Solidaires et la CGT répondent à Macron

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Share on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Voici comment l’Union syndicale Solidaires et la CGT répondent à E. Macron qui a écrit une lettre aux Français par voie de presse.

 

 

siteon0Pour que rien ne change dans la politique du gouvernement

 

Pour le « débat national », Macron met une condition : N’accepter aucune forme de violence, en considérant que la France est une nation des plus fraternelles et des plus égalitaires.

Or, l’accroissement des inégalités subies par un nombre toujours plus grand de personnes est une  violence chronique, autrement plus grande et au cœur de la crise sociale et écologique.

Macron rappelle sa détermination à mettre en œuvre son projet alors que celui-ci est à l’origine de la crise sociale et démocratique actuelle. Dans ses vœux pour 2019, il a d’ailleurs insisté sur ses prochaines priorités : les retraites, l’assurance chômage…

Les mesures fiscales mises en œuvre privilégient les plus riches et confortent les politiques menées depuis de nombreuses années en direction des grandes entreprises : casse des droits des travailleurs.euses, sanctions accrues contre les chômeur.euses, transfert des cotisations sociales vers le budget de l’Etat, facilité pour distribuer des dividendes aux actionnaires au détriment des salaires…

Quelle crédibilité pouvons-nous dès lors accorder au dispositif du « grand débat » ?

Les préoccupations des français.es sont connues. Il s’agit de répondre par des actes à l’urgence sociale et climatique et non pas de palabrer pendant des mois pour noyer le poisson. Nous ne nous laisserons pas non plus abuser par des débats sur l’immigration ou la laïcité qui visent uniquement à détourner ceux et celles qui travaillent et sont dans la rue depuis plusieurs mois, des questions qu’ils et elles ont soulevées.

Nous avons besoin d’une transformation en profondeur de la société par :

– l’augmentation des salaires pour un autre partage des richesses : Solidaires revendique un salaire minimum à 1700€ net ainsi que le relèvement des minima sociaux, une augmentation immédiate de 400€ pour tous-tes, aucun revenu en-dessous du seuil de pauvreté.

– Une réforme fiscale redistributive et tournée vers l’intérêt général ayant pour objectif le financement de la transformation sociale et écologique. Pour cela l’argent ne manque pas : l’évasion et la fraude fiscale, 60 à 100Mds€ par an ; l’ISF et la flat tax, 4mMds € chacun ; CICE et sa transformation, d’un coût de 40 Mds€ en 2019 au profit des entreprises et reversé en majorité aux actionnaires au détriment de l’emploi des salaires…

– Des services publics, basés sur la proximité, dotés des moyens tant humains que financiers suffisants qui leur permettent de remplir leurs missions au service de la population dans tous les territoires urbains, ruraux comme dans les quartiers populaires. Cela implique bien entendu l’arrêt immédiat des réformes et de toutes les fermetures de services publics.

– Pour l’égalité des droits pour toutes et tous au travail et dans la société en général.

– Pour de vraies mesures contre les discriminations, aucun.e travailleur.euse n’est illégal.e, aucun-e travailleur-euse n’est inégal-e.

– La transition écologique pour une autre société fondée sur le respect de l’environnement et des droits humains. Dans l’immédiat, des mesures fortes et rapides qui s’attaquent au système pollueur pour enclencher la transition écologique.

La mobilisation des gilets jaunes pour plus de justice fiscale, sociale et écologique reste plus que jamais légitime. Le pouvoir en place doit renoncer à sa politique de casse des droits sociaux et de la solidarité.

 

siteon0-dc90fGRAND DÉBAT NATIONAL

Le véritable débat, on va se le faire

 

La prose du président des riches est en train d’arriver. 5 pages et 32 questions insipides plus tard, le message est clair : je vous ai écoutés mais ne comptez pas sur moi pour vous entendre. Pas de rétablissement de l’ISF, rien sur le pouvoir d’achat, les salaires, les pensions et minimas sociaux. Bref, rien sur les légitimes revendications qui font s’exprimer la colère depuis des mois, qu’elles soient portées par la CGT ou par le mouvement des gilets jaunes

 

Macron persiste et signe : j’ai un programme et je l’appliquerai. Et le « grand débat national » j’en fixe le cadre et les limites : fiscalité et dépenses publiques, organisations de l’État et des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté… avec un cap : continuer à réduire la dépense publique et les services publics dont certains seraient dépassés et trop chers, ne pas revenir sur l’imposition des plus riches, la poursuite de la réorganisation de l’État et, là encore, des services publics pour, là aussi, faire des « économies », interroger la vie démocratique et la citoyenneté. Bref, c’est : « circulez y’a rien à voir », je garde le cap de l’austérité sans m’attaquer à l’argent et ceux qui le possèdent et le reste n’est pas discutable. L’exigence de justice sociale et fiscale exprimée fortement dans le pays est donc exclue de cette piteuse tentative d’enfumage.

 

C’est pourquoi, la CGT refuse de participer à toute réunion nationale sur ce contenu après avoir réaffirmé et fait connaître ses exigences sur la nécessaire revalorisation du Smic, des salaires, pensions et minimas sociaux, sur le rétablissement de l’ISF et une fiscalité plus juste incluant la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, entre autres.

 

La CGT affirme, par contre, que le véritable débat, on va se le faire, sur l’ensemble du territoire et en appui des luttes qui se développent. La voix des salariés, retraités, précaires, privés d’emploi, jeunes, doit et va compter et Macron comme le Medef, largement épargné jusqu’alors, devront entendre nos revendications sur les salaires et pensions, la fiscalité, les services publics, notre quotidien au travail, la transition énergétique, la démocratie et la citoyenneté.

 

  • 57 milliards d’euros versés aux seuls actionnaires des entreprises du CAC 40 en 2018 (en hausse de 62% en 10 ans).
  • 100 milliards d’euros annuels d’évasion fiscale.
  • 200 milliards d’euros annuels d’aides aux entreprises.

Un pognon de dingue qui doit sortir des poches d’une minorité pour remplir celles de la majorité qui réclame justice sociale et fiscale.

 

La CGT appelle massivement les salariés à repousser le cadrage de l’opération « enfumage » de Macron, à investir massivement les lieux d’expressions en territoire pour porter leurs doléances et revendications.

 

Elle appelle, aussi, à poursuivre le développement des luttes à l’entreprise en exigeant partout l’ouverture des NAO sur les salaires dans le privé et sur le déblocage des salaires et la revalorisation du point d’indice dans le public.

 

La CGT appelle, également, aux convergences avec toutes celles et ceux qui partagent ces exigences

 

Elle propose, enfin, à toutes les organisations syndicales d’appeler, dans les jours qui viennent, à monter d’un cran le niveau de l’action y compris par la grève.

 

Montreuil, le 15 janvier 2019

Print Friendly

2 comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *