Réactions syndicales à l’accélération de Macron sur les retraites

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Les déclarations à la presse de E. Macron lundi 12 septembre, mettant clairement en l’évidence l’accélération de sa contre-réforme des retraites, provoquent des réactions syndicales. 

 

200px-CFDT_logo.svg[Entretien] « Nous avons fait comprendre au Président que s’il y avait une mesure brutale sur les retraites ce serait un casus belli. »

Publié le 14/09/2022

Laurent Berger était l’invité des 4V le lundi 12 septembre. Il a rappelé la revendication de la CFDT de supprimer la flat tax et de taxer les revenus du capital au même niveau que le travail et ce, afin de financer notamment les services publics. Il a également revendiqué la mise en place d’un dialogue social en entreprise afin de négocier, lorsque cela a des conséquences sur les conditions de travail, les mesures mises en place dans le cadre de la sobriété énergétique. Une émission à revoir ici (voir sur le site CFDT).

 Extraits

 

Ce lundi 12 septembre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt et la ministre déléguée à la Formation professionnelle, Carole Grandjean, reçoivent les partenaires sociaux pour leur présenter la feuille de route de la réforme de l’assurance-chômage. Pour l’heure, les responsables syndicaux ne semblent pas séduits par le projet. L’ensemble des syndicats nationaux et les principales associations de jeunesse dénoncent tous la volonté de l’exécutif de diminuer « les droits à l’indemnisation » des chômeurs et estiment que cette réforme est « injuste » et « inefficace », d’après un communiqué publié vendredi 9 septembre 2022. « Le gouvernement a décidé d’entrer dans une logique dogmatique sur l’indemnisation du chômage », commente Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, sur le plateau des 4 vérités, sur France 2, lundi 12 septembre. L’objectif du gouvernement ? S’inspirer du modèle canadien afin de moduler les règles d’indemnisation en fonction de la situation sur le marché de l’emploi. « Si on veut aider les demandeurs d’emploi à retourner à l’emploi, il faut des logiques de formation, d’accompagnement », estime le responsable syndical, soulignant l’importance des collectivités territoriales et des régions pour répondre à ces enjeux.

Le gouvernement promet néanmoins de ne pas toucher au montant d’indemnisation. Selon Marc Ferracci, député Renaissance pressenti pour être le rapporteur de la loi, cette réforme devrait régler les problèmes de recrutement. Pour Laurent Berger, cette réforme « ne répond pas aux enjeux ». « Il n’y a pas l’adéquation entre les emplois disponibles et leur possibilité de les occuper », ajoute-t-il. La CFDT ira-t-elle au bras de fer sur cette réforme ? « On va regarder comment on peut faire. C’est vrai qu’il y a un problème de trop de demandeurs d’emploi en France et d’offres qui ne sont pas pourvues, donc travaillons là dessus, sur la logique de plein-emploi, mais arrêtons de stigmatiser les chômeurs », déclare-t-il au micro de Thomas Sotto.

 

Retraite : la CFDT n’est pas opposée à discuter

Sur la réforme des retraites, autre sujet brûlant du second quinquennat d’Emmanuel Macron, Laurent Berger estime que c’est une « question idéologique ». « Ce n’est pas en reportant l’âge légal à 65 ans qu’on réglera le problème de financement des transformations qui sont en place », explique-t-il. « L’approche par l’âge est injuste », ajoute-t-il. La CFDT émet notamment l’idée de la création « d’assises du travail » afin de réfléchir «  à la fin de carrière ». « La CFDT ira discuter sur tous les sujets qui sont sur la table. Mais si une mesure brutale est prise, je crois que cela mettra le pays en danger de conflictualité très forte. On n’a pas besoin de ça », conclut-il, se disant ouvert à trouver des compromis. 

FSURetraites : l’attaque présidentielle !

13 septembre 2022

Décidément, le Président de la République n’aura pas mis longtemps à renouer avec sa vieille méthode ! Lors d’une rencontre journalistique, Emmanuel Macron s’est fendu d’une nouvelle déclaration tonitruante pour réaffirmer sa volonté de dégrader encore les conditions de départ en retraite des salarié-es du public comme du privé, recyclant toutes les lubies libérales.

Après avoir refusé cet été d’engager une politique d’augmentation des salaires, lui substituant une politique « incitative » de défiscalisation et de désocialisation d’une part de la rémunération du travail, après avoir dégelé la valeur du point d’indice à un niveau très inférieur à l’inflation, il annonce maintenant un nouveau « moment douloureux » après avoir prophétisé « la fin de l’abondance ». Manifestement, pour les retraites, tous les pires scénarios sont en réflexion : recul à 64 ans de l’âge de départ, allongement de la durée de cotisation et renforcement du système de décote-surcote… Le tout pour financer les politiques publiques de santé, d’éducation, de transition écologique! Bref, tous les ingrédients pour diminuer drastiquement le montant des pensions pour les futures retraité-es, pour faire reculer le droit de partir en retraite… Par contre, quant il s’agit de plafonner les dividendes de la finance, quand il s’agit de débattre d’une politique fiscale juste et redistributive, tout à coup, le ton martial prétendûment réformateur laisse la place à un silence assourdissant !

