Débats sur la « refondation » syndicale

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Le site Respublica a publié deux articles de Philippe Barre (syndicaliste) engageant une réflexion pour la « recomposition » ou « refondation » syndicale. Nous les mettons à disposition de nos lecteurs-trices. Le premier article (17 mars 2024) évoque les débats entre CGT, FSU et Solidaires notamment depuis 2021. L’article publie des documents ou des extraits d’interviews. On sait que depuis le 53ème congrès CGT de 2023 les contacts de travail se sont surtout établis entre FSU et CGT.  Nous ne partageons pas la remarque de l’auteur expliquant que dans ces rapprochements « la CGT Educ’action n’a pas été partie prenante des échanges et des décisions« . Et qu’en quelque sorte tout se passerait au sommet (FERC CGT d’un côté et fédérations FSU de l’autre). Le deuxième article (12 mai 2024) propose des pistes de travail pour avancer dans les luttes revendicatives, lesquelles seraient selon l’auteur le point de départ nécessaire pour une véritable recomposition, qui s’appuierait sur « des pratiques unitaires et victorieuses« . Le débat continue. 

 

  • Premier article : SYNDICALISME : RECOMPOSITION ? REUNIFICATION ?
  • 17 mars 2024
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Il est risqué de faire une analyse critique dès que l’on parle de recomposition, réunification ou de refondation syndicale. On est tout de suite suspecté d’être un diviseur… Grandes sont les confusions, car beaucoup de personnes confondent ces 3 orientations avec l’unité syndicale à la base (et au sommet) dans le cadre de luttes unitaires. Pour être clair, on peut être partisan de l’unité des salariés et donc de l’unité syndicale quand elle se met au service de la lutte des classes ; mais être dubitatif quant à une nouvelle unité organique avant que ne soient traitées les questions de fond.

La valse à trois temps

Avant le congrès de la CGT et le mouvement contre la contre-réforme des retraites, les responsables nationaux de la CGT, de la FSU et de SOLIDAIRES ont multiplié dans la presse des déclarations d’intentions plus unitaires les unes que les autres.

Fête de l’humanité 2022 – Extraits du quotidien « l’Humanité »

Vous employez les termes de « recomposition », « refondation intersyndicale », « outil syndical commun ». Qu’entendez-vous par là?

Benoît Teste – FSU – Les divisions sont ancrées dans l’histoire. Néanmoins, il est absolument nécessaire de proposer un syndicalisme plus unitaire, s’adressant à davantage de salariés. Tel est l’enjeu. C’est la raison pour laquelle, à la FSU, nous employons le terme « refondation ». Car il ne s’agit pas seulement d’additionner des forces existantes. Si déjà nos trois organisations arrivent à donner un chemin plus clair, plus efficace avec un outil unitaire pérenne qui traite les questions sur le fond et qui soit identifié par les salariés, je suis persuadé que cela entraînera d’autres forces.

Nos divisions empêchent de toucher une grande part des salariés, particulièrement cette population en précarité, aux marges du salariat – je pense notamment aux gilets jaunes. Avec un outil refondé, nous devons arriver à mobiliser cette population, l’intégrer aux luttes, notamment aux luttes féministes et contre les discriminations. D’où la notion de « syndicalisme à vocation majoritaire ». C’est un peu incantatoire, mais l’objectif est de rassembler.

Simon DuteilSolidaires Le moment historique que nous vivons nous impose une recomposition. En 2019, nous avons gagné notre combat commun contre la dernière réforme des retraites. Ce n’est pas suffisant. Notre analyse de la montée de l’extrême droite, dans le monde du travail, a fait bouger les lignes à Solidaires. La responsabilité du syndicalisme de luttes et de transformation sociale est engagée pour aller plus loin.

Philippe MartinezCGTLa question sera posée et discutée à notre prochain congrès. Nous devons, par exemple, aborder le sujet des « parenthèses électorales » qui paralysent et divisent l’action syndicale. Nous devons aussi analyser les raisons pour lesquelles il y a trop de salariés non syndiqués. Nous devons trouver des réponses à toutes ces questions.

Un tel horizon syndical au plan organisationnel pose des questions de fond. Quelles sont les grandes lignes de vos convergences sur le projet de société ?

Simon DuteilSolidaires – , qui porte depuis plusieurs années la vocation d’un syndicalisme de transformation sociale, fait le constat que l’on se rejoint de plus en plus dans de nombreux combats. Nous avons réussi à travailler ensemble, notamment dans les intersyndicales femmes, depuis plus de vingt ans. L’alliance « Plus jamais ça » (syndicats et associations environnementales) a montré toute la pertinence de lier écologie et combat social.

La répression que nous avons subie du fait des lois liberticides d’Emmanuel Macron nous a fait nous retrouver sur ces sujets alliant lutte contre le capitalisme et lutte contre les dominations. Malgré des différences d’approche, le travail commun a pu avancer sur l’écologie, le féminisme ou l’antiracisme, tant au niveau national que local. Le syndicalisme de transformation sociale qui caractérise nos trois organisations favorise cette dynamique.

