La revue Ecole Emancipée et le congrès CGT (N°9)

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Le numéro mai-juin 2023 de la revue de l’Ecole Emancipée, tendance de la FSU, publie un dossier sur le congrès de la CGT. Il comprend un article général signé Jean-Marie Pernot (chercheur associé à l’IRES), et trois articles de syndicalistes CGT impliqués dans les débats et sensibilités qui ont traversé ce congrès. Merci à la revue Ecole Emancipée pour ces articles.

ecole emancipéeLe congrès de la CGT, une tragédie qui finit bien 

JMPernot

En décembre 1995, la tenue du congrès en plein conflit social avait eu pour effet de ressouder une organisation solidaire en période de lutte. Ce ne fut pas le cas cette fois-ci à Clermont – Ferrand du 27 au 31 mars 2023, où la CGT tenait son 53e congrès. La nouvelle secrétaire générale l’a souligné dans son discours de clôture, le congrès a été tendu, violent parfois dans l’expression. Deux traits majeurs en ressortent.

 

Un congrès anti Martinez. Le fonctionnement du secrétaire général sortant a coalisé contre lui, parfois en dehors de toute appréciation politique. S’il y a un « plus jamais ça » à maintenir, c’est bien ce mode de fonctionnement. La bonne question est toutefois : qu’est-ce qui fait qu’une confédération qui ne cesse de se recommander de la démocratie puisse laisser éclore et perdurer en son sein de tels dysfonctionnements ? Il est vrai que la Confédération n’a pas le monopole de cette interrogation : de nombreuses fédérations, en particulier parmi les plus critiques, n’offrent pas vraiment un modèle alternatif de démocratie.

Ceci conduit au deuxième constat qui est l’impossibilité pratique, dans de telles enceintes, d’avoir un débat politique un peu construit sur le passé comme sur l’orientation. Ont été totalement esquivés certains problèmes de fond rencontrés par la CGT au cours du mandat précédent et plus encore si on considère la trajectoire de l’organisation sur une dizaine ou une vingtaine d’années. Un grand nombre de discours se sont inscrits dans la longue tradition d’exercice de la magie du verbe : des jugements expéditifs, avec des simplifications du réel conduisant à un concours de radicalité n’ayant pour beaucoup qu’un rapport assez lointain avec les pratiques et plus encore avec les problèmes concrets et quotidiens de la CGT. Dépourvue d’ossature réelle, la direction sortante n’a que médiocrement défendu son bilan, laissant libre cours à des excès dégradant une ambiance déjà tendue.

Cette « forme congrès » avait un sens dans une organisation unie sur l’essentiel, acceptant les rituels de reconduction de l’orientation et de la direction sous l’ombre tutélaire du père absent (le Parti communiste français). Après être sortie de ce contrôle externe exercé par le Parti pendant quelques décennies, la CGT n’a pas su inventer de règles propres permettant d’organiser et de trancher ses débats internes. Ce constat avait déjà pu être fait lors de l’ainsi nommée « crise de succession » de Bernard Thibault, il y a une dizaine d’années. Le vrai congrès se tient en dehors des délégués, avec d’interminables séances nocturnes du Comité confédéral national (CCN) tournant à l’aigre, voire à l’invective, brassant des tactiques illisibles : des noms circulent dans la presse, des alliances s’annoncent sur Twitter… Il y aurait matière à réfléchir sur ce théâtre qui tient lieu d’exercice de la soi-disant souveraineté des syndicats. De cet imbroglio est ressortie l’élection de Sophie Binet comme secrétaire générale, flanquée de plusieurs secrétaires généraux de fédérations (notamment énergie et santé) dont Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminot·es devenu administrateur de la CGT (un poste stratégique). Le Bureau, rappe­lons-le, est l’instance exécutive de la CGT. Il doit encore être complété d’ici l’été, notamment par quelques responsables d’unions départe­mentales (UD), afin de contrebalancer la présence en force des fédérations.