Pour la FSU, une telle politique est à l’inverse de celle qu’il faudrait au pays aujourd’hui pour faire face à la crise. Plutôt que d’affaiblir tous les mécanismes salariaux et sociaux de redistribution des richesses pour garantir les conditions de vie de tout-es et juguler tous les accroissements d’inégalités promis par cette politique.

La FSU oppose à ce discours dans la droite ligne du passé, sa revendication d’un droit à la retraite à taux plein dès 60 ans… La FSU, avec les personnels, avec les retraité-es, construira toutes les mobilisations nécessaires pour s’opposer à toutes les nouvelles dégradations promises pour le droit à la retraite.

Non M. le Président, le système de retraite n’est pas en danger !

Non M. le Président, le recul de l’âge, l’allongement de la durée de cotisation et la baisse organisée des pensions ne sont pas acceptables !

 

Les Lilas, le 13 septembre 2022

 

1200px-Logo_Union_syndicale_Solidaires.svgParis le 13 septembre 2022

La réforme des retraites annoncée pour 2023: la fuite en avant!

Tandis que le rapport du Conseil d’Orientation des retraites (COR) était annoncé pour le 15 septembre, Macron a confirmé hier devant les médias vouloir faire cette réforme des retraites avec application dès l’été 2023, avec la possibilité d’utiliser le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale de cet automne, ou le fameux 49-3 (passage du texte sans vote du Parlement).

Ce rapport du COR qui a fuité dans la presse, est embarrassant pour l’exécutif.

Tandis qu’on nous a expliqué lors du projet de 2019 de la réforme par point, que si on ne réformait pas, le système par répartition courrait à sa perte, le rapport du COR pointe certes des années à venir déficitaires (en raison du contexte économique) mais qu’il n’y a rien de catastrophique ! Il fait état d’une part constante du PIB consacrée aux retraites jusqu’en 2070. Et précise que ses résultats ne valident aucunement « le bien fondé des discours » qui mettent en avant l’idée d’une dynamique incontrôlée des dépenses de retraite…

Que nenni, le gouvernement a trouvé un nouveau prétexte pour appliquer son projet néolibéral et sa privatisation rampante du système des retraites : Grâce à la réforme (en reculant l’âge de départ, et/ou faisant cotiser plus longtemps, on en a pas encore le contenu !) on va dégager des nouveaux financements…pour l’école, le grand âge, et la crise climatique…rien que ça!

Sur le financement des retraites et de la protection sociale :

Ce gouvernement s’exonère de fait de remettre en cause les exonérations des cotisations sociales patronales et d’explorer de nouvelles pistes de financement comme une cotisation sociale sur les dividendes des actionnaires ou simplement l’égalité salariale femmes/hommes.

Sur le financement de l’éducation, de la transition écologique.. :

Ce gouvernement ne parle pas des vraies solutions de justice sociale et fiscale comme : rééquilibrer la fiscalité, taxer les super-profits, rétablir l’ISF, ou encore récupérer les 100 milliards par an de fraude fiscale qui pourraient une réelle source budgétaire pour ces besoins fondamentaux !

On le voit bien, cette réforme des retraites va encore pénaliser les plus précaires, et la majorité de la population…au grand privilège des plus riches protégés par Macron.

Solidaires revendique la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités, sans décote, la revalorisation des pensions et leur indexation sur les salaires.

DÈS LE 29 SEPTEMBRE, EN GRÈVE ET DANS LA RUE, POUR NOS SALAIRES ET NOS PENSIONS!

 

 

FO résolue à défendre les retraites !

Au soir même d’une réunion au ministère du travail visant à fixer le calendrier d’un nouvel agenda social, en concertation avec les interlocuteurs sociaux, le Président de la République a relancé son projet de réforme des retraites, avec la volonté manifeste d’en accélérer le tempo.

Cette énième réforme, qui devrait être engagée sans attendre viendrait une nouvelle fois dégrader les droits à la retraite, en reculant l’âge légal de départ à la retraite et/ou en allongeant la durée de cotisation, contre la volonté de l’ensemble des organisations syndicales. Le porte-parole du gouvernement vient de confirmer que toutes les pistes sont à l’étude, y compris dans la cadre du prochain PLFSS…

Cette annonce vient déjà contredire la nouvelle méthode que devait illustrer le CNR lancé la semaine dernière, preuve s’il en était encore besoin, qu’il ne s’agissait bien que d’une opération de communication.

