Discours Bayrou : réactions syndicales complexes

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unnamedVoici les prises de position syndicales après le discours de politique générale du Premier ministre le 14 janvier 2025. Il ne s’agit pas toujours de communiqués d’instances : CFDT article sur son site, communiqué CGT, FO communiqué d’une fédération, CGC par son président, UNSA par son secrétaire général, communiqué FSU, communiqué Union syndicale Solidaires, communiqué Confédération paysanne.Une intersyndicale a lieu le 16 janvier, notamment sur la question des retraites.

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CFDT- Syndicalisme Hebdo : Retraites : vers une reprise des discussions

iconeExtrait de l’hebdo n°3948

Par Jérôme Citron

Requestionner la réforme des retraites n’est plus un gros mot pour l’exécutif, qui donne des signes d’ouverture en ce sens depuis plusieurs semaines afin d’obtenir un engagement de non-censure du Parti socialiste, des écologistes et du Parti communiste. Mis à part La France insoumise (qui reste opposée à toute négociation avec le gouvernement), la gauche a, elle aussi, évolué dans son vocabulaire. L’abolition de la réforme n’est plus un préalable ; mais elle exige sa suspension pour quelques mois, le temps de trouver un nouveau compromis social.

Le Premier ministre a ainsi annoncé le 14 janvier que les partenaires sociaux auront quelques mois pour proposer des améliorations à la réforme actuelle avec comme contrainte de ne pas créer de dépenses supplémentaires. Afin d’encadrer strictement les travaux des partenaires sociaux, la Cour des comptes se verra confié une mission flash afin de faire « la vérité des chiffres » sur le système de retraite.

Un report de l’âge légal de départ injuste et brutal

La CFDT ne peut que se réjouir de l’évolution actuelle des discussions. Au début du mois de septembre 2024, sur France Inter, Marylise Léon évoquait déjà l’idée d’un gel du report de l’âge légal de départ à 64 ans et l’ouverture de nouvelles discussions. « Nous réclamons une pause de six mois pour trouver un accord qui ne repose pas sur le report de l’âge légal de deux ans », résume Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT et responsable du dossier retraites. Rappelons que la CFDT s’est massivement opposée au report de 62 à 64 ans car il s’agit d’une mesure profondément injuste qui met à contribution les salariés ayant commencé à travailler jeunes et ayant eu souvent les métiers les plus pénibles. Ce report les oblige à rester au travail alors qu’ils ont déjà cotisé le nombre de trimestres nécessaires afin de pouvoir faire valoir leur droit à la retraite. Ce report se révèle particulièrement brutal de surcroît : la génération née en 1963 voit déjà son âge de départ minimal décalé de neuf mois ; et l’âge de départ de la génération 1964 est fixé à 63 ans si la réforme reste en l’état.

Si les discussions devaient reprendre, les partenaires sociaux seraient donc de nouveau en première ligne et face à un défi colossal : se mettre d’accord très rapidement sur quelques grandes mesures qui rendraient notre système plus juste socialement tout en veillant à sa soutenabilité financière. Car il est impossible dans le temps imparti d’imaginer une véritable réforme en profondeur qui conduirait à un système de retraite universel, ce que revendique la CFDT. « L’idée n’est pas d’abroger la réforme, insiste Yvan Ricordeau, mais de revenir sur les 64 ans en prenant en compte des sujets aussi essentiels que la pénibilité, le taux d’emploi des seniors, les polypensionnés (public, privé, indépendant) ou encore les inégalités entre les femmes et les hommes. »

Des pistes d’amélioration du système actuel

 

En ce sens, la CFDT a d’ailleurs remis à François Bayrou un premier document de travail lors de son entrevue à Matignon, le 7 janvier dernier. Elle y réaffirme son opposition aux 64 ans tout en avançant des pistes très concrètes en vue d’améliorer le système actuel. La CFDT revendique notamment la réintégration dans le C2P1 des quatre facteurs de pénibilité exclus en 2017 (charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et agents chimiques dangereux). Elle demande également que les trimestres acquis dans le cadre d’un congé parental d’éducation puissent être pris en considération dans le dispositif carrière longue. Plus globalement, elle souhaite que la situation spécifique des femmes soit mieux prise en compte. Ces dernières souffrent davantage de carrières hachées et de temps partiels imposés. En outre, la CFDT souhaite poursuivre l’harmonisation des droits entre les secteurs public et privé pour que le passage de l’un à l’autre ne soit pas synonyme de perte de droits au moment de partir à la retraite.

