La FSU a appris avec effroi l’attentat dont a été victime un professeur d’histoire du collège de Conflans St Honorine. La FSU exprime son soutien à sa famille, ses proches et les personnels du collège. Cet enseignant a été tué pour avoir exercé son métier, en cours d’EMC, enseignement moral et civique destiné à échanger et débattre afin d’éveiller l’esprit critique des élèves : il a exposé dans ce contexte les caricatures de Mahomet, cours qu’il faisait depuis des années, dans le respect des croyances des uns et des autres, et de la laïcité.
C’est toute la communauté éducative, personnels mais aussi familles et élèves, qui est profondément atteinte et endeuillée, et au-delà l’ensemble de la société. L’assassinat lâche et abject d’un enseignant porte aussi attaque à des principes fondamentaux de la république comme la liberté d’expression, la liberté de conscience, la laïcité.
La FSU demande que tout le soutien nécessaire soit apporté aux personnels et au service public d’éducation. Elle demande que chacun s’abstienne de toute instrumentalisation politique. Elle refusera toute stigmatisation des musulmans. Elle ne lâchera rien sur la nécessité d’apporter partout, pour tous, l’instruction, la raison, la réflexion et tout ce qui permet de construire l’autonomie de jugement.
La FSU appelle d’ores et déjà à des rassemblements unitaires à Paris demain, dimanche 18 octobre 2020, à 15h00 place de la République et partout en France.
Les Lilas, le 17 octobre 2020
Assassinat d’un enseignant dans les Yvelines : SUD éducation exprime son horreur
Un enseignant d’un collège des Yvelines a été décapité en fin d’après-midi, ce vendredi 16 octobre. D’après une publication revendiquant l’attentat sur les réseaux sociaux, l’assassinat ferait suite à un cours de l’enseignant sur la liberté d’expression, utilisant les caricatures de Mahomet faites dans Charlie Hebdo.
SUD éducation exprime son horreur face à cet assassinat et adresse ses pensées à ses proches, ses collègues, ses élèves, sa famille. La douleur de perdre un proche, un professeur, un collègue est insupportable, particulièrement dans de telles conditions.
Les enseignant-e-s doivent pouvoir aborder les différents sujets du programme en classe en utilisant les supports pédagogiques qui leur paraissent pertinents sans avoir à craindre des représailles, sans même parler des menaces sur leurs vies. À ce titre, l’ensemble des enseignant-e-s se montrent solidaires des proches de notre collègue, de sa famille, de ses élèves, de ses collègues.
A travers notre collègue, c’est bien l’École et la République qui sont attaquées
Nous avons salué la mémoire de notre collègue sauvagement assassiné, nous avons affirmé notre soutien à sa famille, à ses proches et à toute la communauté éducative de Conflans-Saint-Honorine. Pour nous, à travers notre collègue c’est bien l’Ecole et la République qui sont attaquées.
Le Sgen-CFDT souhaite un hommage officiel et l’organisation de moments de recueillement organisés par les communautés éducatives.
Comme la FSU et l’UNSA, nous avons souhaité qu’un hommage officiel puisse être rendu à Samuel Paty, si sa famille en est d’accord. Nous avons demandé au gouvernement de ne pas laisser les deux semaines de congé scolaire qui s’ouvrent sans un discours toujours clair, et d’unité suite à cet attentat qui ravive des plaies qui ne cicatrisent pas.
Nous avons aussi demandé que le ministère de l’Éducation nationale prépare, dans le dialogue avec les organisations syndicales, la rentrée du 2 novembre. Dès le 2 novembre, il est souhaitable que des moments symboliques, de recueillement, puissent être organisés par les communautés éducatives.
Il faut aussi qu’elles disposent de temps pour organiser collectivement des moments, plus longs, peut-être pas tous au même moment et exactement de la même forme.
Ce seront des moments qui permettront de réunir, d’apaiser sans taire la gravité de cet attentat et pour continuer inlassablement le travail d’éducation à la laïcité, à la liberté, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, à la construction de l’esprit critique, pour l’appropriation par tous les élèves des valeurs et principes de la République.
C’est par l’éducation que l’École permet à tous les enfants de s’émanciper
Pour cela, un cadre, des contenus, des formations seront utiles, mais nous ne partons pas de rien. L’Éducation nationale dispose de ressources qu’il faut mobiliser, et il faut que les équipes disposent de temps pour s’en emparer collectivement et construire la démarche dans le temps, dans les écoles et établissement.
Les enseignant.e.s sauront s’adapter à l’âge des élèves, et il faudra permettre aux élèves de participer à la construction de ces moments. En réunissant par exemple le conseil de la vie lycéenne, le conseil des délégués il est possible de préparer avec eux les moments et les démarches à mettre en œuvre pour ne rien céder au terrorisme et à l’obscurantisme et faire du commun.
Continuer de lutter contre le terrorisme et l’islamisme radical et à construire le suivi des signaux et la protection des personnes…
Enfin, nous avons appelé le gouvernement à continuer de lutter contre le terrorisme et l’islamisme radical et à construire le suivi des signaux et la protection des personnes et singulièrement des personnels des services publics lorsque ces signaux témoignent que des appels à la haine, à la violence, voire au meurtre sont publiés, terreau du passage à l’acte possible d’un fanatique haineux.
Continuer à lutter contre les amalgames entre islamisme radical et islam.
Nous avons aussi appelé le gouvernement à continuer de lutter contre les amalgames entre islamisme radical et islam. L’École et la République doivent se garder de ces amalgames et des logiques d’exclusion qui s’expriment déjà. Amalgames et discriminations minent aussi la République.
Réaffirmer que le rôle de l’École est d’éduquer pour émanciper tous les enfants et jeunes qui lui sont confiés.
Il faut l’unité de la Nation derrière son École, ses enseignant.e.s et tous ses personnels. Il faut réaffirmer que le rôle de l’École, notre rôle d’éducateurs et éducatrices est d’enseigner, d’éduquer pour émanciper tous les enfants et jeunes qui nous sont confiés.
C’est ainsi que l’école contribue et contribuera encore à construire le vivre ensemble, à permettre à tous les enfants de construire leur avenir dans la République, d’y vivre dans les valeurs et les principes clés de notre démocratie et de notre République.
Le Sgen-CFDT appelle à participer aux rassemblements qui sont organisés à Paris et localement
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