culture. Ils ont systématiquement défendu les intérêts des plus riches plutôt que le bien commun et la lutte contre le réchauffement climatique.

Ne pas répondre aux légitimes exigences sociales des salarié.e.s d’augmenter les salaires comme les pensions ou encore s’entêter à maintenir le projet de retraites à 65 ans serait lourd de conséquence.

Surfant sur les divisions et la désespérance sociale, l’extrême droite, à travers le score de la candidate Le Pen mais aussi de Zemmour et de Dupont-Aignan, a cumulé au 1er tour à plus de 32% des suffrages exprimés.

La CGT réaffirme que ces partis et leur programme vont à l’encontre de l’intérêt du monde du travail. Au cours de l’histoire comme aujourd’hui dans de nombreux pays, les dirigeants se réclamant de cette idéologie, à l’image de Poutine, Bolsonaro, Orbàn, suppriment les libertés syndicales et démocratiques, cassent les garanties sociales, divisent les travailleurs et les travailleuses, brisent les solidarités. Partout dans le monde, l’extrême droite, en focalisant son programme sur de fausses explications de la crise, exonère le patronat et les vrais responsables en trompant la légitime colère sociale de la population. L’extrême droite raciste, antisémite et xénophobe, est toujours la pire ennemie des travailleurs, des grèves et des syndicats. Toujours discriminante, c’est aussi l’ennemie des droits des femmes, des LGBT, de toutes les libertés démocratiques et de la paix. Leur proposition de mise en place de la préférence nationale, renommée priorité nationale, instaurerait un régime de discrimination systémique dans le pays. L’histoire le montre, il y a une différence de nature entre les partis républicains qui accèdent au pouvoir et le cèdent et l’extrême droite qui, une fois arrivée au pouvoir, le confisque.

À l’opposé, la CGT porte une histoire de luttes contre l’extrême droite et des valeurs universelles de solidarité, de fraternité, d’égalité entre les salariés, par-delà leur statut, leur origine, leur nationalité, leurs opinions philosophiques ou religieuses. La CGT n’est pas propriétaire des voix de ses syndiqué.e.s. Notre organisation est indépendante mais pas neutre, elle porte une histoire et des valeurs collectives opposées de celles de l’extrême droite. Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite, elle doit être combattue partout.

Avant comme après les élections, la CGT s’opposera aux reculs sociaux et construira avec les travailleurs et les travailleuses les luttes nécessaires à la défense de leurs intérêts. D’ores et déjà, pour nos salaires, nos retraites et nos emplois, la CGT appelle l’ensemble des salarié.e.s et des organisations syndicales à faire du 1er-Mai une journée de mobilisation unitaire exceptionnelle pour porter ces revendications, une journée de rassemblement pour les droits des travailleurs et des travailleuses, le progrès social, la liberté, l’égalité, la justice, la fraternité, la paix, la démocratie et la solidarité internationale.

Montreuil, le 12 avril 2022

 

oit2Communiqué d’Yves Veyrier secrétaire général de Force ouvrière

L’indépendance syndicale, fondatrice de la Confédération générale du travail Force Ouvrière, tout au long de son histoire, la conduit à demeurer sur sa légitimité syndicale et à ne pas donner de consignes de vote à quelque élection politique.

FO a toujours précisé que « le mouvement syndical des travailleurs ne peut s’isoler dans la nation » et « que le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État », et a toujours affirmé son attachement aux principes républicains, laïcs, et universalistes – à la fois au sens républicain et au sens ouvrier. A ce titre, FO rappelle que la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen en affirmant que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », fonde le droit du sol.

FO a toujours été et demeure « sans faiblesse, sans concession sur ses valeurs fondamentales : le refus du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, des slogans qui font de l’étranger, du migrant, le bouc émissaire faute d’apporter des réponses de justice sur le terrain économique et social. »

Sur les questions de politiques économiques et sociales, FO affirme sa détermination à poursuivre son action, en tant que syndicat, sans relâche pour la défense des intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels des salariés.

Dans la déclaration de son Comité confédéral national, adoptée à l’unanimité le 31 mars dernier, FO réaffirme ainsi ses revendications en particulier pour « l’augmentation immédiate des salaires, du Smic et de la valeur du point d’indice de la Fonction publique et des grilles de salaires des conventions collectives et celles des fonctionnaires » ainsi que des retraites, pour « le rétablissement d’une fiscalité progressive qui mette à contribution les hauts revenus et les revenus financiers », pour les effectifs et les moyens indispensables à la Fonction publique et aux services publics, contre toute réforme des retraites visant à supprimer tous les régimes existants, fondés sur la solidarité intergénérationnelle, et à reculer l’âge de départ (âge légal, âge pivot ou d’équilibre, durée de cotisation)…

A cet égard, FO réaffirme sa détermination pour les libertés individuelles et collectives, dont les libertés syndicales, la négociation collective, la pratique contractuelle et le paritarisme, le droit de grève et de manifestation.

Yves VeyrierSecrétaire général de Force Ouvrière

Secrétaire général de Force Ouvrière

ob_c2e8c7_logo-vote-unsa-qpL’UNSA appelle à écarter l’extrême droite

Dans un tweet publié le 10 avril 2022, Laurent Escure le réaffirme : pour l’UNSA, il faut voter, donc le 24 ni abstention, ni Le Pen, ni blanc, ni nul.

 

Les résultats issus de ce premier tour confirment ce que nous redoutions : la montée de l’extrême-droite que l’Union syndicale Solidaires combat historiquement. Rappelons-le autant qu’il le faudra : l’extrême droite est fondamentalement à l’opposé de nos valeurs d‘égalité, de justices et de libertés. L’extrême-droite est l’ennemie des travailleuses et des travailleurs, particulièrement s’agissant des droits des femmes, des étranger-es, des LGBTQI+. Nous n’oublions pas que le renforcement électoral et militant de l’extrême-droite est lié aux politiques antisociales menées par les gouvernements successifs. Les gouvernements Macron au service des plus riches n’ont fait qu’augmenter le désespoir et la pauvreté. Les politiques liberticides enferment la société dans une spirale sécuritaire. Elles ont été un tremplin pour l’extrême-droite.

Nous réaffirmons que le RN n’est pas un parti comme les autres. Emprunt d’une idéologie nationaliste, sexiste, raciste, le choix de l’extrême droite est un danger grave. Il ne fera qu’empirer la crise sociale et la crise écologique, générer et attiser la haine, le racisme et la violence, désigner les étranger-es et les immigré-es comme boucs émissaires.

Il n’y a aucune réponse pour améliorer nos vies chez le RN qui travestit son programme néolibéral par un affichage social (en particulier sur les retraites) mais c’est un piège grossier et dangereux !

Oui, notre colère contre ce système d’exploitation et de domination est forte et légitime, mais jamais Marine Le Pen ne sera une solution : elle fait partie du système et du problème, elle le renforce même.

Nous vivons un moment de bascule. Notre syndicalisme, ancré dans les luttes pour la défense des droits et l’amélioration du quotidien, porte un projet de transformation sociale, écologiste, féministe, antiraciste, internationaliste et antifasciste, partagé en grande partie par d’autres. Il est primordial de renforcer les alliances et les actions unitaires et de s’adresser à l’ensemble des salarié-es et de la population. L’Union syndicale Solidaires agira dans ce sens dans les jours qui viennent et participera aux mobilisations, en particulier autour du samedi 16 avril.

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