Philippe Martinez – CGT – Sur beaucoup de points, dont le combat féministe et la lutte contre l’extrême droite, nous sommes d’accord et nous nous organisons pour que la riposte soit unitaire. Il s’agit de valeurs fondatrices de la CGT. Nous avons un socle commun très important de revendications, d’idées de transformation. Ce débat ne doit pas rester un débat de chefs. Un échange d’expériences doit se faire dans les entreprises et sur les territoires.

L’Appel du Congrès de la FSU de Metz du 4 février 2022.

Lors de son congrès de Metz, la FSU a voté un « Appel » qui porte notamment des propositions visant à des rapprochements entre organisations syndicales : « À quelques semaines d’échéances électorales cruciales, le Xe congrès de la FSU lance un appel solennel au monde du travail : regroupons-nous, syndiquons-nous, mobilisons-nous, imposons dans le débat les alternatives écologistes, humanistes et de progrès social, imposons la justice sociale et environnementale, refusons la régression fasciste, les replis identitaires, la xénophobie… Le congrès de la FSU a pris la mesure de la responsabilité du syndicalisme dans la période.

Face au règne d’un néolibéralisme fondé sur la financiarisation de l’économie, qui aggrave les inégalités sociales, continue à piller les richesses de la planète, érige la concurrence en principe, ce qui aboutit à dresser les uns contre les autres et favorise les réponses identitaires et de repli sur soi : il y a urgence. La FSU a réaffirmé dans ce congrès sa disponibilité pour renforcer les liens avec les autres organisations syndicales pour proposer une refondation du syndicalisme, en travaillant en particulier avec la CGT et Solidaires, mais sans exclusive, pour mieux unir les forces humanistes et de progrès social pour obtenir des victoires.

Nous appelons l’ensemble des salariés à rejoindre cette dynamique et à se syndiquer massivement pour lutter, pour défendre leurs droits et en gagner de nouveaux. Nous proposons au mouvement syndical de transformation sociale d’aller vers des états généraux du syndicalisme qui permettraient de dessiner les contours d’un syndicalisme refondé, plus fort et plus efficace. Nous en sommes persuadés, un syndicalisme fort est de nature à redonner espoir. »

L’expression du 53e Congrès de la CGT de Clermont-Ferrand du 27 au 31 mars 2023.

Dans le « Document d’orientation » de 50 pages adopté par le congrès de la CGT, il y a un chapitre sur « La force de l’unité, un syndicalisme qui rassemble » : « Malgré notre volonté d’unité, nos relations avec les autres organisations syndicales ne sont pas de même nature d’une profession à l’autre, d’un territoire à l’autre, d’une entreprise à l’autre… Nous ne sommes pas la seule organisation à travailler à la syndicalisation, à viser la conquête électorale dans tous les scrutins syndicaux, à vouloir peser dans la conduite des luttes et dans les négociations. Nous sommes parfois plus en concurrence qu’en coopération. Il nous revient de dépasser cette contradiction, de travailler toujours plus nos arguments afin de renforcer à la fois notre capacité à agir et notre propension à gagner les revendications dans le cadre d’une unité d’action.

L’unification du syndicalisme est une dimension identitaire de la CGT qui, dans l’article 5 des statuts confédéraux, indique que la CGT promeut un syndicalisme unifié et se prononce pour l’édification d’une seule organisation de salariés. C’est donc bien une unification que nous visons, respectueuse du fédéralisme, des principes et objectifs visés dans les statuts de la CGT. Elle nécessite un travail commun et démocratique avec les organisations syndicales qui souhaitent en finir avec l’éparpillement syndical. Afin de déjouer le piège de la division, qui ne profite qu’au camp capitaliste.

À l’heure où les enjeux revêtent une importance essentielle et où le syndicalisme est fortement interrogé, les démarches intersyndicales connaissent un regain nouveau. Au-delà des rencontres et des échanges réguliers, des démarches partagées sont initiées sur la formation, les services publics, etc. Notre ambition est de faire la part entre ce qui nous distingue et de nous appuyer sur ce qui nous est commun. Cette base commune doit être clairement établie, sur le plan des valeurs et de la stratégie, en s’appuyant notamment sur les expériences locales. Par cette stratégie, la CGT affirme son choix d’unité dans une recherche d’amplification du rapport de force. La déclinaison de cette stratégie sera mise en débat dans nos organisations et nécessitera des étapes partagées avec les syndiqués ».

SOLIDAIRES

Lors de son 8e congrès, à Saint-Jean-de-Monts, du 27 au 30 septembre 2021, Solidaires a abordé la question de l’unité syndicale, en commençant par rappeler ce qui est souvent exprimé, à savoir que l’Union syndicale Solidaires ne se considère pas comme une fin en soi, mais comme un outil pour être utile aux travailleuses et aux travailleurs, et qui peut donc être dépassé : « … Nous l’avons toujours dit, notre Union syndicale est un outil au service de la défense des travailleuses et des travailleurs, des luttes et de la transformation sociale. L’urgence de la situation sociale et écologique se combine avec un débat public dans lequel des positions et des propositions racistes et fascisantes s’affirment de plus en plus.