« Il ne s’agit pas non plus de nier la question de l’équilibre financier du système ou d’imaginer un possible retour en arrière avant 2014, mais de faire en sorte que les efforts demandés soit mieux partagés entre les salariés, entre les salariés et les entreprises et entre les salariés et les retraités », poursuit Yvan Ricordeau. L’emploi des seniors, par exemple, devrait être au cœur des discussions. C’est d’ailleurs parce que celui-ci est particulièrement bas en France que la question du déficit se pose avec tant d’acuité. « Si la France parvenait à un taux d’emploi des seniors équivalant à celui des pays de l’OCDE, le déficit serait en grande partie comblé. Les entreprises ont donc une responsabilité dans cette situation », complète Thibaut Sellier, le secrétaire confédéral chargé du dossier des retraites.

Un dossier toujours aussi explosif

Jérôme Citron

rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

Le programme des discussions s’annonce donc aussi chargé que complexe. Et le climat politique actuel ne va pas aider à échanger de manière sincère et apaisée. Déjà, des voix se font entendre qui refusent l’idée même d’une nouvelle discussion. La question des retraites est depuis plusieurs années un dossier que l’on dit explosif. Et cela n’est, semble-t-il, pas près de changer.

 

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Une déclaration de politique générale très loin des attentes du monde du travail

Publié le 14 jan. 2025
La CGT s’alarme d’une déclaration de politique générale à mille lieues des attentes du monde du travail. Le Premier Ministre n’a apporté aucune réponse à la question des salaires, des services publics et de l’emploi notamment.

Dans un contexte où la CGT recense plus de 300 plans de licenciement menaçant quelques 200 à 300 000 emplois, où l’hôpital public est au bord du gouffre, et où le pouvoir d’achat est toujours en baisse, la priorité du gouvernement est visiblement de poursuivre la coûteuse politique de l’offre et de cadeaux aux grandes entreprises et aux plus riches. Même le précédent gouvernement avait pointé le besoin de justice fiscale, aujourd’hui écarté d’un revers de main par le nouveau Premier Ministre ! La CGT appelle le Premier Ministre à s’émanciper de la tutelle du patronat ! 

 Alors que les fonctionnaires ont été très nombreux et nombreuses à se mobiliser le 5 décembre dernier, le Premier Ministre n’a annoncé ni la suppression des 3 jours de carence ni l’abandon des 4 000 suppressions de postes dans l’Education nationale. Au contraire, il a confirmé les 2,2 milliards de coupes budgétaires pour les collectivités territoriales. La grave paupérisation de nos hôpitaux, de nos écoles et de nos infrastructures impose pourtant un plan de financement ambitieux et une fiscalité plus juste pour répondre aux enjeux d’avenir, au défi environnemental, au vieillissement de la population et au désenclavement de nos territoires.

Sur l’audiovisuel public, le Premier Ministre reprend les contours d’une réforme coûteuse qui fragilise la pluralité et la richesse éditoriale si précieuses à notre vie démocratique.

Grâce à la mobilisation des soignant·es, le Premier Ministre annonce une très légère augmentation de l’ONDAM, très loin cependant des besoins des hôpitaux et des EHPAD et recule sur le déremboursement des médicaments et des consultations médicales.

Sur les retraites, une « méthode radicale » : le grand vide !

La CGT dénonce la décision du gouvernement de ne pas abroger ni même bloquer la réforme des retraites. Nous le savons, cette réforme fait déjà des ravages : le nombre de personnes de plus de 62 ans inscrites à France Travail a déjà augmenté de 50%.

La CGT regrette que seule la vision budgétaire ait été au centre du discours, sur la base d’un rapport que même le Conseil d’Orientation des Retraites a dénoncé. Sous la pression du rapport de force, le Premier Ministre a été obligé d’annoncer l’ouverture de discussions dans un format encore nébuleux. Pour la CGT, toute discussion ne peut être qu’une étape vers l’abrogation de la réforme des retraites. Cependant, en annonçant d’ores et déjà que l’absence d’accord se traduirait par le maintien de la réforme actuelle, le Premier Ministre biaise d’entrée de jeu les discussions et place le patronat en position de force.

