Ci- dessous le matériel CGT, Solidaires pour appeler à la manifestation #Nous Toutes du 24 novembre 2018.
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LA JOURNÉE MONDIALE DU 25 NOVEMBRE 2018 POUR L’ÉLIMINATION DES VIOLENCES CONTRE LES FEMMES DOIT PRENDRE CETTE ANNÉE UN RELIEF PARTICULIER.
LA CGT EST PARTIE PRENANTE DANS LE MOUVEMENT #NOUSTOUTES.
Nous appelons à toutes les mobilisations unitaires du 24 novembre dans les territoires avec les comités locaux et à toutes les formes d’actions dans les entreprises et services.
Les milliers de témoignages et de dépôts de plaintes démontrent l’ampleur et la gravité des violences sexistes et sexuelles dans la société et au travail, mais également d’un élan des femmes pour prendre la parole en visibilisant leur réalité.
Ces témoignages ne peuvent rester sans suite.
Il nous faut gagner et renforcer des droits collectifs, pour mettre fin à la tolérance sociale et à l’impunité qui entourent les violences contre les femmes.
LA CGT PORTE DE NOMBREUSES PROPOSITIONS
Le combat pour la dignité au travail est essentiel, nous le mènerons activement et sans relâche, pour de réelles avancées.
Depuis l’affaire Weinstein, des milliers de femmes ont pris la parole à travers #Metoo pour témoigner des violences qu’elles subissent au travail. Pourtant, gouvernement et patronat refusent de faire de chaque entreprise ou administration des lieux de transformation sociale avec une réelle prise en compte de ce thème pour changer la réalité des violences, qui reste un phénomène social grave et massif. La CGT fait des propositions pour produire du changement et agir, à commencer par l’obtention d’une obligation de négocier sur cette question.
- REFUSONS LE SEXISME QUOTIDIEN
Volontaires ou plus souvent issus de stéréotypes et préjugés véhicu- lés par les hommes comme par les femmes, les propos sexistes ont pour conséquence d’entretenir la différenciation et la hiérarchie des sexes. Ils conduisent à nier le professionnalisme des femmes en les considérant d’abord comme des femmes avant de les traiter comme des collègues.
Quelques exemples :
- les commentaires sur le physique ou la tenue des femmes, qui n’ont rien à faire dans un cadre professionnel;
- les « blagues » graveleuses qui instaurent un climat pesant et malsain;
- les femmes en responsabilité à qui on fait des reproches que l’on ne ferait pas à des hommes (« autoritaires », « hystériques », « promotion canapé »…).
2. GARANTIR UN ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL NON SEXISTE
Les images dégradantes, calendriers, fonds d’écran… qui font de la femme un objet sexuel n’ont rien à faire dans un cadre professionnel ! De même, notamment dans les métiers qui comptent peu de femmes ou d’hommes, il est important de garantir à chacune et chacun des vestiaires et sanitaires qui assurent l’intimité.
3. LUTTER CONTRE LES VIOLENCES
Chaque année, des milliers de femmes sont victimes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles (une main aux fesses par exemple), ou encore de viol sur leur lieu de travail. L’employeur a l’obligation de garantir la santé et la sécurité des salarié·e·s, il est donc de sa responsabilité d’empêcher que des salarié·e·s en soient victimes sur leur lieu de travail. Les victimes ou témoins ne peuvent subir de représailles, les agresseurs doivent être sanctionnés.
AU TRAVAIL
- 8 viols ou tentatives de viol ont lieu, chaque jour, sur les lieux de travail ;
- 20 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle ;
- 80 % des femmes salariées considèrent que dans le travail, les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes.
DANS LA VIE
- 1 femme meurt tous les 2 à 3 jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint ;
- toutes les 7 minutes, 1 femme est violée en France.
4. LA CGT PROPOSE
Protéger et accompagner les salariées victimes de violences conjugales ou de violences au travail: garantir le maintien dans l’emploi et la mise hors danger (mutation, changement de poste, réduction ou réorganisation du travail, possibilité de démissionner sans préavis ou de suspendre leur contrat de travail en bénéficiant des allocations-chômage). Éviction du conjoint ou ex-conjoint violent s’il travaille sur le même lieu que la victime; faciliter l’accès au logement et à l’emploi pour les femmes victimes de violences; renforcer les lieux d’accueil dans les commissariats et la formation des personnels, renforcer les moyens des associations.
PROTÉGER LES VICTIMES
Commises sur le lieu de travail ou dans le cadre privé, les violences contre les femmes ont de graves conséquences physiques et psychiques et peuvent entraîner de l’absentéisme, des difficultés de concentration, des sautes d’humeur… Souvent, pour les femmes victimes, c’est la double peine : après les violences, la perte du boulot. Il est donc indispensable de les protéger pour garantir leur droit au travail.
- Solidaires
LA MARIANNE 2018 – 2019 : MARIE LAGUERRE
À « Laguerre » comme à la guerre !
C’est l’histoire d’une jeune femme âgée de vingt-deux ans. Nous sommes au mois de juillet. Marie Laguerre marche tranquillement dans les rues du XIXème arrondissement de Paris. Un homme croise son chemin et sans savoir pourquoi, l’insulte. Marie ne se laisse pas faire et lui répond. Chacun passe son chemin, mais l’homme, sans doute piqué dans sa fierté masculine, revient sur ses pas et lui assène un violent coup au visage. Tout est allé très vite. Pas le temps pour Marie de réagir, alors elle encaisse. Pas question pour elle de baisser les yeux ou de s’excuser. Son honneur de femme est plus fort. Elle reste droite et digne face à son agresseur.
Grâce aux caméras de télésurveillance, cet incident a été enregistré et relayé sur les réseaux sociaux. Les images choquent. L’ampleur est immédiate. Marie reçoit des centaines de messages de soutien qui réaniment aussitôt le débat sur les violences faites aux femmes. Il faut que les mentalités changent. Politiques, médias, culture, écoles, tous les secteurs doivent y travailler de concert et mener le combat de front contre ce phénomène sociétal. La femme n’est pas un objet. Elle doit être respectée que ce soit chez elle, dans la rue comme au travail. Rappelons qu’en France, près de 9 femmes sont violées toutes les heures et que tous les trois jours, une femme a été tuée en 2006. Des chiffres qui font froid.
Alors, l’étudiante en architecture a décidé d’inter agir. C’est de bonne guerre. Par ce que son détracteur lui a fait vivre, qui mieux que Marie pour parler d’agressions et de harcèlement sexuel et qui mieux qu’elle pour en être un porte-parole ? Et quoi de plus symbolique pour celle qui porte le prénom de Marie (très répandu au XVIIIème siècle avec celui de Anne), que d’être soutenue dans son action par l’association Graffart et d’accepter l’idée de poser en Marianne, emblème de la France. Une anonyme de la République, une mère patrie qui prône telle une guerrière, clin d’œil à son nom, les valeurs du peuple : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Par cette posture allégorique réalisée par le graffeur togolais Sitou, c’est toute une génération de femmes que Marie défend, un message qu’elle adresse haut et fort pour qu’elles n’aient plus jamais honte, plus jamais peur. Plus rien ne va l’arrêter. Marie fait « Laguerre » !