Cette situation inédite pour nos générations nous oblige à réfléchir à l’ensemble des réponses pour faire face, notamment, aux liens plus étroits à développer avec les autres syndicats de lutte et de transformation sociale, sans présupposés. Se fédérer, discuter de la possibilité de la recomposition intersyndicale à la base, dans les territoires et les secteurs, ne doit pas être tabou. Il nous faut réfléchir à la façon d’être plus efficace pour gagner. L’Union syndicale Solidaires ne construira pas des rapprochements seule et nous verrons si d’autres structures souhaitent partager cette démarche. En attendant, notre Union est un outil indispensable pour faire face dans la période. »

Patatras : Plus question d’une démarche à trois organisations !

Quand on lit entre les lignes, dès le départ il y a des termes qui ne correspondent pas. Pour la FSU, il s’agit d’un « syndicalisme à vocation majoritaire », pour Solidaires « d’un syndicalisme de transformation sociale » et pour la CGT « un syndicalisme unifié et se prononce pour l’édification d’une seule organisation de salariés. ».

Si la FSU et SOLIDAIRES parlent encore d’échanges à trois : CGT / FSU/SOLIDAIRES. La donne a changé à la CGT. Depuis le congrès, la ligne Philippe Martinez a été mise en minorité. L’orientation de la CGT est de retourner vers une version du syndicalisme rassemblé (avec la CFDT, FO, la CGC, la CFTC, etc.) pour l’action et une recomposition avec la seule FSU. Plus question de ménage à trois. Ci-joint un extrait du Compte Rendu officiel de la CGT et SOLIDAIRES du 19 janvier 2024.

La CGT a explicité le processus d’échange et de travail en commun syndical avec la FSU suite notamment à une décision de Congrès de la FERC-CGT et une feuille de route a été adoptée en ce sens entre les deux organisations. Le congrès de mars 2023 de la CGT n’a pas donné mandat pour un rapprochement incluant Solidaires. Pour la CGT un processus de sommet est voué à l’échec et tout processus doit être précédé par l’accord, de part et d’autre, des professions les plus concernées.

Là, c’est clair. Solidaires est hors-jeu. La recomposition se fera -ou pas- entre la CGT et la FSU.

Même si les termes employés se rapprochent de ce que Solidaires pourrait dire : « …le syndicalisme de transformation sociale à vocation majoritaire… » FSU; « …la CGT se veut un syndicat de lutte, de proposition et transformation sociale à vocation majoritaire » (CR de la réunion CGT/FSU du 20 12 23)

Confirmation du processus à deux dans le Compte Rendu du groupe de travail CGT – FSU du mercredi 7 février 2024.

Dès le début de ces rencontres, nous nous sommes accordés sur la nécessité de déployer cette réflexion et ce travail à tous les niveaux de nos deux organisations. Cette réunion a eu pour objectif d’échanger sur l’organisation de débats dans différents territoires et de réunir les meilleures conditions possibles de préparation, afin que les équipes militantes puissent s’emparer pleinement de ce sujet.

Plusieurs syndicats tant de la CGT que de la FSU ont sollicité nos organisations pour débattre dans les départements notamment sur le processus engagé. D’autres s’apprêtent à le faire.

C’est clair le processus est engagé entre les 2 organisations. D’un côté un syndicalisme rassemblé, avec le pôle « réformiste » pour l’unité d’action et de l’autre une recomposition possible avec une seule autre organisation. Le pôle CFDT/CGC/CFTC est-il encore réformiste ? Ou est-il dans l’accompagnement social du libéralisme ? Je vous laisse juger .

Est-ce que cela se fait avec les syndiqués concernés ? Pas vraiment ! Il suffit de lire l’article de Ronan VIBERT, syndicaliste CGT Educ’action, dans la revue LA REVOLUTION PROLETARIENNE, « CGT & FSU : réunification… ou marchandage ? LA RP 823 » de décembre 2023, pour apprendre que dans un premier temps, la CGT Educ’action n’a pas été partie prenante des échanges et des décisions. La FERC-CGT qui regroupe l’Éducation, la Recherche et la Culture est une des interlocutrices dans cette affaire avec la FSU. Ecarter la branche Éducation de la CGT, n’est-ce pas un gage donné la FSU ? Elle gardera le contrôle dans son principal champ de syndicalisation. Les adhérents de la CGT EDUC’ACTION apprécieront.

