Législatives (16) : Laurent Berger : d’abord « éviter le RN »

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Share on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Alors que les appels se répandaient à gauche pour faire de Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT, un bon candidat au poste de Premier ministre, celui-ci, dans une interview au journal Le Monde (25 juin,  réfute vouloir jouer un rôle directement institutionnel : « la première urgence, c’est d’éviter le RN« . Néanmoins, ses propos dressent un bilan politique calamiteux des méthodes du pouvoir actuel et des responsabilités du  Président de la République.

L’interview complète a été réalisée par Bertrand Bissuel, Thibaus Métais et Julie Carriat. Extraits.

  • Lire l’interview : https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/24/laurent-berger-emmanuel-macron-a-pris-un-risque-ultime-celui-de-la-dissolution-de-la-democratie_6243104_823448.ht

154177_couverture_Hres_0L. Berger a publié ce livre sur la France au travail en 2023 (Seuil).

« ...une dissolution de la démocratie«  :

« .…Depuis le printemps 2022, l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale accentuait la nécessité de privilégier le dialogue et le compromis. Mais la pratique du pouvoir est à mille lieues de cela. Le choix du président de la République, le soir des élections européennes, constitue donc le paroxysme d’une vision de la société et du débat public qui fonctionne par clivages, avec des gagnants et des perdants. Alors même que les citoyens aspirent à une autre vie, à un débat démocratique plus paisible, plus partagé. Le 9 juin, le chef de l’Etat, par sa décision, a pris un risque ultime, celui de la dissolution de la démocratie. En même temps, il fait peser une menace sur ce qui fonde les valeurs de la République : l’égalité, la liberté, la fraternité« .

[…]

 

Est-ce qu’il n’y a pas eu une forme d’aveuglement collectif vis-à-vis du vote RN, y compris parmi les élites de gauche ?

« Oui. Quand vous abordez des sujets très éloignés de la vie quotidienne des Français, quand vous ne parlez pas suffisamment du travail, quand vous considérez que les questions de sécurité sont des questions de droite, il y a une forme de déconnexion. Nous devons aussi être capables d’arrêter les caricatures sur l’immigration.

Les gens veulent des réponses à leurs attentes du quotidien : gagner suffisamment au boulot pour remplir leur frigo jusqu’à la fin du mois, trouver un médecin traitant, disposer d’un système éducatif qui ne s’écroule pas, etc. Ils veulent aussi qu’on leur présente les choix à faire, les grandes perspectives et je n’ai pas peur de parler de perspectives utopiques.

Soit nous sommes capables d’affronter tous ces sujets – en nous appuyant sur la société civile et les associations –, soit nous tomberons dans le chaos, parce que nous ne saurons pas où nous emmènera le RN.« 

Print Friendly

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *