Syndicalistes et Big Bang

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Plusieurs syndicalistes, dont Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, ont accepté de participer à l’initiative dite Big Bang, fruit de la convergence de trois appels collectif de personnalités (politiques, associatives, syndicales, universitaires, culture…),  liés aux élections européennes et leur suite.  Plusieurs centaines de personnes se sont données rendez-vous au Cirque Romanès à Paris le dimanche 30 juin. La diversité et le pluralisme étaient au rendez-vous. 

Voir article Médiapart sur Big Bang : article_815646

  • Vincent Labrousse : Nous publions ci-dessous le témoignage écrit par  Vincent Labrousse syndicaliste CGT, ancien élu du personnel à l’entreprise GM&S (Creuse), qui fabriquait des pièces en soustraitance pour l’industrie automobile. Il fait partie des 157 licenciés de l’entreprise en 2017. Il était automaticien-roboticien au bureau des méthodes.  Il est aujourd’hui vice-président de l’association de défense du personnel. Son témoignage fut lu par une artiste.
  • Vincent Labrousse. FH17-BA-samedi 16 septembre 2017. Stand Les amis de l'Humanité. Débat "Ouvriers, employés… avec la gauche, rien ne va plus ?". Avec (de g à dr) Vincent Poulain (ex coursier de Take eat easy), Celine Carlen (CGT commerce), Vincent Labrousse (syndicaliste CCT de GM&S Industrie) et Daniel Gaxie (professeur à Paris 1). Debat animé par Dominique Sicot et Cyprien Boganda. Fête de l'Humanité. ©Bruno Arbesú

    Vincent Labrousse. FH17-BA-samedi 16 septembre 2017. Stand Les amis de l’Humanité. Débat « Ouvriers, employés… avec la gauche, rien ne va plus ? ». Avec (de g à dr) Vincent Poulain (ex coursier de Take eat easy), Celine Carlen (CGT commerce), Vincent Labrousse (syndicaliste CCT de GM&S Industrie) et Daniel Gaxie (professeur à Paris 1). Debat animé par Dominique Sicot et Cyprien Boganda. Fête de l’Humanité. ©Bruno Arbesú

« J’ai accepté d’écrire quelque mots, non pas pour donner une leçon mais simplement pour témoigner, même si rien n’est jamais acquis, si rien n’est jamais complètement satisfaisant,   l’unité, la détermination permet d’avancer vers d’autres possible. Je suis syndicaliste CGT de GM&S.  GM&S est une entreprise sous-traitante de l’automobile dont l’ensemble des salariés de l’ouvrier au cadre se sont battu avec leur syndicat CGT.  Nous avons fait la une des médiats pendant plusieurs mois de l’année 2017, mais ce n’était pas notre finalité, nous voulions simplement conserver nos emplois et c’était possible !  La sollicitation d’intervention a été faite aux GM&S mais ce n’est pas dans ce cadre que j’interviens pour une raisons simple. Oui, J’ai été délégué du personnel CGT GM&S, oui je suis vice-président de l’association de défense de GM&S mais cela ne me donne pas le droit de parler au nom de tous sans l’aval d’une assemblée générale. Toutes nos décisions nous les avons prises comme cela et nous continuons à les prendre mais j’y reviendrais.

Je pense qu’il faut agir pour remettre la politique au service de la population en faisant rimer des mots indissociables social et écologie ou encore humain et planète. La démarche engagée par le big bang va dans le bon sens, au regard des résultats des élections européennes ; mais qui est vraiment surpris ?! Comment construire une alternative, je n’ai malheureusement pas de réponse toute faite.

Le mal est plus profond mais à mon sens dépassable. Néanmoins, tout en me disant qu’il faut faire quelque chose. Je m’interroge sur l’efficacité de cet appel qui est un énième appel à rassemblement des forces progressistes. Alors pourquoi intervenir dans ce genre de lieu ? Simplement pour ne pas abdiquer et faire avec ceux qui veulent faire ! En dehors de cette appel, ce message se travail localement  à partir d’attitudes constructives, de propositions atteignables et sans oublier une dose d’utopie. C’est un peu une leçon que j’ai tiré de mon parcours, notamment avec GM&S.