Depuis, il semble que la CGT Educ’action a été mise dans la boucle. Par ailleurs, il n’est pas évident de savoir comment les adhérents des syndicats de la FSU vont vivre la situation tant la culture interprofessionnelle des adhérents de la FSU est faible. Même si la FSU signe des tas d’appels sympathiques, ces capacités de mobilisations interprofessionnelles sont faibles en tout cas sans commune mesure avec les cortèges qu’elle anime dans les manifestations professionnelles. Le décalage est important à Solidaires et à la CGT, mais relativement moindre. Les replis corporatistes existent dans toutes les organisations. Autres obstacles non négligeables, côté FSU les syndicats de l’Éducation ne sont pas forcément enthousiastes à l’idée d’une recomposition, idem côté CGT côté Collectivités Territoriales…

Par ailleurs, côté FSU et SOLIDAIRES, on ne renonce pas à la valse à 3 :

La FSU et Solidaires se sont rencontrées le 28 février pour faire le point sur le travail mené en commun et évoquer également le travail engagé depuis l’automne par la FSU et la CGT autour d’une unification du syndicalisme de transformation sociale. Nos deux organisations partagent l’analyse d’un contexte inquiétant avec un rapport de force globalement défavorable au salariat et la possible arrivée à court terme de l’extrême-droite au pouvoir. Il interroge la capacité de nos outils syndicaux.

Le mandat de la FSU de création d’un nouvel outil syndical avec CGT et Solidaires, sans exclusives, reste sa perspective. Elle s’engage dans ce travail avec la CGT, dont la forme reste largement ouverte, sans rien anticiper de ses débouchés et avec la volonté de créer une large dynamique dans le salariat autour d’une unification syndicale et non pas un simple mécano d’appareils.

Sortir de la pensée magique

A la sortie de la lutte menée de façon unitaire en intersyndicale contre la contre-réforme des retraites, il y a deux formes de pensées magiques qui s’affrontent et se complètent.

Première pensée magique : Depuis l’intersyndicale retraites, il y a une nouvelle donne !

« On a perdu, mais on a gagné la bataille idéologique. » Ils vont être contents ceux qui vont bosser ou galérer plus longtemps pour toucher des retraites plus petites de savoir qu’on a perdu, mais que moralement on a gagné !

Cette vision qui alimente la perspective d’un syndicalisme rassemblé est hors sol. D’ailleurs, depuis le mouvement contre la « contre-réforme » des retraites, quelles initiatives de masse cette intersyndicale a-t-elle pu prendre et réussir ? Aucune. Si les salariées continuent à se battre boîte par boîte, parfois par secteur… c’est souvent de façon isolée. Le repli, le patriotisme d’appareil ont repris le dessus. Où était l’intersyndicale nationale quand il fallait combattre la loi Asile Immigration ?

Pendant un an et demi, les collectifs de travailleurs sans papiers, avec le soutien de petits réseaux syndicaux ont mené la lutte, très seuls. La seule initiative qui a été prise par une partie de l’Intersyndicale a été d’organiser une manifestation le 21 janvier. Pour la petite histoire, la manif du 21 janvier (organisée au plus haut niveau par la CGT) a été annoncée sur une radio par la nouvelle cheffe de la CFDT. Organisation qui a brillé par sa discrétion sur ce sujet pendant plusieurs mois ; torpillant sciemment celle du 14 janvier portée par les réseaux qui menaient la bataille depuis plusieurs mois. Le plus grave, c’est que les premiers concernés : les travailleurs sans-papiers ont été délibérément écartés des discussions préparant le 21 janvier.

Si c’est ça le syndicalisme rassemblé, on est mal barré !

Une analyse plus fine reste à faire sur la présence de la CFDT dans l’intersyndicale nationale contre la réforme des retraites. Il y avait un mandat incontournable d’un congrès. Le Président Macron de la « Star Up Nation » se fout royalement des « corps intermédiaires ». En clair, le gouvernement ne cherche plus le soutien (même passif) de la CFDT. Est-ce que la CFDT est prête à engager un bras de fer sérieux, au-delà de déclarations dans la presse ? Cette organisation est sans doute la première sur le plan électoral dans le privé, elle a sans doute des leviers pour bloquer. Mais il est loin le temps du « socialisme autogestionnaire », des LIP, etc.

Deuxième pensée magique : Tout est de la faute de l’intersyndicale nationale !

Côté face de la pièce précédente. Ah, si on avait de bons chefs, cela ne se passerait pas comme cela mon bon monsieur. Là encore, on est hors-sol ! L’intersyndicale a appelé à mettre la France à l’arrêt et les salariés à tenir des AG pour construire la suite. Cela n’a pas eu lieu. Même les secteurs les plus radicaux du syndicalisme n’ont pas réussi à enclencher des grèves de masse localement. Ces grèves auraient pu faire « tache d’huile » comme en 1936 et 1968, où la grève s’est généralisée à la base, avant que le mot d’ordre de Grève Générale soit lancé.

Malheureusement, un mot d’ordre de Grève Générale aurait sans doute été un appel incantatoire. En revanche, un mot d’ordre d’extensions des blocages/filtrages sur les ronds-points, des raffineries, etc. aurait pu être effectif par un mouvement de grève, même minoritaire. Là, il y a deux problèmes à assumer : s’organiser face à la répression étatique et patronale, et surtout cela voulait dire faire péter l’intersyndicale au « sommet ». On imagine les torrents de boue médiatiques qui se seraient déversés sur les organisations syndicales qui auraient lancé ce mot d’ordre et les accusations de divisions, etc. Une façon de contourner ces problèmes aurait été que cela parte de la base un peu partout dans le pays, un peu comme avec les Gilets Jaunes. Là, les syndicats auraient pu apparaître comme en phase avec le mouvement des salariés, et les pressions sur les médias dits « régionaux » sont plus simples. Ces derniers ne peuvent pas se fâcher avec la majorité de leurs lecteurs ou de leurs abonnés. Le mouvement de blocage a existé, mais de façon trop minoritaire dans le pays. Ce ne sont pas les sympathiques « casserolades » qui bloquent l’économie.