La CGT le réaffirme, la démocratie doit trancher. Le parlement doit pouvoir voter sans 49-3 ou un referendum doit être organisé. 

 Sur l’immigration, le Premier Ministre préfère tendre la main à l’extrême-droite en embrassant les thèses racistes de prédilection de Marine Le Pen. Alors que la population mahoraise doit se reconstruire après le cyclone le plus meurtrier de son histoire, François Bayrou hiérarchise les victimes et appelle à l’exclusion de dizaines de milliers de personnes endeuillées.

La CGT suivra avec la plus grande vigilance le contenu du Projet de Loi de Finances et du Projet de loi de Finances de la Sécurité Sociale et réunira ses instances dirigeantes dans les prochains jours pour décider des suites. 

 Montreuil, le 14 janvier 2025

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Force Ouvrière : seule la Fédération de l’enseignement a pris position à ce jour (15 janvier 2025).

Bayrou veut enchaîner les syndicats à sa politique anti-sociale ! Pour la FNEC FP-FO : c’est non !

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Communiqué de la Fédération Nationale de l’Enseignement de la Culture et de la Formation Professionnelle Force Ouvrière

Mardi 14 janvier, François Bayrou a annoncé dans son discours de politique générale la poursuite et l’aggravation de la politique engagée par le président Macron, minoritaire et massivement rejetée.

Retraites : Bayrou a annoncé qu’il chargerait les organisations syndicales de se réunir en « conclave » pendant 3 mois pour trouver des « un accord d’équilibre » sur le financement des retraites à partir d’un état des lieux produit prochainement par la Cour des comptes.

Les salariés n’ont rien à gagner dans cette farce, ou plutôt ils ont tout à y perdre : il s’agit d’associer les organisations syndicales soit à la préservation de la réforme Macron-Borne qu’elles ont combattue pendant des mois aux côtés de la majorité des Français et qui a été imposée par le 49-3, soit à l’instauration d’une réforme systémique néfaste (réforme par points comme celle rejetée en 2020, ou par capitalisation).

L’heure est bien toujours au contraire de continuer à combattre pour l’abrogation !

Non au « conclave » de Bayrou !

Mais Bayrou cherche à nous enfumer également sur l’Ecole, sa « priorité ». Pour justifier les suppressions de postes, il explique : « on n’arrive pas à recruter » ! De qui se moque-t-il ? N’est-ce pas largement dû au gel du point d’indice décidé par Macron et aux contre-réformes successives ? Il annonce la création de 2000 postes d’AESH, mesure déjà prévue par le gouvernement Barnier, … AESH qu’il ne parviendra pas à recruter car elles sont sans statut et sous-payées.

Et bien évidemment, aucune remise en cause des mesures rejetées et qui continuent à s’appliquer : Parcoursup, « choc des savoirs », réforme de la voie professionnelle, acte 2 de l’Ecole inclusive…

Pour ce gouvernement, qui s’apprête à faire voter un budget d’austérité pire que celui de Barnier (50 milliards d’euros de coupes), il s’agit bien d’amplifier l’offensive contre les droits des salariés, contre les services publics. Pas question pour lui de toucher aux aides publiques ou aux exonérations de cotisations sociales qui permettent aux grands patrons et aux actionnaires de continuer à se « rincer. »

Et le premier ministre prétend plaider pour la « stabilité » ? Avec cette politique ? Celle qui a conduit à la catastrophe en cours à Mayotte ? A la ruine de l’Ecole et de l’hôpital ? Aux décès en série dans les services d’urgences ? La stabilité ? Avec les milliards pour la course à la guerre ? Avec le soutien au génocide en cours à Gaza ?

Il n’y a rien à négocier avec ce gouvernement ! L’heure est à la préparation du rapport de force pour la satisfaction des revendications.

Nous gagnerons par la mobilisation et parce que les salariés n’accepteront jamais ces pseudo-négociations !

FNEC FP FO Enseignement, Culture et Formation professionnelle

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CFE-CGC : Ce que disait le 14 janvier 2025 à RFI François Hommeril, président de la CFE-CGC,  avant le discours Bayrou : « il doit accepter le consensus syndical » (plutôt que les tractations politiques).

