Le commentaire de la CGT :
Alors que le gouvernement a délibérément fait le choix d’enterrer les concertations, en fermant la discussion sur l’âge de départ à la retraite et l’abrogation de la réforme de 2023, la CGT a fait le choix de s’adresser directement aux salarié·es : campagne de terrain, meetings, matériel d’information…et le constat est unanime. Ce sondage vient confirmer ce que la CGT revendique : 61% des Français·es estiment qu’il faut revenir à la retraite à 62 ans (dont 68% des salarié·es).
Dans le contexte social et économique actuel, où les riches sont toujours plus riches, et où les efforts reposent toujours sur les travailleurs et travailleuses, y compris précaire ou privé·es d’emploi, et les retraité·es, cette réforme vient accentuer les craintes et inquiétudes sur les fins de carrière. En effet, 54% des actifs, et en particulier les femmes (60%) et les ouvriers (66%), ne s’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans. Pire encore, 4 salarié·es sur 10 craignent d’être licencié·es avant 64 ans.
La réforme 2023 crée un vice social, mais aussi démocratique. Le gouvernement a autoritairement appliqué une réforme largement rejetée, et que 68% des Français·es souhaitent voir soumise à référendum.
Dans ce cadre, et sans surprise, le sondage vient confirmer ce que demande la CGT depuis 2 ans : 65% des Français·es voteraient pour l’abrogation de la réforme en cas de référendum. La réforme des retraites est un enjeu de démocratie, elle doit donc être soumise au vote des Français·es ou à celui des parlementaires.
Enfin, et contrairement à la doctrine que le gouvernement et le patronat tentent de nous imposer, les Français·es sont très majoritairement favorables aux propositions de la CGT de financement du système de retraite par répartition. Alors que 71% des 7 français·es rejettent la capitalisation (que la crise boursière américaine vient confirmer comme un système dangereux et instable), les mesures portées par la CGT sont convaincantes : les Français·es sont très largement favorables à l’élargissement de l’assiette des cotisations via :
- l’alignement des salaires entre les femmes et les hommes (86%)
- l’augmentation générale des salaires (78%)
- la soumission à contribution des dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires (82%)
- l’augmentation de 1 point des cotisations patronales (76%)
Ce sondage confirme que la question de l’abrogation de la réforme des retraites, même 2 ans après son application, reste très largement impopulaire. A contrario, le sérieux et la popularité des propositions de financement de la CGT démontrent qu’un autre modèle social est possible. La CGT appelle le gouvernement à entendre les voix majoritaires pour l’abrogation de la réforme 2023 et organiser une conférence de financement pour le retour à 62 ans, puis 60 ans (avec des départs anticipés pour prendre en compte la pénibilité, y compris dans les métiers féminisés).
L’analyse de l’IFOP :