Pourquoi les salariés n’ont-ils pas débordé le cadre de l’intersyndicale nationale et ses manifs de masse, mais insuffisantes ?

Il n’est pas inutile de rappeler qu’avec 10 % de syndiqués, le syndicalisme connaît aujourd’hui de nombreux déserts syndicaux dans le privé et qu’il recule dans le secteur public. Dans le privé, 5 millions de travailleurs dans les TPE/TPA (Toutes Petites Entreprises / Toutes Petites Associations.) où le simple fait d’être adhérent peut te valoir d’être licencié.

Dans le public, il y a à la fois une extension de la précarité tant du côté des emplois (CDD, contractuels…) que du côté du recours à la sous-traitance en cascade. Certains « bastions » syndicaux combatifs se retrouvent en grandes difficultés avec ce changement de statut du salariat (Orange, EDF, etc.).  Sans oublier le management et la répression qui frappent aussi les fonctionnaires.

Il y a aussi un bilan à faire, du recul des moyens syndicaux avec les lois Travail (Passage des DP/CHSCT au CSE) (A ce sujet, les directions nationales n’ont pas assez appelé à la bagarre.), à la difficulté à tenir des AG massives de grève, même quand le taux de grévistes est fort. Le COVID est passé par là. Les visioconférences ne remplacent pas une AG, où les grévistes se parlent, construisent leur lutte, etc.

Et puis il y a surtout une absence de perspective collective gagnable, qu’elle soit réformiste, évolutionnaire ou révolutionnaire. La meilleure façon d’enrayer la montée de l’extrême droite serait de mener des luttes victorieuses sur l’ensemble du territoire.

Il ne faut pas désespérer Billancourt(1) !

Malgré tout, il n’y a pas un mois où des salariés ne se mettent pas en grève pour leurs salaires, leurs conditions de travail, contre le management ou contre les délocalisations, etc.

L’intersyndicale Femmes (CGT/FSU/SOLIDAIRES) organise des stages communs depuis plusieurs dizaines d’années. Quand on voit le succès de la manifestation parisienne du 8 mars 2024, on se dit que dans la durée on peut regagner du terrain.

Les travailleurs sans papiers du piquet de Chronopost sont en grève pour certains depuis plus de 27 mois…

Ce n’est pas de recomposition ou de réunification d’appareils au sommet dont le syndicalisme a besoin. Mais c’est bien d’une refondation construite à partir du réel et du présent.

Il est temps de rallumer les étoiles. On en parle dans un prochain article…

 

Notes de bas de page
1 Phrase du siècle dernier. Cela ne dira rien à nos jeunes lecteurs, après la Seconde Guerre, l’usine de RENAULT BILLANCOURT donnait le ton aux grèves ouvrières. A tel point qu’on disait aussi « Quand Renault éternue, la France s’enrhume ». On comprend mieux pour le patronat de Renault a mis tant d’acharnement à délocaliser la production pour détruire cette base ouvrière.

  • Deuxieme article : SYNDICALISME : quelques pistes pour une refondation
  • 12 mai 2024
You are currently viewing SYNDICALISME : quelques pistes pour une refondation

À la suite de l’article paru dans ReSPUBLICA, certains lecteurs ont compris que j’étais contre une recomposition, unification… Tel que c’est engagé actuellement, oui, mais si cela s’appuie sur des pratiques unitaires et victorieuses, alors c’est autre chose. Le sujet est vaste et cet article ne prétend qu’ouvrir quelques pistes. Il sera nécessaire de débattre, compléter… En particulier, sur des aspects non développés ici (internationalisme, démocratie interne). Rappelons juste qu’il est toujours indispensable de pratiquer la démocratie dans le travail pour préparer l’auto-organisation. Le débat doit d’abord partir du réel pour pouvoir offrir des perspectives plus réjouissantes que les luttes défensives actuelles, nécessaires, mais insuffisantes. C’est le rapport de force local, global et en partie médiatique qui fixe le curseur des conquêtes à venir ou des reculs sociaux.

Coordonner, unifier et amplifier les luttes qui existent

Si l’on suit les infos « régionales », on s’aperçoit qu’il n’y a pas une semaine où, en France, il n’y a pas des luttes ouvrières(1). Pour schématiser, il y a quatre axes qui parfois se recoupent :

  • les luttes pour des augmentations de salaires et des primes, surtout en période de NAO (négociations annuelles obligatoires) ;
  • des luttes à propos des conditions de travail, conditions matérielles et aussi contre le management ;
  • des luttes contre les délocalisations d’entreprises et des plans de licenciements ;
  • les luttes des travailleurs sans papiers pour obtenir leur régularisation et donc des contrats, des salaires et des conditions plus dignes.