Sophie Binet n’est pas une inconnue dans la CGT : secrétaire générale de l’Union des ingénieur·es, cadres et technicien·nes, elle avait déjà été membre du Bureau pendant le court magistère de Thierry Lepaon, avant d’être remerciée par Philippe Martinez lors de sa prise de fonction. Son élection comme secrétaire générale est quelque peu inattendue, mais arrive opportunément pour rétablir une « image » de la CGT plus conforme à son rayonnement dans le mouvement social en cours. Ses premiers pas ont montré les qualités d’une responsable qui connaît ses dossiers et ne s’en laisse pas conter. Elle a su composer un Bureau pluraliste qui redeviendra sans doute un lieu de débats et de synthèses.

 

Quelques lignes de tension

Derrière les invectives de Clermont-Ferrand sont apparues néanmoins quelques lignes de clivages. Un premier pôle se dessine, constitué d’organisations qui sont affiliées à la Fédération syndicale mondiale (FSM) : trois fédérations (agroalimentaire, chimie, commerce), quelques UD (Bouches-du-Rhône, Val-de-Marne, Indre, Cher…) se retrouvent ensemble du fait de cette affiliation internationale, contradictoire, rappe­lons-le, avec celle de la Confédération qui a quitté la dite FSM en 1995. La fédération de l’agroalimentaire s’est un peu dissociée des autres en restant sur une ligne légitimiste vis-à-vis de l’équipe sortante. Ce groupe a défendu un amendement pour que la Confédération se rapproche de la FSM, demande largement repoussée par le congrès (72 %), ce qui montre tout de même 28 % de votes favorables, c’est-à-dire beaucoup sur un tel sujet*.

Un deuxième groupe est composé des organisations critiques au nom de la convergence des luttes : la Confédération était jugée par elles peu encline à la coordination, trop timide dans les mots d’ordre. Hostile à Plus jamais ça et au projet d’alliance privilégiée avec la FSU et Solidaires, ce groupe est emmené par les fédérations des cheminot·es, de l’énergie, des secteurs où la CGT est certes encore largement dominante mais prise dans une dynamique de recul importante. On y trouve également la fédération de la santé, le secteur le moins en difficulté des trois fonctions publiques.

Le troisième groupe, sur la défensive, était constitué par des organisations (UD et fédéra­tions) qui soutenaient avec plus ou moins d’enthousiasme l’équipe sortante, mais surtout les orientations qui étaient apparues pour une ouverture de la CGT aux conflits élargissant les perspectives revendicatives de l’organisation (vers les luttes féministes, les questions environnementales, les questions du travail, etc.) ; les mêmes soutenaient une alliance explicite avec Solidaires et la FSU, rapprochement sèchement récusé par les deux autres groupes. Pour ceux-là, Marie Buisson représentait une certaine continuité des engagements antérieurs. La majorité des UD se retrouvaient derrière cette sensibilité.

L’addition des suffrages du premier et du deuxième groupe sur le rapport d’activité a produit un rejet à une très courte majorité. Pour éviter qu’une telle addition se reproduise sur l’orientation, le document a été largement amendé pendant la nuit, gommant les aspérités du texte, de telle sorte qu’il ne dessine plus véritablement d’orientation ; il a recueilli au final un soutien assez large (72,8 % des voix). Deux victimes sacrificielles : toute référence à Plus jamais ça a disparu, ne restent que les engagements du congrès précédent, non contredit par celui-ci, à travailler avec des organisations du champ associatif sur les thématiques environnementales. La formulation antérieure, audacieuse, de rapprochement avec la FSU et Solidaires a été supprimée, au profit du rappel un peu traditionnel de la vocation de la CGT à oeuvrer à l’unification du syndicalisme.

 

Deux remarques

Au lieu de se féliciter d’une unité qui permet l’entrée dans la lutte de millions de travail­leuses·eurs, certaine·s militant·es voient dans cette ouverture un danger de dilution de la CGT dans l’intersyndicale ; ce réflexe est paradoxal pour un syndicalisme de luttes, il témoigne surtout d’un manque d’assurance dans leur propre organisation. L’exaltation bruyante du « syndicalisme de classe » (oubliant au passage la dialectique « de masse et de classe » plus traditionnelle à la CGT) rassure. Elle témoigne surtout d’une impuissance à analyser les causes profondes du recul de la CGT dans le monde du travail. La réserve vis-à-vis de la FSU relève de cette même anxiété.

