Le concert du 6 novembre 2025 de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris a provoqué des protestations à l’extérieur et à l’intérieur de la salle. Nous publions les prises de positions syndicales sur cet évènement.
- Télécharger la position de la CGT Spectacle : CP_CGTSPECTACLE_ 07 NOVEMBRE 2025 _ PHILHARMONIE PARIS-1
RETOUR SUR LES EVENEMENTS D’HIER A LA PHILHARMONIE DE PARIS
Hier, des activistes ont allumé des fumigènes à la Philharmonie de Paris, lors du concert de l’Orchestre Philharmonique d’Israël pour protester contre le génocide perpétré contre le peuple palestinien.
Plusieurs personnes du public ont répondu en les tabassant (Le Monde ce jour), ce dont témoignent aussi de nombreuses images et personnes qui étaient dans la salle. Par ailleurs, au cours de la soirée, comme l’a reconnu la Direction de la Philharmonie, des membres du personnel d’accueil et de sécurité ont été pris à partie par des personnes du public.
Voici plusieurs jours, la CGT a alerté la direction de la Philharmonie et le ministère de la Culture, sur le fait que ce concert pouvait et devait être compris comme un acte politique. Le fait que l’orchestre avait préparé l’hymne israélien pour le jouer en est une confirmation. Le fait que l’ambassadeur d’Israël l’ait chanté au milieu du public en est une autre.Alors même que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et la direction de la Philharmonie étaient au courant de la situation et des risques d’actions prévisibles lors du concert perçu comme un acte de normalisation de la politique génocidaire de l’Etat d’Israël, la décision a été prise au plus haut sommet de l’Etat de le maintenir sans avoir pourtant l’assurance de garantir la sécurité des personnes en présence. C’est irresponsable.
Au lendemain de ce concert, nous posons encore des questions :
– Pourquoi la Philharmonie de Paris a refusé de rappeler le contexte politique de cette programmation et refusé d’indiquer que cet orchestre se présente comme l’ambassadeur culturel de l’État israélien, dont les premiers dirigeants sont poursuivis pour crime contre l’humanité et crime de guerre et alors que les massacres continuent malgré le cessez-le-feu ?
– Pourquoi la Philharmonie de Paris a-t-elle tenu hier une posture toute différente de celle prise à l’encontre des orchestres et des artistes russes lié·es au pouvoir en place qui, fort logiquement, ne sont plus programmé·es dans les institutions culturelles françaises depuis l’agression de l’Ukraine, encore moins pour y jouer leur hymne national en présence de leur ambassadeur ?Nous récusons les accusations d’antisémitisme alors que nous avons marqué à chaque occasion notre opposition à cette idéologie mortifère, et notre soutien aux victimes d’actes antisémites, ainsi qu’à la population israélienne lorsqu’elle a été victime d’actes de terreur ou de guerre.
Nous réitérons la nécessité que la France pèse de toutes ses forces pour que les premiers dirigeants de l’Etat d’Israël soient traduits devant la Cour Pénale Internationale pour les crimes de guerre et le génocide perpétrés à l’encontre du peuple palestinien. Il n’y a jamais de paix sans justice.
La position de SUD Culture-Spectacle le 3 novembre : Solidaires sur concert
Pour l’annulation du concert de l’orchestre philharmonique d’Israël
Ce jeudi 6 novembre doit avoir lieu un concert à la Philharmonie de Paris un concert de l’orchestre philharmonique d’Israël. Malgré des interpellations du monde de la musique classique, notamment celle publiée sur Médiapart la Philharmonie semble ne pas mesurer la gravité d’une telle programmation alors qu’un génocide est toujours en cours à Gaza, après le semblant de cessez-le-feu qui a eu lieu. On pourrait tergiverser longtemps sur le droit d’expression, de la culture, etc. Mais dans une situation de guerre et de génocide, la culture est toujours politique. Dans la période, représenter et soutenir l’État d’Israël ne saurait être anodin.
En tant que travailleureuses du secteur culturel, il est de notre devoir de faire entendre notre voix lorsque nos espaces sont instrumentalisés pour normaliser les horreurs commises par le pays que représentent les artistes israéliens. Les travailleureuses de votre institution seraient éthiquement impliqué•es dans le silence qui entoure l’acceptation de la présence d’institutions culturelles israéliennes à la Philharmonie de Paris.
Oui, notre appel est à la fois social, en tant que syndicat, et politique, car l’art est utilisé par l’État d’Israël pour détourner l’attention du monde du génocide qu’il a commis. Non seulement des milliers de travailleureuses palestinien•nés se sont retrouvé•es sans emploi à cause de la destruction de leurs lieux de travail, mais beaucoup ont également été assassiné•es. Accepter que l’orchestre philharmonique israélien se produise en France est un acte d’omission, qui fait croire au peuple israélien que le monde entier reste silencieux face aux atrocités que son gouvernement commet chaque jour contre un peuple qui continue de voir ses membres assassinés malgré le « pacte de paix ».
Non, nous ne voulons pas participer à l’« artwashing ». La violence extrême des colons, le système d’apartheid et l’occupation militaire du système israélien en Palestine ne sont possibles que si le reste du monde continue à faire comme si cela était acceptable. La France s’est montrée suffisamment complice, condescendante et même participante par omission au régime de nettoyage ethnique israélien pour que nous continuions à faire comme si de rien n’était.
Nous, travailleureuses du syndicat Sud Culture Solidaires, exigeons que votre institution prenne clairement position contre la performance de l’Orchestre philharmonique israélien dans votre établissement.
Sud Culture Spectacle vivant Saint-Denis, le 3 novembre 2025