Lutte pour le pouvoir d’achat

L’inflation en nette progression a rendu cette question très urgente, en particulier pour le salariat et ses composantes les plus précaires. L’explosion des demandes envers les associations humanitaires en témoigne. Sont principalement concernés les milieux populaires, y compris les retraités ou les étudiants qui ne mangent pas à leur faim. Les luttes existent : elles permettent d’arracher des augmentations et des primes non négligeables, mais souvent en dessous de l’inflation et laissent les salariés des TPE/TPA (toutes petites entreprises/ toutes petites associations), de l’intérim, de la sous-traitance sur le carreau.

Une grève, cela se prépare

Il est de la responsabilité des organisations syndicales de préparer une grève, sans doute de plusieurs jours, qui unifie les revendications des salariés, des précaires, des retraités et des étudiants(2). Il faut aller voir les salariés un par un ou en petits groupes. La distribution d’un tract est insuffisante, ainsi que les messages sur les réseaux sociaux.

La première phase concerne la bataille d’opinion et d’information pour rappeler les profits, les dividendes et les milliards de fonds publics distribués par l’État aux entreprises. Il est essentiel de revendiquer pour toutes et tous, l’indexation des salaires, des pensions, des minimas sociaux sur l’inflation. Il est tout autant important de porter des revendications uniformes (400 euros pour tous) pour redonner de l’oxygène à tout le monde. La revendication de l’égalité salariale femmes/hommes est évidemment une question centrale de cet axe de lutte, ainsi que des augmentations inversement hiérarchiques pour raccrocher les salaires les plus bas.

Ces augmentations abonderont les cotisations sociales et indirectement les impôts. Cela conduira à réduire les « déficits » publics. Elles permettront aussi aux prolétaires de consommer mieux, car alimentation de qualité ou produits durables ont un coût. Cela permet aussi de faire le lien avec les agriculteurs, entre autres.

Pendant cette préparation, il est indispensable de remplir les caisses de solidarité et de grève.

Généralisation de la grève

Lors de la deuxième phase, à une date donnée, les syndicats appellent à la grève et à la tenue d’AG de grévistes dans les entreprises et de grévistes et de retraités/précaires/étudiants dans les villes.

Il est peu probable que toute l’activité économique soit touchée immédiatement. Cependant, il n’est pas impossible d’organiser des blocages et barrages filtrants qui concernant les lieux de logistique de la production. Si le mouvement est fort et si l’opinion publique soutient le mouvement, la répression sera plus compliquée pour l’État et le patronat. Il sera nécessaire de préparer des documents montrant la bienveillance dont la FNSEA a bénéficié encore récemment.

Rien n’interdit au mouvement d’organiser des repas solidaires pour les plus démunis d’entre nous, d’aller manifester devant les agences bancaires pour obtenir des reports de crédits et de solliciter les bailleurs pour obtenir des reports de loyers… Il est également envisageable de solliciter les collectivités locales pour qu’elles soient solidaires concrètement des grévistes. Cela étant, le plus gros souci est le timing… ne pas démarrer trop vite ou trop tard, pour s’assurer d’être les plus nombreuses(3) ensemble.

Lutte à propos des conditions de travail et contre le management

Plus compliquée à généraliser, cette lutte doit pourtant faire l’objet de toute notre attention de syndicalistes. Il y a un enjeu central de passer d’une souffrance individuelle au travail à une lutte collective. C’est souvent l’organisation du travail qui fait violence aux salariés. Les questions de « comment on travaille » et du « pourquoi » doivent faire l’objet d’une réflexion collective. Ce n’est pas une affaire secondaire. Les rencontres militantes autour de la Santé au Travail sont une autre piste à consolider.

En dehors des questions de santé, ces questions permettent aussi d’aborder la question de la production et donc d’une vision de classe de l’écologie(4).

Les conditions de travail sont aussi l’occasion de combattre les oppressions, les discriminations, le harcèlement, le sexisme, l’homophobie, les violences faites aux femmes… non comme des luttes fragmentaires, mais comme un combat syndical quotidien de terrain pour faire reculer les injustices et faire avancer l’unité de classe.

Des luttes contre les délocalisations à la question de la propriété des moyens de production.

Les luttes contre les délocalisations, même si elles sont très ancrées localement, continuent malgré le peu d’intérêt des médias « parisiens ». Souvent les salariés vendent chèrement leur peau. Certains gardent un emploi, d’autres des indemnités de départ, parfois encore quelques retraites anticipées… C’est le rapport de force local et/ou médiatique qui fixe le curseur.

Peut-être qu’il faut saisir l’occasion de se poser la question de la propriété de l’entreprise concernée ? La plupart du temps celles qui délocalisent ont bénéficié de subventions massives de l’État, des collectivités locales, etc.

Une piste, utopique à ce jour, à explorer, serait que ces subventions soient considérées comme des actions, donc une part de propriété de l’entreprise. Cela voudrait dire que les pouvoirs publics pourraient socialiser l’entreprise en cas de départ et au minimum, exiger que les locaux et les machines soient des « communs » au vu des subventions touchées par les patrons et les actionnaires. Cela pourrait permettre de construire une propriété collective qui favorise l’émergence de plans alternatifs, de scoop, etc. L’argument principal est qu’il s’agit de récupérer l’argent public pour maintenir et développer l’emploi.