Le second constat est celui de la tendance des fédérations à se considérer comme dépositaires de la légitimité en dernier ressort de l’organisation, alors que la plupart d’entre elles sont en crise profonde. Depuis des mois, elles doublent les réunions statutaires par des rencontres interfédérales ; ce sont les mêmes qui pilotent le congrès confédéral en encadrant de près « leurs » délégations. Les UD ont réagi à cette mainmise lors du CCN, un nombre croissant d’entre elles refusent cette prétention des fédérations alors qu’elles compliquent chaque jour leur travail syndical en maintenant des frontières étanches entre champs professionnels dépassés par les dynamiques du salariat.

L’élection de Sophie Binet sauve le congrès, elle sauve la CGT à court terme parce qu’elle est intellectuellement à la hauteur de sa tâche. Il ne faudrait pas toutefois qu’il ne s’agisse là que d’un signal tourné vers l’extérieur, vers ceux qui regardent la CGT, tandis que la boutique resterait bien tenue et à l’identique par les gardiens du « business as usual ». Car si le besoin d’apaisement conduit à l’impasse sur les problèmes qui fâchent, alors le déclin ne sera que différé, quel que soit le talent (et elle n’en manque pas) de la nouvelle secrétaire générale.

 

JEAN-MARIE PERNOT -Politiste associé à l’Institut de recherche économique et sociale (Ires) et au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHSMC).

 

* Concernant la FSM, je me permets de renvoyer à mes contributions sur le blog Syndicollectif.fr

 

 

De quoi la candidature de Marie Buisson était-elle le nom ?

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La candidature de Marie Buisson a été proposée par la direction sortante, selon les règles habituelles dans la CGT. Plusieurs votes ont conforté cette candidature. Pourtant, au moment du vote déterminant, il a manqué deux voix pour que Marie Buisson devienne secrétaire générale.

La question démocratique

La stratégie consistant à se fondre dans les règles de vie habituelles, avec l’intention explicite de rediscuter de celles-ci et de la démocratie dans la CGT, n’a donc pas fonctionné. C’est une candidate issue d’un compromis au milieu de la nuit qui finale­ment a été élue. Incontestablement, il y a besoin de repenser la démocratie dans la CGT, pour retrouver un lien direct avec les syndiqué·es sans tomber pour autant dans la paralysie. C’était l’une des ambitions de cette candidature. Mais s’appuyer sur l’existant, ne pas changer les règles du jeu en cours de route, n’aura visiblement pas été la bonne stratégie: les critiques sur la direction sortante (en particulier sur les aspects démocratiques) ont favorisé la défaite de Marie Buisson puisqu’elle apparaissait comme sa candidate !

Cette question démocratique dans la CGT reste un chantier prioritaire à travailler: on ne peut se satisfaire de ce qu’il s’est passé pendant le congrès, des violences verbales et physiques comme mode de discussions.

La question écologique

Sur ce point également, le fonctionnement de l’ancienne direction a perturbé la candidature de Marie Buisson. L’alliance Plus jamais ça a été imposée aux structures de la CGT sans véritable débat sur le fond et la forme. Cette erreur a été soulignée plusieurs fois, à juste titre. Il s’agissait, avec la candidature de Marie Buisson, d’avoir un travail traversant toutes les structures de la CGT pour apporter une réponse sociale à la crise écologique. Parfois de façon unitaire avec d’autres organisations syndi­cales ou des ONG, parfois sur ses propres initiatives. Il s’agissait d’être offensif·ves sur ce sujet, au regard des urgences climatiques et en matière de biodiversité, sans laisser de côté les questions sociales, d’emploi ou encore de travail.