La lutte menée sur GM&S est :

  • contre l’injustice d’une situation, car cette boite nous l’avons construite et nous en avions ras le bol de nous faire piller en silence,
  • contre ce qui est annoncé comme une fatalité car le secteur automobile va bien,
  • contre la casse de nos vies et celles de nos familles.

Comme dirait LECH KOWALSKI, c’est une lutte contre la disparition de la classe moyenne.

Pour la construire, syndicalement, nous avons toujours été transparents avec les salariés et donné des éléments économiques sur notre boite mais aussi sur le secteur automobile et sur l’emboutissage pour que chacun puisse se faire son point de vue.  Et nous avons été agréablement surpris de l’ampleur de la mobilisation, de la volonté, du respect mutuel et envers l’extérieur, de la détermination et de la fraternité des salariés de l’ouvrier aux cadres dirigeants ! (Regardez le film vous vous ferez votre opinion).

Cette lutte nous l’avons mené pour conserver nos emploi, pour être reconnus comme des êtres humains pas comme une variable d’ajustement.  Même si nous ne sommes pas satisfaits du résultat,  la boite est encore là avec 120 salariés sur 277. Les licenciés sont partis seulement avec la légale dans un territoire compliqué pour retrouver un emploi. La preuve après 18 mois, seulement 42 CDI, 24 CDD de plus de 6 mois, 9 de moins de 6 mois, 2 en formation longue, 9 créations d’entreprises, 2 décédés, 20 en retraite ou bientôt en retraite….Il reste donc 70 salariés sans solution pérenne dont 20 en grosse difficulté. Elément supplémentaire, les indemnités chômages s’arrêtent au mois de septembre 2019. Et nous sommes contraints d’agir maintenant au tribunal afin que les responsables  que sont PSA, Renault et nos anciens actionnaires DURAND, ADOPHE, COHEN (Sté ALTIA) et COLLA, MONTANTI (Sté GM&S) paient.

Le gouvernement avait dit accompagnement exceptionnel et Bruno Lemaire « personne ne restera sur le bord du chemin ! ».

Pour revenir à la boite maintenant LSI(ex-GM&S), rien n’est gagner car les constructeurs automobile PSA et Renault ne respectent pas leurs engagements de charge de travail pris vis-à-vis du gouvernement et des salariés, avec à peine à 60% des 25M€ de Chiffre d’affaire promis. Et l’état fait comprendre qu’il faut être content de ce qu’il y a !

Nous n’abdiquons pas et nous avons décidé en assemblée générale de poursuivre notre lutte, pas pour poursuivre mais pour sortir de la merde et pouvoir vivre où nous avons construit nos vies.

Ce combat, nous le menons au quotidien localement avec le syndicat et notre association, pour les repris ou les licenciés. Nous le menons aussi aux travers d’un film documentaire « On va tout péter ! » de lech Kowalski sélectionné au festival de Cannes que je vous invite à voir dès maintenant sur ARTE en Replay ou au festival d’Avignon ou encore cette automne en Salle.

Nous le menons aussi au travers d’une proposition de Loi traitant des relations donneurs d’ordres Sous-traitants et des territoires. Ce texte a été élaboré par des vrais gens, avec des contributions de notre avocat et de notre expert, appuyé par des contributions sérieuses spontanées de citoyen, qui ensemble veulent que ça n’arrive plus et qui ont aussi envies d’un autre monde. Nous l’avons écrite mais pas pour quelle reste dans les placards ou à callé les armoires, pas non plus pour la gloire. Mais pour qu’elle soit mise en œuvre !

A partir de ce travail, nous avons réussi à faire dialoguer les parlementaires entre eux : notamment ceux de la France insoumise, du PCF et apparenté et du mouvement Génération… et nous en avons contacté d’autre. Une réunion doit avoir lieu Mercredi 3 juillet avec l’objectif qu’elle soit déposée de manière unitaire et large. Comme quoi c’est possible !

On lâche rien !

Merci de m’avoir écouté, à bientôt.« 

 

 

 

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