Un exemple : YARA à Montoir-de-Bretagne

Après des années de sous-investissement, de mises en demeure régulières pour des rejets hors-normes dans la Loire et dans les airs (sans jamais se mettre aux normes), des pannes, et des grèves pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dangereuses du fait de la non-conformité d’installations obsolètes, la multinationale norvégienne Yara avait annoncé(5), début novembre 2023, la fermeture de son usine de fabrication d’engrais de Montoir-de-Bretagne pour en faire un simple point logistique de stockage des engrais chimiques… avec au passage le licenciement « économique  » de 139 salariés sur 171.

Les salariés ont proposé un plan B le 15 mars à la direction du site. Les syndicats ont travaillé avec les experts du cabinet Secafi pour mettre au point un plan alternatif présentant le double avantage de maintenir les emplois et de fabriquer des fertilisants moins polluants. Ce plan sous-entend de faire quelques investissements pour remettre aux normes et réhabiliter l’usine pour en faire un site « exemplaire » en termes de sécurité et de respect des normes environnementales. Concrètement, les salariés ont eu dans l’idée de reprendre toutes les grandes promesses non tenues de l’industriel : sécuriser la salle de contrôles, installer des filtres pour traiter les poussières de nitrates de la tour de « prilling » et enfin mettre au point une usine de micro-algues, des algues chargées de « manger » les polluants émis par l’usine. Ces algues deviendraient à leur tour des fertilisants.

Le plan est évalué à 80 millions d’euros soit « autant, sinon moins, que le démantèlement de l’usine de production et la création d’une immense zone de stockage. Même la direction est d’accord avec nos chiffres » ajoute la déléguée CFDT. Malgré cela, la direction a refusé.

Et puis, coup de théâtre : fin mars, une panne de courant sur le site classé « Seveso » aurait pu avoir de graves conséquences ! Pourquoi le groupe électrogène de l’usine de fabrication d’engrais n’a-t-il pas fonctionné comme il aurait dû ? Les cuves d’ammoniac sont montées en pression le 29 mars. Sans les salariés encore sur le site et les pompiers, c’était la catastrophe assurée.

Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses est saisi et le 11 avril, la commission de suivi du site s’est réunie de manière exceptionnelle à la mairie de Montoir. Pour la première fois, le risque d’explosion a été clairement démontré.

Même si l’usine doit fermer, le sous-préfet de Saint-Nazaire a annoncé qu’une nouvelle astreinte financière de 360 000 euros allait tomber, ainsi qu’un nouvel arrêté préfectoral pour que Yara vide ses cuves d’ammoniac dans les règles et pour que l’industriel se mette aux normes sécuritaires également. Il a confié aussi que le ministère de l’Industrie était en train d’étudier sérieusement la question.

Et si c’était l’occasion pour les salariés de reprendre l’usine en main ?

Ce serait aussi l’occasion de poser la question de la propriété des moyens de production. On peut aussi reparler d’une forme de socialisation pensée par Bernard Teper(6). Cette socialisation se construirait par la transformation annuelle et obligatoire d’une partie des profits de la boîte en actions, propriétés collectives des salariés. Cela aurait l’avantage de permettre aux représentants des salariées de siéger au conseil d’administration et d’être partie prenante des prises de décisions dans l’intérêt des salariés.

Bien sûr, il faudra un rapport de force conséquent pour qu’une Assemblée nationale légifère dans ce sens.

Resocialiser la Sécurité sociale

Il serait utile de voir comment cela se passe en Alsace-Moselle, qui fonctionne avec un régime particulier(7) qui, jusqu’à ces dernières années, fournissait de meilleures prestations que le régime général dans le reste de la France. La cotisation est uniquement salariale et, donc, il n’y a pas de cotisation patronale. Cette « sécu locale » fonctionne comme une complémentaire obligatoire avec des comptes distincts gérés tant pour les cotisations que pour les prestations par la Sécurité sociale.

Ce régime était plus avantageux que la Sécurité sociale française. L’équilibre des comptes était assuré par une modulation des cotisations et des prestations décidées par un conseil presque uniquement composé de représentants syndicaux de salariés. Depuis la mise en place d’une complémentaire santé collective financée pour moitié entre salariés et employeurs, les organisations syndicales jugent la situation des salariés moins favorable en Alsace-Moselle que dans le reste de la France(8) Mais l’idéal serait de revenir aux quatre conditions révolutionnaires à savoir unicité, gestion par les représentants élus des assurés sociaux, financement par le salaire socialisé de la cotisation sociale, solidarité avec la définition suivante : à chacun selon ses besoins financés par chacun selon ses moyens de la Sécurité sociale de 1945-46.

Lutte des travailleurs sans papiers

Il ne s’agit pas là d’un supplément d’âme antiraciste, mais d’une lutte de travailleuses/travailleurs pour l’égalité des droits, donc pour l’unité du salariat. Avoir des papiers, ne règle pas tout, mais permet de mieux négocier sa force de travail. Cela permet de mieux résister aux patrons voyous et aux usuriers de tous genres.