La question féministe

La candidature de Marie Buisson portait la volonté d’avancer sur les questions féministes, et en particulier en interne de la CGT pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans la Confédération. Sur ce point, l’adoption du travail unitaire est une très bonne nouvelle à confirmer dans les faits.

La question unitaire

Enfin, la candidature de Marie Buisson portait l’idée d’avancer concrètement dans une unification avec la FSU et Solidaires pour construire un nouvel outil syndical qui réponde aux enjeux actuels. Outil à construire collectivement. Ce point a été mis en pause par le congrès. Dont acte. Reste que le syndicalisme portant une transformation sociale ne peut se satisfaire de la situation actuelle et que reposer cette question demeure d’actualité.

 

MATTHIEU BRABANT, ANCIEN SECRÉTAIRE NATIONAL DE LA FERC-CGT

 

« Un besoin de débats plus larges, en amont des décisions »

 

Avoir un regard sur le 53e congrès de la CGT nécessite de revenir sur ce qu’est la Confédération générale du travail et ses statuts. Loin de l’image de l’organisation très centralisée et même « caporalisée » que de nombreux commentateurs lui collent à la peau, la CGT base son fonctionnement sur le fédéralisme. C’est ce qui gère les relations dans la Confédération et entre les organisations de la CGT. Cela leur donne une autonomie de décisions et d’actions dans un cadre commun: les statuts de la Confédération et les orientations définies par les syndicats, lors des congrès confédéraux, le syndicat étant la structure de base de la CGT.

Entre deux congrès, la direction de la Confédération s’opère autour de trois instances: la commission exécutive confédérale (CEC), élue par les syndicats lors du congrès confédéral, le bureau confédéral (BC) élu par le CCN parmi les membres de la CEC et le comité confédéral national (CCN) composé des secrétaires généraux des unions départementales (UD) et des fédérations départementales (FD).

Ce rapport entre les trois niveaux d’instances vise à équilibrer les pouvoirs, favoriser la culture du débat et ainsi rendre plus démocratique les processus de décision, en vue du rassemblement et de l’unité des organisations.

Le congrès confédéral avait à définir et valider les orientations pour le mandat à venir, mais aussi le bilan de l’activité, du fonctionnement et la construction de la future direction.

Depuis le 50e congrès de la CGT (2013), des questions sur le fonctionnement interne, l’articulation des instances et les conceptions de la direction se sont fait jour. Depuis, ces questions se sont posées de plus en plus âprement.

Ajoutons à cela ce que toutes les organisations syndicales ont pu constater: le recul de l’engagement collectif, la perte de repères « politiques » et un appauvrissement de la culture du débat. Cela a conduit la CGT vers une verticalité dans son fonctionnement, voire une présidentialisation qui nuit à l’élaboration de l’analyse collective, de la pensée, de la culture du débat et, au final, à l’unité de l’organisation.

Sans entrer dans le détail sur la pertinence ou non du fond de certaines décisions prises par la direction sortante, il est à pointer les modalités de ces dernières: décisions prises par le secrétaire général avec son cabinet ou le BC et confirmées par la CEC, mais sans débat avec le CCN. Le résultat étant souvent des décisions déconnectées des réalités ou incomprises, encore en contradiction avec les organisations.

Des questions aussi demeurent sur la construction de la direction confédérale autour de critères, pour certains d’entre eux essentiels, mais pour d’autres paraissant être des prétextes à écarter les expressions de différences voire de divergences, alors qu’historiquement la confrontation des analyses et l’aiguisement des arguments ont contribué à la richesse de l’organisation.

Ces questionnements qui perdurent n’ont été l’objet d’aucun réel débat au fil des derniers mandats, creusant ainsi des désaccords, sans permettre d’y apporter des éléments de réponses et des solutions.

Le 53e congrès s’est ouvert dans une période intense de mobilisation sociale, dans laquelle s’exprime une forte exigence de démocratie, dans toutes les sphères de la société et légitimement dans notre organisation.