Au-delà de la méthode, FO considère que faire travailler les salariés plus longtemps est inacceptable car le seul recul de l’âge légal de la retraite aura comme seul effet de baisser globalement le niveau des pensions. Le seul effet des réformes passées déjà très pénalisantes pour les salariés (recul à 62 ans et allongement de la durée de cotisation à 43 ans, désindexation des pensions des salaires) – conduira à horizon 2070 à une baisse de 2 points de PIB du niveau global des pensions.

Pour FO, préserver les retraites, c’est d’abord s’assurer de la possibilité pour toutes et tous, de l’entrée dans la vie active jusqu’au moment de faire valoir sa retraite, de bénéficier d’un emploi pérenne à temps plein, améliorer la rémunération du travail et revenir aux aménagements de fins de carrière. Un travailleur sur deux n’est déjà plus en emploi quand il liquide sa retraite.

Annoncer le recul de l’âge comme solution à l’équilibre financier des retraites est une forme d’aveu d’impuissance à améliorer la qualité de l’emploi pour toutes et tous.

FO s’opposera fermement et appellera à la mobilisation contre toute réforme conduisant à réduire les droits à la retraite et à faire travailler plus longtemps pour en bénéficier.

 

Retraites : les finances sont au vert

Le rapport annuel du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) dément largement les prévisions catastrophistes en matière de retraite. Elles étaient pourtant attendues par le gouvernement, comptant sur le report de la sortie du rapport en septembre.
Il montre en fait, de façon très claire, que le système est actuellement excédentaire de près de 900 millions d’euros, en 2021, et devrait dégager un excédent de 3,2 milliards d’euros en 2022 (soit 0,1 point de PIB).
Certes, le système serait ensuite, selon les calculs du COR, légèrement déficitaire dans les années à venir (0,4 point en moyenne) mais cela tient largement aux hypothèses retenues dont on peut contester le choix. Ces hypothèses ont été revues depuis le dernier rapport sous la pression d’un gouvernement en manque d’argument pour faire passer une nouvelle réforme des retraites rejetée très majoritairement par l’ensemble des Français.
Il n’y a pas plus d’aggravation des finances à moyen et long terme.
Le COR a, en effet, fait le choix de réviser à la baisse ses hypothèses de croissance. Il privilégie dans la pratique un scénario caractérisé à la fois par un taux de croissance très faible (1% par an), associé à un taux de chômage élevé (7%). Ce taux de croissance est inférieur à celui retenu par le COR depuis plusieurs années (un scénario central de croissance de la productivité de 1,3%, avec une fourchette allant de 1% à 1,8%, contre 0,7% à 1,6% dans les scénarios actuels).
Le paradoxe est que le taux de chômage retenu par le COR (7% sur le long terme) serait ainsi supérieur à celui retenu par le Gouvernement dans ses dernières prévisions (5%), ce qui conduit le COR à faire l’hypothèse d’une quasi-récession entre 2027 et 2032, pour faire monter le chômage de 5% à 7%. Cette augmentation artificielle du taux de chômage contribue par conséquent à l’aggravation artificielle du déficit.
Quoi qu’il en soit, la part des retraites dans le PIB serait quasiment stable sur l’ensemble de la période, avec une part des retraites de 14,2% en 2050 et de 13,7% en 2070 (contre 13,8% du PIB en 2021).
Il est essentiel de noter que cette stabilité serait due à la fois à un recul de l’âge de la retraite de 62,4 à 64 ans résultant des effets de la réforme Touraine de 2014 (donc une chute de la durée de vie passée en retraite) et à une chute massive du revenu relatif des retraités par rapport aux actifs.
La pension moyenne passerait de 50% du salaire moyen en 2021 à 42% en 2050 et 34,8% en 2070.
Comme dans les précédents rapports, c’est donc la baisse des retraites qui permet de contenir la croissance des besoins due à l’augmentation de la part des retraités par rapport aux actifs.
L’objectif recherché par le Gouvernement et le patronat est donc bien de baisser le niveau des retraites par répartition pour ouvrir la voie au développement de l’épargne-retraite donc de la capitalisation.
A contrario, les chiffres du rapport démontrent que la garantie de bonnes retraites avec un retour au droit à retraite à 60 ans est un objectif à notre portée. Il faut dégager les ressources nécessaires en augmentant les salaires, en développant l’emploi stable et qualifié et en remettant en cause les exonérations de cotisations sociales.
De même, il est clairement démontré que ce sont les non-recrutements et la non-revalorisation dans la Fonction publique qui dégradent le système. Pour la CGT, les solutions sont très simples : une revalorisation importante du point d’indice et des embauches massives qui sont absolument nécessaires afin de répondre aux besoins des usagers.
Augmenter les salaires et l’emploi est au cœur de la journée d’action interprofessionnelle du 29 septembre.
Réussir cette journée contribue donc aussi à créer le rapport de force nécessaire pour gagner de bonnes retraites.

 

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