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Retraite : l’UNSA engagée avec force


https://www.unsa.org/3903

L’UNSA s’engagera avec force, sincérité et détermination, dès vendredi 17 janvier, dans les discussions concernant la révision de la réforme des retraites de 2023.

Comme à son habitude, l’UNSA sera pourvoyeuse de solutions et de propositions, avec comme boussole l’intérêt des salariés et comme objectif d’obtenir des avancées.

Le recul de l’âge de départ à 64 ans était injuste en 2023, il le reste en 2025. Nous l’avions dit avec force au moment de la réforme de 2023, nous le réaffirmerons avec la même énergie demain. D’autres solutions pour garantir l’équilibre et la pérennité de notre système existent.

Un cocktail de mesures peut être mis en œuvre. Les travailleurs attendent que soient enfin entendues leurs aspirations légitimes concernant la retraite (âge de départ, égalité femme/homme, pénibilité…).

Pour l’UNSA, chaque jour, chaque mois, chaque année que nous pourrons gagner seront autant de points d’appui pour notre objectif.

Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA

 

logoRéforme des retraites : Cyril Chabanier dit « vouloir laisser sa chance à la négociation »

15 janvier 2025 |

Vu sur le site CFTC: Mardi 14 janvier, François Bayrou a expliqué dans son discours de politique générale redonner la main aux partenaires sociaux, en vue d’un réajustement de la dernière réforme des retraites.

Ce mercredi 15 janvier, le président de la CFTC Cyril Chabanier a salué l’initiative du Premier ministre. Il s’est ainsi réjoui de la réouverture des négociations au micro de RMC, ce mercredi 15 janvier:

Cyril Chabanier est aussi revenu sur les enjeux de la reprise des discussions sur les retraites, sur le plateau de BFM TV. Si la CFTC reste opposée au maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, elle sera ouverte à dégager des compromis, afin que ces négociations aboutissent, dans l’intérêt de tous.

 

FSU

Discours de politique générale : l’abrogation, pas un « conclave » !

14 janvier 2025

Le discours de politique générale du Premier ministre, annoncé comme de nature à trouver des chemins de « compromis sociaux », s’est inscrit à l’inverse dans la parfaite continuité des politiques menées jusqu’à présent, essentiellement dans l’intérêt des plus riches, sans inflexion majeure pour les intérêts du monde du travail. Il n’y a donc en réalité dans ce discours rien qui puisse sortir le pays des crises sociales, démocratiques, politiques et environnementales qui le secouent depuis quelques années, de manière inquiétante depuis le début de l’été, et qui font le lit d’une extrême droite raciste et réactionnaire.

La FSU ne se satisfait pas d’un effet d’annonce sur la « remise en chantier », sous forme d’un « conclave » (!) de la réforme des retraites, fondée dans l’immédiat sur la seule expertise prétendument incontestable de la Cour des comptes, véritable manière de verrouiller d’emblée la question des financements. Il paraît paradoxal de demander aux partenaires sociaux de trouver un accord sur une nouvelle réforme sans en changer les objectifs budgétaires et sans suspendre la réforme de 2023. Cela ne tient aucunement compte de la mobilisation sociale exceptionnelle de 2023 comme de son rejet toujours aussi majoritaire et vivace. La FSU s’engagera dans le cadre de l’intersyndicale pour obtenir son abrogation.

Le discours n’a répondu à aucune des urgences sur lesquelles le gouvernement est pourtant attendu dans l’immédiat en matière de service public et de Fonction publique.

Rien n’a été dit par exemple sur les 3 jours de carence contre lesquels les professions de la Fonction publique se sont largement mobilisées, en particulier le 5 décembre dernier. Rien sur l’urgence de revaloriser les fonctionnaires alors que l’attractivité est en berne, c’est là le moyen de leur reconnaissance. Rien non plus sur les arbitrages budgétaires envisagés, par exemple sur les suppressions de postes, sur les dotations aux collectivités au-delà d’une réduction de l’effort qui leur est demandé, etc. En revanche, le Premier ministre a fait le choix de reprendre le terme très équivoque de « débureaucratisation », la FSU s’en inquiète, de même que les perspectives de politique anti-migrants ont été malheureusement précisées.

Pour la FSU, il y a urgence à cesser de céder aux obsessions libérales pour la détermination des politiques publiques. Elle appellera les personnels à reprendre les mobilisations pour obtenir une tout autre politique.