Les questions internes à la CGT s’en sont trouvées renforcées et les syndicats dans le congrès ont manifesté leur volonté d’être mieux et plus pris en compte et entendus. Le besoin de débats plus larges, en amont des décisions, s’est exprimé. Le bilan d’activité de la direction sortante, proposé au vote, a été rejeté. La proposition de direction, présentée comme une direction de continuité, a concentré les critiques et oppositions.

Ce congrès a montré la capacité de l’organisation à sortir par le haut d’une situation délicate en traitant des questions trop longtemps écartées et en renouvelant large­ment la direction confédérale. Sans grand chamboulement, les grandes orientations ont été confirmées. Les congressistes peuvent être fier·es et satisfait·es qu’une jeune femme d’expérience, rassembleuse, à l’écoute des organisations de la CGT, du monde du travail, et ouverte aux échanges et au travail avec les autres organisations syndicales, le monde associatif et politique dans l’intérêt des femmes et des hommes qui vivent de leur travail, ait été élue secrétaire générale !

Vive le 53e congrès de la CGT !

GISÈLE VIDALET, MEMBRE DU COMITÉ RÉGIONAL OCCITANIE, ANCIENNE SECRÉTAIRE CONFÉDÉRALE

 

Emmanuel Vire* « Recréer du commun dans la CGT est la priorité »

 

Ce congrès a été difficile même si son issue est une très bonne surprise. La CGT a été à deux doigts de sortir sans direction confédérale, du jamais vu pour l’organisa­tion, et un électrochoc pour beaucoup de camarades. Les échanges ont été très tendus, voire brutaux: on a été trop loin dans le non-respect des camarades. Alors, dans ce contexte, l’élection de Sophie Binet a d’abord été un grand soulagement. Elle a été élue car, au cours de cette folle nuit du 30 au 31 mars, elle a su proposer un bureau confédéral (BC) de rassemblement, avec des camarades qui soutenaient Céline Verzeletti et d’autres Marie Buisson. Elle a été la seule capable de provoquer ce rassem­blement dans un contexte unique où le rapport d’activité, donc le bilan de la direc­tion sortante, avait été rejeté à 50,3 % par les congressistes. Après ce congrès très violent, même si les médias ont surtout retenu l’élection de Sophie Binet, il faut engager un gros travail pour apaiser et rassembler l’organisation. D’abord en s’atte­lant à redonner corps à la démocratie interne dans notre organisation. Il faut sortir de la verticalité et de l’autoritarisme dans la prise de décisions, associer davan­tage les organisations, professionnelles comme territoriales.

C’est pour cette raison de manque de démocratie interne que le congrès a remis en cause la participation de la CGT à Plus jamais ça et la question du rapprochement syndical, avec la FSU notamment. Ces thématiques, portées par Philippe Martinez, n’ont pas été assez débattues en interne et sont trop importantes pour être décidées à quelques-un·es. Les critiques ont donc surtout porté sur la méthode. Que ce soit sur les questions environnementales comme sur la nécessité d’un rapprochement syndical je suis persuadé que la CGT est prête à bouger, mais cela doit se faire de manière démocratique.

Sophie Binet présente de grandes qualités: elle est jeune, elle a une expérience de syndicaliste étudiante, elle a été secré­taire générale de l’Ugict-CGT et elle joue un rôle essentiel depuis des années sur la place des femmes dans la CGT. C’est elle qui a porté cette problématique au sein de notre organisation, elle a fait un travail immense, qui doit se poursuivre: quand on aura gagné l’égalité femmes-hommes, on aura en partie réglé les problèmes de démocratie et mis fin aux postures virilistes qui ne sont plus acceptables.

La CGT va poursuivre le mouvement social sur la bataille des retraites, évidem­ment. Mais conjointement, Sophie Binet doit rassembler et apaiser l’organisation, travail déjà engagé. Tout en réorganisant la maison confédérale qui doit réellement être au service des organisations de la CGT. Il faut leur redonner toute leur place, faire du lien et permettre les débats. Recréer du commun dans la CGT est la priorité. Pour que notre organisation redevienne la première force syndicale du pays.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE PONVERT

* Secrétaire général du SNJ-CGT et membre de la Commission exécutive confédérale (CEC)

 

 

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