L’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT) CGT appelle ses adhérent-es à construire la possibilité d’une grève prolongée après le 7 mars 2023. Notamment avec des « assemblées générales« , éventuellement le « vote à bulletin secret« , des « grèves du zèle« , et plein de « contacts humains« .
Appel à construire la grève reconductible avec les Ingés, Cadres, Technicien·ne·s et Agent de Maitrise (ICTAM)
La victoire dépend de chacune et de chacun d’entre nous
Nous avons réussi à construire une mobilisation exceptionnelle et à gagner un niveau de mobilisation inédit des ingés, cadres, technicien.ne.s et professions intermédiaires. Conscient.es d’une réforme en décalage total avec la réalité de leurs conditions de travail, de leurs aspirations à articuler vie professionnelle et personnelle, les ICTAM rejettent une réforme portant en germe un travailler plus pour produire plus à rebours des enjeux climatiques. Pour gagner le retrait de cette réforme injuste et violente que porte le gouvernement appuyée par le patronat, il nous faut passer encore une étape supérieure. C’est le sens de l’appel inédit de l’intersyndicale à mettre le pays à l’arrêt le 7 mars prochain et à participer aux initiatives du 8 mars, journée de grève féministe.
L’occasion de dénoncer l’impact de la réforme pour les femmes et de montrer l’enjeu de l’égalité salariale. Mettre fin aux 28 % d’écart de salaire entre les femmes et les hommes permettrait non seulement d’augmenter les salaires et les pensions des femmes, mais aussi de résoudre le déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme. La journée du 8 mars est un levier pour élargir encore le mouvement et montrer la société que nous voulons. Une société égalitaire et féministe. Une société où l’on réduit le temps de travail avec la retraite à 60 ans pour que chacune et chacun puisse avoir une carrière complète tout en ayant le temps de s’occuper de ses proches. Le 8 mars est aussi un point d’appui pour mettre à l’ordre du jour la grève reconductible partout où c’est possible.
Déjà, de nombreux secteurs ont mis à l’ordre du jour la reconduction de la grève à partir du 7 mars, avec une diversité de formes : la SNCF et la RATP (appel de toutes les organisations syndicales), l’énergie, les raffineries, l’industrie du verre et de la céramique, les dockers, La Poste et Orange, l’industrie agroalimentaire…
Il ne faut surtout pas les laisser seuls et se placer dans une grève par procuration. L’enjeu est bien d’être le plus nombreux et nombreuses possible à faire grève pour montrer que sans notre travail le pays ne peut pas tourner.
N’en gardons plus sous la pédale, c’est maintenant qu’il faut mettre toutes nos forces dans la bataille, ce d’autant plus que le gouvernement veut faire adopter sa réforme le plus rapidement possible.
Pour cela, nous appelons les organisations à :
- Montrer que la grève de chacun.e compte et génère de lourdes pertes économiques pour le patronat, quels que soient notre secteur et notre place dans le travail. La grève de toutes celles et ceux qui travaillent dans les services publics ou le tiers secteur sert aussi à assurer la popularité du mouvement. Par exemple, la fermeture des écoles désorganise directement l’économie et a aussi un effet d’incitation vis-à-vis de l’ensemble des travailleuses et travailleurs. De même, qu’un cadre ou qu’un agent de maîtrise s’affiche à l’avance comme gréviste a un effet d’entraînement majeur vis-à-vis des équipes, cela facilite et décomplexe la grève …
- Organiser des assemblées générales pour débattre de la grève et de sa reconduction. Pour cela, il est fondamental de travailler les meilleures formes pour impliquer les ICTAM, étant donné les pressions managériales très importantes dont ils et elles sont l’objet. Les assemblées générales en visio facilitent la participation des salarié.e.s en télétravail, des assemblées générales spécifiques aux ICTAM peuvent éviter de « s’afficher », tout comme le vote à bulletin secret par exemple.
- Se donner comme objectif de faire rentrer 100 % des syndicats dans l’action le 7 mars et de gagner la grève de l’ensemble des syndiqué.e.s. Rien de tel que le contact humain et individualisé ! Pour cela, organisons des tournées de rappel et de visite des organisations et des camarades.
- Organiser des initiatives le 8 mars pour mettre le patronat en face de ses responsabilités et démontrer que l’égalité salariale permettrait de financer le déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme des retraites. La mise en place de débrayages à 15h40, heure à laquelle chaque jour les femmes arrêtent d’être payées est un levier pour diversifier les formes de grève, faciliter l’implication des ICTAM et mettre en visibilité les écarts de salaire. N’hésitez pas à cibler les syndicats féminisés, et à travailler avec ceux étant d’ores et déjà en grève le 8 mars pour s’assurer qu’il y ait bien une prise en compte des enjeux égalités salariales. Merci d’annoncer toutes vos actions sur le site unitaire : https://www.grevefeministe.fr/
- Participer le 9 mars aux initiatives prévues par les jeunes, notamment pour populariser notre revendication de validation des années d’études dans le calcul de la retraite.
- Diversifier les modes d’action et les formes de reconduction pour faciliter l’action des ICTAM, avec des temps forts, grèves de 55 minutes par jour, grèves du zèle avec refus de réaliser des heures supplémentaires, appels à ce que tous les cadres quittent le travail à 17h30 (ou à 15h40 en lien avec les écarts de salaire …), appels à ce que les manageurs et RH ne remontent pas à la hiérarchie la liste des salarié.e.s grévistes…
- Proposer l’adhésion systématiquement à tou.te.s les ICTAM qui se mobilisent. L’enjeu c’est aussi de construire le rapport de forces dans la durée !
Nous rentrons maintenant dans le sprint final de notre course de fond. Une chose est claire : nous continuerons à nous mobiliser jusqu’au retrait de la réforme, y compris après son adoption par le Parlement. Rappelons-nous : en 2006, le CPE a été retiré une fois la loi promulguée. En 2020, la réforme des retraites à points a été enterrée alors qu’elle avait été adoptée par l’Assemblée nationale au moyen du 49.3.
Soyons au rendez-vous. Ils sont une poignée, nous sommes des millions !
Ce texte est un appel aux organisations Ugict en date du 2 mars 202