Bagnolet, le 14 janvier 2025

 

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Télécharger : solidaires 2025_01_-_com_discours_Bayrou

Déclaration du Comité national – L’abrogation de la réforme des retraites maintenant !

Lors de son discours de politique générale, François Bayrou s’est inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs immédiats. Il a choisi de mettre en œuvre une politique au service des riches, et de poursuivre le démantèlement de l’État social alors que les entreprises du Cac 40 ont versé un montant record, près de 100 milliards d’euros, à leurs actionnaires en 2024. Le discours de F. Bayrou sur l’immigration reprend les poncifs réactionnaires et continue de légitimer les idées rances de l’extrême droite. Les catastrophes naturelles causées par le dérèglement climatique n’ont pas davantage incité le Premier ministre à infléchir cette obsession de préserver les profits en prenant à bras le corps la question de la bifurcation écologique et sociale. Au contraire, cette question centrale est complètement laissée de côté.

Au-delà des déclarations d’intentions qui ne semblent présager d’aucune mesure concrète, le Premier ministre a montré le peu de considération qu’il a pour le monde du travail qui s’est massivement mobilisé contre la réforme des retraites.

Il a annoncé en particulier son intention de rediscuter avec les organisations patronales et syndicales cette réforme qui continuerait de s’appliquer. Il exige également que la négociation ait lieu à l’aune de son idéologie libérale :

  • aucune augmentation réelle des recettes, alors que les gouvernements successifs ont imposé des limitations et exonérations de cotisations sociales qui pèsent lourdement sur le financement des retraites,
  • l’impératif de l’équilibre financier à court terme, sans prendre en compte d’autres paramètres.

Dans son discours, F. Bayrou semble paver la voie dans son discours à une nouvelle contre-réforme des retraites aboutissant encore à une dégradation des droits des salarié·es.

Pour Solidaires, l’abrogation de cette réforme rejetée par la population doit être un préalable indispensable à toute ouverture de négociations sur un meilleur financement par le patronat et l’amélioration du régime de retraites par répartition. Solidaires s’adressera en ce sens aux autres organisations de l’intersyndicale.

C’est par la construction d’une mobilisation et la grève que les travailleurs et travailleuses obtiendront cette abrogation.

Le 15 janvier 2025

Confédération_paysanne

Le Premier ministre confirme son absence de volonté de résoudre les difficultés des paysan·nes

Après avoir consulté les syndicats agricoles, le discours de politique générale du Premier ministre confirme l’absence de compréhension des enjeux et des difficultés vécues et exprimées par les paysan·nes.
 Le budget n’apporte aucune réponse aux besoins d’indemnisation liées aux crises sanitaires et climatiques, ni de soutien à l’agriculture biologique, à l’élevage, à la viticulture et à l’apiculture.

Les propositions de défiscalisation annoncées comme solution ne concernent que la minorité des plus privilégiés.

 La focalisation du discours du Premier ministre sur l’allègement des normes et des contrôles, en particulier ceux de l’Office français de la biodiversité (OFB) répond certes aux demandes populistes de la FNSEA* et de la Coordination rurale. Mais ce n’est en aucun cas une victoire syndicale pour les paysan·nes qui attendent des mesures concrètes pour garantir leur revenu.

 Par ailleurs, lors de son entretien avec François Bayrou, la Confédération paysanne a dénoncé l’insuffisance de démocratie dans le scrutin des élections professionnelles agricoles. Ce scrutin prévoit en effet que la liste arrivée en tête rafle automatiquement la moitié des sièges du collège 1, empêchant ainsi tout pluralisme dans la gouvernance des instances agricoles.

Alors que nous avons reçu de la part du Premier ministre un refus catégorique de changement, il annonce à l’inverse qu’il relance l’idée d’un vote à la proportionnelle pour les élections législatives ! Pourquoi n’applique-t-il pas ses principes politiques à l’agriculture qui a tant besoin de pluralisme.

Pour la Confédération paysanne, le gouvernement n’apporte aucune solution pour répondre aux véritables problèmes et calmer les colères agricoles légitimes. La Confédération paysanne restera donc mobilisée au-delà des élections professionnelles pour défendre les paysan·nes et porter un projet politique moderne et d’avenir pour l’agriculture.

 

 

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