Avec l’aimable autorisation de la revue Enjeux (juillet 2024), du « courant de pensée » Unité et Action de la FSU, nous donnons accès aux deux pages de compte rendu d’un séminaire de réflexion sur le syndicalisme, tenu le 13 juin 2024. Il portait d’abord sur la menace d’extrême-droite en Europe. Mais aussi sur l’avenir des rapports entre la FSU et la CGT, qui seront sans doute au coeur du congrès de la FSU prévu en février 2025 (à Rennes). L’article est signé par Rachel Schneider et Matthieu Leiritz.
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- Lecture (extraits) : « Unité et Action est partout »
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« L’après-midi du séminaire a été consacré à l’actualité du travail en commun entre FSU et CGT, dont Enjeux se fait régulièrement l’écho. Benoit Teste, notre secrétaire général, est revenu sur le processus de rapprochement entamé depuis plusieurs mois, dans le cadre de nos mandats du congrès de Metz sur la sortie de l’autonomie et la construction progressive d’un « nouvel outil syndical», visant à unifier le syndicalisme de transformation sociale, avec prioritairement la CGT et Solidaires mais « sans exclusive ». Il a rappelé que pour la FSU, mais aussi pour la CGT en dépit de plusieurs déclarations intempestives et regrettables de camarades de la confédération, il ne s’agissait en aucun cas d’un processus visant à la fusion à court terme des deux organisations et encore moins d’une absorption de la FSU par la CGT. Ce dernier scénario a été clairement rejeté par de nombreux et nombreuses camarades lors des différents séminaires locaux et encore ce 13 juin. Si le statu quo, synonyme d’éparpillement donc de faiblesse du syndicalisme français depuis trop longtemps face aux attaques libérales, et désormais devant la perspective d’une prise du pouvoir de l’extrême droite par les urnes, n’est pas une option, plusieurs camarades ont insisté sur la nécessité de ne pas brusquer le processus, quel qu’en soit l’issue, et de ne pas lui sacrifier la nécessaire unité d’action intersyndicale, y compris avec le syndicalisme « modéré » de la CFDT ou de l’Unsa, unité à laquelle s’emploie la FSU avec efficacité. Beaucoup ont également signalé – mais nous y reviendrons – le risque d’une opération d’appareil, loin des adhérent·es, et l’absolue nécessité de les associer et consulter régulièrement, ainsi que l’attachement de UA au fonctionnement en tendances, clé de notre démocratie interne.
Benoît Teste a souligné les réalisations en cours – rencontres d’équipes militantes des SD et des UD dans les territoires locaux, comme à Toulouse, Perpignan ou Nancy, stages communs – mais aussi à venir, comme des pages communes sur les sites des deux organisations, des participations croisées aux instances de délibération, des prises de positions communes avant les réunions avec l’administration… Même si la situation politique a changé, Solidaires semblait début juin plutôt réticente à entamer ce même processus. En conclusion, l’idée d’une « maison commune » entre FSU et CGT, dont les contenus restent à préciser, a été évoquée, ainsi que la nécessité de continuer à débattre de la question régulière- ment, en tenant informé·es les adhérent·es, et dans la perspective du congrès de Rennes.
L’an prochain, d’autres séminaires locaux sont d’ores et déjà programmés comme à Poitiers, en projet comme dans les DROM.
Enfin, un dernier séminaire national de préparation du congrès se tiendra le mercredi 9 octobre. Il devrait être consacré à plusieurs questions « sensibles » sur lesquelles UA sera comme toujours force d’analyse et de propositions : les droits et libertés, la situation internationale. Vaste programme !
Rachel Schneider, Matthieu Leiritz