Il y a un gros travail d’explication à faire auprès de tous les salariés du privé comme du public, pour faire comprendre que la victoire des plus précaires est une avancée pour tous et toutes. L’inverse aussi malheureusement : les reculs des uns se répercutent sur les autres.

Imaginer d’autres formes d’organisations syndicales pour les secteurs les plus précarisés

Par ailleurs, nous avons beaucoup à apprendre sur la dynamique interprofessionnelle de certains collectifs de travailleurs sans papiers(9). Avec le soutien actif de petits réseaux syndicaux(10), ces collectifs font la tournée des entreprises d’intérim, de nettoyage, BTP, des sous-traitants, des donneurs d’ordre(11) pour arracher ici des documents administratifs, des retards de paie, etc.

Ils font la preuve que l’action collective interprofessionnelle est possible, dans des secteurs hyper précarisés et où les rares présences syndicales sont parfois très complaisantes avec les patrons voyous. Il y a là une piste à creuser pour le syndicalisme, dans les secteurs où la syndicalisation est très compliquée et où une syndiquée isolée ne peut pas grand-chose (ex : TPE/TPA).

Les TPE/TPA, l’intérim, la précarité, la sous-traitance sont des questions essentielles pour le syndicalisme. Sans doute faut-il partir aussi du travail militant des Unions Locales et/ou Départementales lesquelles devraient reprendre ce que faisaient les anciennes bourses du travail : formation, éducation populaire, défense et promotion de l’interprofessionnel : école, services publics, sécurité sociale, assurance-chômage. Il s’agit également de favoriser des échanges d’expériences, sur nos difficultés et nos réussites syndicales. C’est vital si nous voulons que le syndicalisme ait les moyens de mener et gagner les batailles et de ne pas s’en tenir à de pieuses résolutions de congrès…

Des services publics à reconquérir

La défense des services publics de proximité est aussi un axe de refondation. Au travers des luttes locales de défense des services publics de proximité, on peut arriver à lier les personnels de Santé, de l’Éducation, de la Poste, des Transports avec les usagers qui sont aussi des travailleurs. Cela peut contribuer à augmenter la conscience de classe. De ce point de vue, la Convergence des Services Publics me semble sous-utilisée dans certaines régions. Un bilan des luttes de défense des hôpitaux / maternités, souvent très implantées localement, serait intéressant.

Et puis, il faudrait approfondir les pistes comme celles d’une Sécurité sociale de l’alimentaire. C’est aussi une façon de lier, « pouvoir d’achat » et « agriculture paysanne ».

On pourrait avancer l’idée de nouveaux services publics : avec le vieillissement de la population, l’aide à domicile devrait relever d’un service public. Idem du côté de la petite enfance.

Il y a lieu de multiplier les espaces d’échanges horizontaux entre militants syndicaux. Certains existent déjà : les stages femmes (CGT/FSU/SOLIDAIRES). Des lieux sans enjeux de pouvoir, mais espaces d’échanges directs d’expériences entre militantes et militants sont à renforcer : la revue LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE(12), les sites militants syndicaux(13) déjà existants. Mais les sites internet ne suffisent pas. Des rencontres thématiques – en présentiel -, où les patriotismes d’appareils restent au vestiaire, seraient un des moyens de nous renforcer qualitativement. Et de rallumer les étoiles…

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Source : https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?rubrique441, voir la rubrique insubordination salariale ou les locales de France Bleu.
2 Comme, par exemple, dans le secteur automobile aux USA.
3 Choix militant d’utiliser le féminin pluriel comme « neutre » collectif.
4 Source : https://www.gaucherepublicaine.org/respublica-combats/retour-sur-deux-rassemblements-militants-les-assises-de-la-sante-au-travail-et-la-convention-de-lunion-populaire/7435727.
5 Source : différents articles de France Bleu.
6 Source : https://www.gaucherepublicaine.org/librairie#!/Penser-la-R%C3%A9publique-Sociale-pour-le-XXI-e-si%C3%A8cle-Tome-1/p/45125026/category=0https://www.gaucherepublicaine.org/librairie#!/Penser-la-R%C3%A9publique-Sociale-pour-le-XXI-e-si%C3%A8cle-Tome-2/p/45125037/category=0.
7 Source : https://regime-local.fr/gestion-et-fonctionnement/.
8 Rapport présenté lors du colloque du 24 octobre 2014 cité par la « Revue du Droit local page 13 à 15.
9 CTSPV Collectif des Travailleurs Sans Papiers, par exemple.
10 Solidaires, CGT, CNT-SO…
11 Cf lutte des Chronopost : https://www.gaucherepublicaine.org/respublica-combats/respublica-combat-social/chronopost-une-greve-qui-dure-depuis-deux-ans/7435246.
12 Source : https://revolutionproletarienne.wordpress.com/.
13 Source : http://www.syndicollectif.fr/ ; https://www.syndicalistes.org/.
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