Laurent Vogel travaille à l’ETUI (Institut syndical européen) et cherche à nourrir une enquête européenne sur les effets du COVID sur le travail, sur les inégalités sociales de santé. Un premier rapport paraîtrait en juin. Syndicollectif diffuse la proposition de Laurent Vogel.
Rappel : L’Institut syndical européen (European Trade Union Institute, ETUI) est le centre indépendant de recherche et de formation de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui regroupe elle-même les organisations syndicales d’Europe. L’ETUI met ses compétences — acquises notamment dans le cadre de ses réseaux académiques, universitaires et d’experts – au service de la défense des intérêts des travailleurs au niveau européen et au renforcement du volet social de l’Union européenne.
BonjourUne des priorités de l’ETUI est de produire un rapport (ou plusieurs) sur COVID comme risque professionnel et sa contribution aux inégalités sociales de santé.Comme il y a urgence, on ne prétend pas écrire un rapport parfait mais mettre en avant les grandes tendances.On va combiner des données empiriques (presse, documents fournis par les syndicats), des données statistiques, des travaux scientifiques, etc… Peut-être même qu’on mobilisera des médecins pour leur clinique?L’idée de base est de fournir un argumentaire sérieux pour dire que1) la reprise des activités économiques passe par une redéfinition complète des plans de prévention sur tous les aspects du travail – c’est la dimension la plus syndicale. Dans ce cadre, la question de l’enquête est fondamentale (cf le travail de l’UGICT en France et de l’ISTAS en Catalogne). Promouvoir l’idée d’enquête syndicale tant locale que à d’autres niveaux est un point central.2) la lutte menée en santé publique manquera forcément d’efficacité et aggravera les inégalités sociales si elle considère le travail seulement comme un lieu de concentration de personnes (d’où les barrières physiques indispensables) et non comme une activité impliquant de multiples interactions.Je vous envoie un premier tableau excel qui ne constitue qu’une toute petite pièce du puzzle.Votre aide est bienvenue et précieuse:a) pour nous signaler du matériel utile;b) pour nous aider par vos conseils méthodologiquesc) pour diffuser autour de vous les premiers résultats obtenus et pour promouvoir l’idée de multiplier ces recherchesd) contribuer à la bataille politique pour que les données professions/covid soient systématiquement recueilliesDébut juin, on publiera si possible un premier rapport. Ensuite, on améliorera, etc…Quelques secteurs qui nous intéressent particulièrement: saisonniers agricoles, travailleurs sans papier, professions féminines en dehors du care (pour lesquelles les évidences sont déjà écrasantes) mais on pourrait allonger la liste.Il y a d’autres pistes que nous ne pouvons pas explorer faute de moyens mais si d’autres équipes/syndicats s’en emparent ce serait magnifique.Chez les >64, covid et expositions cumulées tout au long de la vie. Cette question peut être élargie en dehors de l’âge, à toutes les catégories dites à risque aggravé (maladies chroniques). Je suis sûr que ces « conditions aggravées » ne sont pas sans lien avec le travail mais ce serait un chantier trop grand pour nos petits moyens.Mortalité/morbidité accrue non due au COVID (par ex biocide chez les nettoyeuses, accidents du travail, suicides dans le personnel soignant, etc…) mais liée aux bouleversements des conditions de travail que la crise du COVID a causés.Vous pouvez aussi distribuer largement autour de vous cette info.Je vous demande à l’avance de m’excuser si je ne réponds pas aux emails reçus ou pas assez vite. On est une équipe minuscule et, actuellement, on reçoit de l’ordre de 500 emails pertinents tous les jours… Chaque matin, c’est la première frustration: à qui répondre?CordialementLaurent VogelETUI (Institut syndical européen)
European Trade Union Institute
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